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samedi 18 octobre 2025

Challenge Bulgarie : Bilan Final

Sofia
 

 Au sommet de la colonne, la sculpture en bronze d’une femme représente Sophie (Sofia en bulgare) : une couronne de lauriers dans sa main droite et une chouette en équilibre sur son bras gauche, elle incarne la sagesse (Sophia en grec) et le destin.

 *

 Voici le bilan final du Challenge pour la Bulgarie ! Vous avez été dix à y participer en comptant Sacha qui a initié un autre challenge bulgare au mois de Septembre et le bilan est de 50 livres dont certains titres reviennent plusieurs fois. Je ne peux parler de tous mais au moins de ceux qui ont remporté le plus de lecteurs : Viktor Paskov, Kapka Kassabova, Maria Kassimova-Moisset, Theodora Dimova sont en tête.

 

Les auteurs contemporains 

 


Ce sont les auteurs contemporains qui ont été les plus lus avec en tête Viktor Paskov (1949-2009)  et sa ballade pour Hoenig qui revient six fois. S'il a été unaniment salué par tous, Sacha, pourtant, émet quelques réserves tout en reconnaissant ses qualités :

Fanja : Une belle surprise côté Bulgarie. Un roman court qui tourne la tragédie en comédie et y mêle beaucoup de tendresse et un soupçon de fantastique, avec des personnages qui savent rester dignes dans la pauvreté extrême. Une belle histoire d'amitié et de solidarité, de passion aussi, autour de la musique et de l'art de la lutherie. 

Sacha : "Portrait de la vie quotidienne d’un quartier très pauvre où chacun tente de survivre et de ne pas sombrer dans la folie, cette Ballade pour Georg Henig recèle de magnifiques passages sur la vie de quartier, l’amitié et la solidarité, comme sur l’art de la lutherie. Si je lui ai trouvé des longueurs et une certaine lourdeur psychologique (Victor Paskov semble prisonnier de la nostalgie, y compris d’un temps qu’il n’a pas connu lui-même), j’ai été sensible à ce vibrant hommage aux artistes/artisans d’art et à cette immersion dans la Bulgarie d’après-guerre. "

 


 Kapka Kassabova ( née en 1973) revient six fois, appréciée par tous, mais c'est Miriam qui semble être une inconditionnelle de cette écrivaine et qui a lu le plus de titres de l'auteur :  Elixir, Lisière, l'Esprit du lac, Anima. 

 Lisière, Alexandra : Kapka Kassabova sait aussi capter l'attention du lecteur. Lisière est un récit riche d’informations géographiques, historiques, culturelles et ethnographique que j'ai eu grand plaisir à découvrir. Mais c’est surtout l’humain qui interpelle dans cet ouvrage. Ces destins brisés par les guerres idéologiques, religieuses, économiques… On est choqué par les cruautés des uns et bluffé par la capacité de résilience de autres. 

 Anima, Miriam : "Anima raconte la vie pastorale dans ces montagnes des Balkans. Vie pastorale où le nomadisme est encore très prégnant : nomadisme des origines, nomadisme des Roms, et tout simplement transhumance annuelle à la recherche des pâturages d’estive. L’autrice situe les différentes tribus nomades dans cette mosaïque de populations qui constitue les Balkans. Bulgares, mais aussi turcophones, hellénophones. En filigrane, le souvenir des tapis, des yourtes venus d’Asie Centrale ou d’Anatolie. 

 


Ensuite  Maria Kassimova-Moisset  : Rhapsodie balkanique a été lu 5 fois mais il n'a pas fait l'unanimité

Enthousiaste: 

Patrice  : "C’est un roman très fort, un témoignage à valeur universelle sur les préjugés, le poids de la religion, des conventions, mais aussi un livre mettant en scène des personnages forts auxquels il est difficile de ne pas s’attacher. Une très belle découverte pour cette rentrée littéraire et une vraie maîtrise pour un premier roman."

