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jeudi 28 janvier 2021

Kiran Millwood Hargrave : Les graciées

 

1617, Vardo, au nord du cercle polaire, en Norvège. Maren Magnusdatter, vingt ans, regarde depuis le village la violente tempête qui s'abat sur la mer. Quarante pêcheurs, dont son frère et son père, gisent sur les rochers en contrebas, noyés. Ce sont les hommes de Vardo qui ont été ainsi décimés, et les femmes vont désormais devoir assurer seules leur survie. Trois ans plus tard, Absalom Cornet débarque d'Ecosse.
Cet homme sinistre y brûlait des sorcières. Il est accompagné de sa jeune épouse norvégienne, Ursa. Enivrée et terrifiée par l'autorité de son mari, elle se lie d'amitié avec Maren et découvre que les femmes peuvent être indépendantes. Absalom, lui, ne voit en Vardo qu'un endroit où Dieu n'a pas sa place, un endroit hanté par un puissant démon. Inspiré de faits réels, Les Graciées captive par sa prose, viscérale et immersive.
Sous la plume de Kiran Millwood Hargrave, ce village de pêcheurs froid et boueux prend vie. (quatrième de couverture )

Le mémorial des Sorcières à Vardo Par  Louise Bourgeois et  Peter Zumthor

La chasse aux sorcières en Norvège et en particulier dans l’île de Vardo au nord du cercle polaire, dans le Finnmark, a réellement existé pendant une grande partie du XVII siècle et non seulement en Norvège où elle a été d’une violence extrême mais dans toute l’Europe. Christian IV, roi du Danemark, dont dépendait la Norvège, voulait que les habitants, en particulier les Samis, abandonnent leurs traditions et leurs rites et se soumettent strictement à la religion protestante. Le roi nomme un ambassadeur écossais, John Cunningham, qui va entreprendre la chasse aux sorcières en s’entourant d’hommes zélés et fanatiques. Absalom Corner, personnage fictif, est l’un d’entre eux. Inquisiteur,  intolérant, intransigeant et misogyne, il traque l’hérésie partout, encourageant les unes et les autres à la délation, semant le trouble dans les esprits ! Le processus est très bien décrit, il est celui de tout pays où s’exerce la tyrannie, et l’angoisse s’installe en même temps que la privation de liberté, l’interdiction de penser, la peur de trop en dire, l’obligation de suivre les offices et de rentrer dans le rang.

Or, les femmes de Vardo qui ont perdu leur mari et qui ont dû assumer le travail des hommes, en particulier la pêche pour pouvoir survivre, vont être des proies faciles et toutes désignées. Outre que certaines se vêtent en homme pour accomplir ces travaux, elles affichent une indépendance suspecte au yeux de l’église en sortant de la bienséance et du rôle qui leur est assigné. Un climat malsain s’installe dans l’île, les accusations tombent et les procès commencent.

Kiran Millwood Hargrave peint avec beaucoup de vérité la vie de ces femmes sur cette île rude, hostile, rongée par les vents, une vie primitive où vivre est une lutte de tous les jours. Les personnages sont intéressants Maren encore toute jeune qui perdu son père et son frère dans le naufrage, sa belle soeur Dannia qui est Sami, Kirsten, trop indépendante, pas assez soumise, pas assez prudente, et puis les autres femmes du village qui vont réagir en fonction de leur caractère, de leurs croyances, de leurs mesquineries et jalousie. L’arrivée Ursa, l’épouse malheureuse de Absalom Cornet, qui détone au milieu de ces pauvres femmes de pêcheur, va introduire un regard neuf sur le drame qui se déroule dans cette île.

Un roman qui a des qualités dans les descriptions, dans les portraits, et qui explore une époque historique terrible ! D’où vient qu’il ne m’a pas laissé entièrement convaincue ? Peut-être est-ce l’histoire d’amour que j’ai trouvé un peu "cucu" et mal venue. Elle arrive à un moment fort et affaiblit le récit. Elle paraît en trop. Peut-être aussi parce que j’ai déjà lu des livres sur le thème de sorcières et sur la Norvège qui décrivent cette période et qui m’ont déjà secouée. Mais c’est surtout, je crois, parce que je suis restée extérieure au récit. Certes, le sort de ces femmes m’a horrifiée mais je les ai regardées sans jamais être avec elles ! Dommage car les blogs se sont enflammés pour ce roman et  moi, et moi, et moi… 

lundi 29 janvier 2018

Henrik Ibsen : Un ennemi du peuple



Dans Un Ennemi du peuple de Henrik Ibsen, le docteur Tomas Stockmann a été nommé directeur de l’établissement des Bains de sa ville natale par le préfet Peter Stockmann, son frère. Il découvre que les eaux sont polluées par les rejets toxiques des tanneries de la ville et propagent fièvre, dysenterie et typhus. Mais lorsqu’il révèle la vérité, tous, son frère, les journaux, les petits propriétaires et bientôt le peuple, se liguent contre lui. Les travaux concernant la réfection des conduites d'eau seraient trop coûteux, trop longs et la ville ne peut se passer des revenus des Bains qui assurent sa prospérité. Tomas Stockmann va mener la bataille épaulé par son épouse parfois défaillante, sa fille Petra, un ami, le capitaine Horster … Il rassemble tout le monde dans une assemblée générale qui tourne au pugilat.

