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dimanche 9 juin 2013

Tag : Voyages dans le temps et l'espace, fleurs, peintures,musique...

Vuillard

Et voici un tag de Lilou Soleil... J'y réponds avec retard mais mieux vaut tard ...

1)     Puisque onze ; quelle équipe de foot tu supportes ?
Euh! Le foot et moi, ça fait deux!

2)     Es-tu lève tôt ou couche tard ?
Couche-tard! très tard! Lève tôt, l'horreur!

3)  Si tu pouvais vivre à un autre siècle (passé) lequel choisirais-tu ? Pourquoi?

Oh! je voudrais bien retourner vers certains siècles passés, l'espace d'un instant pour voir, par curiosité, mais surtout pas y vivre! 

Le XX siècle? j'y suis née mais assez tard bien heureusement pour échapper aux deux guerres mondiales et à l'holocauste! Aurais-je autant de chance si j'y retournais? 

Les slogans de mai 68

Mais retourner dans la maison de mon enfance au bord du Gardon avec ma soeur adoptive, revivre un jour de Mai 68 pour retrouver ma jeunesse à la fac ou assister à un spectacle avec Gérard Philippe dans la cour d'Honneur du Palais des Papes (ce que je n'ai jamais pu faire), le Cid, le prince de Hombourg ... ou revivre mes premiers voyages en Italie avec ma mère, ma meilleure amie ou mon mari, revoir l'enfance de mes filles, alors là OUI!



Le XIX siècle? et l'aliénation de la femme : dans les milieux aisés, toujours considérée comme une éternelle mineure, toujours sous tutelle, devant obéissance à son mari, n'ayant aucun droit pas même celui de conserver sa propre fortune qui devient légalement celle de son mari, interdite de travail, affreusement dépendante, mourant en couches la plupart du temps; et dans les milieux populaires, travaillant 16 heures par jour à l'usine ou à la mine ou mourant de faim dans les "caves de Lille"!


Edouard Manet
Mais assister à la première d'Hernani au milieu des jeunes romantiques déchaînés, à côté de Théophile Gautier en gilet rouge, en admiration devant le génie, Hugo, être sur les barricades du côté du peuple avec Gavroche, séjourner à Nohant avec George Sand et tous les grands artistes, musiciens, écrivains de ce siècle, participer aux soirées de Médan, voyager en Angleterre pour faire connaissance de Jane Austen ou d'Emily Brontë ou d'Elizabeth Gaskell, ou de Dickens ou.. Alors là, OUI.



 Et puis, soyons fou : revêtir l'espace d'un instant une robe à la Scarlett....

  Le XVIII siècle ? et subir le poids de la religion, l'Inquisition,  la privation des libertés, la tyrannie des nobles, l'injustice, les guerres,  les famines...

Mais quelques jours à Ferney, dans le sillage de Voltaire, aller aux comédiens italiens voir Marivaux ou Beaumarchais, être présente à une soirée  du salon littéraire de madame de Geoffrin et me faire toute petite pour y  écouter, Montesquieu, d'Alembert, Diderot... alors là, OUI! Je vous ramènerai des autographes!

 et Le XVII siècle? les XVI ème et le moyen-âge et l'antiquité?

La "librairie" de Montaigne

Hum! Allez, là je fais un lot et je les traite tous en même temps! Le XVII, Le XVI et tout ce qui précède,  sont des époques qui ne sont pas meilleures en ce qui concerne les guerres, les violences, les famines, la misère du peuple, les épidémies de peste, de choléra, les maladies de toutes sortes, les obscurantismes de la médecine et celles de la religion, la peur de l'enfer, du diable, de la mort, les superstitions, les intolérances de tous bords, le fanastisme  etc...
Giovanni Bellini
Bon alors... ne pas y vivre mais me faire petite souris pour hanter les ors de Versailles et voir de mes yeux Louis XIV et sa cour, rencontrer la marquise, bien sûr, de Sévigné, et vivre un jour dans la troupe de Molière et des Béjart... voir Michel Ange en train de sculpter son David, me promener dans les rues de Florence au milieu des fêtes fastueuses de Laurent de Médicis ou à Venise dans l'atelier de Giovanni Bellini au milieu de ses élèves, Giorgione et Le Titien, (mais pas l'année de la peste qui a vu mourir Giorgione), rencontrer du Bellay à son retour de Rome et faire un (long) séjour au château de Montaigne, admise dans sa "librairie", bien sûr! et ...


