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jeudi 21 mars 2013

Le Berry : Sur les traces de George Sand avec La mare au diable

La mare au diable

La mare au diable est située dans le bois de Chanteloube, sur le territoire de Mers-sur-Indre. Visiter le Berry sur les traces de George Sand impose une visite à ce lieu et je n'aurais pour rien au monde manqué ce rendez-vous. Ce site n'a-t-il pas donné son titre à un des romans le plus populaire de l'écrivain?
A priori cette mare, plutôt de petite taille, de forme circulaire, n'a rien pour faire naître des inquiétudes même si on la visite comme moi, à la tombée de la nuit, encore éclairée par quelques rayons de soleil. Mais elle a beaucoup de charme, emmitouflée dans sa parure hivernale, ses arbres dénudés, ses fougères roussies, son eau froide moirée de reflets, les feuilles mortes et les branches cassées formant un décor mélancolique. On nous explique par des panneaux pédagogiques que la mare a été bien plus étendue du temps de George Sand mais qu'elle a été coupée en deux par une allée surélevée lors de travaux destinés à agrandir la forêt, entrepris par le propriétaire. La mare actuelle, réduite, subsiste d'un côté; de l'autre côté elle s'est comblée peu à peu envahie par la végétation.

La mare se comble peu à peu

Le roman, la Mare au diable

 L'intrigue est simple. Germain, un laboureur a perdu sa femme. Il vit dans la maison de ses beaux-parents, de riches fermiers. Maurice, son beau père lui conseille de se remarier pour donner une mère à son fils Pierre. Justement une riche veuve habite à Fourches. Germain va donc se rendre dans ce village pour la rencontrer. Il part, accompagné de sa voisine la petite Marie, une jeune fille de seize ans, très pauvre qui s'est louée dans une ferme non loin de là et de son fils Petit Pierre. Mais le soir tombe, le brouillard se répand. Les voyageurs arrivent près de la mare au diable et sont incapables de retrouver leur chemin. Ils passent la nuit dans ce lieu qui a mauvaise réputation. Germain prend conscience de ses sentiments pour Marie. Celle-ci le repousse sous prétexte qu'il est trop âgé mais , en fait, parce qu'elle le sait trop riche pour elle. Comme il se doit, la veuve ne plaît pas à Germain, Marie en proie aux avances de son patron doit abandonner son travail avant de l'avoir commencé. A leur retour au village, Germain devient triste et n'a plus de goût pour rien. Ses beaux-parents encouragent son amour envers la jeune fille qui leur paraît digne de leur gendre malgré la différence de fortune. Pressée de dire ses sentiments, Marie avoue alors qu'elle aime Germain et le mariage peut avoir lieu. Il est prétexte à la description des coutumes berrichonnes à l' époque de Sand.

La mare au diable, un lieu maudit

   

Germain se retrouva bientôt à l’endroit où il  avait passé la nuit au bord de la mare. Le feu fumait encore; une vieille femme ramassait le reste de la provision de bois mort que la petite Marie y avait entassée. Germain s’arrêta pour la questionner. Elle était sourde, et, se méprenant sur ses interrogations :
–Oui, mon garçon, dit-elle, c’est ici la Mare au Diable. C’est un mauvais endroit, et il ne faut pas en approcher sans jeter trois pierres dedans de la main gauche, en faisant le signe de la croix de la main droite : ça éloigne les esprits. Autrement il arrive des malheurs à ceux qui en font le tour.
–Je ne vous parle pas de ça, dit Germain en s’approchant d’elle et en criant à tue-tête :
–N’avez-vous pas vu passer dans le bois une fille et un enfant ?
– Oui, dit la vieille, il s’y est noyé un petit enfant !
Germain frémit de la tête aux pieds ; mais heureusement, la vieille ajouta :
– Il y a bien longtemps de ça ; en mémoire de l’accident on y avait planté une belle croix; mais, par une belle nuit de grand orage, les mauvais esprits l’ont jetée dans l’eau. On peut en voir encore un bout. Si quelqu’un avait le malheur de s’arrêter ici la nuit, il serait bien sûr de ne pouvoir jamais en sortir avant le jour. Il aurait beau marcher, marcher, il pourrait faire deux cents lieues dans le bois et se retrouver toujours à la même place.


 La mare au diable racontée aux enfants

Vous allez croire que La mare au diable est un récit sans intérêt pour les tout-petits? Bien au contraire! D'abord il y a une histoire d'amour qui finit bien, ensuite on a peur ... surtout quand on visite le lieu. Nini (3 ans) serre ma main bien fort et s'il y avait un diable, et si le brouillard s'épandait et si on se perdait? Ensuite il y a un enfant dans le récit, voilà qui donne du piquant à l'affaire! Car Petit Pierre est un garçon désobéissant. Son père ne veut pas l'amener avec lui. Peu importe! Il va se cacher dans la forêt sur le passage de Germain et de la petite Marie mais il s'endort. Les voyageurs découvrent sa présence au bord du chemin et sont bien obligés de l'amener avec eux pour ne pas l'abandonner dans la forêt si loin de chez lui. Marie devient une héroïne très sympathique parce qu'elle intercède en faveur du petit garçon! Voilà le meilleur de l'histoire de La Mare au diable pour ma petite fille, le passage le plus amusant, le plus apprécié!





jeudi 31 janvier 2013

George Sand : L' art est une recherche de la vérité idéale..

La mare au diable de Bernard Patrigeon (artiste berrichon)


 Voilà ce qu'écrit George Sand à propos de l'art et de la littérature dans la préface de La mare au diable

Nous croyons que la mission de l’art est une mission de sentiment et d’amour, que le roman d’aujourd’hui devrait remplacer la parabole et l’apologue des temps naïfs, et que l’artiste a une tâche plus large et plus poétique que celle de proposer quelques mesures de prudence et de conciliation pour atténuer l’effroi qu’inspirent ses peintures. Son but devrait être de faire aimer les objets de sa sollicitude, et, au besoin, je ne lui ferais pas un reproche de les embellir un peu. L’art n’est pas une étude de la réalité positive ; c’est une recherche de la vérité idéale...