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mercredi 17 septembre 2025

Angel Wagenstein : Abraham Le Poivrot, loin de Tolède (1)

  

Angel Wagenstein est un cinéaste et écrivain bulgare.

Né dans une famille bulgare d'origine juive séfarade, Angel Wagenstein a passé son enfance en exil à Paris (France) où sa famille s’est réfugiée pour fuir la répression des autorités bulgares de l'époque à l’égard des membres des mouvements socialistes et communistes. Il retourne dans son pays à la faveur d'une amnistie et, encore lycéen, milite dans une organisation antifasciste alors interdite. Des actes de sabotage lui valent d'être interné dans un camp de travail dont il s'évade pour rejoindre les rangs des Partisans. Dénoncé, arrêté, torturé et condamné à mort en 1944, il ne doit son salut qu'à l'arrivée de l'Armée rouge

À la fin de la guerre, il suit des études cinématographiques à Moscou (Russie) et signe par la suite les scénarios d'une vingtaine de longs-métrages, récompensés par de nombreuses distinctions internationales, dont, en 1959, le Prix spécial du jury du Festival de Cannes pour Étoiles, qui met en scène les amours d'un militaire allemand avec une déportée juive bulgare. Il a aussi réalisé des documentaires et des films d'animation.

Dans les années 1990, Angel Wagenstein s’est lancé dans l’écriture de romans. "Le Pentateuque ou les Cinq livres d'Isaac" - qui évoque avec humour la destinée des juifs d’Europe centrale - est un succès immédiat. Plus qu’avec ses productions cinématographiques, Angel Wagenstein est devenu un écrivain reconnu dans l'ensemble de l'Europe. Ses livres ont été traduits dans de nombreuses langues européennes ainsi qu'en hébreu. Source : Wikipédia


Abraham Le Poivrot

Zlati Boyadzhiev : Plovdiv la vieille ville


Abraham le poivrot, loin de Tolède est, après Le Pentateuque ou les cinq livres d’Isaac, le deuxième volet de la trilogie d’Angel Wagenstein sur le destin des Juifs d’Europe.  Le troisième volet Adieu Shanghai clôt la trilogie.

Abraham le poivrot, loin de Tolède  : Albert Cohen, Bulgare exilé à Israël, iconologue,  rentre à Plovdiv, sa ville natale, le temps d’un colloque au monastère de Batchkovo, " le plus ancien monastère conservé dans ces régions, bâti voilà neuf cent ans." C’est un spécialiste de l’école byzantine d’iconographie et de ses ramifications tant slaves que caucasiennes. 
 
Pour qui lit ce livre, comme je l’ai fait, en visitant Plovdiv, le plaisir est décuplé de se retrouver  avec le personnage face aux images des saints « fixés pour l’éternité sur les murs de la vieille église » dans les montagne des Rhodopes

« Les montagnes alentour exécutent avec enthousiasme leur oratorio automnal en orange, mordoré et rouge, sobrement soutenue par les ténébreuses basses des pins. »

Ou dans les vieilles rue du quartier Orta Mezar
"Tout ceci se passait voilà bien longtemps, lorsque Plovdiv comptait plus de tavernes que d’habitants et que la clarinette de Manouche Aliev emplissait jusque tard dans la nuit le cour des hommes de pont, de tristesse et de  joie."

Albert Cohen rencontre une amie d’école, Araxi, son amour d’enfance, partie en exil à Paris il y a bien longtemps, avec sa mère, la belle Mme Marie Vartanian, et qu’il n’avait jamais revue depuis. L’on apprendra ce qu’elle est devenue au temps du communisme qui a précipité la fin du vieux quartier tel qu’il était alors. Il revoit aussi un vieux photographe, Costas Papadopoulos, gardien de la mémoire de l’ancien Plovdiv, dont les  photographies jouent un grand rôle dans la mémoire collective, et font renaître la vie d’un quartier cosmopolite autour de sa synagogue. Comme revit aussi le grand-père d’Albert, Abraham, maître ferblantier, surnommé le Poivrot. Le récit tourne autour de cet homme hors du commun qui invente des histoires rocambolesques dont il est le héros pour son petit-fils et qui, entre pastis et rakis, philosophe sur la vie avec ses amis. 

