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mardi 2 décembre 2025

Kay O'Neil : Le chant de nos pas

  

Le chant de nos pas de K.O'Neill aux Bliss Editions est une adorable BD pleine de poésie et aux douces illustrations pour les jeunes enfants.

Rose et Kes

 

Rose veut être ranger, c’est à dire qu’elle se destine, dans l'univers de la Fantasy, à défendre et protéger les plus faibles des dangers qui les entourent. C’est pourquoi elle s’entraîne sans arrêt au tir à l’arc, monté sur Kes, son splendide cheval volant. Elle est très en avance sur les autres apprentis dans tous les exercices, mais elle ne sait pas se détendre, regarder et admirer les choses qui l’entourent, se lier avec les autres, rire et plaisanter, on dirait qu’elle ne sait pas être elle-même.

 

Leone
 

Pour la dernière épreuve qui lui permettra de voir son nom gravé dans la pierre, la chef des rangers l’affecte à une zone paisible avec mission de veiller sur le petit berger, Leone, qui passe son temps à jouer du violon en gardant ses moutons. « Un paresseux », pense Rose, non sans dédain. 

Un endroit trop paisible pour Rose

 

Oui, mais lorsqu’elle expose Kes au danger au cours d’une tempête, elle va être amenée à réfléchir, à être moins impulsive, à prendre le temps. 

 

 Kes se blesse pendant la tempête

 

Rose va faire des découvertes sur elle-même, elle ne veut plus être Rose mais Rowan. Ce sera son nom désormais, son vrai nom. 

 " J'aime bien les roses sauvages mais... parfois les gens disent mon nom et je pense qu'ils appellent quelqu'un d'autre, jusqu'à ce que je réalise qu'ils me regardent. C'est comme une paire de bottes parfaites qui n'a jamais été à ma taille. Est-ce que je devrais continuer d' essayer d'les porter pour toujours ?"

Plus de chevauchées fantastiques avec Kes blessé à l’aile en attendant que celui-ci guérisse. C’est à pied que Rowan, Léone et Kes parcourent la région, tissant des liens avec les habitants, le teinturier, la fileuse, la petite Sosha, les fermiers... Rowan découvre l’amitié mais aussi la beauté des plantes, des fleurs, des insectes qu’il prend le temps d’aimer, de comprendre, de dessiner.

 

Rowan dessine les fleurs

 Leone apprend à ne plus douter de lui-même, à se faire confiance, à jouer devant un public. Grâce à lui, la musique se révèle à Rowan, le bonheur de danser aussi et d’être en paix avec soi-même, en accord avec la nature. Même le cheval, guéri, danse et s'envole, la nature éclate de joie  ! 

 

La musique, la danse et la joie vivre


Le chant de nos pas aborde avec délicatesse le problème du genre, la recherche de l’identité, la nécessité de s'accepter soi-même pour être heureux. Les dessins et les coloris pastels, tout en nuances, donnent une impression de paix, d’équilibre et de joie. Rowan et Léone nouent une belle complicité autour de la nature et de l’art. La connaissance des autres enrichit les deux enfants. Un très joli livre agréable à regarder et qui amène à une belle réflexion. 

"C’est un peu fatiguant, d’essayer de faire ses preuves devant les autres. Certaines personnes ne te verront jamais comme tu veux être vu, t’sais ? J’crois qu’il vaut mieux te plaire à toi-même d’abord, et ceux qui t’aiment le verront. " 

 


 

samedi 22 novembre 2025

James Oliver Curwood : Les chasseurs de loups et Les Chasseurs d’or.


 Mon amour pour James Oliver Curwood remonte à mon enfance. Je l’ai  découvert dès que j’ai su lire et je l’ai relu maintes fois. Il n’avait (presque*) qu’un rival, alors, Jack London et ce sont ces deux auteurs  qui ont nourri mon imaginaire, le grand désert blanc, la neige, le blizzard, les loups, les trappeurs, les chercheurs d’or… 
A l’époque, je préférais Curwood à London ! Mes relectures des deux auteurs à l’âge adulte m’ont amenée à penser tout autrement. Jack London est plus puissant que Curwood, ses personnages sont plus réalistes, plus rudes, plus âpres, ses récits plus épiques, ses combats plus austères. Son style décrit avec brio l’inégalité du combat entre l’homme, fragile, et la Nature immense, implacable, dangereuse… tout en soulignant la grandeur de l’homme qui ne se dérobe pas et lutte pour sa survie. 

