Dans Le Pilote du Danube, Jules Verne concocte pour nous une histoire pleine de dangers et de péripéties, roman posthume qu’il avait à l’origine intitulé Le beau Danube jaune mais son fils, Michel, lui préféra le titre actuel.
Nous sommes en Allemagne, en août 1876, à Sigmaringen où a lieu un concours de pêche auquel participent les plus habiles pêcheurs de La grande Ligue danubienne. Ce concours est gagné par un jeune homme qui se révèle le meilleur à la fois dans le nombre de prises et la taille de la prise. Il s'agit d'un hongrois Ilia Brush …. et celui-ci se dit prêt à réaliser un parcours en barge à partir de la source du Danube jusqu’à son delta en n’utilisant que les produits de sa pêche pour vivre. 3000 kilomètres ! Ce défi provoque l’enthousiasme de tous et de la presse. Chacun est là pour assister au départ triomphal au confluent des deux ruisseaux La Breg et la Brigach qui se rejoignent en amont de Sigmaringen pour former « le danau, d’où les français ont fait Danube. »
Ce Hongrois, personne ne le connaît. Certains, pleins d’imagination, se demandent s’il n’est pas, en réalité, le chef des brigands qui infestent les bords du Danube et se rendent coupables de vols et de meurtres. D’autres, au contraire, pensent qu’il pourrait bien être, le chef de la police du Danube, Karl Dragoch, qui voyagerait ainsi sous un faux prétexte pour découvrir les coupables. De plus, dès le début de la course, un mystérieux passager, Michel Jaeger, s’invite à bord de la barge.
Pendant ce temps, nous faisons connaissance d’un jeune homme, Serge Ladko, pilote du Danube, et de sa femme Natcha. Les jeunes époux vivent heureux à Roustchouk, en Bulgarie, au bord du Danube mais ils ont un ennemi, Yvan Striga, rival de Ladko, qui convoite la jeune femme.
En 1875 avait eu lieu le soulèvement de l’Herzégovine et la fièvre gagna les pays sous le joug de l’Empire ottoman. Au mois de Mai 1876 éclate la révolte du peuple bulgare, une rébellion mal préparée, étouffée dans l’oeuf et qui est suivie de représailles terribles ( voir Sous le joug de Ivan Vazov). Ladko, patriote ardent, quitte sa jeune épouse pour participer au soulèvement. Après la défaite, il ne peut rentrer en Bulgarie et bien vite, il n’a plus de nouvelles de Natcha. Serge Ladko décide alors d’aller la rejoindre incognito à Roustchouk.
Voilà ! Au lecteur de débrouiller les fils et de s’y reconnaître pour savoir qui est qui et qui est un autre ! Roman policier, roman d’aventures, roman historique et géographique, les centres d’intérêt sont multiples ! Vous traverserez les dix pays du Danube, visiterez les villes du Danube et leurs richesses...
" En effet, d’un côté, à droite, est Buda, l’ancienne ville turque, et à
gauche, Pest, la capitale hongroise. Elles se font face comme le font
aussi, une centaine de lieues plus bas, Semlin et Belgrade, ces deux
ennemis historiques.
C’est à Pest qu’Ilia Kursch avait l’intention de
passer la nuit, peut-être même la journée du lendemain et la nuit
suivante, toujours dans l’espoir d’avoir des nouvelles de l’absent.
Aussi la barge, au milieu de cette flottille d’embarcations joyeuses,
longeait-elle tranquillement la berge de gauche.
S’il eût été moins
absorbé par le spectacle enchanteur que présentaient ces deux villes,
leurs maisons à arcades, à terrasses, disposées en bordure des quais,
les clochers des églises que le soleil à cinq heures du soir dorait de
ses derniers feux ; oui, si toutes ces merveilles n’eussent pas
sollicité son regard, peut-être aurait-il fait cette observation qu’eût
faite assurément M. Jaeger : c’est que depuis un certain temps déjà, une
embarcation, montée par trois hommes, deux aux avirons, un à la barre,
semblait se tenir en arrière de la barge.
