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dimanche 21 octobre 2012

Haïku, mon nounours : Gilles Brulet et Chiaki Miyamoto




Haïku, mon nounours  voilà un charmant petit livre bilingue, français- japonais, paru aux éditions L'iroli, pour initier vos enfants à la poésie.

Les poèmes écrits par Gilles Brulet, et les tendres illustrations de la japonaise Chiaki Miyamoto décrivent le doux tête à tête d'un bébé avec son doudou, les moments précieux de connivence et de tendresse. Ils révèlent avec grâce et simplicité l'univers des tout-petits et la relation qu'ils entretiennent avec leur nounours, lapin, chat, et autre petite peluche magique qui apaise les peurs, qui les aident à grandir....

pour me protéger
 mon nounours
dort les yeux ouverts
La poésie voyage, funambule légère sur le fil aérien, intangible qui maintient l'enfant à mi-chemin entre le monde magique et le monde réel. Celui où l'on sait très bien que le nounours n'est pas vivant mais où pourtant, il l'est !

Quand je serre mon nounours
dans mes bras
je sens son coeur qui bat


Vous voulez savoir quels sont les haïkus préférés de Nini, ma petite-fille (2 ans 1/2)?



Quand je rentre de l'école
mon nounours
à la fenêtre

L'ombre
de mon nounours
 est aussi un nounours






Quelques gouttes
du parfum de maman
dans le cou de mon nounours


Et l'image qui la fait le plus rire? Celle qui correspond à ce texte :

chapeau de paille
lunettes de soleil
mon nounours à la plage


Un livre / Un film : Marc Dugain La chambre des officiers


Réponse à l'énigme 44





Réponse à l'énigme n° 44
 Bravo à  Aifelle, Dasola, Eeeguab, Gwen, Keisha, Margolette, Pierrot Bâton

Le livre : la chambres des officiers de Marc Dugain

Le film  : la chambre des officiers de Dupeyron
Ceux qui ont trouvé :
Bravo à tous et merci!



Dans "La chambre des Officiers" Marc Dugain aborde la guerre de 1914  par une approche bien particulière, celle des "gueules cassées", de tous ces soldats qui n'ont pas perdu la vie, certes, mais qui ont souffert dans leur chair et ont été irrémédiablement mutilés et privés d'une vie normale.

Adrien Fournier, qui est ingénieur, est mobilisé dans le Génie et il est un des premiers blessé de la guerre alors que celle-ci débute à peine. Son visage est déchiqueté d'une atroce manière. Commence alors pour lui et pendant cinq années, comme pour tous ceux qui sont dans son cas, une horrible descente au enfers. Il se retrouve désormais sans nez et sans bouche :  souffrance physique intolérable, opérations successives, greffes osseuses qui se soldent  souvent par un échec, désespoir… Avant son départ il avait eu une brève liaison avec Clémence à laquelle il continue à rêver mais qui est désormais perdue pour lui.

Marc Dugain nous fait pénétrer dans le quotidien de ces grands blessés et nous touche en nous faisant partager les épreuves de ces hommes, Adrien et ses amis,  pour lesquels nous ressentons beaucoup d'empathie. Dans la chambre des officiers où  vit Adrien, une grande solidarité se met en place malgré laquelle des gestes de désespoir conduisent parfois au suicide.  Pourtant des amitiés indéfectibles vont se nouer, qui aident à vivre.  Si nous sommes d'abord frappés d'horreur par ce qu'il y a de monstrueux dans la mutilation de ces hommes, si nous éprouvons aussi compassion et pitié, nous découvrons peu à peu un autre sentiment qui doit être de l'admiration. Car la souffrance révèle les caractères et certains d'entre eux, malgré les périodes d'abattement et de découragement, réagissent avec courage, dignité et même parfois humour.  La chambre des officiers est donc en même temps qu'un réquisitoire contre la guerre, une formidable leçon d'espoir. 

Le roman qui débute en 14 ne s'achève qu'après la fin de la guerre de 40, avec la mort de Penanster, un des compagnons d'infortune d'Adrien.
- Qu'est-ce qu'on va faire maintenant? demande Adrien à son ami Weil après l'enterrement de Pennanster,  en regardant les jeunes gens tristes et éteints qui assistent  avec eux à la cérémonie.
Il eut un long silence avant de répondre :
- On va leur apprendre la gaieté.

Un bon roman, bien écrit, efficace sur un sujet qui ne peut que nous toucher.

Le film relate fidèlement le roman même s'il est plus court et s'achève après la guerre de 14-18 lorsqu'Adrien rencontre dans la rue une jeune fille qui lui redonne espoir en lui disant qu'il n'est pas un monstre. Nous savons d'après le roman qu'elle deviendra sa femme. Très belle scène finale qui n'existe pas dans le livre. Il y a aussi des modifications par rapport à la rencontre finale avec Clémence. J'ai cependant préféré le roman dont les descriptions permettent mieux d'imaginer les souffrances et la gravité des blessures que lefilm où l'horreur est forcément édulcorée. De plus, le film cède à un certain pathos   - surtout exprimé par une bande sonore annonçant d'une manière trop appuyée les évènements tragiques-  alors que le livre reste sobre.