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mercredi 8 mai 2013

Dario Bicchielli : tragédies Salutaires


Tragédies Salutaires de Dario Bicchielli est une première oeuvre qui m'a été envoyée par l'auteur lui-même, ce dont je le remercie.. Il s'agit d'un recueil de huit nouvelles ou poésies publié chez Mon petit éditeur.

Une remarque d'abord sur le choix de la forme :
Je dois dire que je n'ai pas apprécié le fait que soient associées poésies et nouvelles en prose dans le recueil, ce qui m'a donné une impression de décousu  même s'il s'agit d'un choix assumé par Dario Bichielli. De plus le morcellement excessif du texte en de nombreux petits paragraphes accentue encore cette impression d'un manque de cohérence,  comme s'il ne s'agissait pas d'un tout mais d'un ensemble un peu disparate. Loin de me convaincre j'ai eu l'impression d'une dispersion.
Ceci dit, je  me suis intéressée aux nouvelles et je dois dire que deux d'entre elles en particulier, bien écrites, convaincantes, m'ont surprise agréablement.
Mes deux nouvelles préférées :
Un homme qui voulait vivre raconte l'histoire de Henri qui se trouve seul à la maison et en profite pour descendre à la cave car la tentation d'aller admirer sa dernière folie grandit en lui. Là, il se fait piéger par un inconnu qui s'est introduit chez lui et le menace d'un revolver. Ce récit est l'occasion d'analyser les sentiments d'un homme de quarante ans - il vient de fêter la veille son anniversaire-  qui, face à la mort, s'interroge sur ses choix, un homme qui fait le bilan de sa vie. Un homme comme tout le monde qui a obéi aux règles qu'on lui a inculquées, qui a mis un mouchoir sur ses idéaux, qui est rentré dans les rangs. Mais ce conformisme conduit-il au bonheur? Bref, la crise de la quarantaine? Non, pas vraiment car vous avouerez que face à un revolver chargé la crise prend une couleur … particulière! Je ne vous en dis pas plus car la chute est inattendue et bienvenue! Dario Bichielli sait manier l'ironie amère.

Dans Jack au combat, un jeune américain s'engage dans les Marines par désespoir d'amour et se retrouve bientôt en plein coeur du combat, au Vietnam. L'amoureux  romantique va bien vite prendre le goût du sang et montrer de sinistres dispositions pour le meurtre organisé jusqu'au moment où…  attention à la chute! Une critique de la violence sous toutes ses formes et pas seulement sur les champs de bataille.

A noter aussi Quatrième (dimension) nouvelle ou la remise en question de toute une vie liée à  l'angoisse de la maladie ou à l'hypocondrie, texte intéressant, vaguement redondant par rapport à Un homme qui voulait vivre mais tout aussi pessimiste. Dario Bichielli n'a que 27 ans mais on dirait qu'il sait tout de l'homme de quarante ans qui est revenu de tout et surtout de sa Bobonne et de ses affreux moutards qu'il ne peut plus voir même en peinture!.

Quant aux deux autres récits Le miel et le vinaigre (bien que la chute soit aussi intéressante) et Révolution passagère, je ne les ai pas aimés. L'auteur a voulu y placer toutes ses idées sur la société, y exprimer ses révoltes, ses dégoûts. On sent qu'il y a mis beaucoup de lui-même! Mais  trop, c'est trop!  Les nouvelles sont trop partisanes, trop bavardes. La démonstration prime sur le récit.

En résumé l'ensemble est inégal mais présente des qualités certaines.