Le Florian sur la place Saint Marc
Parmi tous les charmes de Venise, il en est un particulièrement efficace : ce pouvoir qu'elle a d'éveiller le philistin qui sommeille en tout sceptique. Les individus de ce genre- les êtres secs, prosateurs à l'intelligence supérieure- refusent de ressentir ce qu'ils seraient censés ressentir face à ces merveilles écrit Mary Mac Carthy dans En Observant Venise.
Il y a pourtant des lieux que l'on peut qualifier de magique. C'est un poncif d'affirmer que la Piazza San Marco à Venise en fait partie même si, pourtant, certaines épithètes péjoratives fusent : trop riche, trop brillante, trop galvaudée trop peuplée, trop, trop... bref trop vulgaire ! Alors soyons vulgaire au sens étymologique du terme de vulgaris, vulgus : la foule! Admirons ce qu'admire le plus grand nombre, ne passons pas à côté de la beauté sous prétexte qu'elle est trop évidente et que tout le monde peut en avoir conscience!
Et il est inutile de prétendre que la Venise touristique n'est pas la véritable Venise, ce qui demeure possible pour d'autres villes -Rome, Florence ou Naples. La Venise des touristes est Venise : les gondoliers, les couchers de soleil, la lumièrea changeante, le Florian, le Quadri, Torcello, le Harry's Bar, Murano, Burano, les pigeons, les ouvrages de perles, le vaporetto. Venise est un accordéon de cartes postales d'elle-même ajoute Mary Mc Carthy.
Cartes postales? Soit! je suis retournée bien des fois à Venise sans jamais me lasser découvrant chaque fois d'autres facettes de sa beauté et ses secrets. Et j'ai, quant à moi, des souvenirs inoubliables liés à la Piazza San Marco, ce lieu unique par sa richesse et la magnificence de son passé.