La mort d'Alexandre, c'est la mort d'un géant! L'univers entier en est secoué et cette chute a des répercussions sur toutes les nations mais aussi sur chaque individu qui l'entoure. C'est pourquoi Laurent Gaudé dans Pour seul cortège emprunte à l'épopée pour parler des derniers instants du grand conquérant et des querelles de succession, des violences perpétrées par ses généraux qui se disputent sa dépouille car chacun à bien compris que le pouvoir irait à celui qui la détiendrait. Un immense et somptueux cortège autour de son cercueil en or, accompagné de pleureuses et de tous les siens, s'organise pour transporter ses restes. Mais à qui appartient vraiment Alexandre? Ce sont ses proches qui auront la réponse, et c'est avec une poignée d'hommes pour seul cortège, qu'il parviendra au bout du voyage.
Le texte est à plusieurs voix, celle de Dryptéis, la fille de Darius, celle du cavalier acéphale, Ericléops, celle d'Alexandre lui-même, des voix qui s'élèvent tour à tour, racontent, se recoupent, s'interrompent et forment comme un choeur polyphonique, une musique interne à la narration, parfois rapide, parfois ample comme les paysages qui défilent, comme ce long cortège qui s'étire à l'infini. Une épopée fantastique, irréelle, violente, pleine de souffrances et où la mort règne en maître.
Je dois dire que j'ai admiré ce style ciselé, un travail d'orfèvre sur lequel l'on peut s'arrêter pour en repérer les beautés, les accents tragiques. Pourtant et étonnamment pour moi qui aime la poésie, je n'ai pas vraiment adhéré au récit, je me suis parfois même ennuyée. Cela vient du fait, je crois, que les personnages ne sont pas des êtres réels. Le style tient lieu de tout, seul importe la forme mais nous restons dans l'abstraction même d'un point de vue historique. L'histoire de Dryptéis est terrible, elle à qui Alexandre a tout pris, et qui se sacrifie pour sauver son enfant, mais ce n'est pas un être vivant. Ce qui lui arrive ne me touche pas. Je préfère le Gaudé, ancienne manière, celui de Le Soleil des Scorta. Là, des personnages de chair évoluent dans un paysage où l'on sent la brûlure du soleil et le poids réel de la vie. Finalement, ce que je reprocherais le plus à Gaudé - et cette opinion n'engage que moi dans le concert de louanges qui retentit partout- c'est que si je peux éprouver une admiration intellectuelle, au niveau des sentiments, c'est le vide absolu.
Le texte est à plusieurs voix, celle de Dryptéis, la fille de Darius, celle du cavalier acéphale, Ericléops, celle d'Alexandre lui-même, des voix qui s'élèvent tour à tour, racontent, se recoupent, s'interrompent et forment comme un choeur polyphonique, une musique interne à la narration, parfois rapide, parfois ample comme les paysages qui défilent, comme ce long cortège qui s'étire à l'infini. Une épopée fantastique, irréelle, violente, pleine de souffrances et où la mort règne en maître.
Je dois dire que j'ai admiré ce style ciselé, un travail d'orfèvre sur lequel l'on peut s'arrêter pour en repérer les beautés, les accents tragiques. Pourtant et étonnamment pour moi qui aime la poésie, je n'ai pas vraiment adhéré au récit, je me suis parfois même ennuyée. Cela vient du fait, je crois, que les personnages ne sont pas des êtres réels. Le style tient lieu de tout, seul importe la forme mais nous restons dans l'abstraction même d'un point de vue historique. L'histoire de Dryptéis est terrible, elle à qui Alexandre a tout pris, et qui se sacrifie pour sauver son enfant, mais ce n'est pas un être vivant. Ce qui lui arrive ne me touche pas. Je préfère le Gaudé, ancienne manière, celui de Le Soleil des Scorta. Là, des personnages de chair évoluent dans un paysage où l'on sent la brûlure du soleil et le poids réel de la vie. Finalement, ce que je reprocherais le plus à Gaudé - et cette opinion n'engage que moi dans le concert de louanges qui retentit partout- c'est que si je peux éprouver une admiration intellectuelle, au niveau des sentiments, c'est le vide absolu.
Merci à Price Minister pour cette lecture