Vous naviguerez au mépris du danger, dans la violence des courants, les tourbillons, la tempête, évitant les rocs énormes qui se dressent sur le passage de l’embarcation, pénétrerez dans le défilé des Portes de Fer… Jusqu’à la Mer Noire.
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Les portes de Fer par Fritz Lach |
Pendant près d’une lieue, entre des murailles hautes de quatre cents mètres, le fleuve s’écoule, ou plutôt se précipite, à travers un lit qui n’en mesure pas la moitié en largeur. Au pied de ces parois sont entassés d’énormes rocs tombés des crêtes, et contre lesquels les eaux se brisent avec une extraordinaire fureur. C’est à partir de ce point qu’elles prennent cette couleur jaune foncée qui permet d’appeler plus justement le beau Danube jaune, le grand fleuve de l’Europe centrale.
Sans compter que toute une série de coups de théâtre, d'enlèvements, de personnages mystérieux et de méchants très méchants, de quiproquos et de confusion dans les identités de chacun, viennent corser le récit. Une lecture très plaisante, et, comme toujours chez Jules Verne, très documentée!
Chez Miriam Jules Verne : Le pilote du Danube
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Challenge Jules Verne Taloidu ciné chez Dasola |
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voir lien ici |
Hum, j'hésite à relire du Jules Verne... Tu le présentes bien, cependant.
RépondreSupprimerJ'ai bien aimé cette lecture ! Pourtant , au début, j'étais sceptique parce que je me demandais comment m'intéresser à une histoire de pêche à la ligne ! Mais non, c'est bien autre chose ! Sans compter que la description des pêcheurs en train de lever le coude pour porter des toasts est assez amusante.
SupprimerBeau doublé ! Je ne connaissais pas ce roman posthume de Jules Verne mais je viens de terminer Le château des Carpathes que l'auteur a écrit dans les dernières années de sa vie. On y retrouve pratiquement tous les ingrédients que tu mentionnes (aventure, géographie, histoire, science, etc)
RépondreSupprimerJe compte lire le château des Carpathes.
Supprimerah chic un Jules Verne jamais lu je note même si je le lis dans plusieurs semaines c'est toujours bon à engranger
RépondreSupprimerIl a beaucoup écrit ! Personnellement, je suis loin de tout avoir lu de lui !
Supprimerje me suis bien amusée à le lire
RépondreSupprimerMoi aussi !
Supprimerje me demandais où j'avais entendu parler de "Sigmaringen", hélas c'est pour un moment peu glorieux : le gouvernement collaborateur de Vichy s'y était réfugié. Mais Wikipédia qui a ravivé ma mémoire m'a aussi montré des photos qui me donnent envie d'y aller ma promener. Je raconte tout cela pour glisser une petite phrase qui j'espère ne se verra pas , je la mets entre parenthèse pour cacher ma gêne (je n'ai jamais aimé Jules Verne qui, lorsque j'étais enfant était un auteur que tout le monde devait apprécier )
RépondreSupprimerIl n'y a pas de gêne à avoir ! Quand j'étais enfant, j'ai lu quelques livres parmi les plus connus de Jules Verne mais c'était loin d'être mon auteur préféré. Je lui préférais James O. Curwood ou Jack London ou Mary O'Hara (Mon amie Flicka ).
SupprimerAh ça a l'air d'un pur Jules Verne qui ne pourra plaire qu'aux fans du genre. Enfin, DES genres vus qu'on y trouve de tout, aventures, histoire, sciences....:)
RépondreSupprimerje ne connaissais pas du tout ce texte, merci ! Et mon amie Flicka, oui, oui!
RépondreSupprimerBonjour ClaudiaLucia
RépondreSupprimerAvec un peu de retard, j'ai bien pris en compte ta participation, qui est la première pour le challenge ;-)
Je ne suis pas certain d'avoir lu pour ma part le pilote du Danube, qui ne devait pas faire partie des quelque 40 titres parus dans Le livre de Poche dans les années 1970... Je l'avais peut-être croisé une fois dans une autre édition, sans pouvoir en jurer. Merci pour l'avoir mis à l'honneur!
(s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola