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Théodore Géricault : la monomane de l'envie ou la Hyène de la Salpêtrière |
Le polar s'invite au musée : Rencontre autour d'une oeuvre
Disons-le tout de suite, il y a un monde fou aux Quais du polar, en particulier le samedi, et des queues interminables. D’autre part, il faut parfois attendre des heures avant d’avoir les dédicaces convoitées si bien que nous n'avons pas pu faire la moitié des conférences que nous avions prévue. Mais qu’importe! Dimanche, nous avons pu assister à une rencontre avec une écrivaine canadienne Louise Penny à propos de son dernier livre Défense de tuer paru aux éditions Actes Sud Noirs.
Le débat se déroulait autour d’une oeuvre de Géricault, un visage de femme impressionnant, aux yeux rouges, fixes et hagards, à la peau verdâtre, aux lèvres serrées comme un cordon de bourse sur un secret ou un cri étouffé. Ce portrait intitulé La monomane de l’envie ou La hyène de la Salpêtrière (1819-1821) présente un mystère. L’on ne sait rien de ses origines et le titre et le sous-titre ont été donnés postérieurement par le critique d’art Louis Viardot, orientant définitivement le spectateur vers une interprétation. Mais qui était cette femme? Méritait-elle ces appellations? Nous n’avons aucune réponse.
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Louise Penny et Hubert Artus au musée des Beaux-Arts |
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Théodore Géricault |
Théodore Géricault
Théodore Géricault (1791-1824) est le peintre romantique par excellence dans le choix de ses sujets et par sa vie courte et tourmentée. Il est hanté par l’idée de la mort. Lorsqu’il peint Le radeau de la méduse il se fait livrer des morceaux de cadavres qui empuantissent son atelier mais lui permettent une étude anatomique précise et la contemplation réaliste des chairs en décomposition. La monomane de l’envie appartient à une série de tableaux que le peintre a consacré à la folie. A travers ces obsessions le peintre nous renvoie donc une image de lui-même.
Mais ce visage permet aussi un questionnement sur nous-mêmes et sur nos peurs. Que cache notre besoin de rationalité? Pourquoi cette répulsion face à ce tableau? Et si les titres La monomane de l’envie ou La hyène de la Salpêtrière ne nous amenaient pas à une lecture obligée, cette femme ne représentait-elle pas pour nous, plutôt que la monomanie, l’image de la vieillesse, de la déchéance liée à l’âge, et de la mort?
Le débat animé par Hubert Artus avec Louise Penny cherchait à répondre à ces questions tout en remettant l’oeuvre picturale en perspective avec le roman de l’écrivaine Défense de tuer qui aborde le thème de la différence et du regard que nous portons sur ceux qui n’entrent pas dans les critères de la rationalité.. Une rencontre enrichissante et passionnante.
Et voilà où cela m'a amenée :
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Dédicace de Louise Penny |
Géricault : Autres portraits de la folie
La série de tableaux que le peintre a consacrée à la folie.
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Le monomane du vol Musée des Beaux-Arts de Gand |
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Le monomane du vol d'enfant musée des Beaux-Arts de Springfield (Massachusetts) |
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La monomane du jeu Le Louvre |
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Le monomane du commandement militaire
musée Oskar Reinhart |
Ces appellations correspondent à la classification des maladies mentales au XIX siècle qui voit les balbutiements de la psychiatrie moderne.
Les impressionnistes du musée des beaux-Arts de Lyon
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Claude Monet La Tamise à Charing Cross |
Et de plus nous avons découvert les impressionnistes du musée Beaux-Arts de Lyon.
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Auguste Renoir : Jeune fille au ruban bleu |
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Claude Monet : Entrée de la Grande-Rue à Argenteuil |
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Claude Monet : falaise d'Etretat |
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Edouard Manet : Portrait de Mathilde Gauthier-Lathuille |
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Alfred Sisley : Chemin montant |
Voilà un angle original et intéressant pour aborder ce peintre. C'est enrichissant pour nous de creuser derrière la toile, si j'ose dire !
RépondreSupprimerOui, une manière originale et enrichissante d'envisager l'oeuvre d'art.
SupprimerIl faudrait bien que je le visite enfin le MBA, dans ce si beau Palais !
RépondreSupprimerVotre dimanche a été plus fructueux, heureusement. C'est très frustrant de ne rien pouvoir faire de ce qu'on avait prévu...
Ces rencontres autour d'un livre ou d'une œuvre d'art font voir les choses autrement.
Pour ma part, je préfère incontestablement un Renoir ou un Monet à ces tableaux inquiétants de Géricault !