4)     Fais-tu partie de clubs associatifs ou cela t’est-il indifférent ? 

Non, je ne fais pas partie de clubs associatifs mais ils ne me laissant pas indifférente. j'admire les gens qui sont actifs, qui y  participent.

5)   Si on t’offre un billet open pour un voyage; quelle sera ta première destination ?

Un tour du monde avec de longs arrêts partout!

6)   Es-tu salé(e) ou sucré(e)?

Sucrée et gourmande!

7)   Es-tu Champagne ou Bordeaux ?

Champagne

8)  En musique où va ta préférence ?
La viole de gambe


Musique  et opéra du XVII siècle et du XIX siècle, baroque et romantisme. Pas très ouverte sur la musique contemporaine!






 
9) En peinture ton choix va à la Renaissance ou aux impressionnistes, ou autres :

Là, par contre mon choix est très large du moyen-âge à nos jours : j'aime les primitifs italiens, la renaissance italienne et française; la peinture flamande, hollandaise, néerlandaise du siècle d'or, les impressionnistes, les nabis, les fauvistes, le surréalisme, les futuristes, et bien d'autres... et de nombreux artistes et mouvements contemporains ....


Giorgia O' Keeffe

Mes artistes préférés dans le désordre : Vermeer, Chagall, Giotto, Rotko, Monet, Masaccio, Goya,  Matisse, Bonnard, Filippo Lippi, Boticelli, Caspar Friedrich, Van Gogh, Hopper, Bellini, Vik Menuiz, Fra Angelico, Miro, Twombly, Jean Fouquet, Simone Martini, Degas,  Paolo Ucello, Magritte, Georgia O'keefe, Munch, Vuillard,  Ghirlandaio, Mary Casatt, et puis le Land Art avec Goldworthy, Smithson, les installations de Claude Levêque, d'Annette Messager ou de Boltansky, les photographies d'Andres Serrano.. et bien sûr j'en oublie! j'adore faire ce genre de listes parce que cela fait défiler devant mes yeux des dizaines et des dizaines d'images, de tableaux que j'ai eu le bonheur d'admirer, mon petit musée personnel.

Le land Art : Goldworthy
10)  Préfères-tu  la tragédie classique ou comédie de boulevard ?

     Le Cid avec Gérard Philippe


Je préfère la tragédie classique  à la comédie de boulevard mais en fait ce que je préfère à tout, c'est le mélange des genres, donc le théâtre shakespearien! Et puis aussi les comédies de haut niveau : Molière, Beaumarchais, Marivaux, Goldoni, Dario Fo, Calaferte...







11) Si tu devais n’avoir qu’une seule fleur dans ton jardin laquelle planterais-tu?



Là, tu me mets au supplice, Lilou! Moi qui aime toutes les fleurs et qui n'ai pas de jardin, tu m'empêches de rêver! Alors, je désobéis et je ne choisis pas  : je rêve de lilas, de mimosa, de glycine, de fleurs de cerisiers, des fleurs de l'arbre de Judée, de roses de toutes les couleurs, de narcisses, de jonquilles, de tulipes, de pivoines, de lys, d'azalées, de violettes.....



Umberto Ecco : Le nom de la rose




Le nom de la rose  de l'écrivain italien Umberto Ecco est paru en 1980 et a reçu le prix Médicis étranger. L'adaptation de Jean Jacques Annaud date de 1982.

présentation de l'éditeur
En l’an de grâce et de disgrâce 1327, rien ne va plus dans la chrétienté. Des bandes d'hérétiques sillonnent les royaumes. Lorsque Guillaume de Baskerville, accompagné de son secrétaire, arrive dans le havre de sérénité et de neutralité qu'est l'abbaye située entre Provence et Ligurie – que tout l'Occident admire pour la science de ses moines et la richesse de sa bibliothèque –, il est aussitôt mis à contribution par l’abbé. La veille, un moine s’est jeté du haut des murailles. C’est le premier des assassinats qui seront scandés par les heures canoniales de la vie monastique. Crimes, stupre, vice, hérésie, tout va advenir en l’espace de sept jours.  Le Nom de la rose, c'est d'abord un grand roman policier pour amateurs de criminels hors pair qui ne se découvrent qu'à l'ultime rebondissement d'une enquête allant un train d'enfer entre humour et cruauté, malice et séductions érotiques. C'est aussi une épopée de nos crimes quotidiens qu'un triste savoir nourrit.

