Je découvre souvent en lisant des blogs ou des chroniques des textes qui me parlent, que je trouve intéressants, dont j'aime l'idée et l'écriture. J'ai envie de les conserver pour les relire. J'ai parfois envie aussi d'y répondre pour dire mon accord ou mon désaccord, pour noter mes réaction personnelles, bref, j'ai décidé de "collectionner" pour réfléchir ou réagir. Il s'agit d'une sorte de recueil dont j'aurai glané les feuilles de-ci, de-là et que je retrouverai dans Ma Librairie.
Van Gogh : nuit étoilée
Nébuleuse du coeur, nébuleuse de l'âme
Dans Le Monde, j'ai lu ce beau texte, une chronique de Beltégeuse:
Il parle de l'interférence entre science et poésie, paraphrasant et adaptant la célèbre formule de Rabelais : "Science sans conscience n'est que ruines de l'âme". Et ce faisant, il atteint lui-même à la poésie. En voici un large extrait:
Pour moi, le Graal a pris la forme de deux nébuleuses : la Nébuleuse du cœur et la Nébuleuse de l'âme.
Mon vertige vous indiffère ? Vous voulez du scientifique, du vrai, et surtout ni poésie ni littérature ? Bon, comme vous voudrez...
A première vue, rien de vraiment poétique là-dedans : vastes concentrations de gaz et de poussières où des étoiles se sont formées, ces deux nébuleuses répondent aux doux noms d'IC 1805 et IC 1848 tirés des « Index Catalogues » de John Louis Emil Dreyer, astronome danois friand du climat irlandais et grand collectionneur d'amas d'étoiles (1852-1926).
Plus précisément, il s'agit de deux nébuleuses brillantes à émission dont la première est située à 6150 années lumière de la terre et mesure 180 années lumière dans sa plus grande longueur tandis que l'autre se trouve à 6550 années lumière et s'étend sur 200 années lumière. Ces objets célestes nichent dans le cinquième des six bras de notre galaxie (« le bras de Persée »).
Trop scientifique ? Je vous fais pourtant grâce des ascensions, déclinaisons, positions galactiques et autre taille angulaire de la nébuleuse en minutes d'arc...
Vous êtes content du résultat ? Pas moi : science sans désir ne serait-elle pas ruine de l'esprit ? Peut-on se contenter de passer son chemin en faisant table rase du sens poétique de la vie ? Peut-on lire les catalogues d'astronomie en dédaignant les dénominations littéraires des objets célestes ? Évidemment non.
Je me suis donc demandé si les « Index Catalogues » n'avaient pas produit, par le seul effet de leur sécheresse sidérale, un résultat proprement aberrant : installer la pensée artistique au cœur de notre galaxie.
La consultation d'extraordinaires photographies de cette zone de l'univers m'a convaincue du contraire : la nébuleuse IC 1805 a vraiment la forme d'un cœur même si la taille de l'organe effraie l'imagination (180 années lumière soit 55,21 parsecs soit 1,703.1015 km ou encore un million sept cent trois mille milliards de kilomètres...).
Mais quid de la seconde ? Comment représenter cette âme rétive à toute description ?
Au sein des amas d'étoiles, la pensée poétique rejoint l'anthropomorphisme scientifique car la Nébuleuse de l'âme porte aussi le nom de « Nébuleuse du fœtus ».
Forme d'un enfant dans le ventre de sa mère, forme d'un enfant dans le ventre de l'espace sidéral, l'âme c'est le vivant rejoignant l'infini...
Mon vertige vous indiffère ? Vous voulez du scientifique, du vrai, et surtout ni poésie ni littérature ? Bon, comme vous voudrez...
A première vue, rien de vraiment poétique là-dedans : vastes concentrations de gaz et de poussières où des étoiles se sont formées, ces deux nébuleuses répondent aux doux noms d'IC 1805 et IC 1848 tirés des « Index Catalogues » de John Louis Emil Dreyer, astronome danois friand du climat irlandais et grand collectionneur d'amas d'étoiles (1852-1926).
Plus précisément, il s'agit de deux nébuleuses brillantes à émission dont la première est située à 6150 années lumière de la terre et mesure 180 années lumière dans sa plus grande longueur tandis que l'autre se trouve à 6550 années lumière et s'étend sur 200 années lumière. Ces objets célestes nichent dans le cinquième des six bras de notre galaxie (« le bras de Persée »).
Trop scientifique ? Je vous fais pourtant grâce des ascensions, déclinaisons, positions galactiques et autre taille angulaire de la nébuleuse en minutes d'arc...
Vous êtes content du résultat ? Pas moi : science sans désir ne serait-elle pas ruine de l'esprit ? Peut-on se contenter de passer son chemin en faisant table rase du sens poétique de la vie ? Peut-on lire les catalogues d'astronomie en dédaignant les dénominations littéraires des objets célestes ? Évidemment non.
Je me suis donc demandé si les « Index Catalogues » n'avaient pas produit, par le seul effet de leur sécheresse sidérale, un résultat proprement aberrant : installer la pensée artistique au cœur de notre galaxie.
La consultation d'extraordinaires photographies de cette zone de l'univers m'a convaincue du contraire : la nébuleuse IC 1805 a vraiment la forme d'un cœur même si la taille de l'organe effraie l'imagination (180 années lumière soit 55,21 parsecs soit 1,703.1015 km ou encore un million sept cent trois mille milliards de kilomètres...).
Mais quid de la seconde ? Comment représenter cette âme rétive à toute description ?
Au sein des amas d'étoiles, la pensée poétique rejoint l'anthropomorphisme scientifique car la Nébuleuse de l'âme porte aussi le nom de « Nébuleuse du fœtus ».
Forme d'un enfant dans le ventre de sa mère, forme d'un enfant dans le ventre de l'espace sidéral, l'âme c'est le vivant rejoignant l'infini...