Chez Asphodèle dans Les Plumes de l'année nous nous exerçons aux difficultés de placer des mots dans un texte de notre invention. Cette fois ces mots commencent tous par un J :
Jusant – jaspiner – juron – jubiler – jacquard – joyeuse – juke-box – jade – jalousie – jokari* – jour – justice – juvénile – jeudi – jouir – jalon – jamais – janotisme – jérémiade – jupe .
La mer au jusant
"Quand la mer au jusant qui est d'ambre et de jade"
Ainsi avais-je écrit dans ma rêverie tendre
"Mais c'est un janotisme," juvénile barbare,
Grommela Miss Jeneen*, bretonne ébouriffée.
"Mais c'est un janotisme!" jaspina-t-elle encore,
s'étouffant dans sa barbe avec de vils jurons
jamais, jamais n'ai vu un si grand solécisme
Misérable garçon, jeudi venu au monde
Un jour qui est pourtant celui de Jupiter
Tu as joui, hélas, de joyeux privilèges
Attirant sur ton front la jalousie des Dieux
Vivant, paisible enfant, au jupe de ta mère
Comment peux-tu ainsi, de la langue française
tordre le cou de cygne? Quel horrible blasphème!
Mais mon esprit alors s'évade très loin d'elle
Jubilante hirondelle, il trace dans le ciel
Des cercles éblouissants; oubliée la maîtresse
Ses tristes jérémiades et ses lamentations
Quand je vais me poser sur la blanche** asphodèle
Dans le pré émaillé de couleurs vives et gaies
Comme sur un métier de vieux jacquard ancien
Ou l'artisan jaloux de ses secrets occultes
Tisse les fils soyeux de la Vie de la Mort.
Puis prenant son essor, il volète plus loin
De jalon en jalon, loin des jux-box bruyants
De la ville et du stress, il survole la mer
En ses vagues joueuses, amoureuse éternelle,
La mer qui au jusant me découvre son âme
La mer qui en riant m'offre son univers
Et ses rochers de jade ou le pied va glissant
Son sable d'or et d'ambre, la douceur de mon âme.
Comment peux-tu ainsi, de la langue française
tordre le cou de cygne? Quel horrible blasphème!
Mais mon esprit alors s'évade très loin d'elle
Jubilante hirondelle, il trace dans le ciel
Des cercles éblouissants; oubliée la maîtresse
Ses tristes jérémiades et ses lamentations
Quand je vais me poser sur la blanche** asphodèle
Dans le pré émaillé de couleurs vives et gaies
Comme sur un métier de vieux jacquard ancien
Ou l'artisan jaloux de ses secrets occultes
Tisse les fils soyeux de la Vie de la Mort.
Puis prenant son essor, il volète plus loin
De jalon en jalon, loin des jux-box bruyants
De la ville et du stress, il survole la mer
En ses vagues joueuses, amoureuse éternelle,
La mer qui au jusant me découvre son âme
La mer qui en riant m'offre son univers
Et ses rochers de jade ou le pied va glissant
Son sable d'or et d'ambre, la douceur de mon âme.
* @ Jeneen : Moi : quoque (figlia)
** @ Asphodèle : blanche, blanche... c'est vite dit! Je me suis laissé dire que..