L'inspiration


Un ennemi du peuple est inspiré semble-t-il par la personnalité et la lutte de Harald Thaulow, pharmacien diplômé, qui s’est efforcé de réformer le système d’attribution des pharmacies. Celles-ci étaient accordées par privilège, héritage ou vente sans tenir compte des connaissances et des diplômes. Un apothicaire était alors un simple vendeur de médicaments même s’il n’avait fait aucune étude médicale. Thaulow a provoqué un scandale lors d’une assemblée générale pour défendre ses idées. Il  a fini par l’emporter mais l’on s’en doute s’est fait de nombreux ennemis, parmi lesquels les apothicaires n’étaient pas les moindres !
Ibsen, lui aussi, a fait scandale avec sa pièce Les Revenants qui stigmatise l’hypocrisie sociale et religieuse et fait allusion à la syphilis, sujet tabou. De là à être traité d’ennemi du peuple, il n’y a qu’un pas.  Ibsen met beaucoup de lui-même dans le personnage principal de la pièce, le docteur Stockmann, qui va représenter ses idées politiques.

Un ennemi du peuple est considérée comme une grande pièce d’Ibsen après La Maison de poupée et Hedda Gabbler. Il paraît que le metteur en scène allemand Thomas Ostermeïr a fait une belle mise en scène de Un ennemi du peuple. Qui sait ? il m’aurait peut-être réconciliée avec la pièce ? Car je ne l’ai pas aimée.

Une pièce démonstrative

 

Mise en scène de Claude Stratz Théâtre national de la Colline
D’abord les personnages :  ou ils sont flous, peu développés tant au niveau psychologique qu’au niveau de l’intrigue comme Petra ou Horster, ou complètement inutiles comme les fils de Tomas Stockmann. Ils sont des fonctions et non des êtres de chair dans une pièce qui est avant tout démonstrative et porteuse d’un message.
Le personnage du docteur Stockmann lui-même est assez caricatural. Sa naïveté quand il pense être porté en triomphe par ses concitoyens est d'une stupidité confondante. Il paraît que c'est comique mais il ne m'a pas fait rire, au contraire ! Cependant, il ne faut pas oublier que Henrik Ibsen a voulu faire de Un ennemi du peuple une comédie.

Un thème très actuel mais ...

 

Au festival d'Avignon : Thomas Ostermeier

Rien n’est plus actuel que le thème de cette pièce à notre époque où la survie de la planète est en jeu ! On pourrait multiplier les exemples ! Je m'attendais donc à ce que Ibsen pourfende les gouvernants, le capitalisme,  tous ceux qui défendent leurs propres intérêts au détriment de la santé des autres et de l’environnement.  Mais  les propos tenus par le "bon"  docteur ont pris un autre tour et m'ont surprise. Certes, il est courageux et se sacrifie pour que la vérité éclate. Il se retrouve sans travail, sans logement dans une ville qui ne veut plus de lui. Mais sa conception de la démocratie est atterrante !

Premier choc : lorsqu’il considère que dans son poste précédent, dans le Norland, ( région norvégienne qui englobe Bodo, Troms, les îles Lofoten et Vesteralen …) les hommes sont  au niveau des animaux.

"J’ai passé plusieurs années dans un horrible trou perdu, là-haut dans le Nord. Parfois, en rencontrant les hommes qui y vivaient comme un amas de pierres, j’ai pensé qu’un vétérinaire leur aurait été plus utile qu’un homme comme moi" 

Deuxième choc : " La majorité n’a jamais le droit pour elle, vous dis-je !(…)  je pense que nous sommes tous d’accord pour dire qu’il y a une majorité écrasante d’imbéciles sur cette terre. Mais, nom d’un chien, on ne peut pas accepter que les imbéciles gouvernent les intelligents !
La majorité a le pouvoir - mais elle n’a pas raison. C’est moi qui ai raison, moi et quelques autres; de rares hommes isolés. La minorité a toujours raison."

Troisième choc : Stockmann compare les hommes au chiens et conclut que d’un corniaud, "vulgaire chien plébéien" "dégoûtants et mal élevés " et d'un caniche "descendant d’une belle lignée", c’est toujours le caniche qui l’emportera et sera le plus intelligent  !