 

Tsanko Lavrenov : Plodiv ( détail)

Souvent, la mémoire s’incarne dans un défilé de photos prises par Papadopoulos, images figées qui prennent vie et et se raniment sous la plume de Wagenstein.

La voilà, la taverne sous la treille, en face des vieux bains turcs, le premier havre du Poivrot, mais aussi son préféré dans sa longue navigation parmi les lagunes inexplorées de l’archipel des tavernes de Plovdiv. Et les vendeurs ambulants de douceurs orientales, balsusuk, kadingübek, kadayif, sans oublier le mahallebi d’un blanc nacré qui embaume la rose, aussi frémissante que le sein d’une jeune parturiente! Les voilà, les sveltes Turques qui ont enfilé le salira et chaussé les socques, toutes de noir vêtues, le visage couvert du Tasman immaculé qui ne laisse voir que deux yeux malicieux, pleins de vie. Et voilà aussi, les selliers, les étameurs, et la ferrailleurs, près du pont de bois, les marchands d’abricots secs, de pistaches, et d’amandaies caramélisées.

Ainsi nous apparaît le quartier, avec le pittoresque de ses populations mêlées, avec ses commerces débordants de denrées orientales, et le peuple si divers, si bariolé, le grand père avec ses amitiés, ses disputes et ses réconciliations, toute une vie chaleureuse et dense évoquée dans un style prolixe, vivant, plein de sève. 

 

Zlati Boyadzhiev le pope


Zlatti Boyadzhiev le pope(détail)
  

Une comparaison s’établit entre le Plovdiv d’aujourd’hui «  impersonnel et froid » et celui d’hier où toutes les  religions et les nationalités vivent ensemble dans une sorte syncrétisme bon enfant qui préside à l’éducation du petit Albert. Il y a des scènes hilarantes où le garnement est pris entre le pope qui lui assène « une claque pédagogique », le Hodja et le Rabin qui font de même ! A côté de ces trois figures religieuses, il y a, bien sûr, le maître d’école dont le rôle auprès des enfants n’est pas moins important. 

L’humour de l’auteur va souvent de pair avec la nostalgie quand il évoque un monde disparu qui n’est plus peuplé, pour lui, que par des ombres. Abraham Le Poivrot est une réflexion sur le souvenir et la mémoire qui déforme les faits si bien que l’on ne sait plus si la réalité que l’on recrée correspond à la vérité. Mais remarque l’auteur : « nos représentations et nos souvenirs déformés ne constituent-ils pas une réalité, mais une réalité autre, parallèle et imaginaire. » 

Humour aussi dans le sous-titre, loin de Tolède :  l'écrivain  donne quelques "précisions historiques" sur les origines de sa grand-mère, dont les ancêtres, les Mazal, ont été chassés d'Espagne au temps de Ferdinand et Isabelle, les Catholiques,  et du sinistre dominicain Thomas de Torquemada. Comparant sa grand-mère à "un arbre pourvu de racines profondément enfouies ", l'écrivain explique comment celle-ci, "comme toutes les grands-mères juives dans les Balkans" utilise un langage assez étrange et savoureux, hérité du ladino (latin populaire), du Spanol  et qu'elle-même nomme judesmo (juif). Aussi quand la grand-mère fait une scène à son mari,  poivrot et infidèle, ce n'est pas triste :

"Au nom de la vérité, il nous faut reconnaître notre incapacité à restituer, dans toute leur authenticité, les mots qui suivirent. Car le dialecte qu'utilisait la senore Mazal à l'occasion de semblables échanges interethniques s'avérait un indescriptible mélange de mots slaves aux terminaisons espagnoles, et inversement, d'archaïsmes en hébreu ponctués de jurons turcs, le tout dans une confusion obstinée des genres masculin et féminin, ce plat linguistique étant par ailleurs généreusement arrosé d'une sauce ladino." 
 