Curwood connaît aussi bien, peut-être, le Grand Nord que Jack London et cette approche lui fait écrire de belles pages, vraies, vivantes, en particulier quand il parle des animaux : Kazan, Bari chien-loup, Nomades du Nord que j’ai l’intention de relire. Cependant, ses personnages sont moins complexes, plus idéalisés et la vision des hommes est un peu plus manichéenne que chez London. Il y a les "bons" et les "méchants". Leurs aventures, même si elles sont pleines de dangers bien réels, restent dans le domaine du romanesque et jamais les héros ne perdent leur humanité malgré la fatigue et les souffrances comme c'est le cas dans les romans et nouvelles de Jack London. On sait qu'ils resteront en vie, qu’ils seront incapables d’une action lâche, servile. Et puis, cerise sur le gâteau pour la petite fille que j'étais alors, il y a toujours une belle histoire d’amour, souvent entre une indienne et un blanc ! C’est pour toutes ces raisons que je préférais Curwood.

Je viens de relire pour le challenge Littérature pour la jeunesse, Les chasseurs de loup et sa suite Les chasseurs d’or

J’ai retrouvé avec grand plaisir les personnages de Roderick, un jeune américain et son ami métis, Wabigoon, dont le père, un  anglais venu dans le Nouveau Monde, a épousé une belle indienne. Rod et Wabi se sont connus à  Détroit dans le Michigan pendant leurs études et Wabi a invité Rod chez ses parents dans le Grand Nord canadien, à la Factory de Wabinosh-House, dans la région désertique du lac Nipigon, vers la Baie d’Hudson. Ces personnages, je les adorais quand j’étais jeune ainsi que la jolie Minnetaki dont Rod qui a dix-huit ans tombe amoureux.  
Avec Mukoki, un vieil indien solide et endurant, Wabi fait découvrir à son ami la rude vie des trappeurs et partage son émerveillement pour cette Nature sauvage, ses épaisses forêts de mélèzes et de sapins, ses nuits étoilées et pures, ses lacs gelés. Des spectacles à couper le souffle s’offrent aux yeux éblouis de Rod.  

« Le Wildernesse lui apparaissait dans toute sa grandeur. Aussi loin que pouvait porter la vue, la blanche étendue, mile après mile, se dépliait vers le Nord, jusqu’à la baie d’Hudson. En un éblouissement béat, Rod embrassait du regard, au-dessous de lui, la ligne des forêts noires, puis les plaines, vallonnements et collines, qui se succédaient sans fin, entrecoupés de lacs scintillants, encadrés de sapins, et d’un grand fleuve déroulant son cours glacé. C’était une splendeur magnifique et variée, dans un décor immaculé. »

 Le roman s’ouvre sur une magnifique description de la nature et sur le combat pour la vie d’un élan aux prises avec un chasseur. 

 

Illustration Anton Lomaev

 

Car bien évidemment, dans Les chasseurs de loups, les héros tuent des animaux pour manger ou pour leur fourrure, et en particulier, on s’en doute, le titre l’indique … des loups !  J’imagine, de nos jours, ce livre entre les mains des amoureux de ces bêtes sans aucun doute splendides, surtout si l’on ne risque pas de leur servir de déjeuner ! En fait, le roman paru en 1908 décrit une réalité de l’époque. Il ne s’agit pas de cruauté mais de gagner sa vie. Avec le prix de la vente des fourrures, Rod va pouvoir aider sa mère qui est veuve et a beaucoup de mal à élever son fils. Les loups étaient nombreux et représentaient un danger pour l’homme. La femme de Mukoki et son enfant ont été attaqués par une horde et dévorés. D’ailleurs, le spectacle d’un élan poursuivi par une meute marque Rod, lui enseignant que la vie dans le Grand Nord est  un combat impitoyable et qu’il y a toujours les plus forts et les plus faibles. Manger ou être mangé !

« Longtemps Roderick devait revoir dans ses rêves la bête monstrueuse qui se savait condamnée, fuyant dans la nuit neigeuse en jetant son lourd beuglement d’agonie, et la horde diabolique des Outlaws du désert attachée à ses trousses, corps agiles et puissants, corps squelettiques, dont la peau collait sur les os, mais qui demeurait indomptables et qu’affolaient la proximité de leur proie. »

Mais Curwood, chasseur, aimait trop les animaux pour continuer à les tuer, il a ensuite évolué et lutté pour la limitation de la chasse et la préservation de la Nature, un écologiste d’avant-garde. Il y a un beau passage dans Les Chasseurs d’or où Wabi parle avec amour de la majesté des élans et demande à Rod de les épargner quand il ne s’agit pas d’assurer sa propre survie. On tue pour se nourrir pas pour le plaisir de tuer ! 

Dans Les chasseurs de loups, Rod, Wabi et Mukoki s’installent dans une cabane abandonnée où ils découvrent deux squelettes et un sachet de pépites d’or. Ils comprennent que ces hommes se sont entretués pour l’or et un plan dessiné sur une fine écorce leur permet de savoir où se trouve le gisement.  