De choc en choc, je n’ai plus trop su ce que Ibsen voulait défendre et j’ai trouvé très aristocratique et anti-démocratique sa vision du peuple. Contrairement à ce que je pensais au début de la pièce, effectivement Ibsen-Stockmann est un ennemi du peuple, non parce qu’il veut faire fermer les bains pour des raisons sanitaires mais parce qu’il est plein de mépris pour lui.
D’ailleurs la découverte qu’il révèle à la fin de la pièce est empreint de cette esprit élitiste et supérieur :

"Le fait est, voyez-vous  que l’homme le plus fort du monde est le plus seul"

Tout en moi s'est révulsé  à cette lecture même si, finalement, il décide d’éduquer le peuple et d’instruire "les corniauds" - "ils peuvent avoir des têtes remarquables"- pour leur donner les possibilités de "chasser les loups" .

Vous admettrez que la pensée de Ibsen est complexe, à la fois  conservateur et libéral. Il s’est mis à dos la gauche norvégienne par sa conception élitiste de l'homme supérieur et les classes dirigeantes et cléricales dont il dénonce l'égoïsme et l'hypocrisie.

A cette pièce politique, je préfère ses pièces psychologiques qui n’en sont pas moins inscrites dans une société et en dénonce les travers.

Mes billets

La maison de poupée ICI et ICI

La cane sauvage ICI

La dame de la mer ICI

Hedda Gabler ICI

Peer Gynt de Ibsen et Grieg ICI

vendredi 17 novembre 2017

Roy Jacobsen : Les invisibles



Les Invisibles de Roy Jacobsen, voilà un magnifique roman comme je les aime, une rencontre entre des personnages issus du peuple humains et courageux et un style poétique mais sobre et retenu, qui magnifie la Nature mais sait en peindre les excès et les rages. Une nature qui abonde en beautés mais se montre avaricieuse de ses dons qu’il faut arracher à une terre aride, battue par les vents, ou à un océan dangereux voire meurtrier. C’est là que vit, au début du XXème siècle, Ingrid, petite fille dont on célèbre le baptême au début du roman, dans une île au nord de la Norvège. Une île si petite qu’elle n’est habitée que par une famille, la sienne. Le roman se termine lorsque Ingrid, devenue l’héritière de son père, reprend la ferme familiale. De l’enfance à la maturité, un roman d’initiation mais quelle initiation ! La fillette dès son plus jeune âge doit apprendre les gestes qui sauvent et qui nourrissent. Car elle sait déjà, malgré ses doutes, que nul ne peut quitter son île :  «Une île, c’est un cosmos en réduction où les étoiles dorment dans l’herbe sous la neige.»!

Les maisons sur Barroy sont placées en diagonale les unes par rapport aux autres. Vues du ciel, elles ressemblent à quatre dés que l’on aurait lancés au hasard, plus une resserre à pommes de terre qui devient un igloo en hiver. On peut marcher sur les dalles qui relient les maisons, il y a des cordes à linge et des chemins qui partent dans toutes les directions, mais en vérité les maisons forment comme une charrue dressée dans l’air afin de ne pas être emportée, même si la mer entière devait s’abattre sur l’île.

La description de la vie quotidienne, des activités, des coutumes, des mentalités, est passionnante. La pauvreté règne, l’argent est gagné à grand peine par le père Hans Barroy qui part à la pêche dans les Lofoten pendant de longs mois. Pendant son absence, le grand père Martin, la mère Maria et la tante d’Ingrid, Babro qui est simple d’esprit, cherchent à tirer leur subsistance des quelques vaches, brebis et légumes et des poissons de la pêche côtière. L'île offre un cadre à la fois âpre, désolé et d'une grande beauté.
Les personnages malgré la dureté de leur vie restent humains et dignes. L’amour qui les lie entre eux est très fort mais pudique et se passe souvent de paroles. Ces personnages si petits sur une île qui l’est tout autant, ce sont les Invisibles mais ils ont une grandeur qui les rends attachants. Un passage m’a paru proche du Victor Hugo des Pauvres gens quand la famille accueille sous son toit deux orphelins, simplement et sans discussion.
Il y a quelques scènes très fortes dans le roman comme celle ou les parents d’Ingrid cherchent à placer Babro comme bonne dans une famille bourgeoise mais la ramène chez eux parce qu’on lui a manqué de respect ; celle aussi où  le père fait sortir sa fille en pleine tempête en l’attachant de peur qu’elle ne soit pas emportée par le vent, parce que « Un ilien n’a pas peur, sinon il ne peut pas vivre dans un endroit pareil. »

"Il lui crie qu’elle doit sentir avec son corps que l’île est immuable, même si elle tremble, même si le ciel et la mer sont chambardés, une île ne disparaît jamais, même si elle vacille, elle reste ferme et éternelle, enchaînée dans le globe lui-même."

