Lisbeths, (notez le pluriel) présentée à l'Essaïonau festival Off d'Avignon est un texte de Fabrice Melquiot, auteur de théâtre contemporain, d'abord connu pour ses textes destinés aux enfants puis pour ses pièces en direction des adultes.
Tours. Dans un café, rue Michelet.
Pietr est VRP. Lisbeth vient de quitter son mari. C'est le début d'une relation entre deux êtres qui ne sont plus tout jeunes.La quarantaine a marqué leur corps: il a attrapé du ventre, elle porte les stigmates de la grossesse. Pour faire l'amour avec passion, ils se retrouvent dans le studio de Pietr à Paris ou dans des chambres d'hôtels.
Gare de la Rochelle. (Quelques mois plus tard).
Pietr et Lisbeth s'aiment. Ils ont décidé de faire un enfant. Pietr descend du train et ne reconnaît plus Lisbeth qui est venue l'attendre, c'est une inconnue. Une nouvelle Lisbeth qui ressemble à l'ancienne.
Suis-je le seul à – Sommes-nous les seuls ? D’autres femmes, d’autres hommes ont-ils subi la même - La même quoi ? »
Pietr est-il devenu fou ? Certainement pas. Pietr est marqué par la peur. Il exprime les angoisses de tout homme devant la vie, l'amour, l'engagement, le fait de devenir père. Ces questions ne sont-elles pas plus fortes dans notre siècle commençant?
« Hommes et femmes du XXIè siècle. Que leur arrive-t-il, que nous arrive-t-il ? »
L'existence est déroutante, mystérieuse, inquiétante.
Mais la gravité du propos est portée par des mots simples à l'image de Pietr et Lisbeth (Lisbeths ?) qui ne se posent que "deux ou quatre questions" sur ce qu'ils sont. En fait sur leur raison de vivre. Et nous nous reconnaissons en eux.
Mon avis
Le texte de Fabrice Melquiot est assez déroutant de prime abord, étrange, mystérieux, troublant, et nous ne savons pas toujours où il nous mène! C'est dire qu'il n'est pas facile! Mais il est en même temps envoûtant, le langage est beau, énigmatique et nous nous demandons si nous sommes dans la réalité ou l'imaginaire, la folie ou l'expression de nos angoisses? C'est par cette double entrée que nous devons chaque fois appréhender le texte. Cet enfant muet et anthropophage existe-t-il dans la vie de Lisbeth? A-t-elle eu un enfant ou non? L'un d'entre eux ment-il? L'un d'entre eux sombre-t-il dans la démence? Mais en même temps, nous nous apercevons que nous pénétrons dans les profondeurs de la conscience où se cachent les peurs intimes des personnages : Avons nous le droit de faire un enfant pour le livrer au monde ? Avoir un enfant n'est-ce pas abandonner quelque chose de soi-même, se donner entièrement à un être qui se nourrit de nous? Connaissons-nous vraiment la femme ou l'homme avec qui nous partageons notre vie? La mise en scène tout en finesse et subtilité est précise, les gestes et les déplacements sont réglés rigoureusement, le décor sobre, jouant sur les éclairages. Les deux acteurs, excellents, servent avec aisance le texte comme s'il ne comportait aucune difficulté. J'ai aimé la manière dont ils font vivre, en faisant appel à l'imagination du spectateur, les lieux où ils se trouvent ou les personnages à qui ils s'adressent comme Damien, cet ami à qui Pietr se confie. Un très bon spectacle!
Wens et moi, Claudialucia, nous présenterons ensemble les pièces que nous allons voir au festival d'Avignon 2012 et nous donnerons notre avis personnel.
Tours. Dans un café, rue Michelet.
Pietr est VRP. Lisbeth vient de quitter son mari. C'est le début d'une relation entre deux êtres qui ne sont plus tout jeunes.La quarantaine a marqué leur corps: il a attrapé du ventre, elle porte les stigmates de la grossesse. Pour faire l'amour avec passion, ils se retrouvent dans le studio de Pietr à Paris ou dans des chambres d'hôtels.
Gare de la Rochelle. (Quelques mois plus tard).
Pietr et Lisbeth s'aiment. Ils ont décidé de faire un enfant. Pietr descend du train et ne reconnaît plus Lisbeth qui est venue l'attendre, c'est une inconnue. Une nouvelle Lisbeth qui ressemble à l'ancienne.
Suis-je le seul à – Sommes-nous les seuls ? D’autres femmes, d’autres hommes ont-ils subi la même - La même quoi ? »
Pietr est-il devenu fou ? Certainement pas. Pietr est marqué par la peur. Il exprime les angoisses de tout homme devant la vie, l'amour, l'engagement, le fait de devenir père. Ces questions ne sont-elles pas plus fortes dans notre siècle commençant?
« Hommes et femmes du XXIè siècle. Que leur arrive-t-il, que nous arrive-t-il ? »
L'existence est déroutante, mystérieuse, inquiétante.
Mais la gravité du propos est portée par des mots simples à l'image de Pietr et Lisbeth (Lisbeths ?) qui ne se posent que "deux ou quatre questions" sur ce qu'ils sont. En fait sur leur raison de vivre. Et nous nous reconnaissons en eux.
Mon avis
Le texte de Fabrice Melquiot est assez déroutant de prime abord, étrange, mystérieux, troublant, et nous ne savons pas toujours où il nous mène! C'est dire qu'il n'est pas facile! Mais il est en même temps envoûtant, le langage est beau, énigmatique et nous nous demandons si nous sommes dans la réalité ou l'imaginaire, la folie ou l'expression de nos angoisses? C'est par cette double entrée que nous devons chaque fois appréhender le texte. Cet enfant muet et anthropophage existe-t-il dans la vie de Lisbeth? A-t-elle eu un enfant ou non? L'un d'entre eux ment-il? L'un d'entre eux sombre-t-il dans la démence? Mais en même temps, nous nous apercevons que nous pénétrons dans les profondeurs de la conscience où se cachent les peurs intimes des personnages : Avons nous le droit de faire un enfant pour le livrer au monde ? Avoir un enfant n'est-ce pas abandonner quelque chose de soi-même, se donner entièrement à un être qui se nourrit de nous? Connaissons-nous vraiment la femme ou l'homme avec qui nous partageons notre vie? La mise en scène tout en finesse et subtilité est précise, les gestes et les déplacements sont réglés rigoureusement, le décor sobre, jouant sur les éclairages. Les deux acteurs, excellents, servent avec aisance le texte comme s'il ne comportait aucune difficulté. J'ai aimé la manière dont ils font vivre, en faisant appel à l'imagination du spectateur, les lieux où ils se trouvent ou les personnages à qui ils s'adressent comme Damien, cet ami à qui Pietr se confie. Un très bon spectacle!
Wens et moi, Claudialucia, nous présenterons ensemble les pièces que nous allons voir au festival d'Avignon 2012 et nous donnerons notre avis personnel.
Lisbeths de Fabrice Melquiot
metteur en scène Manuel Bouchard
Essaïon
du 7 au 28 juillet à 20H50