 

Wabi, Mukoki, Rod et Loup : celui-ci élevé dans son enfance par Mukoki et Wabi retournera à la vie sauvage

  

Le récit de leur chasse et des combats contre les Woongas, une tribu ennemie qui brûle leur cabane, alternent avec les recherches de Rod pour repérer les cascades qui jalonnent le chemin vers l’or. A la fin de la saison, les trois hommes  décident de retourner à la Factory pour rapporter le produit de leur trappe. Ils reviendront chercher l’or au printemps suivant. Ce sera le sujet de Les Chasseurs d’or. Mais dès le début de ce second livre, Wabi et Rod apprennent que Minnetaki a été enlevée par les Woongas. Nos héros se lancent à leur poursuite. Un combat sans merci entre les « bons » et « les méchants » a lieu et ce n’est qu’après avoir sauvé la jeune fille qu’ils pourront se consacrer à la recherche de l’or et pourront vivre bien d’autres aventures extraordinaires.  

J’ai d’abord était un peu effrayée en lisant dans ma Kindle les avertissements de l’éditeur qui invite à ne pas aborder ce roman avec la mentalité de notre époque. On a vu ce que cela signifiait pour les loups. Mais les combats avec les indiens Woongas et les morts violentes peuvent choquer aussi. Cependant Curwood n’est pas raciste. Mukoki, le vieil indien qui veille sur Wabi et Minnetaki comme une « nounou » attentive et protectrice est un personnage digne et bienveillant. 

« Une grimace de satisfaction se dessina sur sa rude figure ridée, ravagée par les intempéries  et tannée comme un cuir par les longues années vécues dans le Grand Désert Blanc. Le premier, il avait, sur ses épaules, promené le petit Wabi à travers bois et forêts. Il l’avait fait jouer et en avait pris soin lorsqu’il n’était encore qu’un enfantelet, et il l’avait initié aux moeurs du Désert. »

Il transmet son savoir et sa tolérance aux jeunes gens. Il leur raconte des histoires de la création du Monde, des dieux indiens et Rod, d’abord un peu moqueur, finit par respecter les croyances du vieillard. D’ailleurs le roman est dédicacé à « Mukoki, mon guide Peau-Rouge et ami bien-aimé en témoignage de ma reconnaissance… ».

Ces deux romans de Curwood sont donc toujours de très bons livres pour la jeunesse si l’on arrive à les replacer dans une époque qui n’est pas la nôtre et qui n’a pas les mêmes critères que nous. Ils sont bien écrits et permettent de découvrir la beauté des paysages du Grand Nord canadien. Les personnages sont sympathiques, courageux, et vivent des aventures passionnantes. On ne peut s’empêcher de les aimer. Le livre célèbre les valeurs de l’amitié, de la solidarité, de la tolérance et du respect de la nature.

 



J’ai lu ce roman dans la Bibliothèque verte, un peu sévère, quand j'étais enfant ! Mais  le roman aux Editions de La Sarbacane est magnifiquement illustrée par Anton Lomaev (voir les images de ce billet). Un beau cadeau de Noël pour petit lecteur habile.


*
Quand j'écris que "Curwood n'avait presque qu'un rival, Jack London", le "presque" renvoie à mes autres livres cultes en dehors de Curwood et London : Mon amie Flicka, le fils de Flicka et L'herbe verte du Wyoming de Mary O' Hara. Vous connaissez ? Ce que j'ai pu aimer ces romans !

 


 

jeudi 6 novembre 2025

Naomi Novik : La fileuse d'argent

  
 

Myriem vit dans un petit village où son père est prêteur. Trop généreux, il n’a pas la force de réclamer son dû aux villageois aussi sa famille vit dans la précarité. Quand la mère de Myriam tombe malade, la jeune fille comprend qu’il lui faut agir et c’est elle qui va  passer de foyer en foyer réclamer le paiement aux emprunteurs, soit en espèce, soit en nourriture ou de tout autre manière. Par exemple, chez Wanda dont le père, une brute alcoolique, ne peut rembourser car il boit l’argent de ses dettes, elle décide que Wanda viendra travailler pour sa mère à la ferme. Elle rétablit la prospérité dans sa famille mais s’attire, en tant que prêteuse juive, l’inimitié des gens du bourg. Naomi Novik, écrivaine américaine, dont le père est d'origine lithuanienne et juive, sous la couleur du conte, aborde une réalité qui était celle de l’époque. Les prêteurs étaient d’origine juive, les chrétiens ne pouvant exercer l'usure. D’ailleurs le grand-père de Myriem est un riche prêteur de la grande ville de Vysnia. Mais les parents de Myriem sont compatissants et honnêtes et viennent en aide à Wanda ainsi qu’à son frère Sergey et son petit frère Stepon. Bientôt, ceux-ci n’ont plus de préjugés et forment une famille aimante. Seulement, voilà, la réputation de Myriem de changer l’argent en or arrive à l’oreille des Stariks, un peuple étrange, aux curieux pouvoirs, qui vit dans le pays du froid et a décidé de plonger la terre dans la glace qui leur assure la vie éternelle. Ainsi le roi Staryk ordonne à Myriam de changer l’argent en or et la choisit ( bien contre son gré) pour reine. Pendant ce temps, à la cour, la fille du Duc de Vysnia, Irina, est forcée d’épouser le tsar, (pour son plus grand déplaisir), un gamin malveillant et cruel dont elle découvre qu’il est possédé par un esprit du Mal issu du feu. Le Feu et la Glace ! On imagine la bataille qui va avoir lieu. Le récit polyphonique raconte les aventures de Miryem, Irina et Wanda et les dangers que chacune va affronter. Il leur faudra beaucoup de débrouillardise, de volonté et d’intelligence pour dominer les forces du mal et rétablir la paix.