Un très beau livre, aux éditions Gallimard,  un coup de coeur qu'il faut lire en s'imprégnant du rythme lent et du passage des saisons.



Roy Jacobsen (né le 26 Décembre 1954) est un norvégien romancier et nouvelliste écrivain.
Né à Oslo, il a fait ses débuts en 1982 avec la publication d'un recueil de nouvelles.
Il est lauréat de prestigieux prix et de deux de ses romans ont été mis en nomination par le Conseil nordique pour le prix de littérature






mercredi 15 novembre 2017

Tarjei Vesaas : Nuit de printemps



Quelle merveille- et ses ombelles qui tournoyaient comme des roues et comme des robes entrées dans la danse.



Quel étrange roman que celui de Tarjei Vesaas :  Nuit de printemps  aux éditions Cambourakis en 2015 !  Etrange, car l’écrivain est le maître de l’indicible et laisse à ses lecteurs le soin d’interpréter !

Dans Nuit de printemps, il en est ainsi car le point de vue est celui de Hallstein, un garçon rêveur, encore crédule et sous influence, qui regarde ce qui se passe autour de lui sans le comprendre vraiment. Et comme tous les personnages sont incapables de communiquer, l'adolescent sera pris dans un noeud de sentiments contradictoires et un enchevêtrement de faits inexplicables.

Le récit

Contrairement à certains de ses romans, Tarjei Vesaas raconte une histoire dans Nuit de printemps.  Hallstein et sa soeur bien-aimée Sissel se retrouvent seuls pour deux jours dans la maison, leurs parents étant partis à un enterrement. Sissel, 18 ans, est bien capable de s’occuper de son frère 14 ans et tous deux sont des enfants raisonnables. Oui, mais rien ne va se passer comme prévu.

D’abord Hallstein surprend sa soeur en train d’échanger un baiser avec Tore, un voisin de son âge, puis le repousser et se disputer avec lui. La scène trouble Hallstein; il ne parvient pas à comprendre les sentiments de Sissel. Il perçoit qu'il y a chez la jeune fille une contradiction entre le langage du corps et celui de la parole. Il comprend que c’est la fin de  leur complicité, Sissel entre dans le monde adulte alors que lui n'est encore qu'un enfant. Heureusement, Hallstein à une amie imaginaire que lui seul peut voir, Gudrun et sa franche blonde, qui le réconforte avec son franc parler quand il ne va pas bien !

Et puis survient un évènement qui entraîne le chaos : une voiture tombe en panne devant chez eux. On leur demande l’hospitalité pour Grete, une jeune femme sur le point d’accoucher. Son mari Karl est nerveux, ce qui se comprend, mais aussi violent et agressif. Et qui est cette vieille femme Kristine oubliée dans la voiture? Elle est muette et impotente mais elle parle à Hallstein, et lui fait promettre son aide; et pourquoi le mari de cette dernière se comporte-t-il aussi follement, pourquoi semble-t-il avoir peur ? Enfin, quelle surprise, quel bonheur, au milieu de cette famille impossible, Hallstein découvre Gudrun, sa Gudrun avec sa frange blonde !

 Je ne vous en dis pas plus mais sachez que tout semble déraper, n’avoir aucun sens. Il  n'y a, entre tous ces êtres, aucune possibilité de se parler, de s’écouter et donc de s’entendre. Hallstein est pris dans un tourbillon d’urgence et de folie, balloté de l’un à l’autre. L’amoureux de Sissel, Tore, quant à lui, n’est pas plus raisonnable, il erre toute la nuit dans la forêt.

Une  nuit de printemps

Une nuit de printemps, pas celle de Shakespeare, non, mais celle de Tarjei Vesaas ! Une nuit ou l’amour, la haine, la mort mais aussi avec la naissance du bébé, la vie, sont au rendez-vous !
Une nuit de printemps - et c'est aussi ce qui me fait penser à Shakespeare- où la nature est présente, où elle offre un refuge à ceux qui en ont besoin, où sa beauté lumineuse, en cette saison en Norvège,  est enivrante.

L'incommunicabilité entre les êtres

Ce que j’admire dans Tareji Vesaas, c’est cet art de ne pas dire les choses, de les suggérer, de les faire sentir à travers un geste, un début de phrase qui s’interrompt, un regard, un pli du visage. Il y a quelque chose de douloureux dans cette incommunicabilité entre les êtres.
L'adolescent qui se trouve pris dans cet engrenage a une innocence qui devrait le disposer à souffrir. Mais il a Gudrun, l'incarnation de ses rêves dans la réalité,  et sa propre force qui lui donnent la sensation d’avancer et l’on sent qu’il en sort plus mûr, plus fort. Nul doute que cette nuit de printemps ouvre pour lui une brèche d'où échapper au monde de l'enfance. Elle lui laissera un souvenir indélébile.



