Le livre : Les liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos
Le film : Les liaisons dangereusesde Stephen Frears
Bravo à :Aifelle, Dasola, Eeguab; Jeneen; Keisha, Miriam, Pierrot Bâton, Somaja.
Merci à tous !
Le roman de Choderlos de Laclos (1741-1803) s'inscrit dans le genre littéraire très à la mode au XVIII ème siècle, le roman épistolaire : Crébillon, Marivaux, Rousseau, Voltaire..
Dans le roman épistolaire, il n'y a pas de narrateur, ce qui laisse au lecteur une grande liberté de choix et d'interprétation. C'est à lui de se faire une idée sur la véritable personnalité des personnages en recoupant toutes ces messages pour percevoir leur duplicité ou au contraire leur sincérité. C'est au lecteur aussi de reconstituer le récit selon la chronologie des lettres. Mais si le lecteur "travaille" beaucoup, il ne peut le faire que parce que l'écrivain maîtrise le genre. Il faut à celui-ci beaucoup d'habileté dans la rédaction de ces missives qui doivent refléter par le style, le caractère, l'âge, la position sociale de son personnage. Ainsi les lettres de la jeune Cécile de Volanges montre sa naïveté, son ignorance du monde et donc sa fragilité, tout comme celles de Mme de Merteuil laissent apparaître le calcul, le cynisme, la cruauté. Dès lors le lecteur s'aperçoit que le portrait flatteur de Mme de Merteuil par Cécile est en décalage avec celui de cette grande dame quand elle est sincère. Il s'agit donc d'un jeu social. Chacun dans la société jour un rôle et porte un masque, à part, peut-être les victimes, Cécile de Volanges et Madame de Tourvel.
De la même façon, l'auteur doit aussi dominer la construction de l'intrigue qui se met en place à travers les écrits des personnages comme un puzzle dont l'auteur seul à le dessin complet en tête. Cette variation des points de vue donne sa richesse au roman. Dans cette société mondaine du XVIII ème siècle qui privilégie la parole brillante, où l'expression du sentiment est toujours un peu ridicule et est sacrifiée à l'esprit, on comprend pourquoi le roman par lettres a eu un tel succès.
Quelques thèmes importants
Dans le roman épistolaire, il n'y a pas de narrateur, ce qui laisse au lecteur une grande liberté de choix et d'interprétation. C'est à lui de se faire une idée sur la véritable personnalité des personnages en recoupant toutes ces messages pour percevoir leur duplicité ou au contraire leur sincérité. C'est au lecteur aussi de reconstituer le récit selon la chronologie des lettres. Mais si le lecteur "travaille" beaucoup, il ne peut le faire que parce que l'écrivain maîtrise le genre. Il faut à celui-ci beaucoup d'habileté dans la rédaction de ces missives qui doivent refléter par le style, le caractère, l'âge, la position sociale de son personnage. Ainsi les lettres de la jeune Cécile de Volanges montre sa naïveté, son ignorance du monde et donc sa fragilité, tout comme celles de Mme de Merteuil laissent apparaître le calcul, le cynisme, la cruauté. Dès lors le lecteur s'aperçoit que le portrait flatteur de Mme de Merteuil par Cécile est en décalage avec celui de cette grande dame quand elle est sincère. Il s'agit donc d'un jeu social. Chacun dans la société jour un rôle et porte un masque, à part, peut-être les victimes, Cécile de Volanges et Madame de Tourvel.
De la même façon, l'auteur doit aussi dominer la construction de l'intrigue qui se met en place à travers les écrits des personnages comme un puzzle dont l'auteur seul à le dessin complet en tête. Cette variation des points de vue donne sa richesse au roman. Dans cette société mondaine du XVIII ème siècle qui privilégie la parole brillante, où l'expression du sentiment est toujours un peu ridicule et est sacrifiée à l'esprit, on comprend pourquoi le roman par lettres a eu un tel succès.
Quelques thèmes importants
Le libertinage : Le roman de Choderlos de Laclos met en scène des personnages libertins. Il faut l'entendre ici non comme une philosophie empreinte d'épicurisme et refusant les contraintes religieuses mais au sens du XVIII siècle qui est avant tout celui d'une société du paraître. Les dames du monde doivent obéir à des codes moraux. Il suffit qu'elles se montrent vertueuses pour qu'elles soient en règle avec la société même si ce n'est qu'une vertu de façade. C'est le cas de Madame de Merteuil qui peut fonctionner comme elle le fait à condition que personne ne le sache. Lorsque ses agissements seront révélés, elle perdra sa position dans le monde. Les libertins sont donc avant tout des "acteurs" qui doivent se composer un rôle et bien le tenir, ce sont aussi des manipulateurs qui tirent les ficelles en coulisse et plient les êtres fragiles à leur volonté. Ce pouvoir qu'ils exercent sur les autres leur donne un ego surdimensionné, un orgueil, un sentiment de supériorité qui les amènent à mépriser leurs victimes.
Critique de la société
Le libertinage décrit par Laclos est donc avant tout hypocrisie et mensonge. C'est de de la part de l'auteur, une critique virulente d'une société sans morale, qui n'a de souci que pour l'apparence de la respectabilité et qui a des héros à son image. On comprend donc que le roman, malgré l'immense succès qu'il eut à l'époque auprès du public, ait été jugé scandaleux. Le capitaine de Laclos a eu, en effet, quelques problèmes avec sa hiérarchie militaire! Pourtant Laclos ne ressemble absolument pas à Valmont. Non seulement, il n'est pas un séducteur mais il n'a jamais été amoureux que d'une femme, la sienne!
Critique de la condition de la femme
Le libertinage décrit par Laclos est donc avant tout hypocrisie et mensonge. C'est de de la part de l'auteur, une critique virulente d'une société sans morale, qui n'a de souci que pour l'apparence de la respectabilité et qui a des héros à son image. On comprend donc que le roman, malgré l'immense succès qu'il eut à l'époque auprès du public, ait été jugé scandaleux. Le capitaine de Laclos a eu, en effet, quelques problèmes avec sa hiérarchie militaire! Pourtant Laclos ne ressemble absolument pas à Valmont. Non seulement, il n'est pas un séducteur mais il n'a jamais été amoureux que d'une femme, la sienne!
Critique de la condition de la femme
Les deux complices Valmont et Mme de Merteuil sont égaux dans le cynisme, l'hypocrisie et la cruauté. Mais ils ne le sont pas socialement. Valmont, lui, peut se permettre d'avoir une mauvaise réputation même si pour séduire les femmes, il dit être calomnié, il feint la vertu, la sincérité des sentiments. Mme de Merteuil, elle, doit feindre l'amabilité, la bonté, la sagesse. La révélation de ses turpitudes causent sa perte. Les deux personnages ne sont pas sur le même pied car la femme est considéré comme inférieure. Madame de Merteuil l'apprend à ses dépens. Quant aux jeunes filles, on voit comment leur éducation de jeune oie blanche dans les couvents les laisse sans défense contre les prédateurs. Maintenir une fille dans l'ignorance n'est donc pas la bonne manière de lui enseigner la vertu, semble-dire de Laclos; C'était déjà la leçon de Molière et son Agnès de L'école des femmes.
Voir Wens pour le film