Un beau livre qui est à la fois plein d’humour, de vie et de chaleur humaine.
 

 


 

Angel Wagenstein : Abraham Le poivrot, loin de Tolède :  Plovdiv (2)

mercredi 4 juin 2025

Promenade dans Sofia : les édifices religieux : église, mosquée, synagogue (2)

Sainte Sophie : et le tombeau du soldat inconnu

L'Eglise Sainte Sofia

 
Sofia : église Sainte Sophie ( Svieta Sofia)

 

L'église Sainte Sophie ( Svieta Sofia) est située sur la place de la cathédrale Nevsky. Elle a été construite au VI siècle sous le règne de l'empereur Justinien, sur un sanctuaire primitif du IV siècle. Converti en mosquée sous l'Empire ottoman, elle a été par la suite détruite par des séismes et restaurée en 1937. Ses fresques ayant été détruites par les Ottomans, ce sont les murs nus, en briques, qui lui  confèrent simplicité et beauté. L'église a donné son nom à la ville.



Sofia : église Sainte Sophie


Sofia : église Sainte Sophie


Sous l'église on peut visiter les vestiges de la nécropole de Serdica, l'antique cité construite au 1er siècle . Certains tombeaux sont à toits plats, d'autres en forme de cylindres et ont conservé des restes de fresques et des sols en mosaïque.



Sainte Sophie : Svieta Sofia Tombeaux avec fresque


Svieta Sofia : mosaïque

Eglise Saint Nicolas, le faiseur de miracles


Eglise russe Saint Nicolas  ( Sviéti Nikolaï) le faiseur de miracles.  


Elégante, légère, avec ses bulbes d'or au nombre de 5, elle se dresse dans un très joli parc animé par les jeux d'enfants. Edifiée en 1912 sous le règne du tsar russe Nicolas II, elle a été construite par des ouvriers russes de l'école art déco de Moscou. Les mêmes que ceux qui ont érigé la cathédrale.

 

 

Saint Nicolas Svieti Nikolaï entrée du nartex


L'église Saint Nicolas l'intérieur


Le parc et ses statues



La galerie nationale des Beaux-Arts



Tout près de l'église Saint Nicolas est installée la galerie des Beaux-Arts qui reçoit les expositions temporaires. Les expositions permanentes dont je parlerai plus tard sont présentées dans la galerie nationale Square 500, tout près de la cathédrale Nevsky.


Eglise Sainte Nédelia

 

Eglise Sainte Nédelia
  

 

Eglise Sainte Nédelia

 

Sainte Nédélia

 

L'intérieur de Sainte Nédélia richement décoré



Le boulevard et le mont Vitosha

Juste devant l'église Nédélia s'ouvre le boulevard Vitosha bordé de cafés, de restaurants et de boutiques de mode, dont on dit qu'il est l'équivalent pour Sofia des Champs Elysées pour Paris. Dans le lointain se dresse le mont Vitosha où les Bulgares font du ski en hiver.

 

 

La Rotonde Saint Georges  

 

Rotonda Sveti Gueorgui (rotonde Saint-Georges)

La rotonde Saint Georges est l'un des plus anciennes de Sofia et remonte à l'époque de la Serdica romaine au IV siècle. Elle est entourée par les  bâtiments du palais présidentiel.

 

Rotonda Sveti Gueorgui (rotonde Saint-Georges) et palais présidentiel.

 

Da l'autre côté du palais, à l'entrée, a lieu la relève de la garde, à chaque heure.  



Palais présidentiel. 