 Tarjei Vesaas est né à Vinje dans le Télémark, au sud de la Norvège, en 1897, et mort en 1970, à quelques kilomètres de la ferme familiale. Le chant de la terre, de la vie paysanne, l’exaltation de la vie, l’enfance et sa psychologie, comptent parmi les thèmes majeurs de son œuvre. Le Palais de Glace a reçu en 1963 le grand prix du Conseil Nordique et il est, avec Les Oiseaux, l’un des romans les plus emblématiques de l’art de Vesaas. Avec Nuit de printemps, publié en 1954, Tarjei Vesaas rompt avec cette ambiance romanesque que certains critiques contemporains lui ont souvent reprochée : des récits à la temporalité suspendue et dépourvue d’action. Texte éditions Cambourakis ici


Lecture commune avec Margotte dans le cadre du challenge littéraire nordique



Voir le beau billet, très complet de :  Erik 35 dans Babelio   ici

mercredi 7 juin 2017

Olivier Truc : Le détroit du loup


Le printemps est synonyme de transhumance pour les éleveurs du Grand Nord. Chaque année moins nombreux, hommes et rennes traversent le détroit du Loup dans l'indifférence des puissants prospecteurs pétroliers. Mais la mort d'un jeune éleveur et celle du maire d'Hammerfest vont attiser la colère des uns et l'appétit des autres. Face à cette flambée de violence, la police des rennes mène l'enquête.
Journaliste, Olivier Truc vit à Stockholm où il est le correspondant du Monde. Dans Le Détroit du Loup, les lecteurs retrouveront Klemet et Nina, de la police des rennes, rencontrés dans Le Dernier Lapon (disponible en Points).  (quatrième de couverture)

…………………………………

Après Le dernier lapon dont l’action se déroule en hiver, Le détroit du loup d’Olivier Truc est vraiment le livre à lire quand on part en Laponie norvégienne, au nord du cercle polaire. Le récit a lieu de fin avril, début de la transhumance des rennes, au 12 Mai à Hammerfest, sur l’île de la Baleine, lieu de pâturage estival des rennes. Ce qui correspond en partie aux dates de mon voyage, avec ces jours qui ne cessent de s’étirer, cette absence d’obscurité qui entraîne chez Nina, la policière, norvégienne du sud-ouest, (et les françaises du sud-est), des insomnies récurrentes. Car c’est bien ce que j’apprécie le plus dans ce roman, la découverte d’un pays tel que je l’ai brièvement approché, de ces paysages démesurément étendus, du vidda enneigé à perte de vue, avec ses bouleaux étiolés, et du peuple sami qui s’accroche à ses coutumes, l’élevage des rennes, le nomadisme et la transhumance sur des terres qui leur appartiennent depuis l’origine. Un peuple peu à peu dépossédé de ces territoires et spolié par les multinationales pétrolières qui exploitent la mer de Barents au mépris de toute humanité et de tout respect de la nature.

Le vidda avec ses bouleaux nains
Laponie norvégienne : chez les samis Kautokeino au printemps : le départ des rennes a eu lieu
Kautokeino au printemps : le départ des rennes a eu lieu

Nous pénétrons dans le monde des éleveurs et j’aime que l’analyse d’Olivier Truc ne soit pas simpliste et manichéiste mais montre la complexité des problèmes engendrés par divers conflits : Entre les éleveurs eux-mêmes, les « aristocrates » fiers d’avoir des milliers de têtes et ceux qui sont forcés d’abandonner l’élevage et ainsi déclassés et méprisés; entre les samis et la population de Hammerfest gênée par les rennes qui circulent en ville; entre les puissances d’argent qui broient tout sur leur passage approuvées par le gouvernement volontiers complice et les sami qui doivent céder des pâturages et voir les lieux sacrés disparaître.
Un autre milieu dont j’ignorais tout est aussi très minutieusement analysé, c’est celui des plongeurs de grandes profondeurs. L’auteur nous apprend que dans les années 70-80 a eu lieu la grande et terrible épopée des plongeurs,  dans la Mer du Nord, qui n’étaient protégés par aucune règle et dont la mort et les maladies n’étaient pas de la responsabilité des compagnies pétrolières. Il montre aussi comment, à l’heure actuelle, ces personnes sont mieux encadrées, avec des règles de sécurité plus strictes, mais abandonnées par les multinationales en cas d’accident invalidant.

Quant à Nina et Klemet, les deux héros du récit, policiers des rennes en sapmi, nous voyons leur situation évoluer et découvrons le secret de Nina qui ne nous avait pas été révélé dans le premier volume.

Le livre est donc très intéressant et les thèmes traités bien analysés. Je lui reprocherai pourtant des lenteurs et des redites en particulier dans les rapports entre les deux policiers, une tendance au délayage qui empêche une adhésion totale. Il me semble que le roman serait plus efficace si l’action était plus resserrée, plus rigoureuse.