Inutile de vous dire que j'aime énormément le roman d'Umberto Ecco, roman  brillant, riche, touffu,  historique puisque le récit se déroule au Moyen-âge, dans une abbaye franciscaine, à une époque troublée où l'autorité du pape qui a quitté Rome pour s'installer à Avignon, est contestée, où sévit l'Inquisition, où règnent la peur,  les suspertitions, où le diable est partout présent... une époque passionnante, foisonnante, revisitée brillamment par Umberto Ecco qui fait revivre devant nos yeux la vie quotidienne d'une abbaye, un roman d'érudition qui sait ne jamais être ennuyeux et pesant..  Il s'agit aussi d'un roman policier, bien sûr, puisqu'il nous propose une intrigue complexe avec meurtres en série, rebondissements et surprises à la clef! Mais ce n'est que qu'un "premier degré" de lecture.  Dominique Fernandez dans un article de L'Express en 1982 en distinguait trois :

Mais "à un deuxième niveau" (...) Le Nom de la rose révèle un jeu littéraire des plus excitants. Pas une seule phrase du roman ne serait de lui, a affirmé l'auteur dans une boutade qui signifie d'abord que tout livre, au XXe siècle, est fait de la somme des livres précédents. Comme le labyrinthe de l'abbaye, le roman d'Eco est en lui-même une bibliothèque, où l'expert se régalera en reconnaissant, ici, un passage de Voltaire (l'histoire du cheval, au début, copiée sur celle du chien dans "Zadig"), là, pour les descriptions de gemmes et de plantes, le Huysmans de "La Cathédrale", plus loin, pour le défilé des hérétiques, le Victor Hugo de "Notre-Dame de Paris". Un exemple précis entre cent: vers la fin, la phrase que Guillaume cite à Adso comme étant d'un mystique allemand: "Il faut jeter l'échelle sur laquelle on est monté", n'est que la transcription en allemand ancien d'un aphorisme de... Wittgenstein, philosophe contemporain (et un clin d'oeil à "Jette mon livre, Nathanaël" de Gide). 

Et un troisième :

Mais alors, dira-t-on, toute cette grosse machine pour un simple divertissement de professeur? C'est ici que le "troisième niveau" rétablit la situation et transforme la gageure littéraire en un grave et profond livre aux répercussions troublantes. Dans les hérétiques, franciscains du XIVe siècle, puritains de l'Eglise et intolérants jusqu'au crime, Umberto Eco voit le modèle de ceux des terroristes qui ensanglantent aujourd'hui l'Italie, pour protester contre les compromissions du Parti communiste.

Les idées philosophiques sont elles aussi passionnantes.  Il s'agit d'une apologie de la raison défendue ici par le moine Guillaume de Baskerville, d'une lutte contre l'obscurantisme et pour la liberté. Les livres doivent servir à améliorer la condition humaine, à apporter le savoir et le bonheur et non, comme le veut Jorge de Burgos, le doyen des moines de l'abbaye, à maintenir les hommes prisonniers dans la crainte de dieu.
Sous sa forme amusante de roman policier et savante de devinette érudite, un vibrant plaidoyer pour la liberté, pour la mesure, pour la sagesse, menacées de tous côtés par les forces de la déraison et de la nuit.   Dominique Fernandez, L’Express.

Le film de Jean-Jacques Annaud, a été par la force des choses simplifié mais il n'en conserve  pas moins une grande force liée à la qualité de la reconstitution de la vie des moines dans l'abbaye, aux images et bien sûr à la magistrale interprétation. (chez Wens)

Je vous invite  à aller lire les billets d'une lecture commune de ce roman faite en 2011 :

Isil :
Karine
Efelle :
Choupynette 

 
 Résultat de l'énigme n°69



Les vainqueurs du jour  : Aifelle, Asphodèle, Bonheur du jour, Dasola, Eeguab, Keisha, Miriam, Pierrot Bâton, Somaja Merci à tous!




Le roman :Le nom de la rose de Umberto Ecco
Le film : Le nom de la rose de jean-Jacques Annaud