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mardi 1 octobre 2013

Christine Eddie : Les carnets de Douglas





C'est dans le cadre du mois de la littérature québécoise  que j'ai lu Les carnets de Douglas de Chrstine Eddie

Le roman est conçu comme  s'il s'agissait d'un tournage de film: repérages/ gros plan/plan d'ensemble/Plongée, etc… Générique par ordre d'apparition. Je dois dire que ce procédé un peu trop gratuit n'ajoute rien au roman. Je le verrai plutôt comme un conte mais un conte triste, pourvu d' une petite musique tragique.

Romain appartient à la fameuse dynastie des Brady, profiteurs de guerre, enrichis par le malheur des autres. Mal aimé de sa famille à qui il ne fait pas honneur, il fuit dans la forêt pour y vivre en ermite, de la chasse et la pêche. Eléna fait sa conniaissance dans la forêt de la Rivière-aux-Oies. Elle donne à Romain le nom d'un arbre : Douglas. Les deux jeunes gens s'aiment et vivent dans la forêt.   C'est là que la petite Rose vient au monde et …  je ne vous en dis pas plus.

Curieux roman! On s'attend d'abord  à un roman rousseauiste  dans lequel la vie dans la nature magnifiée serait idéalisée. Et certes la nature est belle! Mais elle est aussi dure, inhospitalière  et meurtrière. Eléna et Douglas vont l'apprendre à leur dépens.

Le roman est bien écrit, d'une manière sobre, assez poétique mais curieusement, malgré les qualités d'écriture,  je suis restée extérieure à cette histoire. Je ne me suis pas réellement intéressée aux personnages. Et pourtant ce roman fait l'unanimité dans de nombreux blogs mais je l'ai trouvée un peu léger, sans grande consistance.

Née en France en 1954, Christine Eddie a grandi en Acadie avant de se poser au Québec où elle vit depuis plus de trente ans. Elle a d’abord publié des nouvelles et un conte pour enfants (La croisade de Cristale Carton, Hurtubise HMH, 2002) Son premier roman, Les carnets de Douglas, est paru en 2007. Parapluies, le second roman est paru en 20111. (wikipédia)




vendredi 20 septembre 2013

Jacques Poulin : Le coeur de la baleine bleue



 Tout de suite après L'homme qui entendait siffler une bouilloire de Michel Tremblay me voici, avec Le coeur de la baleine bleue de Jacques Poulin, confrontée à deux des plus célèbres écrivains québécois.* Et sur des sujet sinon similaires mais du moins présentant quelques points communs!

Le personnage de Michel Tremblay, cinéaste, victime d'acouphène est opéré d'une tumeur dans l'oreille interne et celui de Jacques Poulin, Noël, écrivain, reçoit en greffe le coeur d'une jeune fille de quinze ans. L'occasion pour les deux hommes d'être confrontés aux spectres de la maladie et la mort, de faire un retour sur soi-même, de s'interroger sur leurs rapports avec les autres et aussi sur leurs rapports à la création. Mais les ressemblances s'arrêtent là. Car les deux écrivains me paraissent être aux antipodes tant par leur style que par leur manière de traiter le sujet.
Alors que Tremblay reste accroché au réel, Jacques Poulin nous amène dans un récit poétique où la frontière entre réel et fantastique n'est pas nettement tranchée. Car ce coeur de jeune fille qu'il vient de recevoir va perturber le malade, le transformer. D'où lui vient cette douceur qui ne faisait pas partie de son caractère auparavant?  Et d'où sont issues ces étranges visions qui interfèrent avec son présent? Jacques Poulin fait vivre des personnages dont on ne sait jamais vraiment s'ils sont réels ou s'ils sont sortis tout droit de l'imagination de Noël. Bref! il fait en sorte que nous nous demandions toujours s'il s'agit d'un roman dans le roman ou encore d'un roman qui rejoint la réalité ou d'une réalité qui se fait roman, avec, par exemple, l'apparition de Charlie la baleine bleue… Jacques Poulin y insère paraît-il des passages d'un de ses romans Jimmy que je ne connais pas. 

Le livre est donc une réflexion sur  la création littéraire :

- pourquoi un homme commence-t-il à écrire?
-Peut-être parce qu'il a du mal à vivre

Et puis j'aimais trop les histoires, ça devait venir de l'enfance encore; une histoire c'est comme une maison. C'est étrange vous vous laissez aller; tout de suite vous dérivez vers l'enfance ou vers une maison.

Je commençais à croire qu'on n'inventait rien d'autre, en écrivant, que les images endormies de nous-mêmes.

Cela ressemblait plutôt à une idée fixe . On aurait dit que les mots constituaient en même temps la seule issue possible, une sorte d'initiation, un rite de passage comme certaines tribus primitives en faisaient subir aux adolescents qui prétendaient devenir des hommes.

