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dimanche 12 juin 2011

Walter Scott : Rob Roy



Walter Scott  qui est né à Edimbourg en 1771 fut non seulement le plus grand écrivain de l'Ecosse mais eut aussi une place considérable dans la littérature romantique par l'énorme retentissement de son oeuvre qui mit à la mode le roman historique en Europe.
De plus, par son engagement en faveur des coutumes, de la culture et de la langue écossaise  il est considéré comme  un héros national. C'est lui qui rétablit le port du tartan et du kilt  qui avait été interdit en 1746 après la défaite des écossais jacobites, partisans de Bonnie Prince Charlie (Stuart), à  la bataille de Culloden contre les anglais. En effet, lors d'une cérémonie officielle dont il est l'ordonnateur, il demanda non seulement aux notables mais aussi au roi d'Angleterre de revêtir le costume traditionnel de l'Ecosse, coutume qui est toujours en vigueur dans la famille royale de nos jours. Un monument à sa gloire se dresse au pied du château médiéval dans la Ville Neuve.


Rob Roy

 Monument à Walter Scott  Edimbourg


Son roman Rob Roy s'appuie sur un personnage historique Rob Roy, du clan Des Mc Gregor dont le nom avait été aboli par un décret en 1617. En dépit de cet interdit les Mc Gregor continuèrent sous des noms d'emprunt à former un clan. Rob Roy est un de leurs descendants. Eleveur de bestiaux, il devint insolvable en 1712 à cause de la mauvais foi d'un associé.
C'est alors que commença la vie de brigand et de proscrit, protégé par ses amis, alliés, parents. Jacobite, il menait la vie dure à ceux qui soutenaient le gouvernement anglais, distribuant généreusement ses prises à ceux qui en avaient besoin. On a souvent dit qu'il était le Robin des Bois de l'Ecosse.
Le récit commence pourtant à Londres avec un personnage fictif, Francis Osbaldistone, jeune homme épris de poésie, qui est banni par son père après avoir refusé de prendre ses responsabilités dans la maison de commerce familiale. Il est envoyé dans le Northumberland, à la frontière de l'Ecosse chez son oncle. Là, dans le manoir de la famille, il fera connaissance de la belle, intelligente et mystérieuse Diana et du perfide Rasleigh, son cousin. Les machinations de Rasleigh qui menace l'entreprise paternelle et son honneur amèneront Francis Osbaldistone en Ecosse, au coeurs des Highlands, à la recherche de Rob Roy, le seul qui puisse lui venir en aide.
L'histoire est romantique à souhait et l'on prend bien vite le parti du jeune et fougueux Osbaldistone même s'il a la tête près du bonnet et ne réfléchit pas toujours avant d'agir. Pourtant le récit traîne un peu en longueur et il m'a fallu attendre plus de 200 pages avant de franchir la frontière et plus de 300 avant de pénétrer dans le domaine de Rob Roy, territoire ingrat et montagneux situé entre les trois lacs Lomond, Ard et Katrine, et qu'on nommait vulgairement le pays de Rob-Roy ou de Mc Gregor.
Ce que j'ai aimé dans le roman, c'est toute cette partie sur L'Ecosse, la description de ces paysages sauvages et beaux, de ces villages misérables, de cette population réduite à la famine, hostile et farouche, de ces hommes toujours prêts à manier la dague, de ces guerriers qui ne trouvent leur subsistance que dans les raids et la rapine.
A gauche, à travers une vallée, serpentait le Forth, dont une guirlande de bois taillis dessinait le cours vers l'orient, autour d'une charmante colline entièrement isolée. A droite, au milieu d'une quantité de rocs nus, d'épais halliers et de monticules, s'étendait un vaste lac; le souffle d'une brise matinale y soulevait par places de courtes vagues, où pointaient en reflets étincelants des facettes de lumière....
La connaissance de l'Ecosse, des mentalités de l'époque avec la solidarité des clans, le sens de l'honneur bien particulier des Highlanders, les dissensions religieuses, la description des coutumes et des vêtements donnent au roman un intérêt non seulement historique mais ethnologique.
Les nouveaux-venus portaient la plupart des pistolets à la ceinture, et presque tous des dagues (dirk) suspendues à la gibecière (sporran) qu'ils ramenaient par devant. Chacun d'eux était muni d'un bon fusil, d'une claymore, et d'un solide bouclier rond, ou targe, en bois léger, doublé de peau et artistiquement plaqué de cuivre, avec une pointe de fer au centre...