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jeudi 13 février 2025

Paul Saint Bris : L’allègement des vernis

 

J’ai vu ce titre L’allègement des vernis de Paul Saint Bris bien souvent dans les blogs et j’ai eu envie de le lire car tout ce qui a trait à la peinture m’intéresse!

 

Vinci La Joconde

 

A l’heure où l’on parle beaucoup de la Joconde et de la saturation du Louvre en terme de visiteurs, l’Etat décide qu’il faut améliorer la rentabilité du musée par tous les moyens ! Pour cela, est nommée à la présidence des relations publiques du musée une jeune cadre dynamique « décomplexée », Daphné qui s’ingénie à rendre l’établissement plus attirant en misant sur le sensationnel, appliquant à l’art les mêmes techniques que dans l’industrie cosmétique et l’hôtellerie dont elle vient !
Pauvre Aurélien, conservateur du département des Peintures du Louvre, section Renaissance !  Déjà, il vit un divorce difficile, maintenant il subit les assauts des jeunes loups publicitaires dans son musée, puis « les stars de la pop" se pressent au Louvre "pour tourner leurs clips, les créateurs de mode pour organiser leur défilé, les géants de la Silicone Valley pour y nouer de fabuleux et juteux partenariats.". Mais ce n'est pas tout,  Daphné suggère que l’on pourrait alléger les vernis de la Joconde qui ont jauni et qui nuisent à la visibilité de l’oeuvre. Quelle publicité pour le Louvre au niveau international ! La presse de tous les pays va s’emparer de l'évènement !  Voilà qui va réveiller, entre autres, les Italiens qui croient dur comme fer que le tableau acheté, pourtant, à Léonard de Vinci par François Premier, leur appartient.

Toucher à la Joconde ! Ceci ne fait pas l’affaire d’Aurélien qui freine (mais en vain) des deux pieds.  Mais puisqu’il ne peut l’éviter, alors il confiera le tableau à son ami Gaetano, un restaurateur italien en qui il a toute confiance. Pauvre Gaetano ! A son tour, il est sous les feux des projecteurs. Comment travailler sereinement alors que la planète s’arrête de tourner à chacun de ses gestes et qu’il est surveillé à chaque moment de l’allègement des vernis ! C'est frustrant pour quelqu’un qui se considère comme un génial créateur ! 

 

Le Gaulois blessé

Il y a aussi un certain Homero, danseur raté, préposé au ménage dans le musée du Louvre, imaginant des chorégraphies sur son autolaveuse autour des statues de Sylène portant Dyonisos ou du Gaulois blessé (il y a des moments assez déjantés ! Je n’aime pas ce terme mais là il convient très bien !). 

 

Vinci : La dame à l'hermine


Quant à la suite et au dénouement, je vous les laisse découvrir, sachant qu’ils ne manquent pas d’humour !

Le livre est intéressant à plusieurs titres et d'abord parce que l'on y rencontre des oeuvres du musée à travers le regard d'Aurélien; celui-ci n'aime pas particulièrement la Joconde et lui préfère La Vierge aux rochers ou la Dame à l'Hermine. Je le comprends, j'ai vu ce dernier tableau à Cracovie et c'est une merveille. Mais ce n'est pas Vinci que le conservateur a choisi pour sujet de thèse mais Andrea del Sarto.

 Et puis, si l’on est novice comme moi, l’on y apprend beaucoup sur les techniques de restauration. Par exemple, le restaurateur Robert Picault a transposé La Charité d’Andrea del Sarto et plus tard, en 1773, le Saint Michel de Raphaël  « du panneau de bois pulvérulent qui lui servait de support, au prix d’une patience infinie, puis il l’a marouflée sur un châssis entoilé d’un coutil au point serré », comme s’il s’agissait d’une décalcomanie,  sauvant ainsi ces oeuvres d’une disparition programmée. ( voir ici)


La charité d'Andrea del Sarto


J'aime bien aussi la vision de l'écrivain sur les Bobos parisiens, les politiques, les publicistes ou les visiteurs narcissiques qui se photographient devant les tableaux. Et serait-ce un  roman à clefs? On y trouve même un portrait d'une ministre de la culture qui ressemble fort à Roselyne Bachelot.  (Mais c'est mon opinion personnelle qui n'engage que moi! ). A travers les personnages d’Aurélien et d'Homero, Paul de Saint Bris dresse un état des lieux assez ironique et désabusé sur les enjeux des lieux muséaux, victimes d’une société où l’art n’est plus ce qui importe, mais ce qu’il faut consommer, et qui sont gérés comme des startups.. 