"J'avais peur. Le Staryk avait des éperons à ses talons et des bijoux à ses doigts qui rappelaient d'énormes cristaux de glace et les voix de toutes les âmes perdues dans le blizzard hurlaient derrière lui. Bien sûr que j'avais peur.

Mais j'avais appris à craindre d'autres choses bien d'avantage : d'être méprisée, dépouillée de ma fierté, petit morceau après petit morceau, moquée, dupée. J'ai levé haut le menton et j'ai dit, avec autant de froideur que je pouvais en rassembler : " Et que me donnerez-vous en échange ?"

La fileuse d’argent est un petit livre ( au moment où j’écris « petit », je vérifie le nombre de pages :  500, tout de même !) de fantasy pour ados qui devrait plaire et emporter l’imaginaire des jeunes lecteurs. Quant à moi, j’aime ce genre de romans où l’auteur possède une imagination débridée et en même temps nourrie par toutes sortes de contes et mythes de divers pays. Avec La Fileuse d’argent, on est au choeur du folklore russe avec ses Baba Yagas, avec son tsar et sa tsarine, ses étendues enneigées, ses isbas blotties au fond des forêts; Andersen nous prend par la main pour nous amener aux confins des pays de glace au palais de la Reine des neiges (sauf qu’ici il s’agit d’un roi), on passe à travers les miroirs comme Alice, on vit dans deux dimensions du temps et puis l’amour ne peut-il pas naître entre deux êtres différents ? Réminiscence de la Bête et la Belle. Les mythes grecs sont revisités, celui de Perséphone et Hadès, car le roi Staryk ne peut rendre visite à la famille de son épouse qu’en hiver, les autres saisons de l’année étant trop chaudes pour lui. Ajoutez à cela une touche moderne :  les  jeunes  héroïnes Myriem, Irina et Wanda rencontreront l’amour et le bonheur mais elles le devront non pas à leur beauté et à leurs cheveux d'or comme la fille du Meunier, mais à leur courage, leur habileté, leur intelligence et leur combativité.  Elles ne seront pas sauvés par le Prince Charmant, ce sont elles qui le sauveront. Soyez persuadées, les filles ! Ce n'est pas en restant soumises et passives que vous vous en sortirez !

 

samedi 25 février 2023

Anne-Marie Desplat-Duc : Sorcière blanche

 

Anne-Marie Desplat-Duc écrit Sorcière blanche pour un public adolescent à partir de 12 ans.

 Les ruelles de Rennes

1664 : Dans la première partie, Les ruelles de Rennes, l'héroïne Agathe de Préault-Aubeterre vit une enfance difficile avec sa mère et son frère Josselin pendant que son père croupit dans une prison de Rennes sur l'ordre de Louis XIV. Nous ne saurons que plus tard, en même que la fillette, les raisons de cet emprisonnement. Quoi qu'il en soit, c'est la misère pour la famille, Marie, la mère, qui a été demoiselle d'honneur de la reine Marie-Thérèse, aristocrate déclassée, a bien du mal à gagner sa vie. Heureusement, la demi-soeur de Marie, Françoise de Talhouet Séverac, propose de s'occuper des enfants et les accueille dans son château, dans la campagne bretonne. Là, la fillette reçoit de bons soins et se prend d'affection pour sa tante et son oncle avec qui elle vit en bonne entente. Là, elle fait connaissance d'une guérisseuse qui lui apprend qu'elle a un don de magie, et lui enseigne les plantes qui guérissent. D'abord inquiète de ce don qui pourrait être celui du Diable, Agathe finit par comprendre que c'est un don de Dieu et qu'elle l'a reçu pour faire le bien. Elle est une sorcière blanche !

Mais ses parents viennent mettre fin à cette vie paisible en réclamant leurs enfants pour les amener à Saint Domingue. Le père qui s'est enfui de prison cherche à se faire oublier de la cour et compte faire fortune dans la plantation de cannes à sucre avec son associé. Sur le bateau, l'adolescente et son frère font connaissance de deux enfants Marguerite et Samuel Guiraud qui fuient avec leur père pasteur, les persécutions contre les protestants. Mais lorsque le pasteur meurt en mer, les enfants, désormais orphelins, vont suivre la famille d'Agathe.

