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Rouget de Lisle chantant la Marseillaise |
Dans la pièce de Victor Hugo Mille francs de récompense, le major Gédouard, grand-père de Cyprienne, musicien, donne son interprétation de La Marseillaise. Dans ce passage que je trouve très beau, c'est le Grand Victor Hugo qui s'exprime. Il répond à travers les siècles à ceux qui veulent s'approprier la Marseillaise prétendant être les seuls vrais "patriotes" comme à ceux qui la refusent par crainte du nationalisme et de ses excès.
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CABU |
"La musique, c'est la puissance. Cette Marseillaise, voyez-vous, c'est un projectile. Il s'agit de jeter bas le vieux monde. La Marseillaise part, tonne, et frappe. Il s'agit de délivrer, de sauver, de régénérer, d'écraser toutes les bastilles, d'abolir toutes les exploitations, de délier l'esclave, de racheter le pauvre, d'anéantir tous les despotismes, le despotisme de l'or comme le despotisme du dogme; il s'agit de payer la vieille dette de toutes les fatalités et de toutes les misères; il s'agit de remuer le fond de l'homme; il s'agit de faire ouvrir les ailes toutes grandes à l'âme du peuple. Ecoutez :
Amour sacré de la patrie,
conduit, soutiens nos bras vengeurs.
Liberté, liberté chérie,
Combat avec tes défenseurs.
Voyez-vous ces horizons qui resplendissent ? Voyez-vous l'immense porte entre-baîllée de l'avenir ? Plus de tyrannie, plus d'ignorance, plus d'indigence. Plus de prostitution pour la femme. Plus de servitude pour l'homme. Le genre humain était couvert de chaînes, ce chant les dissout. Plus de pourpres en haut, mais plus de haillons en bas. Fraternité. Où sont les pauvres, dans les bras des riches. Refoulement des despotes dans les ténèbres. L'antique fatalité est morte. Délivrance ! Délivrance !
Aux armes, citoyens ! Formez vos bataillons !Marchons ! ... "