Crète, le culte du taureau (2)
La fille de Minos et de Pasiphaé : c’est ainsi que Phèdre, Phaidra, la Brillante, la Phèdre de Racine, princesse crétoise, faisant allusion a sa double hérédité, dépeint le combat qui se livre en elle entre le mal et le bien, entre l’ombre et la lumière. La pièce de Jean Racine est une tragédie où l’obscurité le dispute au jour, où les monstres de la Grèce antique s’affrontent. Le Minotaure qui est né des amours contre-nature de Pasiphaé avec un taureau est présent dans la tragédie classique à travers le personnage de Thésée auréolé de gloire pour avoir combattu et tué le monstre. A travers Phèdre, c'est toute l'histoire de la Crète qui nous est donnée à voir même si la pièce peut-être lue sous un autre angle, chrétien celui-là et plus précisément janséniste.
Lumière : Phèdre, la fille de Pasiphaé, petite fille du soleil, coupable d’amour incestueux envers Hippolyte, le fils de Thésée, cherche à fuir son crime
:
Misérable et je vis? et je soutiens le vue
De ce sacré soleil dont je suis descendue
Ombre : Phèdre responsable de la mort de son beau fils Hippolyte veut se réfugier dans la mort :
Où me cacher? Fuyons dans la nuit infernale...
mais elle sait qu’elle y retrouvera son père Minos, juge aux Enfers
Mais que dis-je? Mon père y tient l’urne fatale
Minos juge aux enfers tous les pâles humains
Ombre et lumière : Dans ce combat, il faut, pour que la lumière triomphe que Phèdre, la Brillante, entachée de noirceur, mette fin à sa vie
Et la mort, à mes yeux, dérobant la clarté
Rend au jour qu’ils souillaient toute sa pureté.
Ombre et Lumière. Crète. Le rouge des fresques des palais minoens éclaboussent ta blancheur, les taureaux noirs aux cornes d’or veillent sur toi, même s’ils ne livrent plus de combats. Tu as tué tes monstres mais l’ombre de Minos et de Pasiphaé s’étend toujours sur toi.