Jean Lurçat: la conquête de l'espace |
Un jeu de poésie court sur facebook. Il fait suite à celui sur la peinture et c'est le genre de défi que j'aime. Pas dessus tout il me permet soit de relire un poète que j'aime Fernando Pessoa que m'a attribué Aifelle, soit d'en découvrir d'autres comme Silvia Baron-Supervielle proposée par Martine ou Marina Tsvetaieva par Marylin.
Le jeu
" L'idée est d'occuper Facebook en poésie. Quelqu'un vous attribue un(e)
poète et vous partagez son texte comme suit. Chaque personne qui
cliquera qu'elle aime ce statut se verra attribuer en retour un(e) poète
par vos soins, poète dont vous partagerez un poème sur votre propre mur
Facebook. "
Silvia Baron-Supervielle
C'est par cette femme, poète, écrivain, que je commence en cherchant sur le net car je n'ai aucun recueil de poésies d'elle. J'approfondirai sa connaissance par la suite.
Silvia Baron Supervielle est née à Buenos-Aires en 1934. Sa mère
qui mourut lorsqu’elle avait un an était uruguayenne de descendance
espagnole et son père était argentin de descendance française. Elle
commença à Buenos-Aires son travail littéraire, en espagnol, sa langue
natale, écrivant des poèmes et des nouvelles. En 1961 elle arriva en
France et se fixa à Paris où, après une longue période de silence, elle
poursuivit ses écrits directement en français et fit de nombreuses
traductions de l’espagnol en français et vice-versa. En 1973 Maurice
Nadeau accueille ses poèmes dans la revue Les Lettres Nouvelles. C'est
une lointaine cousine de Jules Supervielle, un de mes poètes préférés.
ne fut-ce que taire l'arbre
qui s'échappe de la forêt
dire à la pluie les flaques
éclatantes sous la foulée
les lentes lagunes captives
des roseaux au planeur seul
qui lance son virage déployé
tendre au typhon le fleuve
et l'avalanche au tonnerre
et le crépuscule à la foudre
de fer qui freine la tombée
rendre la mer à ses marées
les kilomètres aux hectares
les hectares au firmament
céder le soleil au souvenir
la plaine au galop du ciel
le mot au motif de l'onde
la nuit aux astres voilés
laisser enfin l'espace
de partir en liberté
Joachim Claussel (1910) peintre mexicain (source) |