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mercredi 8 juin 2011

Shakespeare, le marchand de Venise : les trois coffrets (1)


Il est des gens qui n'embrassent que des ombres ; ceux-là n'ont que l'ombre du bonheur.  
                                                                  Le marchand de Venise
Acte II scène 9 (vers 66-67) Aragon choisit le coffret de plomb :
Some there be that shadow kiss
Such have but a shadow kiss

Soit trois  coffrets, l'un d'or, l'autre d'argent, le troisième de plomb.
Le père de Portia lui a fait promettre en mourant de n'épouser que le jeune homme qui, parmi ses prétendants, saura choisir parmi ces trois coffrets celui qui contient le portrait de la jeune fille.
Maroc, le prince noir, prend le coffret d'or : Qui me choisit aura ce que beaucoup désirent mais celui-ci contient l'image de la Mort. Tout ce qui brille n'est pas or; il ne faut pas se fier aux apparences nous dit Shakespeare.
Aragon choisit le coffret d'argent: Qui me choisit obtiendra selon son mérite . Au lieu du portrait de Portia, il découvre celui d'un sot qui lui renvoie son image. Il n'a pas eu le courage de choisir le portrait de plomb qui disait : Qui me prend doit donner, hasarder tout son bien. Il n'a pas voulu donner pour recevoir. Son choix a été guidé par la vanité et l'amour propre non par l'amour et le don de soi.  Il a préféré l'ombre à l'amour, au bonheur, à la vie.
C'est Bassanio qui en prenant le risque de tout perdre gagnera l'amour de Portia. (voir mon billet sur Le marchand de Venise)

Challenge de Maggie et de Claudialucia



Le Jeudi, c'est citation initié par Chiffonnette


Michel Quint : Les joyeuses



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En choisissant Les Joyeuses de Michel Quint chez BOB, je pensais me faire un double plaisir :  d'abord lire un livre de cet auteur dont j'ai beaucoup apprécié Effroyables jardins, à la lecture comme au théâtre (voir ici), ensuite aborder une pièce de Shakespeare  in situ, pendant le laps de temps nécessaire à son éclosion théâtrale sur les planches. Je savais, en effet, qu'il y était question d'une troupe de comédiens travaillant sur la mise en scène de : Les joyeuses commères de Windsor. Autant vous le dire tout de suite, je n'ai pas aimé ce roman qui ne manque pourtant pas d'ambition pour des raisons que je vais expliquer.
L'intrigue plein de rebondissements se déroule en Vaucluse, à Sablet, près de Gigondas, en plein coeur des vignobles. Ce détail une importance capitale puisque le vin qui coule à flots va être le Maître des divertissements orgiaques de ces nuits d'été shakespeariennes et ceci aussi bien dans la vie qu'au théâtre. En effet, Edwige, la soixantaine bien conservée, propriétaire d'un grand domaine viticole, a invité son ancien amant, Jean-Pierre Barnier, metteur en scène et acteur, à monter la pièce de Shakespeare. La troupe est composée de comédiens professionnels et l'on emploiera pour les seconds rôles les bonnes volontés locales. Simone, la fille d'Edwige, ne voit pas d'un très bon oeil cet homme dont sa mère semble toujours amoureuse et qu'elle lui présente de plus comme étant son père.
Le jeune narrateur Federico Peres, au cours de cet été enflammé va oublier le bégaiement qui l'a toujours handicapé pour faire ses premiers essais sur la scène et s'initier aux jeux de l'amour. C'est lui qui observe et décrit, en même temps que ses premiers émois, les différents personnages autour desquels plane un drame passé dont personne ne veut parler clairement. Qui est, en effet, le père de Simone? Quel est la véritable personnalité du père de Federico, David Peres? Quel chagrin secret ronge la belle Béatrice, médecin de Sablet?
Le thème du théâtre domine, bien sûr, dans le roman. Les joyeuses commères de Windsor ou Les gaillardes épouses de Windsor est une farce cocasse, assez simple, vraisemblablement une oeuvre de commande de la Reine Elizabeth, pièce que Shakespeare a un peu bâclée. Le metteur en scène inspiré par le décor du vignoble a décidé de le monter comme une farce dionysiaque, consacré aux vins, aux plaisirs de la chair, à la sensualité grossière et débordante. Lui-même, Jean-Pierre Barnier n'est-il pas un Falstaff, énorme, truculent, hommes à femmes en train de perdre son pouvoir de séduction et plus proche de la mort qu'il ne le voudrait? Les Fées deviennent donc des Bacchantes, la leçon donnée à Falstaff, une lapidation, une boucherie au sens propre : la mort de Falstaff  et celle de Barnier se répondant comme un écho. Pourquoi pas? L'idée est bonne.
Là où je ne le suis plus, c'est lorsque les personnages gagnés par la contagion finissent par se conduire dans la vie comme sur scène. Je sais bien que c'est un des grands thèmes de Shakespeare - le monde est une scène-  mais le roman n'est pas théâtre et la transposition passe mal. Les orgies paraissent sans grand intérêt et finalement on ne parvient pas à s'intéresser à ces gens, à leurs beuveries répétitives, aux coucheries de même. Du coup j'ai ressenti une impatience devant cette histoire ou la grande préoccupation semble être de se procurer des Joyeuses (les bouteilles! je vous laisse le soin de découvrir le champ sémantique du mot) et de lutiner, ou plus si affinités, sa voisine. J'ai trouvé aussi peu vraisemblable l'histoire elle-même.
D'autre part, où est passé le style de Michel Quint, celui qui assurait le succès de Effroyables jardins? Le jeune narrateur parle dans un style familier prétendument incorrect mais évidemment très travaillé. Emploi de l'adjectif  là où l'on attend un adverbe, verbes pronominaux doublement transitifs et autres recherches stylistiques qui me détournent de ma lecture! La phrase est nerveuse, incontinente et charrie un flot de mots qui se bousculent, rivalisent entre eux. Comme si, parce que l'on était dans le Midi, l'on ne pouvait parler sobrement.
Pourtant le début partait bien: Longtemps les mots ont roulé au fond de moi comme des cailloux au lit d'un torrent. Et puis, changement de ton :
Elles sont enchantées, sourient féroce, s'évaluent mutuellement les élégances, les rondeurs bandantes et l'outrage des ans, se guettent la ride véloce et la pesante graisse, et puis rien, t'es toute nue sous ton pull, jolie môme.. Et moi j'en pétille de partout, couillon de petit roi lion qui croit voir deux femelles montrer les crocs pour être sa favorite.
Certes, c'est bien écrit, c'est réussi dans le genre. Mais voilà, je n'aime pas. Pour moi, cela sonne faux, une fausse faconde méridionale, une fausse bonhomie, non pas du Marcel Pagnol mais une Pagnolade.

