Dans les Hauts de Hurlevent d'Emily Brontë (Ici), le paysage reflet des âmes des personnages, joue un rôle à part entière. Nous somme dans le Yorkshire et Catherine et Heathcliff courent en toute liberté dans les moors, ces landes de bruyère et d'ajoncs, sauvages, déserts, où Emily aimait tant à se promener. Charlotte nous l'apprend :
Ma soeur Emily aimait les moors. Des fleurs plus éclatantes que la rose s’épanouissaient pour elle au plus noir de la lande ; d’un creux morne sur le versant d’une colline son esprit savait faire un Éden. Elle trouvait dans la solitude toutes sortes de délices dont le plus cher était sa liberté. Dans son cahier de poésies, Emily Brontë chante la beauté mélancolique de ces moors.
Les moors, les moors où l’herbe rare
Étend son velours sous nos pas ;
Les moors, les moors où le ciel clair
Dessine au loin la haute passe ;
Les moors, où le tarin égrène
Son trille sur le granit nu,
Où l’alouette délirante
Exalte nos coeurs de son chant !
Quelle langue dira le trouble
Qui naquit en moi quand, au loin,
Au front d’une lande étrangère
Je vis une bruyère pâle ?
Elle était maigre, et sans couleur,
Elle murmura d’une voix faible :
« La prison et l’exil me tuent,
J’ai fleuri mon dernier été. »
Étend son velours sous nos pas ;
Les moors, les moors où le ciel clair
Dessine au loin la haute passe ;
Les moors, où le tarin égrène
Son trille sur le granit nu,
Où l’alouette délirante
Exalte nos coeurs de son chant !
Quelle langue dira le trouble
Qui naquit en moi quand, au loin,
Au front d’une lande étrangère
Je vis une bruyère pâle ?
Elle était maigre, et sans couleur,
Elle murmura d’une voix faible :
« La prison et l’exil me tuent,
J’ai fleuri mon dernier été. »
Traduction Daniel Rops source : Emily Bronte, poésie et solitude
Dimanche poétique avec Bookworm
Le tarin