Il haïssait l’idée que les visiteurs montent quatre à quatre les escaliers parcourent au pas de course la Grande Galerie pour s’agglutiner sur la vitrine de Monna Lisa en négligeant ses malheureux voisins de cimaise, les Véronère, Titien et Bassano. Il détestait ce paradoxe qui faisait de La Joconde à la fois le tableau le plus célèbre au monde et le moins regardé. Il maudissait le fait qu’une fois leur pulsion rassasiée ces mêmes visiteurs ne se retournent pas pour contempler à quelques mètres de leur soeur si fameuse les autres chefs d’oeuvre de Léonard, désespérément seuls malgré leur immense intérêt pictural."

dimanche 17 novembre 2024

Partir en mer avec les poètes

Caillebotte

 Il fallait pour participer au Book trip en mer de Fanja un peu de poésie. Voici quelques textes poétiques pour partir en voyage !

 Homère :  Charybde et Scylla

Charybde et Scylla
 

Tels sont ces deux écueils. L’un, de son faîte aigu, atteint le haut Ouranos, et une nuée bleue l’environne sans cesse, et jamais la sérénité ne baigne son sommet, ni en été, ni en automne ; et jamais aucun homme mortel ne pourrait y monter ou en descendre, quand il aurait vingt bras et vingt pieds, tant la roche est haute et semblable à une pierre polie. Au milieu de l’écueil il y a une caverne noire dont l’entrée est tournée vers l’Érébos ; et c’est de cette caverne, illustre Odysseus, qu’il faut approcher ta nef creuse. Un homme dans la force de la jeunesse ne pourrait, de sa nef, lancer une flèche jusque dans cette caverne profonde. Et c’est là qu’habite Scylla qui pousse des rugissements et dont la voix est aussi forte que celle d’un jeune lion. C’est un monstre prodigieux, et nul n’est joyeux de l’avoir vu, pas même un Dieu. Elle a douze pieds difformes, et six cous sortent longuement de son corps, et à chaque cou est attachée une tête horrible, et dans chaque gueule pleine de la noire mort il y a une triple rangée de dents épaisses et nombreuses. Et elle est plongée dans la caverne creuse jusqu’aux reins ; mais elle étend au dehors ses têtes, et, regardant autour de l’écueil, elle saisit les dauphins, les chiens de mer et les autres monstres innombrables qu’elle veut prendre et que nourrit la gémissante Amphitrite. Jamais les marins ne pourront se glorifier d’avoir passé auprès d’elle sains et saufs sur leur nef, car chaque tête enlève un homme hors de la nef à proue bleue. L’autre écueil voisin que tu verras, Odysseus, est moins élevé, et tu en atteindrais le sommet d’un trait. Il y croît un grand figuier sauvage chargé de feuilles, et, sous ce figuier, la divine Charybde engloutit l’eau noire. Et elle la revomit trois fois par jour et elle l’engloutit trois fois horriblement. Et si tu arrivais quand elle l’engloutit, Celui qui ébranle la terre, lui-même, voudrait te sauver, qu’il ne le pourrait pas. Pousse donc rapidement ta nef le long de Scylla, car il vaut mieux perdre six hommes de tes compagnons, que de les perdre tous."

 

Victor Hugo

Eugène Boudin:  un grain

Oceano nox

Oh ! combien de marins, combien de capitaines
Qui sont partis joyeux pour des courses lointaines,
Dans ce morne horizon se sont évanouis !
Combien ont disparu, dure et triste fortune !
Dans une mer sans fond, par une nuit sans lune,
Sous l'aveugle océan à jamais enfouis !