logotwitter2.1294593887.jpgMerci à BOB et aux éditions Gallimard

shakespeare2_p1291970470.1294594141.jpg Cet article participe aussi au challenge Shakespeare initié par Maggie et Claudialucia

Voilà comment Jean-Pierre Barnier  présente sa vision de la pièce Les Joyeuses commères de Windsor à ses acteurs dans le roman de Michel Quint :
Alors on jouera une bacchanale, une fable païenne dont les personnages sont pétris d'une terre où coule le vin! Falstaff est possédé de l'esprit de Bacchus et les ménades qu'il poursuit de son désir primitif, le bouffent à la fin dans un banquet dionysiaque! Bref résumé : Falstafff, vieux chevalier sans le sou, veut séduire deux bourgeoises  de Windsor, madame Ford et madame Page qui découragent ses avances à l'insu de leurs maris et finissent, au moment de ce que l'on traite généralement en mascarade féerique où la petite Anne Page va duper ses parents et se livrer en cachette à un coquin, par se révéler prêtresses de Dinysos et détruire complètement ce brave homme dans un dernier piège, l'humilier, le battre  le brûler dans une cérémonie au dieu de la force virile et de la boisson, alors qu'il est déguisé en bête.

Le Globe : un théâtre shakespearien




Dans le cadre du challenge Shakespeare, je republie le billet que  j'avais rédigé sur Le Globe à mon retour de Londres. C'est dans ce théâtre que William Shakespeare créa plusieurs de ses pièces.  L'original ayant disparu, il a été refait d'après des gravures de l'époque et en utilsant les techniques de construction du XVIème siècle.

A l’époque élizabéthaine il y avait, outre le Globe, trois autres théâtres à Londres  : Le Cygne, la Rose, L’Espoir. Le Globe, construit en 1599, fut incendié accidentellement en 1613 par un canon et brûla intégralement. On le reconstruisit sur le même lieu avant qu’il soit définitivement fermé en 1642, condamné par la morale puritaine. Sa démolition suivit en 1644.


Le Globe a été reconstruit et terminé en 1997 non loin de l’endroit où il était situé, près de La Tamise, à côté de La Tate, grâce à la volonté et aux efforts d’un acteur, réalisateur, producteur américain,   Sam Wanamaker.


