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samedi 9 avril 2022

Niko Tackian et Jorn Lier Horst : romans policiers français et norvégiens.

 

Comme je lis plus vite que mon ombre et que j'écris moins vite, il y a beaucoup de mes lectures qui n'ont pas été commentées depuis quelques mois, et, entre autres, des romans policiers. Parmi eux, certains que j'ai lus avec plaisir,  c'est pourquoi je veux en garder la trace dans mon blog, moments de détente ou d'évasion, sans qu'ils soient pour autant des coups de coeur.

 

Niko Tackian Avalanche hôtel

 
 
 Niko Tackian, romancier, scénariste et réalisateur, est devenu en quelques romans une des références du polar français. Après avoir joué avec nos peurs dans un thriller hypnotique (Avalanche Hôtel, Calmann-Lévy, 2019), il nous plonge dans une nouvelle enquête de son commandant Tomar Khan avec un style toujours aussi percutant dans celle qui pleurait sous l’eau..
  (éditeur Calmann-Levy)


 

Janvier 1980. Joshua Auberson est agent de sécurité à l’Avalanche Hôtel, sublime palace des Alpes suisses. Il enquête sur la disparition d’une jeune cliente et ne peut écarter un sentiment d’étrangeté. Quelque chose cloche autour de lui, il en est sûr. Le barman, un géant taciturne, lui demande de le suivre dans la montagne, en pleine tempête de neige. Joshua a si froid qu’il perd connaissance…
… et revient à lui dans une chambre d’hôpital. Il a été pris dans une avalanche, il est resté deux jours dans le coma. Nous ne sommes pas en 1980 mais en 2018. (quatrième de couverture)


Le début du livre m’a beaucoup plu et m’a entraînée dans une histoire fantastique, m’a perdue, à la suite du personnage principal Josua, dans un hôtel aux couloirs labyrinthiques, puis dans paysages de montagnes enneigées en compagnie d’un étrange personnage. Mais lorsque Joshua se réveille du coma, il s’interroge :  Avalanche hôtel existe-t-il ? Qui est le personnage rencontré dans l’hôtel ? A-t-il rêvé pendant son coma ? Ce qu’il a vu a-t-il un rapport avec la réalité ? Que faisait-il dans la montagne quand il a été pris dans une avalanche ?  D’autre part, il découvre qu’il n’est pas agent de sécurité mais policier et il qu'il est en train de mener une enquête sur une jeune femme sans identité, retrouvée sans connaissance, dans le coma.
Nous sommes dans les Alpes Suisses, au bord du lac Léman. Joshua retrouve ses forces et va recommencer à enquêter. Le roman est bien écrit, d’une lecture aisée et agréable et non dépourvu d’humour. C’est aussi une réflexion intéressante sur la mémoire. J’ai bien aimé le jeu entre rêve ou réalité.  Mais j'ai trouvé que les personnages ne sont pas toujours approfondis, leur évolution, en particulier, amoureuse, me paraît trop rapide. Comment croire à l’amour si rapide de la « Crevette » pour la « Géante » alors qu’il ne l’avait jamais regardé en dehors de la nuit où il couche avec elle ! De ce fait, les personnages secondaires bien campés, prennent d’autant plus de relief. Un auteur français de polars qui a des qualités d’écriture. Intéressant ! A suivre !

Niko Tackian Celle qui pleurait sous l’eau


Et j’ai suivi !