Combien de patrons morts avec leurs équipages !
L'ouragan de leur vie a pris toutes les pages
Et d'un souffle il a tout dispersé sur les flots !
Nul ne saura leur fin dans l'abîme plongée.
Chaque vague en passant d'un butin s'est chargée ;
L'une a saisi l'esquif, l'autre les matelots !

Nul ne sait votre sort, pauvres têtes perdues !
Vous roulez à travers les sombres étendues,
Heurtant de vos fronts morts des écueils inconnus.
Oh ! que de vieux parents, qui n'avaient plus qu'un rêve,
Sont morts en attendant tous les jours sur la grève
Ceux qui ne sont pas revenus !

On s'entretient de vous parfois dans les veillées.
Maint joyeux cercle, assis sur des ancres rouillées,
Mêle encor quelque temps vos noms d'ombre couverts
Aux rires, aux refrains, aux récits d'aventures,
Aux baisers qu'on dérobe à vos belles futures,
Tandis que vous dormez dans les goémons verts !

On demande : - Où sont-ils ? sont-ils rois dans quelque île ?
Nous ont-ils délaissés pour un bord plus fertile ? -
Puis votre souvenir même est enseveli.
Le corps se perd dans l'eau, le nom dans la mémoire.
Le temps, qui sur toute ombre en verse une plus noire,
Sur le sombre océan jette le sombre oubli.

Bientôt des yeux de tous votre ombre est disparue.
L'un n'a-t-il pas sa barque et l'autre sa charrue ?
Seules, durant ces nuits où l'orage est vainqueur,
Vos veuves aux fronts blancs, lasses de vous attendre,
Parlent encor de vous en remuant la cendre
De leur foyer et de leur coeur !

Et quand la tombe enfin a fermé leur paupière,
Rien ne sait plus vos noms, pas même une humble pierre
Dans l'étroit cimetière où l'écho nous répond,
Pas même un saule vert qui s'effeuille à l'automne,
Pas même la chanson naïve et monotone
Que chante un mendiant à l'angle d'un vieux pont !

Où sont-ils, les marins sombrés dans les nuits noires ?
O flots, que vous savez de lugubres histoires !
Flots profonds redoutés des mères à genoux !
Vous vous les racontez en montant les marées,
Et c'est ce qui vous fait ces voix désespérées
Que vous avez le soir quand vous venez vers nous!

 

 Albert Samain

 

William Turner : Soleil levant Venise

 

Matin sur le port

Le soleil, par degrés, de la brume émergeant,
Dore la vieille tour et le haut des mâtures ;
Et, jetant son filet sur les vagues obscures,
Fait scintiller la mer dans ses mailles d’argent.

Voici surgir, touchés par un rayon lointain,
Des portiques de marbre et des architectures ;
Et le vent épicé fait rêver d’aventures
Dans la clarté limpide et fine du matin.

L’étendard déployé sur l’arsenal palpite ;
Et de petits enfants, qu’un jeu frivole excite,
Font sonner en courant les anneaux du vieux mur.

Pendant qu’un beau vaisseau, peint de pourpre et d’azur
Bondissant et léger sur l’écume sonore,
S’en va, tout frissonnant de voiles, dans l’aurore.

Albert Samain, Le chariot d’or

 

Blaise Cendrars

Le douanier Rousseau

  Iles

Iles
Iles où l'on ne prendra jamais terre
Iles où l'on ne descendra jamais
Iles couvertes de végétations
Iles tapies comme des jaguars
Iles muettes
Iles immobiles
Iles inoubliables et sans nom
Je lance mes chaussures par-dessus bord car je voudrais bien aller jusqu'à vous.

 

Jules Supervielle

Georges Lemmen : la plage de Heist

 

 Quand nul ne la regarde

Quand nul ne la regarde,
La mer n’est plus la mer,
Elle est ce que nous sommes
Lorsque nul ne nous voit.
Elle a d’autres poissons,
D’autres vagues aussi.
C’est la mer pour la mer
Et pour ceux qui en rêvent
Comme je fais ici.

