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dimanche 19 février 2012

Rita Mestokosho : Gardienne de la terre


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Emily Carr, peintre canadien (détail)

Dans son discours pour le prix Nobel, JMG Le Clézio cite les noms des écrivains, des poètes, qui "font" la littérature et dont il se sent proche. Parmi eux, Rita Mestokosho que j'ai eu envie de découvir à mon tour.
Rita Mestokosho est née en 1966  sur la côte Nord-est du Saint-Laurent dans la communauté des innus d’Ekuanitshit (Mingan) au Québec.
Elle doit son inspiration à la fois à la nature avec laquelle elle établit un contact fusionnel et à sa grand mère, mémoire de son peuple. Elle écrit en langue innue des poèmes qu'elle traduit elle-même en français.

L’homme est comme un saumon, le saumon remonte toujours la rivière où il est né, c’est cela le vrai mystère. Peu importe où l’homme va, il n’oublie jamais d’où il vient. Peu importe le nombre de kilomètres parcourus, le nombre de villes traversées, peu importe le temps qu’il met pour trouver une destination, il n’oublie jamais ses origines.


Sous un feu de rocher

J’ai appris à lire entre les arbres
À compter les cailloux dans le ruisseau
À donner un nom à tous les métaux
Tel que le quartz ou le marbre.
J’ai appris à nager avec le saumon
À le suivre dans les grandes rivières
À monter le courant de peine et de misère
Sans me plaindre et sans sermon.
J’ai appris à prendre le visage de chaque saison
À goûter la douceur d’un printemps sur mes joues
À savourer la chaleur d’un été sur mon cou
À grandir dans l’attente d’un automne coloré et long.
Mais, c’est uniquement sous un feu de rocher
À l’abri d’un hiver froid et solitaire
Que j’ai entendu les battements de la terre



Poème transféré de mon ancien blog