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mercredi 7 septembre 2011

Christian de Metter : Marylin ou de l'autre côté du miroir (BD Casterman)



 La BD de Christian de Metter  "Marylin , de l'autre côté du miroir", que je viens de découvrir, est un véritable coup de coeur.

L'histoire d'abord : un jeune homme, écrivain en herbe, que l'on devine rêveur et imaginatif, aperçoit Truman Capote en compagnie d'une jeune femme brune dans un bar new yorkais. Truman Capote! Son écrivain préféré, admiré, adulé! Aussi quand la compagne de Capote, ivre morte, est prête à rouler sous la table, le jeune homme propose sa voiture pour les raccompagner! C'est ainsi qu'il découvre que la jeune femme n'est autre que Marylin, la blonde Marylin débarrassée de sa perruque! C'est le début d'une amitié respectueuse qui les entraînera au cours d'un voyage en voiture et d'une panne dans la neige jusqu'à un manoir mystérieux où vivent d'étranges personnages...

Le titre, de l'autre côté du miroir, bien sûr, hommage à Lewis Caroll, donne le ton. L'auteur va nous faire pénétrer dans un univers mystérieux et fantastique. Les images ont les teintes froides, bleutées et grises de l'hiver seulement éclairé par les flocons de neige. Le nom de la demeure  Mirror House où les héros vont se réfugier, cette petite fille en robe d'été qui leur apparaît au milieu de la neige pour les guider, ces domestiques taciturnes et légèrement effrayants qui les accueillent, le maître de maison dont l'absence crée un malaise, tout nous amène à ce glissement d'un monde à l'autre, un passage à travers le miroir.

Avec habileté, humour, il nous introduit dans la vie de ces personnages célèbres, dans la nostalgie d'une époque révolue. Truman regrette que le rôle de Holly soit attribuée à la trop sage Audrey. Il parle, bien sûr de l'adaptation de Breakfast at Tiffany. Il vient d'apprendre qu'il y a eu un crime dans le Kansas. Nous savons que ce fait divers donnera naissance à In cold blood (De sang froid). Mais le livre est surtout un bel hommage à Marylin. Christian de Metter s'intéresse non à l'artiste célèbre et glamour, non à la séductrice mais à la femme blessée, mal aimée, à ce côté enfantin qu'elle porte  en elle et qui contraste avec sa vie  fantasque, folle, noyée dans l'alcool. L'image refuse de montrer Marylin en représentation. Elle reste sobre, souvent dans les teintes sombres. La beauté vient des paysages extérieurs, New York, la campagne sous la neige. Tout en nous intéressant à l'histoire pleine de poésie et de mélancolie, l'auteur nous permet de cerner la personnalité de Marylin, en fait un personnage sensible, profondément humain.

La personnalité du narrateur est aussi très intéressante. Ecrivain en herbe, on devine qu'il est un lecteur assidu et que la littérature est tout pour lui comme le prouve son admiration pour Capote. Il a une personnalité attachante, ne profite pas de la détresse de Marylin pour coucher avec elle. Il est encore comme elle le lui dit un petit garçon, plein d'admiration, en train de vivre une rêve. On devine aussi qu'il est connu par sa famille comme un affabulateur. Il a dû raconter tellement d'histoires que personne ne veut le croire! En fait, un passage à la fois plein d'humour mais triste aussi,  montre que sa mère, malade, dont il a oublié l'anniversaire, ne peut le croire que s'il raconte un mensonge!

La chute du récit est très belle mais je ne vous ne dis pas plus pour vous laisser la surprise!