 

Jules Supervielle

Félix Valotton : la marée montante

 La mer n'est jamais loin de moi

La mer n'est jamais loin de moi,
Et toujours familière, tendre,
Même au fond des plus sombres bois
À deux pas elle sait m'attendre.
Même en un cirque de montagnes
Et tout enfoncé dans les terres,
Je me retourne et c'est la mer,
Toutes ses vagues l'accompagnent,
Et sa fidélité de chien
Et sa hauteur de souveraine,
Ses dons de vie et d'assassin,
Enorme et me touchant à peine,
Toujours dans sa grandeur physique,
Et son murmure sans un trou,
Eau, sel, s'y donnant la réplique,
Et ce qui bouge là-dessous.
Ainsi même loin d'elle-même,
Elle est là parce que je l'aime,
Elle m'est douce comme un puits,
Elle me montre ses petits,
Les flots, les vagues, les embruns
Et les poissons d'argent ou bruns.
Immense, elle est à la mesure
De ce qui fait peur ou rassure.
Son museau, ses mille museaux
Sont liquides ou font les beaux,
Sa surface s'amuse et bave
Mais, faites de ces mêmes eaux,
Comme ses profondeurs sont graves !

 

Alain Bosquet

Henri Edmond Cross : Les îles d'or

  Mer

La mer écrit un poisson bleu,
efface un poisson gris.
La mer écrit un croiseur qui prend feu,
efface un croiseur mal écrit.
Poète plus que les poètes,
musicienne plus que les musiciennes,
elle est mon interprète, la mer ancienne,
la mer future, porteuse de pétales,
porteuse de fourrure.
 Elle s’installe au fond de moi :
 la mer écrit un soleil vert,
efface un soleil mauve.
La mer écrit un soleil entrouvert
sur mille requins qui se sauvent.
 Alain Bosquet

 

 

 Et la mer en musique avec Claude Debussy

 


 

 


 

mardi 8 octobre 2024

Marcel Proust : Bilan 4 : Sodome et Gomorrhe

 

 Marcel Proust Bilan 4  Sodome et Gomorhhe



Claudialucia


Marcel Proust : Sodome et Gomorrhe : Le Baron Charlus et l’homosexualité (1)

Marcel Proust: Sodome et Gomorrhe : Albertine et l’homosexualité (2)

Marcel Proust : Sodome et Gomorrhe l’humour (3)

 

Keisha 

 Marcel Proust : lettres à sa voisine

Keisha a déniché une correspondance rare de Proust


Miriam
 

Sodome et Gomorrhe : Le baron Charlus et Jupien

Sodome et Gomorrhe : La soirée chez la princesse de Guermantes

Sodome et Gomorrhe : Autour de Balbec et les noms des villages normands

Miriam est partie à Balbec découvrir les lieux qui ont inspiré Marcel Proust
le Grand Hôtel, la promenade sur la digue et la plage

La villa du Temps retrouvé : Marcel Proust (l'écrivain) et Marcel, le narrateur, n'ont jamais vécu dans la belle villa du Temps Retrouvé transformé en musée Belle Epoque qui contient des autographes et des tableaux des personnes ayant inspiré Proust.


Si vous avez fait d'autres lectures vous pouvez coller les liens en commentaires ici.



 

 Marcel Proust Bilan 3  Le côté de Guermantes

 



Claudialucia

Proust Le côté de Guermantes :  lucidité et pessimisme

Miriam

Proust Le côté de Guermantes :(1ère partie) Le téléphone

Proust Le Côté de Guermantes :(2ème partie) L’Affaire Dreyfus dans le salon de madame de Villeparisis

Proust Le côté de Guermantes :  (3ème partie) Un dîner chez la Duchesse de Guermantes

La Maison de tante Léonie (Musée Proust) à Illiers-Combray

 

 Marcel Proust Bilan 2 : A l'ombre des jeunes filles en fleurs

 

 

Nathalie :

Chloé Cruchaudet, d'après Céleste Albaret, « Bien sûr, monsieur Proust », 2022, édité chez Noctambule.