Une jeune femme, Clara Delattre, la trentaine, est retrouvée morte dans une piscine. Apparemment, elle s’est ouvert les veines et flotte dans l’eau rougie par son sang. José, le chef des maîtres-nageurs la découvre et n’appelle pas tout de suite la police. Manifestement, il a quelque chose à cacher. Il ne sera pas le seul. L’inspecteur Tomar Khan conclut à un suicide et ne cherche pas plus loin. Il faut dire qu’il a de graves soucis au niveau professionnel et au niveau de sa santé. Il est prêt à clore l’affaire. Rhonda, son adjointe, pourtant s’obstine. Elle s’accroche à une intuition et elle continue à enquêter.
Une double enquête court dans le roman, celle qui concerne Clara, la victime, qui introduit un thème féministe mais je ne peux vous en dire plus pour ne pas dévoiler l’intrigue, et une autre menée par Tomar sur lui-même, pour chercher à résoudre le cauchemar qu’il est en train de vivre. A-t-il tué son collègue, le lieutenant Bokor, qui s'acharnait sur lui et qu’il avait fini par haïr ? Il lui est difficile de répondre à cette inquiétante question car l’épilepsie dont il souffre le prive de pans entiers de sa mémoire.
Encore un livre bien écrit, efficace, ancré à Paris, au 36 qui n’est plus celui du quai des Orfèvres et où les « flics » errent un peu déboussolés. Le roman est intéressant et se lit avec plaisir. 
"Clara, c’était une fille pleine de passion, et très courageuse. Mais il y avait quelque chose d’enfoui… une souffrance. Elle pleurait sous l’eau.
– Comment ça, elle pleurait sous l’eau ? Qu’est-ce que vous voulez dire ?
– C’est une expression qu’on utilise en compétition. Quand un nageur vient s’entraîner et qu’il traverse des épreuves dans sa vie privée, on lui dit qu’il n’a qu’à pleurer sous l’eau, là où personne ne pourra le voir. "


Jorn Lier Horst  : L’usurpateur

"Jørn Lier Horst, né le 27 février 1970 à Bamble, dans le comté de Telemark, en Norvège, est un écrivain norvégien, auteur de roman policier et de littérature d'enfance et de jeunesse. Ancien inspecteur de la police, Jorn Lier Horst connaît parfaitement les rouages du système. Vendu à plus de 2 700 000 exemplaires à travers le monde et traduit dans dix-huit langues et 26 pays, il est considéré comme le digne héritier d'Henning Mankell."



 

Dans la petite ville de Larvik, à deux pas de la maison de l'inspecteur Wisting, un homme mort depuis quatre mois est retrouvé chez lui, devant sa télé allumée. La fille de l'enquêteur, Line, décide d'écrire un article sur ce voisin disparu dans l'indifférence générale en pleine période des fêtes. Pendant ce temps, Wisting apprend la découverte d'un autre cadavre dans une forêt de sapins avec, dans la poche, un papier portant les empreintes d'un tueur en série recherché par le FBI. À quelques jours de Noël, par moins quinze... (quatrième de couverture)

William Wisting et sa fille Lina sont des personnages récurrents des romans policiers de Jorn Lier Horst. Je les avais déjà rencontrés dans Fermé pour l’hiver. C’est pourquoi j’aime bien les retrouver. L’enquête menée par le policier sur les meurtres est animée et pleine de rebondissements avant la résolution de  l'intrigue. Mais ce que j’ai préféré c’est l’enquête de Line, la journaliste, tout en demi-teinte, en finesse, car elle explore le côté humain du drame policier. Elle écrit sur la solitude des personnes âgées. Par son observation attentionnée du vieil homme, Viggo Hansen, elle parvient à recréer le personnage, ses goûts, ses habitudes et  les derniers moments de sa vie. Le titre, d’ailleurs, est une allusion à ceux qui, inaperçus, traversent la vie en solitaire et sont effacés de la surface de la terre sans que personne ne s’en aperçoive. Une certaine tristesse naît de cette constatation et donne une coloration nostalgique. Un bon roman  bien écrit malgré quelques faiblesses au niveau scénarique !

Jorn Lier Horst  : Fermé pour l’hiver


Puisque je ne l’avais pas commenté en temps voulu, voici quelques mots sur Fermé pour l’Hiver.