 Saint Domingue

Saint Domingue constitue la seconde partie du roman : Saint Domingue avec la chaleur accablante, lourde d'humidité, les centaines d'insectes qui piquent et rendent la vie insupportable, la découverte d'une végétation luxuriante et d'une faune étonnante :

Je découvris les palmiers échevelés, le feuillage vert tendre des bananiers, les petites balles de braise des orangers entourés d'un vol d'oiseaux -mouches et les nappes violettes de bougainvilliers.

La découverte aussi d'une habitation rudimentaire, une grande case carrée avec un toit couverte de feuilles de palme. Si la mère, frivole et mondaine, se désole de cette précarité, Agathe, elle, aura la chance d'être initiée aux secrets des plantes de l'île par un maître du vaudou et elle va utiliser son don de guérisseuse tandis que son frère rêve d'être pirate ! Marguerite et Samuel Guiraud vont être embauchés sur la plantation et travailler à côté des esclaves.

La jeune fille et sa mère finiront par retourner en France quand le père les abandonne. Josselin devient pirate !

  La Rochelle

La troisième partie s'intitule La Rochelle  et est assez étonnante surtout dans un roman pour de jeunes adolescents. La mère accouche d'un enfant noir qu'elle abandonne. Agathe s'occupe de son petit frère, le met en nourrice et pour payer sa pension accepte de se marier avec un « vieux » riche ! Finies les amourettes secrètes, elle qui en ado de 14 ans, tombait tout le temps amoureuse.

J'ai trouvé la fin bien pessimiste pour une littérature qui s'adresse aux jeunes adolescents. Pessimiste, non, plutôt conforme à la réalité de l'époque et aux mentalités. Pourtant, si ma petite fille lit ce livre, je suis sûre que ce dénouement la mettra en colère  !

Mais il y a une suite intitulée Pirate rouge qui raconte l'histoire de Josselin, le frère d'Agathe. Peut-être y retrouverons-nous Agathe ? Je me prends à rêver qu'elle échappe à ce mariage d'argent ! 

L'esclavage dans les plantations de sucre

Quand j'ai acheté ce livre pour ma petite fille, je ne savais pas qu'il allait m'entraîner de la France de Louis XIV à Saint Domingue et rejoindre ainsi le thème des minorités ethniques. Le roman est, en effet, un prétexte à la dénonciation de l'esclavage et raconte comment les noirs sont arrachés à leur village par d'autres tribus et vendus aux négriers. La récolte de la canne à sucre dans la plantation est extrêmement pénible. Samuel et Marguerite sont mieux traités que les noirs mais leurs souffrances nous révèlent les horribles conditions de travail des esclaves. Ils travaillent dix sept heures par jour et subissent des sévices corporels s'ils ne travaillent pas assez vite.

«  J'ai discuté un peu avec Sango, le fils de Doudou. Leurs conditions de vie sont encore plus misérables que les nôtres. Le maître a droit de mort sur eux, il peut les vendre comme... des moutons. » dit Samuel

Samuel et Madeleine prennent le parti des esclaves, assistent la nuit aux assemblées secrètes et rejoignent les esclaves marrons.

Voilà donc, par ce biais, avec ce livre pour enfants, une participation au rendez-vous sur les minorités ethniques d'Ingammic.




samedi 26 novembre 2022

Marie-Christine Helgerson : Louison et monsieur Molière

 

Louison et Monsieur Molière de Marie-Christine Helgerson est un livre paru aux éditions Flammarion jeunesse dans la collection Les plus belles lectures du collège (à partir de 11 ans) .
Ma petite-fille doit le lire pour sa classe, elle est en cinquième. C’est un livre court (126 pages) d’un niveau facile. Il me semble qu’il pourrait être aussi présenté en primaire, CM1 ou CM2. Il est suivi d’un dossier sur Molière et le théâtre de son temps. 

Jeanne-Olivier Bourguignon épouse de Jean Beauval


Louison est la fille de Jean Pitel de Beauval et Jeanne Beauval, tous deux acteurs dans la troupe de Molière au Palais Royal devenu depuis la Comédie française ou La Maison de Molière. (voir le site de le Comédie française ICI
Louison n’est pas jolie et sa mère, belle comédienne remarquée par le roi, ne l’aime pas et la tient à l’écart. Mais la fillette rêve de monter sur scène et de jouer dans la troupe de Molière qu’elle admire et qui mange souvent à la table de ses parents. C’est pourquoi elle est très motivée pour apprendre à lire et très vite avec sa nourrice Frosine comme complice, elle connaît par coeur toutes les répliques des pièces du dramaturge. Un jour, elle joue à faire la morte pour attirer l’attention ses parents, et c’est si convaincant que Molière décide d’écrire un rôle pour elle. Ce sera celui de Louison, l’adorable et espiègle petite fille menacée du fouet par son papa, dans Le malade imaginaire

 (extrait scène 2 acte II)

ARGAN.— N’avez-vous rien à me dire?