Chloé Cruchaudet, Céleste, tome 2 Il est temps Monsieur Proust

Laure Murat : Proust, roman familial


Marcel Proust : Bilan 1 Du côté de chez Swann

 




Aifelle


Claudialucia

 
 
Le jeudi avec Marcel Proust :  billets sur Combray
 
 
 
 

Le jeudi avec Marcel Proust :  billets sur Un amour de Swann

Evelyne Bloch Dano une jeunesse de Proust

Céleste Albaret : Monsieur Proust

Laure Murat : Proust roman familial


Dominique

Laure Murat, roman familial

Bribes et conseils aux réfractaires


Fanja

Céleste : Bien sûr, monsieur Proust BD  Chloé Cruchaudet


Keisha

Laure Murat : Proust roman familial

Brassaï : Marcel Proust sous l’emprise de la photographie


Luocine

Laure Murat, roman familial


Miriam

Présentation du challenge Marcel Proust

Du côté de chez Swann : Marcel Proust lecture gourmande

Du côté de chez Swann : l’amour de la lecture/écriture

Du côté de chez Swann :  Combray En famille

Un amour de Swann Marcel Proust


Sandrine

Du côté de chez Swann


Quand vous écrivez sur Proust, laisser le lien vers votre billet dans mon blog en cliquant sur la vignette de la colonne de droite, en haut, challenge Marcel Proust.







dimanche 6 octobre 2024

Exposition Aix-en-Provence : Exposition Bonnard et le Japon à l'hôtel Caumont

Exposition Bonnard et le Japon Hôtel de Caumont Aix-en Provence

 

 L'influence de l'art japonais sur l'art occidental

Hosukaï : La grande vague

En 1853 les Etats-Unis obligent le Japon à ouvrir ses ports permettant ainsi des échanges commerciaux qui développent en Occident le goût de la culture japonaise. Les objets d’artisanat japonais traditionnels, kimonos, vases, éventails, éveillent un grand engouement chez les collectionneurs. En France, l’exposition universelle de 1867, celle 1878 à Paris et en 1890 l’exposition d’estampes japonaises de l’école des Beaux-Arts entraînent une fascination pour un art si différent de l’art occidental.

En 1872, Philippe Burty, critique d’art français et grand collectionneur, emploie pour la première fois le terme de « japonisme » pour traduire cette influence du Japon sur l’art occidental !

 

Utagawa Hiroshige La colline Kinokunizaka et l'étang Kamikei à Asaka   

 Les peintres, impressionnistes, nabis, néo-impressionnistes, Monet,Van Gogh, Vuillard, Denis, Matisse…  s’enthousiasment devant les estampes de Hiroshige et de Hosukai et y voient l’occasion de renouveler leur art.

exposition hôtel de Caumont Aix-en Provence

Pour Pierre Bonnard surnommé « le nabi très japonard », la découverte de l’art japonais remet en cause sa technique et se reflète dans son oeuvre, simplification des formes, abandon de la perspective, format vertical, allongé, inspiré des Kakemono ( peintures sur rouleaux), goût des décors et amour des couleurs vives. Mais ses thématiques aussi sont modifiées. L’exposition présente des oeuvres du peintre mises en parallèles avec des estampes japonaises de la collection Leskowicz pour en révéler les  influences.

 

Utagawa Hiroshegi  : Mitsumatawarkare No fuchi cent vues d'Edo


Pierre Bonnard : voiliers et régates


Pierre Bonnard : Baigneurs à la fin du jour exposition hôtel de Caumont Aix-en Provence


Utugawa Hiroshige :  la descente des oies sur l'étang Shinobazunoike

 

 L'Ukiyo-E, l'Image des mondes flottants

 


Utagawa Hiroshige La colline Kinokunizaka et l'étang Kamikei à Asaka cent vues célèbres d'Edo


 L'Ukiyo-E, l'Image des mondes flottants  : Se livrer tout entier à la contemplation...


Utagawa Horishige : Loriot de Chine et oiseau au chrysanthème


Hiroshige Le nouveau Fuji à Meguro  Cent vues d'Edo



De la fleur de cerisier à la feuille d'érable...



