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jeudi 17 mars 2011

Baudoin: Les essuie-glaces

Mondrian, l'arbre rouge


Il y a des êtres avec qui on est bien tout de suite, c'est inexplicable. Dès qu'on les voit, on sait que l'on va être bien avec eux. Cette évidence n'est pas vrai  qu'avec les humains, elle est vraie avec les chiens, les chats, les ânes et les chèvres... avec les oiseaux, c'est plus difficile, mais avec les plantes, ça marche. Il y a des arbres qu'on aime au premier regard.

mercredi 16 mars 2011

Baudouin : Les essuie-glaces


Les essuie-glaces est une BD de Baudouin que j'ai lu avec Wens (En effeuillant les chrysanthèmes ) et  que nous avons décidé de commenter ensemble.
Baudoin qui vient de passer trois ans au Québec doit repartir en France. Il va faire avec Laurence, Jean-Guy, poète québécois et Violette, un dernier voyage au Québec jusqu'en en Gaspésie afin de dire adieu à ce pays et à ses habitants qu'il a appris à  aimer.
Les premières pages de la bande dessinée nous place dans une dimension onirique : un  homme prisonnier d'un long et austère couloir aux portes fermées emprunte un escalier qui se déroule dans le ciel, appuyé sur l'air. Puis l'escalier devient une voie de chemin de fer qui finit par  s'ancrer dans le sol et l'amène  à une gare étrange ou une jeune fille tout aussi étrange attend un train partant vers n'importe où. Et cet homme qui n'est autre que le dessinateur lui-même va alors raconter ce dernier voyage avec lequel interfèrent les rappels de son séjour de trois ans en pays québécois. Le récit n'est pas linéaire et fait fi du cartésianisme. Comme son ami Jean-Guy, Baudoin est un rêveur, un poète. Les souvenirs se bousculent, réflexions, pensées intérieures, retours en arrière dans son passé mais aussi dans le passé du pays, comme, par exemple, quand il fait raconter par Jocelyne la déportation des Acadiens.


J'ai aimé la poésie et la nostalgie qui émanent du récit et de l'image. Très souvent la page se divise en longs bandeaux qui donnent l'impression d'une vision panoramique du paysage pour mieux en rendre l'ampleur, l'étirement, la vastitude, l'idée qu'il est à une autre échelle. Il y a un mélange entre réalisme et rêve. On reconnaît très bien les lieux (et ce n'est pas un mince plaisir pour moi qui ai voyagé là-bas et en garde un si beau souvenir), dessinés avec précision, les maisons avec les escaliers extérieurs métalliques de Montréal , les  îles du Saint-Laurent, la petite église rouge de Tadoussac, le rocher de Percée…

Tadoussac
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Mais les dégradés de  bleus, le gris des arbres aux branches dénudés de la forêt,  les  traits de crayon comme estompés par la brume, créent un univers plein d'une  beauté triste ou flamboie parfois  le rouge d'un vêtement, d'un toit d'église, ou d'un canoë qui sombre pour signifier le mot fin.  Car c'est bien un adieu et non un au revoir à ce pays, à son amour, à cette période de sa vie.  Baudoin semble être de ceux qui tirent un trait sur le passé, qui ne revienne pas en arrière mais il emporte deux belles images  en guise de cadeau : celle d'un cerf qui lui est donné par une indienne dans une forêt démesurée et celle de Laurence, Violette et Jean-Guy souriant. Pourtant les essuie-glaces qui essaient d'effacer le gris du ciel dans la dernière partie du voyage n'y parviennent pas.
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Eglise de Tadoussac

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Jean Paul Riopelle est un grand peintre, graveur et sculpteur québécois. Il est né à Montréal en 1923  et mort à l'Ile-aux-Grues en 2002
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Riopelle : période mosaïque