Voici le deuxième tome de la trilogie de Martha Hall Killy : Un parfum de rose et d’oubli( Pocket (648 pages)
Le lilas ne refleurit qu’après un hiver rigoureux (tome 1) voir billet Ici (Pocket 660 pages)
Le Tournesol suit toujours la lumière du soleil (tome 3) Pocket 684 pages
Un parfum de rose et d’oubli Lost roses tome ( 2)
Bellamy-Ferriday House |
Dans Un parfum de rose et d’oubli, nous reculons dans le temps. Nous sommes en 1914. Martha Hall Kelly cette fois va écrire sur les parents de Caroline Ferriday. Cette famille américaine est bien connue pour sa philanthropie. Henry et Eliza Ferriday sont les parents de Caroline, un des trois personnages de Le lilas ne refleurit qu’après un hiver rigoureux. Elle est toute jeune, ici. Nous rencontrons aussi « Carry », la grand mère de Caroline, que nous rerouverons dans le troisième volet de la trilogie Le tournesol suit toujours la lumière du soleil. Mais c’est Eliza qui est maintenant l’un des personnages centraux.
Comme dans le livre précédent, le récit est lié principalement à trois personnages féminins.
Eliza Ferriday et sa fille Caroline |
Eliza, la mère de Caroline Ferriday, est l’amie intime de Sofia, une aristocrate russe, mère d’un bébé, Maxwell, qui est le filleul d’Eliza. Cette amitié permet à cette dernière (et au lecteur) de partir en Russie chez Sofia, de visiter la cour impériale juste avant les débuts de la guerre de 14. Quand elle perd son mari Henri, Eliza combat son chagrin, à partir de 1917, en aidant des femmes, russes blanches, exilées de leur pays et qui se retrouvent aux Etats-Unis sans ressources et travaiL Certes, c’est une femme dévouée mais l’on ne peut s’empêcher de penser, au cours des luxueux et dispendieux galas de bienfaisance qu’elle organise, qu’une seule des robes de grand couturier parisien de chacune de ces dames aurait suffi à répondre à toute la misère du monde !
Olga Romanov |
Sofia, comtesse russe, est un personnage fictif. Elle est cousine des enfants du Tsar Nicolas et est particulièrement proche de la fille aînée des Romanov, Olga. Les troubles populaires qui sévissent à Saint Peterbourg l’amènent à se retirer dans sa campagne. Toute la famille est alors prisonnière de brigands sanguinaires (les révolutionnaires ) et bientôt en grand danger. Max, le fils de Sofia est recueilli par Varinka, une domestique, qui sauve l’enfant mais ne veut plus le rendre. La tragédie se résoudra à Paris où Sofia est obligée de fuir. Luba est sa petite soeur et n’intervient que plus rarement.
Varinka : une paysanne, gouvernante du fils d’Eliza. Drôle de paysanne ! qui sait lire, écrire, grâce à sa mère et a un père disparu. Ce personnage qui possède même une étagère entière de livres dans son isba misérable ne m’a pas du tout paru crédible, non plus que ces rapports bizarres avec l’affreux Taras, membre de la Tchéka. Un petit détour vers Tourguéniev ou Tchekhov, juste pour tâter de l'âme slave et de la condition paysanne, (après tout la situation des paysans n'a pas tellement évolué de la seconde moitié du XIX siècle, même s'ils ne sont plus serfs, à 1917) aurait peut-être permis un portrait plus véridique d'une paysanne russe !
J’avoue que j’ai été beaucoup moins convaincue par ce deuxième roman. Martha Hall Kelly ne peut donner raison aux Rouges, mais elle sent bien que l’extrême misère du peuple, les criantes inégalités sociales existant entre lui et les privilégiés, le joug exercé par les détenteurs du pouvoir sont injustifiables. Elle règle ce problème en expliquant que la faute en est au Tsar, un mauvais gouvernant, auteur de pogroms lancés contre les juifs. Ce qui est juste mais succinct ! Présentation superficielle, sommaire, de la révolution russe, nous demeurons toujours du côté des aristocrates que l’on assassine alors qu’ils sont si bons et si généreux ! Ajoutons-y l’emploi de ficelles romanesques auxquelles il est difficile de croire : tous les personnages doivent se retrouver à Paris pour les besoins du dénouement. Même Ramadis, l’amoureux (gentil) de Varinka, révolutionnaire (? ), personnage dont on peut dire qu’il existe à peine et qu’il joue les utilités pour ménager une fin heureuse à Varinka.
Donc un second tome que je n’ai pas aimé même si certains aspects du roman m’ont intéressée : en particulier la description de la vie des russes blancs à Paris, leur misère, leur difficulté pour trouver logement et travail, la prostitution, l’exploitation des femmes couturières*, et les meurtres de la Tchéka, la police secrète soviétique, qui sévissait dans la capitale française.
l’exploitation des femmes couturières*
*Avec l’écrivaine, il suffit pour pour régler les conflits sociaux et l’exploitation capitaliste, d’un peu de solidarité, de charité et de bons sentiments, solution idéaliste, assez fleur bleue, qui fait que l’on se demande pourquoi, puisque c’est si facile, l’exploitation des travailleurs immigrés existe encore de nos jours !
Challenge Pavé de l'été blog Sur mes Brizées : Martha Hall Killy : Un parfum de rose et d’oubli Pocket (648 pages)
Ta lecture critique montre les limites du roman, même s'il s'agit d'un best-seller. Voyons ce que tu auras pensé du dernier tome.
RépondreSupprimerC'est vrai, c'est un best seller mais...bon, c'est mon avis personnel !
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