 

La mosquée Banya Bachi


Sofia : La mosquée Banya Bachi


La mosquée Banya Bachi construite en 1567 par l'architecte Hajdi Mimar Sinan a échappé à la destruction  qui a suivi la libération de la Bulgarie du joug Ottoman.  L'intérieur, récemment rénové, offre la blancheur de ses murs ornés de calligraphies et de dessins de couleur bleue. J'ai beaucoup aimé ce lieu simple, calme, épuré. Cette sobriété qui contraste avec l'or des églises orthodoxes est très plaisante à l'oeil et repose l'esprit. On se dit en passant d'un édifice à l'autre que ce serait bien si les religions au lieu de s'entredéchirer, ne pouvaient être qu'une inspiration pour la beauté, une source pour l'Art.


Sofia : La mosquée  La mosquée Banya Bachi



La mosquée Banya Bachi


La mosquée de Banya Bachi


La mosquée Banya Bachi doit son nom à d'anciens bains. Sur cette grande place, en effet, se dresse l'immense bâtiment qui abritait les Bains publics et qui est devenu le musée d'Histoire de la ville de Sofia. Je n'ai pas eu le temps de visiter, las ! Sur la place, du côté  de la rue Iskar, coulent toujours des fontaines d'eau chaude où les sofiotes viennent remplir  d'eau de grands bidons.


Ancien bain public : Musée d'Histoire de Sofia


Le bâtiment est de style Renaissance bulgare qui après la libération de la Bulgarie  s'efforça de retrouver l'architecture ancienne de Bulgarie mais avec des influences orientales et Art nouveau


La synagogue de Sofia 

 

La synagogue de Sofia
 
La synagogue a été construite par un architecte austro-hongrois et achevé en 1909. Sa façade, de forme octogonale, alternant briques rouges et pierres blanches présentent de hautes baies au fronton sculpté  ornées de colonnes.  L'intérieur est très beau aussi et très richement décoré.

  

La synagogue de Sofia

 

Synagogue intérieur



Synagogue de Sofia





lundi 2 juin 2025

Sofia : La cathédrale Nevsky et le musée des icônes (1)

                                                                        La cathédrale Nevsky

 

Retour de Bulgarie... Peu envie d'écrire  ! Et ceci d'autant plus que je repars bientôt en Italie ! Oui, j'ai la bougeotte ! Mais je veux vous amener malgré tout faire une balade dans Sofia.

Le centre de Sofia est verdoyant, égayé de nombreux parcs et de  beaux monuments, églises et musées. A la périphérie que nous avons traversée pour aller au monastère de Rila une toute autre vision apparaît, de hauts immeubles laids, parfois tagués, aussi moches que ceux des quartiers Nord de Marseille mais sur une surface beaucoup plus étendue ! On impute ce genre d'urbanisme à la lourdeur soviétique mais on n'a pas fait mieux chez nous dans les quartiers populaires. (Mais fermons la parenthèse). C'est, bien sûr, le centre que je veux vous présenter en commençant par ces trésors que sont les édifices et les oeuvres d'art religieux qui couvrent des siècles.

 

Cathédrale Nevsky

 

La cathédrale Nevsky est un immense édifice construit pour commémorer la victoire des Russes dans la guerre qui les a opposés aux Turcs en 1878 et qui a entraîné la libération et l'indépendance de la Bulgarie alors sous la domination de l'empire Ottoman. La cathédrale rend hommage aux soldats morts dans cette guerre. Elle est un remerciement au Tsar russe Alexandre II dont le saint patron était le prince Alexandre Nevsky qui a triomphé des chevaliers teutoniques en 1242 et a été sanctifié par l'église russe. La Construction a débuté en 1882 et fut terminée en 1913. 

 

Cathédrale Nevsky : intérieur

Le trône royal se trouve sous un baldaquin soutenu par des quatre colonnes de marbre vert dont deux reposent sur des lions couchés.


Cathédrale Alexandre Nevski : fresque


 Icone : Vierge de la Tendresse, joue contre joue

 

Détail des petits pieds de l'enfant

J'aime ce genre de détails. La peinture des icônes byzantines est plus symbolique, allégorique, que réaliste ou naturaliste. Pourtant un détail comme celui-ci, les petits pieds potelés de l'enfant nous ramènent à l'humain. 