"Les chalets du comté de Vestfold, qui servent de résidence estivale aux Norvégiens aisés, sont fermés pour la morte saison, et ont été la cible d’une série de cambriolages… Lorsqu’un homme cagoulé est retrouvé assassiné dans le chalet d’un célèbre présentateur de télévision, William Wisting, inspecteur de la police criminelle de Larvik, une ville moyenne située à une centaine de kilomètres au sud-ouest d’Oslo, est chargé de l’enquête. Mais la disparition du corps avant son autopsie et l’incendie d’un appartement, détruisant des indices essentiels, risquent d'anéantir tous ses efforts. La situation se complique encore puisque la propre fille de Wisting se voit mêlée malgré elle à cette affaire." (quatrième de couverture )

Fermé pour l’hiver est un roman qui m’avait bien plu quand je l'ai lu il y a quelques mois.  Pourquoi ?  Et bien, pour la Norvège : je me souviens de ces petits chalets au bord des lacs, résidences d’été, que le gens de la ville ferment pour l’hiver. Leur évocation me parle et fait naître des images très précises. J’aime la description de la nature, ces paysages automnaux de pluie et de brouillard. Le roman est bien écrit et de même l’intrigue est bien conduite et intéressante. L'auteur sait créer des ambiances. Une lecture que j'ai aimée et qui m'a donné envie de retrouver les personnages.
 

samedi 25 juin 2016

Sigrid Undset : Vigdis la farouche

Suède Stockholm Pierre runique : Musée historique
Pierre runique : Musée historique de Stockholm
Vigdis la farouche  est  un roman de jeunesse de Sigrid Undset qui préfigure son  grand chef d’oeuvre Christine lavransdatter.
Le roman nous transporte en Norvège, au Moyen-âge, chez les grands propriétaires terriens Vikings à une époque où le christianisme vient battre en brèche le paganisme, où les divinités Vikings sont en lutte contre le Christ.

Suède Stockholm : Pierre runique : Le personnage de gauche tient une croix.
Pierre runique : Le personnage de gauche tient une croix.
Viga Ljot, l’islandais, arrive à Vetertlide, en Norvège, en compagnie de son oncle. Tous deux sont reçus chaleureusement par un seigneur norvégien Gunnar de Vadin dont l’hospitalité est fraternelle. Viga s’éprend de la fille de Gunnar, la belle et fière Vigdis, une jeune fille intelligente et qui a du caractère. Elle aussi est attirée par ce jeune homme fougueux, un peu trop imbu de lui-même, de sa force, et prompt à la querelle. Elle accepte un rendez-vous secret. Viga, ardent, trop impatient pour attendre patiemment la main de Viga, emporté par le désir, abuse de Vigdis. La jeune femme ne vivra plus désormais que pour la vengeance. Je ne vous en dis pas plus mais sachez que la suite est passionnante.
Theodor Kittelsen, peintre dessinateur norvégien : drakkar
Theodor Kittelsen, peintre dessinateur norvégien
Le récit est à l’image de ce Moyen-âge aux moeurs implacables, où tuer son voisin n’est pas rare et juste passible d’une amende, où le sens de l’honneur est érigé en morale, où le grand seigneur prélève des impôts sur les paysans misérables. Les guerriers vikings comme Viga partent dans des raids pour en revenir…  possesseurs d’une grande fortune ou peut-être jamais!
Le contexte historique est bien évoqué et  Sigrid Undset est tout à fait à l’aise dans l'art de faire revivre les mentalités. Ses personnages sont justes, vrais, entiers Et cette tragédie qui parle de viol et de meurtre est pourtant aussi une grande histoire d’amour.

Oslo peinture norvégienne Christian Krohg : Leif Erikson découvre l'Amérique (saga islandaise)
Christian Krohg : Leif Erikson découvre l'Amérique (saga islandaise)
 L’écrivaine est la traductrice de nombreuses sagas islandaises et scandinaves qui lui ont inspiré Vigdis la farouche moins complexe pourtant qu’une saga (vous me comprendrez si vous en avez déjà lu une!).
Le style de la Saga est celui du conte « Il y avait en Islande un homme du nom de Vertlide qui venait du Ostfjord…. » Il nous fait entrer de plain-pied dans l’action et la psychologie des personnages n’a pas besoin d’analyse. Elle est induite à travers le comportement et les actes de chacun. Il y a un charme fou dans ce roman, dans cette plongée dans un passé grandiose et lointain.  Vigdis la Farouche  n’a qu’un défaut, celui d’être court mais vous pouvez vous rattraper en lisant  Christine lavransdatter (trois volumes).