Anna Teresa de Keersmaeker et Boris Charmatz (source de l'image L'express) |
Partita 2 de Jean Sébatien Bach est une création chorégraphique donnée dans la Cour d'Honneur du Palais des Papes avec les danseurs Anne Teresa De Keersmaeker (qui est aussi la chorégraphe de ce spectacle), Boris Charmatz et la violoniste Amandine Boyer. Les avis sont partagés à la fin de ce spectacle qui est le dernier du festival In 2013. Les spectateurs sont divisés entre ceux qui huent et ceux qui applaudissent. Je fais partie de ceux qui ont un avis mitigé.
Je ne suis pas grande habituée de la danse contemporaine mais j'avais envie de voir Anna Teresa De Keersmaeker, chorégraphe belge que ma fille adore, et de découvrir Boris Charmatz qui a été antérieurement l'invité du festival. On dit que ATDK pratique une "danse qui danse" et Boris Charmatz "une danse qui ne danse pas"! A priori, ce genre de terminologie m'inquiète!
J'adore la Cour d'Honneur, c'est un lieu magique, d'une beauté impressionnante. Etre assise là entre les hautes murailles du grand Palais, avec le ciel pour témoin, c'est déjà en soi, un bonheur. Aussi lorsque la musique de Bach retentit, c'est avec émotion que je l'écoute. La scène n'est pas éclairée et la violoniste n'est pas visible aussi il n'y a rien qui s'interpose entre nous et la musique si ce n'est les étoiles qui s'allument les unes après les autres dans la nuit qui tombe peu à peu. Pourtant, je suis un peu frustrée car j'aimerais bien que la danse commence et que l'union des deux arts se réalise. Puis la musique cesse et les danseurs commencent à évoluer en silence et dans la semi pénombre, un seul côté de la scène est éclairé! Frustation à nouveau! la danse sans la musique ne me convainc pas, je vois à peine les interprètes, je m'ennuie. Est-ce que cela va continuer ainsi?
Non! La violoniste revient sur scène, danse et musique sont enfin réunies! Je n'aime pas toutes les évolutions des danseurs mais certaines me touchent en particulier celles d'Anne Teresa De Keersmaker qui parlent à l'imaginaire : elle est si attentive, il y a une si parfaite adéquation entre le geste et la musique qu'elle nous la donne à voir tandis que la belle interprétation d'Amandine Beyer nous la donne à écouter..
Dans l'entretien que les deux danseurs ont donné, Boris Charmatz affirme : "Ce qui m'intéresse, c'est que d'une part, la danse permette de visualiser la structure de la partition, ses fondations en quelque sorte." et il dit aussi "nos corps suivent la partition, ils matérialisent davantage des énergies ou des rythmes que des corps psychologisés.".
C'est ce que j'ai pu ressentir par moments mais hélas! parfois trop rarement et trop éphémèrement. Et c'est bien dommage! Mon dernier spectacle du In!
Demain : Billet sur Lear in Town d'après Shakespeare metteur en scène Ludovic Lagarde à la carrière de Boulbon. Festival IN