Un effort de reconstitution a permis de le reproduire non à l’identique mais le plus semblable possible à l’original que l’on ne connaît que par des documents et des fouilles archéologiques qui ont permis de retrouver les fondations du Théâtre La Rose et une partie de celles du Globe.


les loges

Le Globe du XVIème siècle était semble-t-il de forme polygonale et non circulaire comme il l’est de nos jours. Mais tout comme le Globe actuel, il était à ciel ouvert. Les spectateurs assistaient aux spectacles assis dans les galeries en bois couvertes ou dans des loges pour les plus riches. Les nobles pouvaient même s’installer directement au-dessus de la scène d’où ils pouvaient, sinon voir, du moins être vus. Le peuple était debout  autour de la scène surélevée.. comme de nos jours! Les places debout ne coûtent que 5£!

Le toit de chaume

Les artisans ont utilisé du chêne vert taillé et travaillé selon les techniques anciennes, des treillis de  chêne et des planches de chêne mélangés à un enduit de chaux selon une recette de l’époque. Le toit de chaume est fabriqué en roseaux.



On peut visiter le théâtre en dehors des heures de représentation avec un guide et aller voir l’exposition (documents, vidéos, costumes, instruments de musique..) ouverte toute la journée.







Chalenge Shakespeare de Maggie et claudialucia

Shakespeare : un biographie de Bill Bryson

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Dominique  m'a  très sympathiquement autorisée à utiliser son article sur la biographie de William Shakespeare pour notre challenge Shakespeare.
Voilà ce qu'elle écrit dans son blog : A sauts et à gambades
Une énième biographie ? oui mais avec la faconde de Bill Bryson qui annonce dès le début qu’il va faire court car sur Shakespeare on ne sait ...rien ou presque rien.
Il se moque allègrement des érudits qui avec ce rien ont réussi à remplir des livres. Car nous dit-il, il est plus rapide de faire la liste de ce qu’on sait de William Shakespeare que de ce qu’on ignore,  par exemple son portrait « Qui pourrait tout aussi bien être le portrait de quelqu’un d’autre ».

Rien : pas une lettre, pas un manuscrit , avouez que c’est rageant pour un homme qui a écrit environ 900 000 mots, on a en tout et pour tout sa signature au bas d’un testament !

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" Nous sommes tous capables de reconnaitre une représentation du Barde dès que nous en voyons une, et pourtant nous ne savons pas vraiment à quoi il ressemblait"
On ignore à peu près tout de sa vie, de sa famille, de sa santé, il y a 8 années où on n’ignore où il était et ce qu’il faisait. Le peu que l’on sait est incertain « l’équivalent littéraire d’un électron » Alors comparez ça avec les quelques sept mille volumes consacrés au Barde à la Bibliothèque du Congrès !
Des bruits ont courus, des hypothèses ont été posées sur la réalité de l’auteur d’Hamlet, on a voulu faire porter la paternité de l’œuvre de Shakespeare à Bacon, mais attention Bill Bryson nous dit que là comme sur le reste «personne n’a jamais produit le moindre commencement de preuve ».
Si on ne peut parler de la vie de Will que dire ? Bill Bryson livre un tableau complet de l’époque « Un monde qui manquait d’habitants et qui avait bien du mal à garder ceux qui y naissaient » époque de turbulences religieuses, de grandes épidémies « La plus grande performance de Shakespeare ne fut pas d’écrire Hamlet mais de passer le cap de la première année » écrit-il avec malice.
Il nous introduit dans les moeurs de l’époque, on croise Ben Jonson et Christopher Marlowe, on apprend que les théâtres n’avaient ni rideau ni décor. Lire la suite ici

Le jeudi, c’est citation : Shakespeare, La Tempête

La tempête


 
Ma bibliothèque m'était un assez grand duché. 
… my library was dukedom large enough.

La Tempête, I, 2, Prospero


Tout de  même que ce fantasme sans assises,
Les tours ennuagées, les palais somptueux,
Les temples solennels et ce grand globe même
Avec tous ceux qui l'habitent, se dissoudront,
s'évanouiront tel ce spectacle incorporel
Sans laisser derrière eux ne fût-ce qu'un brouillard.
Nous sommes de la même étoffe que les songes
Et notre vie infrime est cernée de sommeil...
( IV 1)
And like the baseless fabric of this vision
The clapped-capped towers, the gorgeous palaces
The solemn temple, the great globe itself
Yea, all which it  inherit, shall dissolve,
And, like this insubstantial pageant faded,
Leave not à rack behind : we are such stuff
as dreams are made on; and our little  life
Is rounded with sleep...
(IV 1)

shakespeare.1295028843.jpg De Maggie et Claudialucia




Le jeudi, c'est citation : Julius Winsome et Shakespeare


Gérard Donovan dans son roman Julius Winsome fait de son personnage un amoureux des livres et des mots, un lecteur nourri de William Shakespeare. Ce faisant, il montre l'importance du grand dramaturge dans l'élaboration de la langue anglaise.
Cet  extrait rejoint le texte de Flora sur Shakespeare  cité dans Ma Librairie : Words, words, words publié dans le cadre du Challenge.