Laponie Finnmark Kautokeino : Tente sami (Lavvo) abandonnée au printemps pendant la transhumance
Kautokeino : Tente sami (Lavvo) abandonnée au printemps pendant la transhumance

samedi 3 juin 2017

Iles Lofoten, Kabelvag : Le peintre Kaare Espolin

Kaare Espolin Johnson  îles Lofoten Galerie Espolin
Kaare Espolin Johnson : les îles Lofoten

Dans les îles Lofoten, au mois de mai, de nombreux musées et galeries d'art sont fermés. Ils n'ouvriront qu'à la mi-juin. Pourtant à Kabelvag, j'ai pu découvrir l'artiste Kaare Espolin Johnson.


 Il naît à Surnadal dans le Vestlandet en 1907 et meurt en 1994 à Ljarn, près d'Oslo. Son enfance dans le Finnmark et son installation dans les Lofoten dans les années 1950 expliquent son intérêt pour ces deux régions qui reviennent très souvent dans son oeuvre.
Espolin abandonne la peinture à l'huile à cause d'une grande déficience visuelle pour se consacrer à la lithographie et la sérigraphie.
Les trois salles d'exposition permanente permettent de faire connaissance avec ce peintre qui a trouvé son inspiration dans les îles auprès de ce peuple de pêcheurs à la vie dure et dangereuse comme le rappelle la lithographie ci-dessous où l'on voit les spectres des marins morts en mer suivre la trace des vivants.


Ainsi son pinceau est à la fois réaliste et empreint de spiritualité comme dans cette barque ci-dessous où les rameurs ont leur regard tourné vers le ciel, tandis qu'une croix nimbée de lumière à l'avant de l'embarcation semble les guider hors des ténèbres..

Iles Lofoten Kabelvag :  Kaare Espolin Johnson  Les rameurs
Kaare Espolin Johnson : Les rameurs

J'aime beaucoup l'audace de ces compositions, les variations du point de vue (audacieuse plongée sur les  rameurs), du cadrage, de l'échelle de grandeur comme dans la lithographie suivante où les hommes en gros plan, la proue pointée sur nous mais décalée par rapport à la ligne médiane, gesticulent d'une manière étrange. J'ai appris qu'ils pêchaient à la dandinette et j'étale devant vous mon savoir tout neuf : la dandinette est une pêche au leurre, appât vertical que l'on tire et laisse retomber à plusieurs reprises pour appâter le poisson.

Kaare Espolin Johnson : pêche à le dandinette

Kabelvag galerie espolin  tableau de Kaare Espolin Johnson   : Vers les Lofoten
Espolin  : Vers les Lofoten

Mais Espolin est aussi illustrateur de magazines.



Illustrateur de contes, de récits et de romans comme le Ringelihorn de Regine Normann ou Le dernier viking de Johan Boyer. Il réalise aussi des couvertures de livres.

galerie espolin à Kablevag iles Lofoten : Kaare Espolin : rêve d'une nuit d'été
Kaare Espolin : rêve d'une nuit d'été




Galerie Espolin à Kabelvag : Kaare Espolin Johnson : La jeune fille au gramophone
Kaare Espolin Johnson : La jeune fille au gramophone
La jeune fille au gramophone est une illustration d'un conte de Noël : La jeune fille est assise , la veille de Noël, et écoute de la musique mélancoliquement.

Kaare Espolin Johnson : titre ?
Finnmark  Liberté

 Kabelvag : L'aquarium et le musée ethnographique



La galerie Espolin, Galleri Espolin est aussi associée à la visite du Lofotmuseet, qui témoigne de la vie de pêcheurs au XIX siècle dans l'ancien port de pêche nommé Vagar et de celle du riche propriétaire des bateaux. Le contraste entre la maison bourgeoise et les rorboer, maisons de pêcheurs, rudimentaires est intéressant!

Lofoten kabelvag musée etnographique  : intérieur d'une Maison de pêcheur
Maison de pêcheur

Maison de pêcheur : intérieur

Lofotmuseet : Maison de pêcheur : intérieur Iles Lofoten
Maison de pêcheur : intérieur
Et puis il y a la visite  qui a beaucoup plu à toute la famille du Lofotakvariet, de l'aquarium, avec ses phoques et ses loutres, et toute la vie sous-marine des fjords. Succès assuré auprès des enfants et pas seulement. Il faut dire que la visite a été faite avec quelqu'un de passionné qui a permis à ma petite-fille de caresser les étoiles de mer.