OU non

Anne-Yes "C’est une lecture qui aurait du me plaire et qui pourtant m’a ennuyée. Je n’ai pas accroché, sans que j’arrive vraiment à pointer pourquoi. La fin m’a parue abrupte."

Ingammic : "Le récit se construit par fragments au fil d’allers-retours temporels, et est régulièrement entrecoupés d’intermèdes où l’auteure entretient des conversations imaginaires avec ses personnages, inspirés de ses ascendants -Miriam était sa grand-mère paternelle. (...). Ces passages m’ont agacée, en me donnant l’impression que Maria Kassimova-Moisset s’imposait dans le texte pour fournir des explications superflues sur sa démarche, interrompant mon immersion dans l’intrigue." 

 

 

Theodora Dimova : Les dévastés a été citée trois fois et Sacha a aussi lu  Mère.  

Miriam :  Hommes exécutés, femmes en deuil, déportées… une réalité bien triste. Et pourtant je suis restée scotchée à écouter leur voix, à imaginer leurs histoires. Un roman très touchant, très sensible.

Sacha : Surtout, j’ai été soufflée par la plume de Théodora Dimova (et sa traduction de toute beauté). Les dévastés est à lire d’urgence !

 


 
  

Elitza Guieorgieva les cosmonautes ne font que passer :  ce roman a été cité trois fois

Alexandra : Les cosmonautes ne font que passer est un ouvrage plus profond qu’il n’y parait au premier abord. C’est un roman initiatique sur la perte de l’innocence. Il y a l'avant (avant l’effondrement des régimes communistes en Europe et la fin de la dictature en Bulgarie) et l'après (qui n’est pas très emballant non plus).

Keisha : "Voilà un livre qu'on ne lâche pas, au ton décontracté et malicieux, dévoilant sans appuyer les réalités des changements en Bulgarie et le passage de l'enfance à l'adolescence de l'héroïne dont on ne connaît pas le nom, tiens. Cela se savoure comme un bonbon acidulé, tout en souriant et parfois soupirant. "

 


Rene Karabash : Vierge jurée trois lecteurs

Passage à l'est : "Ces deux aspects – le style, la structure – rendent le roman bien plus intéressant et riche que ne le fait le résumé qui m’avait d’abord donné l’impression qu’il s’agissait d’un livre de fiction sur la condition féminine dans une société autre – et plus archaïque – que celle de la France

 


Yordan Raditchkov : Les récits de Tcherkaski  (2)

Patrice "Si je ne suis pas forcément ce genre de lecteur qui se laisse porter par le côté magique de certaines nouvelles, j’ai apprécié le style et la construction de celles-ci, certains éléments de l’histoire se répétant d’une nouvelle à l’autre. Sa façon de décrire les paysans et le milieu dans lequel ils vivent vaut à lui seul le détour. "

 


 

 Abraham Wagenstein  (2)

Claudialucia : "Ainsi nous apparaît ce vieux quartier de Plovdiv, avec le pittoresque de ses populations mêlées, avec ses commerces débordants de denrées orientales, et le peuple si divers, si bariolé, le grand père et ses amitiés, ses disputes et ses réconciliations, toute une vie chaleureuse et dense évoquée dans un style prolixe, vivant, plein de sève." 

  


 

Anton Dontchev : (2) avec un beau roman historique Les Cent frères de Manol

Miriam "J’ai aimé ces personnages nombreux, ces contes, ces mythes, tragédie  sans  cesse recommencée. J’ai aimé ce récit complexe loin du manichéisme où même le pire tortionnaire révèle son humanité et les héros, leurs faiblesses."