"Quand j'étais très jeune, mon père m'avait raconté qu'un certain William Shakespeare inventait des mots, et pour le prouver il avait sorti les pièces de théâtre de cet homme : Jules César, Cymbeline et Richard II. Puis il m'avait montré les petits caractères en bas de chaque page où ces mots étaient repris et expliqués. Il m'avait prêté son stylo pour écrire, en guise de devoirs, des listes de termes shakespeariens, quelques mots nouveaux chaque jour. Ces mots et l'odeur de l'encre n'avaient pas tardé à pénétrer dans ma cervelle, et lorsque j'avais commencé à les utiliser dans la langue de tous les jours mon père s'est montré discrètement ravi, me décochant de larges sourires derrière son livre, tandis que ses chaussettes séchaient sur le poêle."

challenge initié par Maggie et Claudialucia



Dimanche poétique : Shakespeare et Ronsard ou L'immortalité littéraire


Roses de Van Gogh

William Shakespeare a écrit 154 sonnets sur une longue période de 1592 à 1598. Ils sont dédiés pour une part à un homme dont l'identité n'est pas certaine et de l'autre à une mystérieuse dame Noire. Le sonnet XVIII est peut-être l'un des plus connus. Le jeune homme célébré dans ce poème n'obtiendra l'immortalité que par la grâce des vers du poète. En effet, seule la poésie peut vaincre l'oubli et la mort.
Ce thème de l'immortalité littéraire chère au XVIème siècle et hérité de Pétarque est à rapprocher du poème à Hélène, de Pierre Ronsard, c'est pourquoi je les ai réunis ici aujourd'hui.

Sonnet XVIII   William Shakespeare

Shall I compare thee to a summer's day?
Thou art more lovely and more temperate.
Rough winds do shake the darling buds of May,
And summer's lease hath all too short a date.
Sometime too hot the eye of heaven shines,
And often is his gold complexion dimm'd;
And every fair from fair some time declines,
By chance, or nature's changing course, untrimm'd;
But thy eternal summer shall not fade
Nor lose possession of that fair thou owest;
Nor shall Death brag thou wand'rest in his shade,
When in eternal lines to time thou grows't:
So long as men can breathe or eyes can see,
So long lives this, and this gives life to thee.

******
Devrais-je te comparer à un jour d'été ?
Tu es plus tendre et bien plus tempéré.
Des vents violents secouent les chers boutons de mai,
Et le bail de l'été est trop proche du terme.
Parfois trop chaud l'oeil du ciel brille,
Souvent sa complexion dorée ternie,
Toute beauté un jour décline,
Par hasard, ou abîmée au cours changeant de la nature;
Mais ton éternel été ne se flétrira pas,
Ni perdra cette beauté que tu possèdes,
Et la Mort ne se vantera pas que tu erres parmi son ombre,
Quand en rimes éternelles à travers temps tu grandiras;
Tant que les hommes respireront et tant que les yeux verront,
Aussi longtemps que vivra ceci, cela te gardera en vie.
(traduction Wikipédia)
Buisson de roses de Monet

 Quand vous serez bien vieille Pierre de Ronsard,

   
 Quand vous serez bien vieille, au soir à la chandelle,
Assise auprès du feu, dévidant et filant,
Direz chantant mes vers, en vous émerveillant :
"Ronsard me célébrait du temps que j'étais belle."
Lors vous n'aurez servante oyant telle nouvelle,
Déjà sous le labeur à demi sommeillant,
Qui au bruit de Ronsard ne s'aille réveillant,
Bénissant votre nom de louange immortelle.
Je serai sous la terre, et fantôme sans os
Par les ombres myrteux je prendrai mon repos ;
Vous serez au foyer une vieille accroupie,
Regrettant mon amour et votre fier dédain.
Vivez, si m'en croyez, n'attendez à demain :
Cueillez dès aujourd'hui les roses de la vie.

Sonnets pour Hélène, 1578.



Challenge initié par Maggie et Claudialucia




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