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vendredi 15 mars 2013

Elizabeth Gaskell : Cranford et les confessions de Mr Harrison




Pour cette lecture commune je présente deux livres d'Elizabeth Gaskell : Cranford et Les confessions de Mr Harrisson.
Cranford

Dans Cranford, comme dans la plupart de ses romans, Elizabeth Gaskell prend pour cadre une petite ville qu'elle oppose d'une manière ironique à Londres pour mieux souligner le calme de cette vie provinciale pour ne pas dire la platitude.  Même si l'on est en pleine révolution industrielle, en pleine période de mutation avec l'arrivée du chemin de fer, les journées suivent un train train quotidien monotone relevé simplement par des rencontres entre amies autour d'une tasse de thé et d'une partie de cartes. A la simplicité voire la naïveté de cette modeste bourgeoisie villageoise, Gaskell oppose la vie trépidante mais snob de Londres où l'on pense plus à paraître qu'à être..
Une narratrice extérieure  (qui sait peut-être l'auteure elle-même?) vient visiter ses amies à Cranford et  raconte ce qu'elle voit. Elle apporte une vision lucide et pleine d'humour sur les habitantes de Cranford car là-bas il n'y a que des femmes :

.. d'une manière ou d'une autre, le monsieur disparaît; tantôt, finit par mourir tout simplement de peur, à l'idée d'être le seul homme à fréquenter les soirées de l'endroit; tantôt il a une bonne raison d'être absent, puisqu'il se trouve qui avec  son régiment, qui sur son navire, qui tout à fait accaparé par ses affaires.

Aussi l'arrivée d'un homme, le capitaine Brown, nanti de deux filles, et qui n'observe pas le code de bienséance en vigueur à Cranford va révolutionner la petite ville. Ce n'est pourtant pas le personnage principal et l'on peut dire que l'on passe d'un récit à l'autre, ce qui permet de mettre en valeur des personnages différents, le cadre de la ville servant d'unité de lieu.
Tous les petits travers de ces femmes, leur sens strict de la hiérarchie qui confine parfois au ridicule, le snobisme entre classes sociales, les commérages incessants, nous sont dévoilés. Mais le regard porté sur elles, s'il est lucide, est aussi plein d'affection. Leur générosité malgré la modestie des revenus, la solidarité qui s'exerce en secret pour éviter de froisser celle à qui l'on porte secours, la dignité face à la pauvreté et au malheur, tout concourt à faire de ce roman une galerie de portraits pleins de vie. On rit souvent de la maladresse des personnages, de leurs petites ruses, de leurs superstitions, et certains épisodes sont franchement comiques mais la nostalgie naît devant la vie de ses femmes qui sont souvent passées à côté de leur amour et de leurs désirs, menant une vie étriquée, dictée par les convenances, la religion et le diktat de l'opinion publique. De beaux personnages apparaissent comme Mathilda Jenkins, Miss Matty, petite femme fragile et effacée, qui a toujours vécu sous la coupe de son père puis de sa soeur aînée sans jamais oser exprimer sa pensée ni ses sentiments. C'est ainsi qu'elle n'a pu épouser celui qu'elle aime et qu'elle rêve toujours d'une petite fille qui lui tendrait les bras et l'appellerait maman.
Une chronique donc tout en demi-teinte et en finesse que j'ai appréciée même si je préfère toujours Nord et sud et Femmes et filles, ce dernier bâti sur une structure identique à partir de l'observation de la vie en Province et des différentes classes sociales, mais plus développé.


Les confessions de Mr Harrison


Les confessions de Mr Harrison est un court roman qui ressemble à Cranford par le sujet même s'il s'en éloigne par d'autres aspects. 

Un jeune médecin, William Harrison raconte à son ami qui revient des Indes, comment il a rencontré son épouse Mary : Tout jeune médecin, il vient s'installer dans une petite ville de province pour aider le docteur en place, Mr Morgan, afin de lui succéder à la longue. A peine arrivé, il excite la convoitise de toutes les jeunes filles à marier et de leurs parents qui cherchent un bon parti. Will tombe très vite amoureux de Mary, la fille du pasteur et pour lui tout est clair mais... c'est un jeune homme très (trop?) poli! je vous laisse découvrir dans quelle situation il va se mettre ou plutôt dans quel guêpier il va tomber!

 On y retrouve les ingrédients qui font le succès de Gaskell, la description des particularités de la vie de province, les portraits aigres-doux de certains de ces habitants, l'ironie de la plume mais le ton est résolument celui de la comédie, les quiproquos se succèdent, et l'on sourit devant les ennuis de ce pauvre jeune homme! Un agréable roman!


Lecture commune du 15 Mars sur Cranford d'Elizabeth Gaskell et/ou sur deux autres de ses romans Les Confessions de Mr Harrison et Lady Ludlow avec :


et George :
Céline avec Les Confessions de Mr Harrison
Titine avec Lady Ludlow