Keisha est seule à avoir lu Le roi d'argile de Dobromir Baïtchev qu'elle nous recommande : "une lecture coup de coeur pour moi et à remercier l'éditeur j'ai laissé traîner ce livre sur les étagères près de deux ans, honte à moi, mais une fois commencé, je ne l'ai pas lâché."  Seule aussi Fanja a lu Gieorgui Gospodinov ; seul Patrice avec Albena Dimitrova Sacha  avec Zinaïda Polimenova ;  Passage à l'Est avec  Sevda Sevan  : "Cette légèreté de la touche de l’autrice dans l’agencement du récit marque également son rapport à l’Histoire, qui est toujours présente mais sans être particulièrement incarnée par les personnages." et un policier Claudialucia avec Elena Alexieva.

 

Les auteurs classiques 

 

Ivan Vazov

 

 Les écrivains classiques sont beaucoup moins représentés Yordan Yovkov  (1880-1937)  et Ivan Vazov  ( 1850-1927)

 


 

Yordan Yovkov : Un compagnon

Sacha : "Yordan Yovkov nous fait vivre l’absurdité de la guerre et nous émeut grâce à ce cheval qui ne paie pas de mine, mais qui s’attire le respect et l’affection des hommes par sa loyauté sans faille. C’est un récit intemporel et touchant qui méritait bien cette mise en valeur éditoriale et qui donne envie de lire d’autres nouvelles de Yovkov."

 

 

 Ivan Vazov : sous le joug

Je(claudialucia) suis la seule à l'avoir lu. Je le recommande chaudement surtout si vous allez en Bulgarie. Vous trouverez Ivan Vazov partout, les plaques des noms des rues, les portraits dans les musées, les statues sur les places, c'est le nom du grand théâtre de Sofia. J'ai eu l'impression que ne pas connaître Ivan Vazov en Bulgarie, c'est comme ne pas connaître Victor Hugo en France !  

Claudialucia : "Tous les ingrédients sont là pour faire de ce roman un plaisir de lecture, émotion, aventures, héroïsme, trahisons, dangers, amitié, amour et rire mais aussi connaissance d’un peuple, de ses coutumes et ses croyances, rencontre de ses héros et de ses disparus, de sa révolte contre le joug ottoman qui le soumet, de la souffrance d'une répression injuste et sanguinaire.  Un beau roman. "  

 

Sofia : Théâtre Ivan Vazov
  

Et ne pas oublier "notre" Jules Verne avec Le Pilote du Danube et Kereban le têtu

 

*** 

Anne-Yes 

 Rhapsodie balkanique de Maria Kassimova-Moisset

 

Claudialucia

 Challenge Bulgarie : Littérature Histoire Art qui se joint à moi ?

Les Héros nationaux bulgares : Hristov Botev, Vassil Levski, Hadji Dimitar

Sofia la cathédrale Nevsky et le musée des icônes

Sofia : les édifices religieux : églises, mosquée, synagogue 

 Les peintres bulgares  : Vladimir Dimitrov-Maïstora dit Le Maître et Radi Nedelchev 

 Les peintres bulgares de Plovdiv  (1) : Vladimir Dimitrov Le Maître et Radi Nedelchev

Les peintres bulgares de Plovdiv (2) : Dimiter Kirov et Georgi Bojilov-Slona

Каракачани : En Bulgarie, les karakatchans, un peuple nomade d'origine grecque
 
 Le monastère de Rila

Elena Alexieva : Le prix Nobel  

Theodora Dimova : les dévastés 

Anton Dontchev : Les cent frères de Manol

 Elitza Guieorgieva : Les cosmonautes ne font que passer

Kapka Kassabova : Elixir 

Victor Paskov : Ballade pour Georg Hanig

Yordan Raditchkov  : Le poirier/ Les noms

Yordan Raditchkov : les récits de Tcherkaski

Ivan Vazov : sous le joug

Jules Verne : Le pilote du Danube 

Jules Verne : Kereban le têtu 

Yordan Yovkov Un compagnon mon billet 

Yordan Yolkov Soirée étoilée mon billet

 Wagenstein Abraham : Abraham Le poivrot (1)

Wagenstein Abraham : Abraham le Poivrot :  Plovdiv (2)

 

