Le malade imaginaire
On sait que Le malade imaginaire est la dernière pièce de Molière et qu'il est mort à la quatrième représentation. Ainsi pendant que Molière lutte contre la mort, il nous fait rire d'Argan, cet hypocondriaque ridicule et égoïste, qui décide du sort de toute la famille en fonction de ses prétendues maladies. On comprend l'ironie tragique de la pièce. On peut donc mettre en scène la pièce différemment, soit en soulignant la présence de la mort à qui Molière adresse un dernier pied de nez, soit en choisissant carrément l'aspect amusant. Argan a épousé en seconde noce une femme intéressée Béline qui attend la mort de son mari pour récupérer l'héritage en envoyant ses belles-filles au couvent. Argan exige que sa fille Angélique épouse un médecin Thomas Diaforirus, mais celle-ci aime Léante qui veut l'épouser. Or, le jeune homme a un gros défaut : il n'est pas médecin ! Il se fait passer pour un maître de musique pour pouvoir courtiser Angélique. La servante Toinette déguisée en médecin va imaginer un stratagème pour confondre Béline et pour obtenir le consentement d'Argan au mariage des deux tourtereaux. Comme souvent, la satire des médecins tient une place importante dans la comédie.
Mon avis
Le metteur en scène, auteur compositeur, Raphaël Callendreau, a choisi d'adapter Le malade imaginaire en comédie mucicale et cela marche et même fort bien ! Et après tout pourquoi pas ? La pièce n'était-elle pas à l'origine une comédie-ballet mise en musique par Marc-Antoine Charpentier, musicien qui avait remplacé Lully avec qui Molière était brouillé.
Cette comédie où alterne prose et chanson, façon Jacques Demy, accompagné au piano, est un petit régal où le rire est servi par quatre excellents comédiens très à l'aise dans les personnages différents qu'ils incarnent ! Une interprétation sans faiblesse quel que soit le rôle incarné et une manière habile et astucieuse de faire exister, malgré leur absence, les personnages qui ont été supprimés. Si le tout forme un spectacle fort gai, si l'on rit d'un Argan absolument ridicule ou d'un Diaforus hilarant, la mise en scène n'occulte pas les angoisses du Malade imaginaire ou pas et, au cours d'un ballet-cauchemar grimaçant, l'omniprésence de la mort !
Un excellent spectacle agréable, amusant et intelligent que toute la famille a apprécié. Ma petite-fille qui a 13 ans a adoré et des quatre spectacles qu'elle a vus pour l'instant, c'est son préféré. (3 sur les 4 pièces sont de Molière ou sur la vie de Molière, un autre de Bertold Bretch !)
3 SOLEILS - Buffon
4, rue Buffon
84000 - Avignon -
Le Malade imaginaire en la majeur à 19h45
Durée : 1h20
du 7 au 29 juillet - Relâches : 11, 18, 25 juillet
Interprètes / Intervenants
- Mise en scène : Raphaël Callandreau
- Interprète(s) : Cécile Dumoutier, Marion Peronnet, Raphaël Callandreau, Simon Froget-Legendre, Arnaud Schmitt
Une expérience à tenter :-)
RépondreSupprimerUne adaptation qui parait fort réussie.
RépondreSupprimerJ'adore toujours autant Molière ! PS : je repousse Balzac à septembre...
RépondreSupprimerCe serait bien qu'il tourne chez nous!
RépondreSupprimerune adaptation très réussie!
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