Marseille sortie de la mer, avec ses poissons de roche,
ses coquillages et l'iode,
Et ses mâts en pleine ville qui disputent les passants,
Ses tramways avec leurs pattes de crustacés sont
luisants d'eau marine,
Le beau rendez-vous de vivants qui lèvent le bras
comme pour se partager le ciel,
Et les cafés qui enfantent sur le trottoir hommes et femmes
de maintenant avec leurs yeux de phosphore,
Leurs verres, leurs tasses, leurs seaux à glace et leurs
alcools,
Et cela fait un bruit de pieds et de chaises frétil-
lantes.
Ici le soleil pense tout haut, c'est une grande lumière
qui se mêle à la conversation,
Et réjouit la gorge des femmes comme celle des
torrents de montagne,
Il prend les nouveaux venus à partie, les bouscule un
peu dans la rue,
Et les pousse sans arrêt du côté des jolies filles.
Et la lune est un singe échappé au baluchon d'un
marin
Qui vous regarde à travers les barreaux légers de la
nuit.
Marseille, écoute-moi, je t'en prie, sois attentive,
Je voudrais te prendre dans un coin, te parler avec
douceur,
Reste donc un peu tranquille que nous nous regar-
dions un peu
O toi toujours en partance
Et qui ne peux t'en aller,
A cause de toutes ces ancres qui te mordillent sous
la mer.
Débarcadères : Marseille (1927)ses coquillages et l'iode,
Et ses mâts en pleine ville qui disputent les passants,
Ses tramways avec leurs pattes de crustacés sont
luisants d'eau marine,
Le beau rendez-vous de vivants qui lèvent le bras
comme pour se partager le ciel,
Et les cafés qui enfantent sur le trottoir hommes et femmes
de maintenant avec leurs yeux de phosphore,
Leurs verres, leurs tasses, leurs seaux à glace et leurs
alcools,
Et cela fait un bruit de pieds et de chaises frétil-
lantes.
Ici le soleil pense tout haut, c'est une grande lumière
qui se mêle à la conversation,
Et réjouit la gorge des femmes comme celle des
torrents de montagne,
Il prend les nouveaux venus à partie, les bouscule un
peu dans la rue,
Et les pousse sans arrêt du côté des jolies filles.
Et la lune est un singe échappé au baluchon d'un
marin
Qui vous regarde à travers les barreaux légers de la
nuit.
Marseille, écoute-moi, je t'en prie, sois attentive,
Je voudrais te prendre dans un coin, te parler avec
douceur,
Reste donc un peu tranquille que nous nous regar-
dions un peu
O toi toujours en partance
Et qui ne peux t'en aller,
A cause de toutes ces ancres qui te mordillent sous
la mer.
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