LOUISON.— Je vous dirai, si vous voulez, pour vous désennuyer, le conte de Peau d’âne, ou bien la fable du Corbeau et du renard, qu’on m’a apprise depuis peu.

ARGAN.— Ce n’est pas là ce que je demande.

LOUISON.— Quoi donc?

ARGAN.— Ah! rusée, vous savez bien ce que je veux dire.

LOUISON.— Pardonnez-moi, mon papa.

ARGAN.— Est-ce là comme vous m’obéissez?

LOUISON.— Quoi?

ARGAN.— Ne vous ai-je pas recommandé de me venir dire d’abord tout ce que vous voyez?

LOUISON.— Oui, mon papa.

ARGAN.— L’avez-vous fait?

LOUISON.— Oui, mon papa. Je vous suis venue dire tout ce que j’ai vu.

ARGAN.— Et n’avez-vous rien vu aujourd’hui?

LOUISON.— Non, mon papa.

ARGAN.— Non?

LOUISON.— Non, mon papa.

ARGAN.— Assurément?

LOUISON.— Assurément.

ARGAN.— Oh çà, je m’en vais vous faire voir quelque chose, moi.

Il va prendre une poignée de verges.

LOUISON.— Ah! mon papa.

ARGAN.— Ah, ah, petite masque, vous ne me dites pas que vous avez vu un homme dans la chambre de votre sœur?

LOUISON.— Mon papa.

ARGAN.— Voici qui vous apprendra à mentir.

LOUISON se jette à genoux.— Ah! mon papa, je vous demande pardon. C’est que ma sœur m’avait dit de ne pas vous le dire; mais je m’en vais vous dire tout.

ARGAN.— Il faut premièrement que vous ayez le fouet pour avoir menti. Puis après nous verrons au reste.

LOUISON.— Pardon, mon papa.

ARGAN.— Non, non.

LOUISON.— Mon pauvre papa, ne me donnez pas le fouet.

ARGAN.— Vous l’aurez.

LOUISON.— Au nom de Dieu, mon papa, que je ne l’aie pas.

ARGAN, la prenant pour la fouetter.— Allons, allons.

LOUISON.— Ah! mon papa, vous m’avez blessée. Attendez, je suis morte.

Elle contrefait la morte.

ARGAN.— Holà. Qu’est-ce là? Louison, Louison. Ah! mon Dieu! Louison. Ah! ma fille! Ah! malheureux, ma pauvre fille est morte. Qu’ai-je fait, misérable? Ah! chiennes de verges. La peste soit des verges! Ah! ma pauvre fille; ma pauvre petite Louison.

LOUISON.— Là, là, mon papa, ne pleurez point tant, je ne suis pas morte tout à fait.

ARGAN.— Voyez-vous la petite rusée? Oh çà, çà, je vous pardonne pour cette fois-ci, pourvu que vous me disiez bien tout.

LOUISON.— Ho, oui, mon papa.

ARGAN.— Prenez-y bien garde au moins, car voilà un petit doigt qui sait tout, qui me dira si vous mentez.

LOUISON.— Mais, mon papa, ne dites pas à ma sœur que je vous l’ai dit.

ARGAN.— Non, non.

LOUISON.— C’est, mon papa, qu’il est venu un homme dans la chambre de ma sœur comme j’y étais.

ARGAN.— Hé bien?

LOUISON.— Je lui ai demandé ce qu’il demandait, et il m’a dit qu’il était son maître à chanter.

ARGAN.— Hon, hon. Voilà l’affaire. Hé bien?

LOUISON.— Ma sœur est venue après.

ARGAN.— Hé bien?

LOUISON.— Elle lui a dit: «sortez, sortez, sortez, mon Dieu sortez, vous me mettez au désespoir».

ARGAN.— Hé bien?

LOUISON.— Et lui, il ne voulait pas sortir.

ARGAN.— Qu’est-ce qu’il lui disait?

LOUISON.— Il lui disait je ne sais combien de choses.

ARGAN.— Et quoi encore?

LOUISON.— Il lui disait tout ci, tout çà, qu’il l’aimait bien, et qu’elle était la plus belle du monde. (...)

Louison aura donc le privilège d’interpréter le rôle qui porte son nom et de donner la réplique à Molière lui-même ! Mais, comme on le sait, Molière mourra à la quatrième représentation de la pièce et la carrière de Louison s’arrête jusqu’à ce que….

Louison Beauval Pitel épouse Beaubour Ici
 

Ce roman a le mérite de présenter  le Paris du XVII siècle, le théâtre et Molière à travers la vision d’une enfant qui vit une passion. On y voit Jean-Baptiste Poquelin à un stade avancé de sa maladie, crachant le sang, entouré par Madeleine Béjart qui est au petit soin pour lui mais qui disparaît avant lui, alors qu’Armande, son épouse, indifférente, le fait souffrir. On le voit attristé par la mort de son fils s’attacher à la petite Louison et écrire pour une enfant un rôle étonnant de vérité, et rare dans le théâtre français. On y apprend que les comédiens ont mauvaise réputation et sont excommuniés par l’église, ne pouvant être enterrés en terre consacrée.  

