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lundi 14 novembre 2016

Fin de mon exil forcé ! Grizac, hameau lozérien


Lozère : début de l'automne

Après le vol de mon ordinateur il y a un mois maintenant, je reviens vous voir avec un nouvel ordinateur tout neuf . Et pour commencer, voici des photos pour vous montrer ce que j'ai fait pendant mon absence : Entre Lozère, Londres et Bristol.

 Grizac : un pape d'Avignon

Aujourd'hui, commençons par mon petit hameau lozérien à la fin du mois d'Octobre et début du mois de novembre : l'automne est à son début et le temps est très doux.

Le hameau de Grizac
Le donjon carré qui apparaît sous le village est celui du château de Guillaume de Grimoard  né ici  en 1309 et devenu pape à Avignon sous le nom d'Urbain V en 1362. (1310-1370). Il s'agit d'une belle ferme fortifiée qui est le fief de la famille des Grimoard. Le château a été construit vers la fin du XIII siècle par Guillaume de Grimoard, le père du pape, seigneur de Grizac. Il est accroché à un piton rocheux et domine les gorges du Ramponsel au-dessous.

Le château du pape urbain V
Il a été restauré à la fin du XX siècle par le marquis de Laubespin, descendant de la famille, et a été classé monument historique.

Le château de la famille Grimoard
Le château de la famille Grimoard : détail, le four à pain

Un chemin de randonnée Urbain V a été aménagé : Voir ici

Grizac ma maison
Et presque à la fin du village, voici ma maison. Le cheval blanc qui regarde par la fenêtre de la cuisine est en quête d'une douceur.  Au-dessus, le causse et les restes des "Bancaous", terrasses aménagées au flanc de la colline et qui, avant l'exode rural, au début du XXème siècle, étaient entièrement cultivées. 
 Grizac est construit en pays granitique et l'on y voit les boules de granit gris si caractéristiques de la région. Mais au-dessus du village existe une terre calcaire propice à la culture du froment et pour cette raison appelée le Fromental. Sa forme allongée est due, dit la légende, à la terre qu'y aurait déposée Gargantua en secouant son sabot. Et oui, le géant est passé chez nous!

Grizac : Un hameau protestant

A la fin du XVII siècle et avec la révocation de l'édit de Nantes en 1685, Grizac, dont la population est protestante, va être pris dans la tourmente des guerres de religion.  Les protestants sont soumis aux conversions forcées. Le culte est interdit. Les fidèles sont obligés pour le célébrer de se réunir en secret dans la montagne,  réunions appelées "les assemblées du désert". Le village est brûlé par les dragons de Louis XIV. C'est du Pont de Monvert, la ville la plus proche, qu'éclate la révolte des Camisards, après l'assassinat de l'abbé du Chayla en 1702.
Pour soustraire les morts aux sacrements catholiques obligatoires, les paysans protestants les enterrent en cachette dans leur jardin ou leur champ. C'est ainsi que dans mon petit cimetière familial, les cercueils étaient cachés sous un pigeonnier avant d'être ensevelis librement en pleine terre lorsque le culte a été rétabli. Les familles ont gardé le droit d'utiliser le cimetière familial à condition de ne sauter aucune génération.

Le cimetière familial et le pigeonnier
 
Enfin je termine la visite du village par une photo du célèbre Lapin de Grizac.  Et si vous me dites que vous ne voyez pas de lapin dans ces boules de granit, alors... c'est que vous n'aurez pas d'imagination !

Le lapin de Grizac