Le Retour est un roman sur le capitaine Cook, le célèbre navigateur, découvreur de Mondes et cartographe du XVIIIème siècle. Il présente l’originalité de ne pas avoir le héros pour personnage principal. En fait, James Cook nous apparaît à travers le regard de sa femme, Elizabeth. Et comme celle-ci le connaît mal car, entre deux voyages, elle a vécu peu de temps avec lui, il reste pour elle et pour le lecteur une énigme qu’elle s’efforce de déchiffer. En 1755, James Cook rentre d’un voyage (c’est le second) qui a duré trois ans. Elizabeth espère que ce sera un retour définitif et que son mari ne reprendra pas la mer.
L’image qu’elle a de lui correspond-elle à la vérité du personnage? La vie quotidienne à ses côtés lui révèle des pans inconnus de la personnalité de son mari, son manque de confiance en lui lié à ses origines modestes, son humilité envers les grands qui va jusqu’à l’obséquiosité, son désir insatiable d’être reconnu et d’obtenir des honneurs, mais aussi son amour de la mer, de la découverte, sa soif de connaissances, sa tolérance envers les moeurs des indigènes qu’il découvre, sa compétence en tant que capitaine et savant, et puis, sous l’urbanité et la courtoisie du personnage, un caractère parfois emporté et violent qui peut se manifester à l’encontre de ses subordonnés. Les journaux de Cook qui relatent ses voyages, ses lettres, et de mystérieux documents qui lui parviennent après la mort violente de son mari à Hawaii, complètent le portrait dont les manques sont comblés par l’imagination de la romancière néerlandaise Anna Enquist.
L’image qu’elle a de lui correspond-elle à la vérité du personnage? La vie quotidienne à ses côtés lui révèle des pans inconnus de la personnalité de son mari, son manque de confiance en lui lié à ses origines modestes, son humilité envers les grands qui va jusqu’à l’obséquiosité, son désir insatiable d’être reconnu et d’obtenir des honneurs, mais aussi son amour de la mer, de la découverte, sa soif de connaissances, sa tolérance envers les moeurs des indigènes qu’il découvre, sa compétence en tant que capitaine et savant, et puis, sous l’urbanité et la courtoisie du personnage, un caractère parfois emporté et violent qui peut se manifester à l’encontre de ses subordonnés. Les journaux de Cook qui relatent ses voyages, ses lettres, et de mystérieux documents qui lui parviennent après la mort violente de son mari à Hawaii, complètent le portrait dont les manques sont comblés par l’imagination de la romancière néerlandaise Anna Enquist.
On l’aura compris il ne s’agit pas d’un roman d’aventures, nous ne partagerons pas la vie des marins, les dangers du voyage, la peur des tempêtes, l'exaltation de la découverte avec James Cook. Le roman vaut par l’analyse psychologique non seulement du navigateur mais aussi de sa femme, Elizabeth. Il parle de la difficulté de connaître autrui même lorsqu’il s’agit d’êtres proches de nous. Il parle de tristesse, d’attente, d’ennui, de désirs refoulés.
Lecteurs, nous sommes dans la situation de l’épouse, cloués à terre, condamnés à vivre en imagination l’aventure du mari ou par de courtes lettres parfois décevantes. Nous sommes voués au soin du ménage et des enfants, à la solitude, à la patience, à l’obéissance aussi. C’est assez frustrant!! Nous subissons les chagrins de cette femme, nous vivons les périodes de résignation qui succèdent à de rares moments de révolte. Rien de plus radical pour nous faire comprendre la condition féminine et pas seulement à cette époque. Trop de femmes subissent encore ces contraintes de nos jours. Ainsi naît un beau portrait de femme digne, intelligente (c’est elle qui corrige les manuscrits de son mari et lui donne des conseils), courageuse mais qui n’a pas d’autre choix que l’acceptation. Ainsi, elle n’a aucun pouvoir de décision quant à l’avenir de ses fils. Elle vit dans l’ombre de son grand homme et affronte les naissances et les morts de ses enfants toute seule, sans l’appui et le réconfort de son mari. Il est vrai que Elizabeth Cook - qui a vécu jusqu’à l’âge avancé de 94 ans - n’a pas été épargnée : Elle perd deux fils en bas-âge Joseph et Georges, puis Elly, une fillette de six ans meurt, écrasée par une calèche en 1771. Après l’assassinat de son mari en 1779, par les indigènes d’Hawaii, c’est le tour de Nathaniel en 1780 qui périt dans une tempête, puis de James, son fils aîné en 1794.
C'est le thème de la condition de la femme qui m'a le plus touchée dans ce roman. C’est ce que j’ai ressenti avec le plus d'acuité. Malgré mes efforts, je ne me dépars pas toujours de ma mentalité d'ex-lectrice de Simone et beauvoiriste de longue date. Peut-être, ma présentation du livre peut-elle donner l’impression qu’il s’agit d’un roman polémique, engagé et démonstratif. Il n’en est rien. La tonalité est nostalgique, tout en demi-teinte comme cette vie étouffée, mise entre parenthèses, et, s’il est féministe, c’est seulement parce qu’il dresse le portrait d’une femme qui pourrait être universel.