Caresser les étoiles de mer à l'aquarium des Lofoten
Lofoten Kabelvag : Lofotakvariet un bel aquarium
Kabelvag : Lofotakvariet, un bel aquarium

Un phoque qui attend qu'on lui nettoie son bassin
Elevage de saumons


samedi 27 mai 2017

Igor Davin et Nicolas Martelle : Les Vikings/ La maison de Vikings à Borg : Iles Lofoten




Ma petite fille est en CP. Elle vient juste d'avoir 7 ans et va commencer à participer à mon blog pendant les vacances pour vous faire partager ses lectures.  Elle a choisi pour pseudonyme son deuxième prénom : Apolline
Ma librairie sera désormais le blog de la petite-fille et de sa grand-mère, le lieu de rencontre d'Apolline  et Claudialucia.






Titre du livre :
Les vikings
Sous-titre :
Les dieux racontent
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Auteur du livre :
Igor Davin et Nicolas Martelle

Illustrateur : Erwin Fages

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Edition : Milan
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Résumé d’Appoline

Le livre raconte l’histoire des dieux vikings. Chaque dieu raconte son histoire.
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Les dieux que j’ai préférés :

Tor parce qu’il est fort, il a un grand marteau avec lequel il fait des éclairs. C’est le dieu de la force et de la guerre. Quand il se met en colère, il provoque l’orage.

J’aime bien Tyr parce que c’est la loi et la justice; Il a mis sa main dans la gueule du loup Fenrir pour qu’on l’attache avec une corde. Il est très courageux.

J’aime Haegir, le dieu de la mer parce qu’il est beau  dans les illustrations.

j’aime bien Baldr, le dieu de la lumière et de la paix parce qu’il est gentil.

J’adore Freyja la déesse de l’amour et de la fertilité. Dans l’illustration elle est habillée en femme combattante.

J’adore Frigg la déesse du mariage. C’est l’épouse de Odin.

J’adore Syf, la déesse de la séduction et de la beauté; elle a une longue chevelure et quand les vikings voient de l’or, ils disent  : « on dirait la chevelure de Sif » .

J’aime bien Idunn la déesse de la jeunesse éternelle. Elle donne ses pommes éternelles qui empêchent les dieux de mourir.

La déesse des morts c’est Hell. Je l’aime beaucoup car elle est très, très belle; elle a un côté noir et un côté blanc.

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J’ai trouvé l’histoire :

Passionnante Intéressante Ennuyeuse

Amusante Inventive Triste émouvante

Réelle Imaginaire Historique

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J’ai aimé l’histoire :

Un peu    Moyennement   beaucoup   Un coup de coeur

J’ai aimé l’illustration :

Un peu    Moyennement   beaucoup   Un coup de coeur

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Ce que je pense du livre :

Je trouve le livre passionnant parce qu’il parle des dieux vikings. Celui qui a façonné le monde est Odin, le dieu des dieux. Bien sûr, c’est pour les Vikings. Odin a les cheveux longs et gris, la barbe. Il n’a qu’un oeil parce qu’il l’a jeté dans le puits pour avoir la science. Il a deux corbeaux qui représentent la pensée et la mémoire. Il a un cheval à huit pattes qui peut parcourir le monde à la vitesse d’un éclair.
Pour les Vikings, l’univers se présente comme un arbre. En haut, il y a le royaume des dieux et le palais d'Odin avec ses 640 portes. En bas, dans les racines, il y a le royaume des Morts de la déesse Hell.  Au milieu il y a la terre des hommes. C’est l’arbre de vie qui s’appelle Yggdrasil.

Fiche N° 5 : Apolline

L’avis de la grand mère : Dans le livre de Igor Davin et Nicolas Martelle, Les Vikings, aux éditions Milan, ce sont les dieux qui racontent leur histoire. Celle-ci alterne avec des explications sur la vie quotidienne des vikings, la guerre, la religion, l’artisanat, la parure, le foyer, les enfants… Apolline s’intéresse aux dieux plus qu’à la vie quotidienne des Vikings et elle devient imbattable sur le sujet ! 
Elle a lu quelques passages mais le vocabulaire est trop difficile pour son âge et finalement c’est sa maman ou moi-même qui le lui lisons. Ce qui ne l’empêche pas d’aimer ce livre qui est un de ses favoris pendant ce voyage en Norvège où elle a découvert la maison des Vikings dans les îles Lofoten. Elle dessine les dieux en s’inspirant des belles illustrations de Erwan Fages qui parlent à son imagination. Le livre est une très bonne introduction à  la civilisation Viking mais ne s’adresse pas à des enfants du CP. Les éditions le conseillent à partir de 9 ans.

La maison de Vikings à Borg : Iles Lofoten

La maison de vikings de Borg dans les Lofoten est une reconstitution d'une demeure viking traditionnelle  sur l'emplacement d'authentiques vestiges. La visite est passionnante pour tous mais en particulier pour les enfants car on peut toucher tous les objets, apprendre à filer la laine et croiser d'inauthentiques guerriers et artisans vikings !  L'habitation est partagée en trois parties, la première est la salle de vie, la seconde est consacrée aux réunions ou aux banquets, la troisième représente d'une manière stylisée les croyances viking autour de l'arbre de vie qui supporte les neuf mondes : Yggdrasil.