Bref! une présentation du XVII siècle et du théâtre de Molière dans un style simple, direct à la portée de jeunes lecteurs qui pourront s’identifier à Louison tout en découvrant l’homme et l’oeuvre à travers le personnage de Molière.

Jean Baptiste Poquelin


dimanche 13 janvier 2019

Patricia MacLachlan et Marc Boutavant : Barkus



Barkus de Patricia MacLachlan, illustré par Marc Boutavant, traduit en français par Nathalie Pelletier, est paru aux éditions Little Urban, collection Premiers romans.

L’oncle Alfred arrive à la maison de Lilou avec un cadeau pour elle et ce cadeau, c’est Barkus, « le chien le plus intelligent du monde » ! Entre la petite fille et Barkus, naît une belle histoire  d’amitié.
Le livre est divisé en petits chapitres qui portent un titre différent : Barkus file à l’anglaise,  Joyeux anniversaire Barkus, Barkus et Robinson, l’heure des histoires.



Histoires charmantes, proches de l’univers de l’enfant : l’amitié avec un chien et les joies qu’elle procure, l’école, l’arrivée d’un petit chat, une nuit sous la tente, toutes sont simples et respirent le bonheur.
Ma petite fille qui a neuf ans l’a bien aimé mais le trouve un peu « bébé ». Par contre, le livre me paraît convenir parfaitement aux enfants de CP qui savent lire mais peut être lu aussi aux plus petits. Les illustrations sont sympathiques et joyeuses. Un livre agréable et plaisant.


Merci à Masse Critique et  aux Editions Little Urban  premiers romans.

samedi 5 janvier 2019

Patricia MacLachlan et Marc Boutavant : Barkus




Barkus de Patricia MacLachlan, illustrations de Marc Boutavant,  traduit en français par Nathalie Pelletier, est paru dans aux éditions Little Urban collection Premiers romans.

L’oncle Alfred arrive à la maison de Lilou avec un cadeau pour elle et ce cadeau, c’est Barkus, « le chien le plus intelligent du monde » ! Entre la petite fille et Barkus, naît une belle histoire  d’amitié.
Le livre est divisé en petits chapitres qui portent un titre différent : Barkus file à l’anglaise, Joyeux anniversaire Barkus, Barkus et Robinson, l’heure des histoires.

L'anniversaire de Barkus
 
Histoires charmantes, proches de l’univers de l’enfant :  l’amitié avec un chien et les joies qu’elle procure, l’école, l’arrivée d’un petit chat, une nuit sous la tente , toutes sont simples et respirent le bonheur.
Le livre me paraît convenir parfaitement aux enfants de CP qui savent lire mais peut aussi être lu aux plus petits.  Ma petite fille qui a neuf ans l’a bien aimé mais le trouve un peu « bébé ». Les illustrations sont sympathiques et joyeuses. Un livre agréable et plaisant.

Merci à Masse critique et  aux éditionsLittle urban  premiers romans.

mardi 29 mai 2018

Sophie Noël : Le projet Ours blanc


Le projet Ours blanc de Sophie Noël illustré par Anbleizdu est un roman d’une centaine de pages, à lire à partir de 9 ans. Je découvre avec ce livre cette petite maison d’édition si joliment nommée Vert Pomme qui s’adresse à la jeunesse. Basée en Normandie, elle propose aux enfants des thèmes liés à la nature et au développement durable. Des livres écolos, donc, BD, romans, pour les tout-petits de maternelle mais aussi pour les plus grands du primaire. Les livres sont suivis de petits dossiers très bien faits sur le thème abordé.



Dans Le projet Ours blanc, le récit aborde le réchauffement climatique responsable des maux dont souffrent la planète mais pas seulement puisqu’il participe à l’extinction des espèces animales et, en Arctique, de l’Ours polaire.



Le personnage principal de l’histoire est une petite fille Suzanne qui vit dans la baie d’Hudson, près du cercle polaire. Elle a deux amis, un petit garçon Sam et Vieux Jo, le conteur Inuit, magicien ou chaman qui connaît bien toutes les légendes du Nord et a gardé un contact étroit avec la nature et les animaux, un respect et un amour que les hommes ont oubliés depuis longtemps. Suzanne et Sam s’aperçoivent un jour que les ours affamés ont envahi leur ville au lieu de la traverser comme d’habitude pour se rendre à leur terrain de chasse, la banquise. La cause en est imputable au réchauffement qui empêche la glace de se former. Suzanne remarque alors une ourse blanche aux yeux verts, Wayuk, qui semble vouloir l’approcher et la désigner pour une mission particulière.  Qui est cette ourse extraordinaire ? Que demande-t-elle à la petite fille et à Sam ? Et quel est le projet scientifique mené par les parents des enfants?