La cathédrale Nevski se dresse sur une immense place arborée, avec d'énormes et massives  statues, à côté de l'église Sainte Sofia, du musée national des Beaux-Arts, et de l'université de sciences avec son joli et odorant jardin botanique. 

 

Sofia Université jardin botanique

 

Sofia jardin botanique


Sofia jardin botanique


L'oeil était dans la tombe.... de je ne sais plus quel Tsar !


 
Et là Ivan Vazov

Ivan Vazov ! oui, celui dont je vous parle tout le temps! Sous le joug

 

Le musée d'art religieux : musée des icônes

  



La crypte de la cathédrale Nevsky est devenue un musée présentant une très riche collection d'icônes du XI au XIX siècle. 
L'iconographie est un art sacré pour l'Eglise orthodoxe, les icônes qui représentent les visages du Christ, de la Vierge et des saints sont les symboles de la vie après la mort. Elles sont vénérées dans les églises. Les foyers, jusqu'aux plus humbles, en possèdent et elles reçoivent les prières de chacun.
Elles sont peintes sur du bois, généralement du tilleul mais aussi du cyprès, du bouleau, du peuplier selon les régions. Elles sont parfois enduites d'un tissu qui rappelle symboliquement le linceul du Christ et parfois protégées d'un revêtement d'argent. Elles sont peintes avec des pigments naturels. L'iconographe doit accéder à un état du pureté spirituelle quand il peint une icône, observer le carême ou prier, réciter des psaumes.
 
 
Sofia musées des icônes :  Nativité

 
 
Sofia musées des icônes :   l'entrée du Christ à Jérusalem

 
 
Saint Georges  peintre Spiros Mikhail ( 1839)
 
 
 A noter l'influence grecque du vêtement.
 
Le Christ pantocrator 
 
 
Le christ pantocrator

 Le Christ Pantocrator se dit du Maître souverain du Monde. C'est une représentation propre à l'art byzantin, de Jésus en buste, tenant les Saintes écritures dans la main gauche et faisant un signe codifié de la main droite qui invite à entrer dans la Vie éternelle.  Les deux doigts symbolisent la double nature du Christ, divine et humaine et les trois doigts tendus représentent la Trinité.
 
L'art des icônes est très codifié  et obéit à des règles précises si bien que l'on ne distingue pas toujours une oeuvre très éloignée dans le temps d'une autre plus récente. Je devrais dire "je" ne distingue pas car les articles que j'ai lus sur le sujet m'ont montré l'étendue de mon ignorance.
 
 
Christ Pantocrator du  XIV siècle revêtement en argent de 1599
  
 
Christ Pantocrator du XVIII siècle
 
 
 
Les vierges byzantines
 

La vierge  Hodegretia (1566)
 
 
La Vierge Hodegretia tient Jésus sur son bras et de la main droite invite à la suivre. Hodegretia vient du grec et signifie : " celle qui montre le chemin". Elle a pour rôle de guider les croyants vers le Christ, la Foi, La Vérité. Les vierges Hodegretia sont souvent hiératiques et ont un air sévère, solennel. Elles inspirent le respect. 
 
 
Vierge Eleoussa :  détail du tableau Jérusalem (1871)

 
 La Vierge Eleoussa qui est la Vierge de la Tendresse tient son bébé contre elle, souvent la joue appuyée à la sienne. Elle représente l'amour maternel.
 
 
 
La Vierge zoodokos : Source de vie.