La maison des Vikings à Borg, dans les îles Lofoten : reconstitution de la vie des Vikings
La maison des Vikings à Borg, dans les îles Lofoten

L'intérieur de la maison viking à Borg dans les îles Lofoten la salle de vie
L'intérieur de la maison viking, la salle de vie

L'intérieur de la maison viking, la salle de vie : l'alimentation dans les îles Lofoten
L'intérieur de la maison viking, la salle de vie : l'alimentation
Iles Lofoten Borg L'intérieur de la maison viking, la salle de vie : le feu : la cuisson des aliments
L'intérieur de la maison viking, la salle de vie : le feu : la cuisson des aliments



Borg, îles Lofoten La maison des vikings : repos au coin du feu
 La maison des vikings : repos au coin du feu

Iles Lofoten musée des vikings à borg salle consacrée à la religion.
Yggdrasil, l'arbre de vie

jeudi 25 mai 2017

Norvège : Les îles Vesteralen

Vesteralen : Liland près de Sortland  : Vue de notre fenêtre à minuit 18 mai 2017

Les îles Vesteralen sont très belles, très semblables aux Lofoten, mais pourtant subtilement différentes. Là aussi, de grandes montagnes déchiquetées, tailladées qui forment des crêtes acérées et plongent dans la mer mais un espace plus grand que dans les îles Lofoten très étroites où les à-pics sont plus vertigineux et où  les routes épousent plus étroitement le contour des fjords et de la mer. Aux Vesteralen, la vie est plus rurale, la terre prend plus d'importance avec ses longues étendues tourbeuses et ses petits bouleaux noirs, ses prés qui sortent de l'hiver, tout hérissés d'herbes mortes, remplis de bosses échevelées qui semblent sortir de la terre et que nous appelons, ma petite fille et moi, des têtes de trolls. Là aussi, les habitants vivent de la pêche mais il y a un peu moins de morues séchées et l'odeur qui va avec : ouf ! Par contre, comme dans les Lofoten, les grands cercles métalliques dans l'eau indiquent des bassins d'élevage du saumon. D'ailleurs, j'en mange tous les jours et je commence à crier grâce.

Ici, plus encore que dans les Lofoten, c'est le domaine des oiseaux : Les oies bernache revenues de leur lointaine migration se partagent les bords des plages, les cygnes chanteurs des Vesteralen que l'on aperçoit dans les lacs encore à demi-gelés, les hérons cendrés, et toutes sortes d'oiseaux de mer qui nichent sur les parois rocheuses près des villages, à proximité des humains. 
Nous espérions faire un safari pour aller voir les baleines car elles se ravitaillent non loin des côtes, à Andenes, mais c'est un peu trop tôt dans la saison. Tous les jours, promenades dans des paysages splendides et recherche de coquillages sur les plages. En dehors de deux jours ensoleillés, le temps est plus pluvieux et plus froid que dans les Lofoten d'où ces jeux de lumière et ces nappes de brouillard absolument irréels.
Les îles Vesteralen compte cinq îles importantes :


 Langoya en direction de Myre, Sto, Nyksund

Le port de Sto



De Sto à Nyksund

Dès que l'on quitte le bord de l'eau c'est pour s'élever dans la montagne et retrouver la neige et la glace.

Ile de Hadseloya en direction de Melbu

Melbu

Eglise de Melbu
Les oies bernache


Les parcs de saumons

Andoya vers Andenes, Bleik, Stave et Skogvoll

Andenes




Bleik

 
Cygnes chanteurs de Skogvoll

Echassier

 Langoya vers Hovden et Nikvar

Hovden





Nykvag



Langoya vers Straume, Vinje, Ringstad




Les têtes de troll prêts à sortir de terre !



Liland :  Notre maison sur l'ile Hinnoya

Hjerborg Wassmo vit à Myre  sur l'île Langoya mais c'est sur l'île Hinnoya à Reinsnes, près de Liland où nous logeons,  qu'elle a situé l'action du Livre de Dina.

Le  fjord à Reinsnes sur Hinnoya
Liland sur l'île Hinnoya :  Notre maison au toit herbu
Des arbres poussent sur la toiture
Vue de notre fenêtre le 18 Mai

Vue de notre fenêtre Vesteralen Minuit le 19 mai
Vesteralen vue de notre fenêtre minuit le 20 mai



 Vesteralen vue de notre fenêtre minuit le 21 mai
 

Nous n'aurons pas vu l'île Skogsoya. Et maintenant Tromso où nous prendrons l'avion pour la France dans trois jours.