Fanja

Le pays du passé de Gueorgui Gospodinov 

 Paskov  Viktor : La Ballade de Goerg Henig


Ingammic 

Rhapsodie balkanique de Maria Kassimova-Boisset 

 

Alexandra Je lis je blogue
 

Elitza Guieorgieva : Les cosmonautes ne font que passer 

 Kapka Kassabova : Lisière

Viktor Paskov Ballade pour Georg Henig  

 

Keisha : 

Le roi d'argile de Dobromir Baïtchev

 Elitza Guiergieva :  Les cosmonautes ne font que passer

Miriam 

Carnets bulgares 

 Monastère de Rila (1)

 Monastère de Rila Les fresques (2)

 Monastère de Rila : promenade et musée (3)

Theodora Dimova : Les dévastés 

Anton Dontchev : Les cent frères de Manol

Kapka Kassabova Elixir ou la vallée de la fin des temps

Kapka Kassabova : L'esprit du lac 

Kapka Kassabova : Lisière 

Kapaka Kassabova : Anima 

Rene Karabash : La vierge jurée 

Marie Kassimova-Moisset :  Rhapsodie balkanique 

Alexandre Levy : Carnets de la Strandja : d'un mur à l'autre 1989-2019 

Paskov Victor : La ballade pour Georg Henig

Jules Verne : Kereban le têtu 

Jules Verne : Le pilote du Danube 

Angel Wagenstein :  Adieu Shangaï

Angel Wagenstein : Le pentateuque ou les cinq livres d'Israel

  

Passage  à L'Est :

 Quelque part dans les Balkans  :  Sevda Sevan

Rene Karabash : Vierge Jurée

Patrice  

Albena Dimitrova : Nous dînerons en français

Yordan Raditchkov : les récits de Tcherkaski 

 Maria Kassimova-Moisset : Rhapsodie balkanique

Sacha  

 Sacha initie un challenge bulgare dans son blog : voir ici

 Theodora Dimova : Les dévastés

Theodora Dimova : Mères 

Rene Karabash : Vierge jurée

Maria Kassimova-Moisset : Rhapsodie balkanique

Viktor Paskov : La Ballade pour Georg Henig

Zinaïda Polimenova : Nucleus, ce qui reste quand il n'y a plus rien

  Yordan Yovkov : Un compagnon





 

chez Sacha

 

mercredi 15 octobre 2025

Theodor Fontan : Frau Jenny Treibel

 


Pour le challenge du roman naturaliste en Europe, j’ai choisi  de lire un écrivain allemand très connu en Allemagne et beaucoup moins en France, Theodore Fontane. C'est ce que déplore Claude David dans la préface du livre édité chez Robert Laffont. Ce volume présente quatre romans de cet auteur dont celui que j’ai lu, Frau Jenny Treibel paru en1892. 

Effectivement je ne connaissais pas Fontane et même pas de nom ! Claude David explique que l'écrivain appartient à une famille huguenote française qui chercha refuge en Allemagne après la révocation de l’Edit de Nantes et qui forme à Berlin une « colonie » restée unie au XIX siècle. Son oeuvre romanesque, dix-sept romans, commencée à l’âge de soixante ans s’achève lorsqu’il en a presque quatre-vingts en 1898. 

J’ai eu du mal à saisir toutes les allusions qui concernent les particularités historiques et les idées politiques d’une Allemagne divisée qui commence à s’unifier après la victoire de 1870 sur les Français à Sedan. Par exemple, est-ce que Fontane critique les Hambourgeois parce qu'il est contre l'unification? On nous dit qu’il est prussien et berlinois de coeur. Or, il ne cesse de critiquer la rigidité des Hambourgeois, l’éducation conventionnelle et étouffante qu’ils donnent aux filles, leur affectation, leur snobisme vis à vis des anglais à qui ils veulent ressembler : « So english ! ». 