Utagawa Hiroshige : Dans le sanctuaire d'Akiba exposition hôtel de Caumont Aix-en Provence


Pierre Bonnard reprend les thématiques chères aux Ukiyo-e, ou « images du monde flottant », mouvement artistique de 1603 à 1868 qui fait référence au principe boudhiste de l’impermanence du temps, du caractère éphémère de la beauté de la nature, des êtres et des choses, et qui se traduit au niveau pictural par le désir de rendre des impressions fugitives, des instants simples, de témoigner de la fragilité de la beauté, de peindre la vie familiale, les relations de l'homme et des animaux...

 

Pierre Bonnard : Fleurs sur tapis rouge exposition hôtel de Caumont Aix-en Provence

 Montrer la beauté et la fragilité  des choses ...

 

Pierre Bonnard : femmes dans le jardin exposition hôtel de Caumont Aix-en Provence

Instant simples, moments de bonheur fugitifs au milieu des fleurs et des animaux, beauté éphémère de la nature. Les silhouettes des femmes sont peintes sur des panneaux tout en longueur qui étaient destinés à l'origine à orner un paravent mais sont devenus des tableaux formant un ensemble.


Hiroshige Utagawa Grand feu d'artifice de Ryögoku
 
 
Un moment fugitif de bonheur, le feu d'artifice dans le soir qui tombe...


Pierre Bonnard : le jardin au Cannet exposition hôtel de Caumont Aix-en Provence


Vivre uniquement le moment présent dans la beauté des choses, l'amandier en fleurs, la première floraison de l'année qui annonce le printemps... Au japon la coutume du Hanami, c'est à dire la contemplation de la floraison des cerisiers célèbre le renouveau de la nature après l'hiver. Bonnard est particulièrement sensible à ce thème et il a réalisé de nombreux arbres en pleine floraison.



Pierre Bonnard : la petite fenêtre exposition hôtel de Caumont Aix-en Provence




Pierre Bonnard : l'amandier en fleurs exposition hôtel de Caumont Aix-en Provence


Les peintres japonais représentent souvent des scène familières et affectueuses avec des enfants ou des animaux illustrant des contes et des légendes. Pierre Bonnard qui n'a pas eu d'enfants se passionne pour les enfants de sa soeur et peint des scènes tendres, des moments d'innocence et de joie.


Pierre Bonnard : le toit rose



Pierre Bonnard : femme portant un chien sur les genoux



Utagawa Kuniyoshi : Yûgao série dit du Genji



Pierre Bonnard : Les jeunes filles au chien



Utagawa Kuniyoshi Poulpes de Trasko dans la province de Harima exposition hôtel de Caumont Aix-en Provence



Pierre Bonnard : le déjeuner des enfants exposition hôtel de Caumont Aix-en Provence



Le cinétisme
 

Pierre Bonnard : Le tramway vert  exposition hôtel de Caumont Aix-en Provence


En 1889, Bonnard s'installe à Paris dans le quartier des Batignolles pour peindre l'animation des rues de jour comme de nuit. Dans Le tramway vert, pour rendre l'impression de rapidité, de fuite qui évoque la fugacité du temps qui passe, il utilise comme les peintre japonais l'enchaînement des vides et des pleins qui donnent l'impression d'un tableau animé, les silhouettes des personnages ou du fiacre qu'il coupe en bord du dessin, ce qui suggère que le mouvement se poursuit dans un autre espace, dans le hors champ ou qu'ils viennent d'un ailleurs. De plus, il décompose le mouvement de la marche. Pierre Bonnard, on s'en doute en regardant ces tableaux, est fasciné par la photographie et la naissance du cinématographe.


Pierre Bonnard : L'omnibus exposition hôtel de Caumont Aix-en Provence





Pierre Bonnard exposition hôtel de Caumont Aix-en Provence

 
Pierre Bonnard : Les grands boulevards hôtel de Caumont Aix-en Provence

 
Pierre Bonnard :  coin de la rue vue du Haut

 
Pierre Bonnard Le jardin  de Paris  hôtel de Caumont Aix-en Provence

 
Pierre Bonnard et le Japon exposition hôtel de Caumont Aix-en Provence

 
Pierre Bonnard et le Japon  Les quais de Paris exposition hôtel de Caumont Aix-en Provence