 
J'ai vu aussi de nombreuses  représentations de la Vierge ZoodokosSource de vie à Sofia et à Plovdiv.  C'est un thème fréquent dans la peinture religieuse byzantine. Cette tradition date du V siècle et raconte comment Léon Marcellus, futur empereur, menant un aveugle par la main entendit une voix qui l'incita à utiliser l'eau de la source. L'aveugle retrouva la vue immédiatement. Léon devenu empereur ordonna la construction d'une église pour célébrer le miracle. 
Dans le tableau ci-dessus vous apercevez Léon Marcellus conduisant l'aveugle aux yeux bandés vers la source de vie. Toute la société est représentée et vient s'abreuver à la fontaine miraculeuse dominée par la Vierge couronnée par deux anges et son enfant. A l'arrière plan la ville de Constantinople.  A notre droite les rois et les soldats, à notre gauche le clergé et les bourgeois, au premier plan le peuple, malades, blessés, infirmes.
 
 
Vierge zoodokos :  détail du tableau Jérusalem (1871)

 
  
Plovdiv musée des icônes : La Vierge Source de vie  peinte  par  Christo Dimitrov XIX siècle

 
 
Malgré la codification des scènes religieuses, les iconographes font souvent preuve d'inventivité et certaines scènes séduisent par leur beauté, leur vivacité, leurs couleurs ou émeuvent par la douceur d'un visage de la Vierge ou parfois par  une naïveté qui dévoile la sincérité de celui qui peint ces scènes parlant de Christ ou des saints et racontant leur vie.  On peut y voir aussi la représentation de toutes les couches de la société avec les différences sociales très marquées, vêtement somptueux des puissants, misère des pauvres. 

 
Plovdiv musée des icônes : La Vierge Source de vie 1838 Zakhari Zagraf

 
 
Plovdiv musée des icônes : La Vierge Source de vie (détail)

 
 
Plovdiv musée des icônes : La Vierge Source de vie (détail)

 
 
 
 Les deux saints les plus représentés de ces musées de Sofia et Plovdiv sont Saint Georges et Saint Demétrius. Ils se ressemblent beaucoup. Tous deux sont connus comme chevaliers, croisés, commandants des armées byzantines.  A cheval, vêtu comme des soldats d'une cotte de maille, la lance en avant, l'une plantée dans le corps d'un dragon, l'autre dans le corps d'un homme. Les deux saints sont considérés comme les protecteurs de l'empire byzantin.
 
 
 
 
Saint Georges terrassant le dragon

 
 Saint Georges arrive sur son cheval blanc dans un ville de Lybie ou sévit un dragon qui mange les jeunes filles et garçons du royaume. Ce jour là, c'est la fille du roi qui est donnée en pâture au monstre. Saint Georges  terrasse la bête, délivre la jeune fille et fait promettre aux habitants de la ville de se convertir. Il est l'Allégorie de la victoire de la foi chrétienne sur le démon ou plus généralement du Bien sur le Mal.
Sous le règne de Dioclétien, il est arrêté pour avoir détruit les tablettes d'Apollon et plusieurs fois torturé, ce que l'on peut voir sur les scènes de sa vie qui encadre le tableau. Par contre, je ne suis pas  arrivée à savoir qui était le petit personnage derrière lui qui semble tenir une aiguière ? Il meurt décapité au IV siècle. 
 
 
Scène de la vie de Saint Georges (détail)

 
 
 
Saint Démétrius combattant un soldat romain.

 
 
 Saint Démetrius est mort en martyr sous le règne de l'empereur Dioclétien. Il est ici représenté terrassant un soldat romain
 
 
 
 
Sofia Musée des icônes : Jerusalem

 
 
Jerusalem :  Le jugement  des âmes (détail)

 
 
Jerusalem :  La nativité (détail)

 
Sofia Musée des icônes : Jerusalem

 
 
En dehors de tout sentiment religieux, moi qui suis athée,  je trouve ces oeuvres fascinantes et cette visite du musée des icônes de Sofia comme de celui de Plovdiv, plus modeste, m'a procuré beaucoup de plaisir. J'aime observer tous les détails surtout quand ils nous racontent des histoires. On peut dire qu'il s'agit parfois d'un équivalent de la bande dessinée pour ceux qui ne savent pas lire, une mise en images de la Bible qui devait nourrir la foi des plus humbles.
  
 

Miriam : Voir musées des Icones à Sofia