Le roman de Jacques Poulin est aussi la chronique d'une mort annoncée. Dès le début, il est y question de rejet pour parler en termes médicaux ou de reflux pour emprunter au vocabulaire poétique du narrateur. Peu à peu, Noël comprend que cette douceur qui est en lui "était le sentier qui menait à la mort et aussi que la mort était comme un fleuve", une rivière sans retour (River of no return, allusion au film d'Otto Preminger ) qui vous ramène  à  l'enfance, vers "le pôle intérieur de soi-même" selon les mots d'André Breton, sans possibilité de revenir jamais en arrière

Encore une chose que j'ai comprise; la douceur la plus grande, c'est la mort.

Et cette douceur, elle résonne comme une petite musique triste tout au long de ce lent cheminement vers la solitude car la mort ne peut être partagée. Retour vers l'intérieur de soi-même mais aussi dans la ville de Québec que l'écrivain aime et semble connaître si bien. Cette marche dans la vieille cité est un plaisir supplémentaire pour le lecteur, qui, comme moi, reste nostalgique de ses voyages québécois;   supplémentaire mais pas anecdotique car le lieu physique comme celui intérieur joue un rôle important dans les errances de Noël.

Si par goût, je préfère la narration de Michel Tremblay parce qu'elle raconte une histoire solide, construite, avec des personnages bien réels dont on se sent proche et un langage pittoresque et savoureux (ce qui n'exclut pas la profondeur), je dois dire que je lis Le coeur de la baleine bleue  d'une autre manière. J'en détache certains passages parce que je les trouve beaux, je m'arrête à des pensées, des mots pour mieux les goûter. Ce roman doit se lire comme un poème.

De toutes façons, j'aimais les mots. Ce qui m'échappait, c'était les rapports entre les choses. Léo Ferré disait que les poètes écrivaient leur révolte avec des pattes d'oiseau; dans ma poitrine vivait cette chose nouvelle que Saint-Denys Garneau décrivent comme un oiseau; Goethe disait que les idées avaient des pattes de colombe. Sans pouvoir comprendre, je devinais que les poètes nous laissaient parfois derrière eux sur une route faiblement éclairée, comme celle que j'avais empruntée pour écrire mon histoire et qui menait infailliblement au rejet et à...





*Rien d'étonnant nous sommes en plein mois de septembre québécois chez Karine et il s'agit ici d'une lecture commune autour des oeuvres de Jacques Poulin.

lundi 16 septembre 2013

Michel Tremblay : L'homme qui entendait siffler une bouilloire





Drôle de sujet que celui choisi par l'écrivain canadien Michel Tremblay : L'homme qui entendait siffler un bouilloire et peut-être en grande partie inspiré par une expérience personnelle si l'on en juge par la dédicace :  Pour les docteurs Jean-Jacques Dufour et Gérard Mohr qui m'ont sauvé la vie.
 Le personnage de Michel Tremblay, Simon Jodoin, cinéaste reconnu, est en plein tournage lorsqu'il est brutalement assailli par un sifflement aigu et entêtant au fond de l'oreille. La persistance de ce bruit  obsédant, impossible à oublier, va presque le conduire au bord de la folie. L'opération d'une tumeur décelée dans l'oreille interne lui permettra-t-il d'être délivré de ces acouphènes?

 A priori, le sujet peut paraître anecdotique. Non que la souffrance infligée par les acouphènes soit négligeable mais parce qu'il s'agit d'un vécu qui paraît très personnel et d'un cas clinique particulier.  Pourtant, Michel Tremblay  va faire en sorte que nous sentions tous  concernés. En analysant les sentiments de son personnage, ses peurs face à l'opération, ses angoisses devant la maladie, le handicap et la mort, il écrit un roman où chacun peut se retrouver.  Le personnage cesse alors d'être un cas médical pour devenir un homme comme nous tous, avec ses faiblesses, ses regrets, son désespoir car la maladie est une rupture dans la vie qui permet un arrêt sur image : l'occasion de constater ses erreurs, de prendre conscience de son insignifiance car tout ce qui était primordial jusqu'alors cesse d'être important. Une véritable remise en cause au niveau professionnel. Qu'en est-il par exemple de sa réputation artistique?  L'occasion aussi de faire le point sur ses rapports avec son ex-femme, ses deux fils et son ami d'enfance Jean-Marc ainsi qu'avec ses collègues de travail, un travail sur soi-même qui est un véritable bouleversement. La maladie permet à Simon Jodoin de faire aussi l'expérience douloureuse du renoncement et c'est en pleurant qu'il comprend que jamais plus, il ne pourra écouter, comme avant, la musique qui est une part essentielle de sa vie. Mais elle l'oblige aussi, non sans révolte, à la patience, la maîtrise de soi. L'écrivain emprunte d'ailleurs à notre La Fontaine ces vers mis en exergue : "Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage".

Grâce au talent de Michel Tremblay qui sait rendre compte de tous les registres des sentiments vécus par son personnage et peut passer de l'émotion à l'humour, nous nous suivons avec passion les implications douloureuses et traumatisantes de cette maladie complexe qui laisse perplexes les médecins eux-mêmes et, au-delà, nous nous sentons en empathie, avec ce personnage qui est bien notre semblable, notre frère!

