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jeudi 4 août 2016

Festival d'Avignon OFF 2016 : Mangeront-ils ? de Victor Hugo



Mangeront-ils? est une pièce en deux actes et en alexandrins de Victor Hugo. Je ne l’ai jamais lue, jamais vu jouer avant ce jour. Et j’avoue que la représentation m’a surprise et un peu déconcertée car je n’ai pas trop su qu'en penser. J’ai surtout cherché à savoir ce que Victor Hugo voulait dire.
 
Voilà le sujet de la pièce présentée par la Compagnie des Barriques :

"Dans une forêt profonde, deux amants pourchassés par un roi jaloux ont trouvé asile dans un cloître où poussent des plantes vénéneuses. Non loin d'eux vivent deux proscrits: la sorcière Zineb, qui ne demande qu'à mourir en paix loin des hommes, et le voleur Aïrolo. Ce dernier, vagabond épris de liberté, touché par la pureté de l'amour des deux fugitifs, vient à leur secours, car depuis trois jours les tourtereaux rebelles ne mangent ni ne boivent.
Ils s’aiment, mais ils ont faim : mangeront-ils?
Une sorcière âgée de cent ans, un talisman qui protège de la mort, une forêt empoisonnée, tous les ingrédients sont réunis pour nous transporter dans une fable onirique servie par la puissance de l'écriture de Victor Hugo."
 
Dans ce spectacle, les amoureux sont  représentés par deux marionnettes, jolies, mais qui ont un rôle très réduit. Aux déclarations d’amour de l’un, répond le « j’ai faim » de l’autre. C’est alors que le voleur de grand chemin Aïrolo décide de les aider car lorsque la faim est là, dit-il, l’amour ne peut résister. On est donc loin du Victor Hugo romantique et plus proche, semble-t-il, du Victor Hugo politique qui dénonce la tyrannie des grands (ici un roi obèse) et est plein de compassion pour le peuple qui souffre et qui a faim. D’où le titre...
La pièce tend aussi vers le fantastique avec cette sorcière qui vient en aide au brigand même si l’on se dit qu’en fait son pouvoir divinatoire semble dû à une mystification qui fait sourire.
Quant au voleur, il est la figure récurrente chez le dramaturge de l’homme proscrit, du bandit comme Hernani, en marge de la société, entièrement libre, et qui pourtant peut avoir grand coeur et aider les plus faibles.
Voilà pour les thèmes que j’ai relevés.
J’avoue que je n’ai pas été convaincue par le jeu des comédiennes qui interprètent le roi et la sorcière et le conseiller. Au niveau de la mise en scène, le théâtre des marionnettes comme mise en abyme est intéressant ainsi que le costume de la sorcière qui semble être une émanation de la nature, feuilles, branchages, mousse.
Ce spectacle m'a donc donné envie de lire cette pièce  pour en avoir une idée plus précise.

Aussi je vous donne rendez-vous pour la Lecture commune  de Mangeront-ils ? que nous ferons avec Margotte, Miriam, Nathalie, et moi-même pour le 20 Septembre. Pour nous nous rejoindre, inscrivez-vous dans les commentaires.

Je rappelle les LC suivantes : Victor Hugo

 Pour le 20 Septembre : MANGERONT-ILS? Livre de poche 
 Miriam, Nathalie, Margotte, Claudialucia

Pour le 20 Octobre lettres de Juliette Drouet ou biographie  Une bio de Henri Troyat :  Juliette Drouet  OU Juliette Drouet : Mon grand petit homme, mille et une lettres d'amour (Gallimard) OU  tout autre livre de correspondance entre Drouet-Hugo
Miriam, Margotte(?), Claudialucia

Pour le  20 Novembre :  BIOGRAPHIE DE VICTOR HUGO  : Un été avec Hugo de Laura El Makki (Equateurs/ Parallèles) OU Victor Hugo de Sandrine Filipetti (livre de poche) Ou Olympio ou la vie de Victor Hugo de Maurois. Bref! une biographie de Hugo au choix.
Miriam, Nathalie, Claudialucia, Eimelle (?)




Compagnie des Barriques

    •    Interprète(s) : Claire Chauchat, Lucie Jousse, Victorien Robert
    •    Interprète en alternance : Pauline Aubry, Natacha Milosevic, Romain Villiers Moriamé
    •    Metteur en scène : Eva Dumont
    •    Créateur Lumière : Jean-Yves Perruchon
    •    Costumes : Christine Vilers

Festival OFF d'Avignon 2016 : Rhinocéros la nouvelle de : Eugène Ionesco


Dans ce spectacle Rhinocéros mis en scène par Catherine Hauseux avec Stéphane Daurat pour unique interprète, c’est la nouvelle de Ionesco parue en 1957 qui a été adaptée au théâtre. La pièce de théâtre, elle, parut en 1959 d’abord en Allemagne puis en France et fut créée à Paris en 1960. La nouvelle contient déjà en germe toutes les idées de la pièce d'Eugène Ionesco.
Dans une petite ville sans histoire, l’apparition d’un rhinocéros dans les rues va provoquer la stupeur et l’incrédulité. Mais bientôt le nombre de rhinocéros croît et l'on finit par comprendre que ce sont les hommes qui subissent cette transformation. Le narrateur voit son ami Jean gagné lui aussi par la rhinocérite et son amoureuse Daisy de même. L’aspect fantastique de la première apparition cède à l’absurdité de la situation et des réactions des habitants et laisse place au tragique de la situation. Le narrateur reste seul et a bien du mal à préserver son humanité. Lui aussi voudrait être rhinocéros mais il ne peut pas!

A travers cette fable, Ionesco, douze ans après la guerre, entend nous montrer comment se propage les idéologies nocives et violentes et fait la critique des totalitarismes. Le narrateur qui ne se transforme pas représente la résistance.

Stéphane Daurat seul en scène est un bon interprète qui incarne plusieurs personnages. Il nous fait vivre et voir ces apparitions et l’effervescence qui gagne la ville. La mise en scène est sobre mais pleine d’idées utilisant peu d’objets pour créer des lieux qui nous paraissent bien réels : un bureau, un lit qui devient un mur, protection contre la charge des rhinocéros. Un mouchoir rouge? C’est un petit chat écrasé! Et puis ce pliage de papier d’où naît un rhinocéros. Les temps de pause pour exécuter le pliage permettent de ménager des silences, de créer des attentes et installent une sorte de suspense dans le récit.
En résumé, un bon spectacle très intéressant qui entraîne une réflexion sur notre propre société.

Compagnie Caravane
Un jour, dans la ville, apparaît un rhinocéros. Peu à peu, on comprend que ce sont les hommes eux-mêmes qui se transforment...
Interprète(s) : Stéphane Daurat
Metteuse en scène : Catherine Hauseux
Créateur lumière et vidéo : Jean-Luc Chanonat
Régisseuse : Aurore Beck