Gros bisous de Lyon
Oui, les impressionnistes valent le coup et on n'a pas pu tout voir! Si je t'ai donné l'impression que c'était frustrant, c'est involontaire. Je voulais dire, au contraire que, du coup, l'on avait fait autre chose et que c'était tout aussi bien et même mieux car cela nous a permis de partir à la découverte, de faire des activités impromptues. En particulier notre visite de Lyon avec toi à la recherche du coupable a été un moment très agréable!
Supprimerj'aime particulièrement le musée de ma ville, riche et avec énormément d'animations qui sont passionnantes, l'an dernier j'ai suivi un cycle de conférences sur la botanique dans l'art avec chaque fois un botaniste et un membre du musée, on est allé de la l'Egypte à nos jours s'était passionnant
RépondreSupprimerQuai du polar est devenu incontournable à Lyon mais la logistique ne suit pas et les queues interminable me font renoncer d'autant que rien n'est prévu pour les gens comme moi qui ne peuvent rester debout des heures durant
C'est vrai que si tu ne peux rester debout longtemps, tu dois difficilement pouvoir pénétrer dans le palais du commerce étant donné les queues le samedi . Il faudrait que tu profites du dimanche matin et début d'après midi quand il y a moins de monde. Le vendredi après midi c' est possible aussi pour les signatures; on peut s'asseoir mais évidemment il ne faut pas travailler ce jour-là!
SupprimerMais comme je le disais à Soène, il y a tellement d'activités à faire. Tu es allée à la dictée noire? L'enquête à faire avec des amis est aussi très amusante et les films? le théâtre?.
Comme c'est intéressant de s'intéresser à une oeuvre, de questionner un peintre, son modèle, chercher le mystère..Je ne connaissais pas du tout cet aspect de Géricault (en dehors du Radeau de la Méduse...
RépondreSupprimerOui, passionnant! Comme quoi le polar mène à tout!
SupprimerQuand nous irons au musée de Saint-Etienne, nous ferons peut-être un saut à Lyon. Mais ce n'est pas prévu cette année.
RépondreSupprimerJ'attends ton billet du roman avant de le noter.
Merci Claudia !
Pas encore pour demain! J'ai tellement de livres à lire que je ne sais par lequel commencer!
SupprimerJe ne connais pas Géricault en dehors du radeau (comme beaucoup) et j'ai remarqué que ces "monomanes" avaient tous (ou presque) le même regard C'était quand même un peintre aux inspirations particulières... Votre séjour lyonnais a été enrichissant malgré la foule et l'attente... ;)
RépondreSupprimerUn regard qui évite l'autre; c'est une constante, cette impossibilité de pouvoir croiser le regard des autres.
SupprimerOui, on s'est régalé et puis la foule du samedi nous amenés à faire autre chose donc on a bien profité!
Il est impressionnant le tableau de la femme, surtout lorsque l'on sait dans quelles conditions les femmes étaient internées à la Salpêtrière. C'est une approche originale d'y associer un polar. Je n'ai pas encore lu Louise Penny, ce n'est pourtant pas l'envie qui m'en manque.
RépondreSupprimerSi j'ai bien compris Louise Penny ne parle pas de la folie mais de personnes un peu étranges, irrationnelles bref! qui sont différentes et pour cette raison marginalisées. .. Mais j'en saurai plus quand je l'aurai lu!
SupprimerCe musée est un vrai régal ! j'adore le jardin... et sa collection d'Egyptologie moins fréquentée que celle du Louvre. Ce fut un chouette moment votre balade lyonnaise. Je serais bien allée arpenter les traboules et manger des bugnes avec vous ;-)
RépondreSupprimerJe n 'ai pas vu tout le musée, tu t'en doutes; mais j'ai beaucoup aimé et le bâtiment aussi. Pour arpenter les traboules, la prochaine fois peut-être?
SupprimerJ'aime beaucoup le Musée des Beaux-Arts et je profite de mon temps libre et de ma carte Musées pour y faire des incursions courtes mais plus fréquentes, et j'ai testé une conférence qui m'a beaucoup plu. Je pense en suivre un cycle l'année prochaine.
RépondreSupprimerLe musée est assez riche, en effet, pour permettre des conférences passionnantes! Nous n'en avons vu qu'une infime partie.
RépondreSupprimerDurant mes études, j'ai eu l'occasion de participer à des échanges autour d'oeuvres d'art et quelle richesse que ces partages!
RépondreSupprimerJ'en garde de merveilleux souvenirs...
Merci de ce beau partage...
Bisous