Du même auteur, j'ai vu au Festival d'Avignon : la pièce de théâtre A toi pour toujours Marie Lou ICI



Roman lu dans le cadre de Québec, le mois de Septembre 2013 chez Karine

lundi 15 juillet 2013

Mes nouveaux challenges : Pavé de l'été, Destination PAL, Le mois de Septembre québécois


Et voici le challenge estival de Brize (blog : Sur mes brizées)

L'été revient (enfin, l’été théorique au moins !) et avec lui, le Challenge pavé de l'été, dans sa deuxième édition (avec pour marraine celle qui m’avait suggéré l’année dernière de le lancer, dans la foulée de mon billet "Où l’on échange[ait] des idées de pavés-pour-l’été") !
Les règles du jeu sont les suivantes :
- vous vous engagez à lire un pavé ( = au moins 600 pages, quel que soit le format) au cours de cet été. Le pavé peut être un roman, ou bien un recueil (du style omnibus) de romans ou nouvelles, mais aussi une biographie, un essai (euh, là, j’ai des doutes ;) !). Pas besoin d’indiquer déjà quel sera le pavé choisi, vous verrez en fonction de l’humeur du moment.
- vous publiez un billet au sujet de ce pavé avant la date de clôture du challenge, à savoir le 15 octobre 2013 (date postérieure à la fin de l’été, vous l’aurez noté, mais c’est pour vous laisser le temps de rédiger).

J'ai adopte le challenge Pavé de l'été, d'abord parce que j'adore les pavés (et oui un gros livre me procure un frisson de bonheur par anticipation : ah! je vais avoir le temps de me régaler!), ensuite par ce que j'en ai beaucoup dans ma PAL. J'ai déjà choisi les romans suivants  :

Les amoureux de Sylvia d'Elizabeth Gaskell

L'homme qui rit de Victor Hugo (lecture commune avec Aifelle, Miriam, Rosamond pour le 30 août)

 Un recueil de "romans terrifiants" : Walpole, Lewis, Radcliffe, Hoffmann...)

ce qui m'amène à mon second challenge estival chez Lili Galipette :



Bonjour à tous. Je suis Lili Galipette, votre capitaine de bord. Merci d’avoir pris place à bord d’Air Galipette. Notre destination : votre PAL.

Avant le décollage, quelques consignes de sécurité. Veuillez ne pas attacher votre marque-page à un seul livre. Les issues de secours se situent à chaque page. En cas de dépressurisation, des romans tomberont des étagères : merci d’aider vos conjoints et vos enfants à les ouvrir et à suivre chaque ligne. Notre personnel de bord reste à votre disposition pendant tout le voyage.

 Pour moi, il comprendra évidemment le roman irlandais à lire dans le cadre du blogoclub de Sylire et Lisa :

Nuala O'Faolain : On s'est déjà vu quelque part 

Robert Louis Stevenson : Le maître de Ballantrae :  publié aujourd'hui

Laure Murat : La maison du docteur blanche : que je viens de terminer
 
Les pavés notés plus haut et je puiserai au hasard dans les livres de ma PAL ... 





Le but: découvrir davantage la littérature de chez nous.  Et comme je vais être généreuse cette année, je peux aussi inclure la littérature canadienne francophone (en fait, je veux relire Gabrielle Roy, qui a vécu au Québec mais qui est née au Manitoba... oui, je sais, je suis en conflit d'intérêt avec moi-même... mais ya des avantages à faire les règles!)
 
Pour ma part, je compte bien lire uniquement du québécois pendant ce mois de septembre.  Mais pour participer, pas obligé d'en faire autant!  Il suffit d'un billet, en fait.  Et je suis ouverte à tout : livres, BDs, photos de voyage, musique, documentaire sur la poutine, artistes, histoire, langage et expressions... ce qui vous plaît!  Et pour compter, il faut soit que l'auteur soit né au Québec, soit qu'il ait vécu au Québec, ou que l'histoire se passe au Québec.  Comme l'an dernier, quoi!   Plus on est de fous, plus on rit!
 
Pour l'instant, il n'y a pas des milliers d'événements prévus mais ça a le temps de changer. 
 
Pour ce qui est des lectures communes... il y en a relativement peu... pour l'instant.
 
12 septembre -  Autour de de Gabrielle Roy - Yueyin, Denis et moi pour Bonheur d'occasion, Sylire pour "La montagne secrète". 
16 septembre -Un roman de Michel Tremblay au choix - Yueyin, Jaina, Cryssilda, Mélissa, Clara, Choupynette, Denis, moi
20 septembre - Un roman de Jacques Poulin - Yueyin, Sylire, moi, Anne, Valentyna
25 septembre - Un tome de "Filles de lune" d'Elisabeth Tremblay - Isallysun et moi
Un roman de Sylvain Trudel pour Yueyin, Alexand

Je n'ai pas encore fait mon choix et sachez que l'on peut proposer  nous aussi des LC. Allez voir chez karine pour trouver des idées.

Merci à toutes les organisatrices de ces challenges et bonnes lectures!