Le thème écologique est bien mis à la portée des jeunes lecteurs car ils peuvent le découvrir à travers les aventures des enfants de leur âge. L’auteure part de la réalité concernant les dangers encourus par notre planète et les ours blancs en voie d’extinction puis elle emprunte à la magie et la poésie avec cette ourse blanche si belle née de l’aurore boréale, enfin elle finit sur une note optimiste. Elle fait appel aussi à la science-fiction mais comme il nous est dit dans le dossier qui suit le roman : de la science-fiction ? Plus pour très longtemps !
La première de couverture et les illustrations en noir et blanc  sont très agréables. Un bon roman pour la jeunesse qui traite d’un sujet sérieux tout en ménageant l’aventure et la magie.


Merci à Masse critique et aux éditions Vert Pomme 


mercredi 11 avril 2018

Nancy Guibert/ Stéphanie Augusseau : Un mur si haut



Fiche de lecture d'Apolline

 Apolline a 8 ans et elle est en CE1. Elle vous présente aujourd'hui une fiche sur un livre lu en classe, dans le cadre du concours annuel des Incorruptibles qui demandent aux enfants d'élire leur livre préféré parmi les six choisis par des éditeurs, des bibliothécaires et des libraires. Chaque niveau vote. 



Titre du livre :

Un mur si haut
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Auteur du livre : Nancy Guilbert

 Illustrations : Stéphanie Augusseau
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Edition : Des ronds dans l'O jeunesse

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Résumé du livre par Apolline



C'est deux petits enfants Plume et Timy et ils sont les meilleurs amis du monde. Un jour, Le Roi Bleu du village de Plume et le Roi Blanc du village de Timy se fâchent et se disputent pour un morceau de terre. Ils décident de construire un mur entre les deux villages et de ne plus jamais s'adresser la parole. Les deux enfants ne peuvent plus se voir. Du coup, Timy essaie de fabriquer une corde pour passer le mur mais le mur est très haut. Plume pleure. Ils décident de s'envoyer des ballons messagers mais...



Le Roi blanc tombe malade et la fleur des merveilles qui peut soigner le Roi Blanc est dans le village des Bleus. Du coup, le docteur Blanc dit qu'il faut cette fleur pour soigner son Roi. Plume et Timy essaient alors de casser le mur avec tous les habitants pour se voir et aller chercher la fleur. Un jour, le Roi Bleu entend un grand bruit et voit de la fumée noire s'échapper du mur. Le mur s'est effondré et tous les habitants se réjouissent car ils ont retrouvé tous les copains.


Et mon histoire est finie... enfin l’histoire de Nancy Guilbert ! 


J’ai beaucoup, beaucoup aimé ce livre. C’est une histoire réelle parce que c'est comme le mur de Berlin et c'est la même histoire que Plume et Timy.
Au début ils sont tristes à cause du mur. Si ça m'arrivait, moi aussi je serais triste, je me sentirais enfermée. Et je voudrais voir mon amie Olga. Et je casserais le mur.
A la fin ils sont joyeux et c'est ça qui m'a rendue heureuse.
J’ai aimé l’illustration parce qu'en fait les habitants du pays des Blancs ont un costume bleu et ceux du pays des Noirs ont un costume blanc. J'aime les contraires. J'aime bien les animaux dessinés parce que j'aime leurs couleurs, ils sont très poétiques.
Mon passage préféré est quand les deux rois se réconcilient et qu'ils décident de partager la terre pour la donner aux animaux.

La morale de l'histoire est qu'il ne faut pas se disputer ni faire la guerre et il faut être amis pour la vie..

L'avis de la grand-mère




Un mur si haut fait partie des livres préférés d’Apolline dans l’excellente sélection des incorruptibles proposés aux classes de CE1.
L’histoire racontée ici - et mise à la portée des enfants- est bien d’actualité, hélas! puisqu’elle faire référence non seulement au mur de Berlin mais aussi à tous ces murs qui s’érigent dans le monde pour interdire le passage des migrants. Apolline a très bien compris et c’est pourquoi l’histoire l’a touchée et elle a été tout de suite en empathie avec les personnages du livre. Les illustrations sont magnifiques avec ces camaïeux de beige, de marron, de roux sur lesquels tranchent le bleu des vêtements et du ciel. Ce qui a beaucoup plu à Apolline c’est que les personnages vêtus de blanc sont noirs et ceux habillés en bleu sont blancs. Histoire d’abolir les différences et de monter combien la couleur de la peau a peu d’importance quand il s’agit de paix et d’amitié.  Un très bel album.

La classe de CE1 d'Apolline a voté. Le livre qui est arrivé en premier est Aimé. Apolline a de la peine, dit-elle, parce que son coup de coeur Cinq minutes et des sablés ne l'a pas emporté.


Voir le concours des Incorruptibles et le gagnant de la  sélection pour les  CE1