Voir aussi  ici 
Wens



Chez George

lundi 14 février 2011

Marylin Monroe, l’enchanteresse F.X.Feeney et The misfits

Marylin Monroe in The river of no return

Le livre, Marylin, l'enchanteresse brièvement commenté Par F.X.Feeney est avant tout un recueil de belles photographies. La biographie elle-même est plus que succincte mais le charme, le glamour, la sensualité de la jeune femme s'y étalent à chaque page et c'est en même temps une galerie de la plupart de ses films.
F.X.Feenex nous apprend que la petite Norma Jean Mortenson mue par une grande ambition qui lui vient d'une enfance malheureuse a fabriqué son personnage de toutes pièces en jouant sur sa plastique superbe et  en projetant librement sa sexualité.
Son exceptionnelle franchise, sa disponibilité naturelle donnent l'impression que le sexe est une idée saine, la dernière chose au monde qu'une personne saine irait réprimer, écrit-il.
Son personnage de "bombe blonde" réussit pleinement mais en femme intelligente, elle devient de plus en exigeante pour choisir ses scénarios. Son drame est de ne pas être prise au sérieux et elle luttera ensuite toute sa vie pour se débarrasser del 'image superficielle qu'elle a créée d'elle-même. Elle fonde sa propre société de Productions, suit les cours de l'Actors' Studio, épouse Henry Miller et convaincue de la nécessité de se cultiver pour être au niveau de son illustre mari va à l'université assister à des cours d'histoire de l'art.  Pourtant, lors de son mariage avec Henry Miller, la presse titre : La grosse tête épouse le sablier.
L'admiration qu'inspirait son physique menaçait de dévaloriser sa personne, mais elle était angoissée à l'idée que son apparence puisse rester ignorer écrit Henry Miller, conscient des contradictions de Marylin et de sa dépendance aux médicaments qui mettent sa vie en danger. Ils divorceront après Les désaxés (les Misfits), un de mes films préférés, dont le réalisateur est John Huston et le scénariste Henry Miller. Malgré leur séparation, Miller a écrit à Marylin un beau rôle, plein de sensibilité et fragilité, celui d'un personnage qui lui ressemblait un peu.  Marylin y interprète le rôle d'une jeune femme Roselyn venue à Reno pour divorcer. Complètement perdue, elle rencontre Gay (Clark Gable), un vieil aventurier, et Perce (Montgomery Clift), un cow boy de rodéo. Tous ces personnages sont aussi paumés les uns que les autres, tous sont des misfits, des désaxés  On peut dire que c'est le dernier film de Marylin qui ne terminera  pas le suivant et le dernier de Clark Gable qui lui donne la réplique.
Quelques réflexions de Marylin Monroe
Les gens avaient cette habitude de me regarder comme si j'étais une espèce de miroir  et non une personne. Ils ne me voyaient pas, ils voyaient leurs propres pensées obscènes et ensuite ils s'aveuglaient et m'accusaient, moi, d'obscénité.
J'essaie de devenir une artiste et d'être sincère, et parfois j'ai la sensation d'être au bord de la folie, j'essaie juste de faire sortir de moi la part qui est la plus vraie et c'est très dur.

Les Misfits : les désaxés


C’est un cliché vérifié pour toute forme d’art, et d’autant plus pour le cinéma, dont le rapport au monde est si fort : les œuvres les plus vraies, les plus puissantes émotionnellement sont celles qui viennent directement des tripes de l’artiste, celles pour lesquelles il donne son âme quitte à la dévoiler publiquement. Le scénariste des Désaxés, le dramaturge Arthur Miller, écrivit le film comme un cadeau d’adieu empoisonné à sa femme, Marilyn Monroe, dont il divorçait. Il voulut transmettre son sentiment d’échec et la terrible solitude qui l’accompagne, sans fioritures ni symbolismes, des émotions tellement universelles que tout ceux qui participèrent à ce chant funèbre − comédiens, réalisateur − y trouvèrent quelque chose qui leur appartenait également. Les Désaxés est l’une de ces expériences troublantes de cinéma, où les apparences font douloureusement écho à la réalité.

  Lire la suite de l'excellente critique de Ophélie Wiel dans Critikat



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