Le récit

Theodor Fontan


Nous sommes à Berlin dans les années 1885 après la destitution de Bismarck. L’énorme indemnité payée par la France après la défaite de Sedan et les territoires annexés apportent richesse et puissance aux Allemands, amenant au pouvoir une classe bourgeoisie souvent inculte, matérialiste, mais riche, comme la décrit Fontane dans Frau Jenny Treibel.  

Jenny Triebel, fille de boutiquier, a épousé un riche conseiller commercial, Triebel, fabricant de produits chimiques, qui se lance dans la politique. Madame a désormais cinquante ans et deux fils : Otto qui travaille dans le commerce du bois et qu’elle a marié à une riche Hambourgeoise Héléna, et Léopold, un « gamin » de 25 ans, entièrement soumis à sa maman et qu’elle entend bien marier selon son choix.

Face à eux, une autre famille, Willibald Schmidt, universitaire et sa fille Corinna. Autour de ces derniers gravite « le groupe de sept sages », société constituée de professeurs qui se réunissent pour des échanges intellectuels et partager un bon repas. Marcel, un jeune professeur d’archéologie, amoureux de sa cousine Corinna, est soutenu par le père de la jeune fille. 
Or l’intelligente, fantasque et spirituelle Corinna a décidé d’épouser Léopold Triebel malgré la volonté de sa mère Jenny, et bien qu’elle considère le jeune homme comme un gentil benêt; elle n’a, d’ailleurs, pas plus de considération pour la famille Triebel. Elle veut sortir de sa classe sociale pour accéder aux plaisirs que donne la richesse et va tout faire pour séduire Léopold. 

Il y a aussi la « chère Schmolke », la servante des Schmidt, avec son franc parler. Cette dernière représente le peuple dans le roman et bénéficie de la sympathie de l’auteur. Elle aime Corinna qu’elle a connue enfant à la mort de la mère et a une vision très juste de la société.

Une vision sociale


L’intrigue est légère et tient en peu de mots : Corinne épousera-t-elle Léopold ou non ? Mais l’intérêt est ailleurs, dans la vision de la société et la critique en règle de la bourgeoisie, classe sociale que n’aime pas Fontane et dont il parle avec ironie. L’auteur oppose ici une classe sociale instruite, les professeurs, Schmidt et ses amis, qui, malgré leurs défauts, vanité, pédanterie et chicaneries, incarnent la culture et le savoir, et une classe moyenne, propriétaire, en train de se doter d’une immense richesse mais qui est inculte et sotte et tâche d’augmenter son pouvoir par les alliances et la politique, les Treibel. Le fameux repas que donne la famille chez eux, suivi d'un concert, est une véritable scène de comédie qui souligne les ridicules de chacun !

Treibel, monsieur le conseiller commercial, n’est pas un méchant homme mais il est conservateur et a «la bourgeoisie dans le sang», c’est dire qu’il est imbu de sa classe sociale mais aussi de lui-même.

 «  Treibel, ordinairement nerveux lorsque quelqu’un parlait longtemps, ce qu’il n’autorisait, mais dans ce cas avec une grande générosité, qu’à lui-même… »
 

 Jenny Triebel, est une femme qui se persuade qu’elle est très sensible et aimante. Elle se plaît à dire qu’elle aime la poésie qu’elle confond avec romantisme et sensiblerie. Mais elle est en réalité une femme au coeur sec, qui ne s’intéresse, en fait, qu’à l’argent et au pouvoir. Jeune fille, elle s’est fiancée avec Willibard Schmidt. Celui-ci,  très amoureux d’elle, comme elle aime à le rappeler, lui écrivait des poèmes. Mais elle le laisse tomber pour épouser le conseiller général Triebel. Le professeur s'en est consolé, mais il ne se fait plus d'illusion sur elle. Jenny est le personnage qui, avec, Héléna, la Hambourgeoise, est la moins sympathique de tous et que Fontane épargne le moins.

"C’est une personne dangereuse, et d’autant plus dangereuse qu’elle ne le sait pas elle-même; elle s’imagine sincèrement avoir un coeur sensible et surtout ouvert « au choses les plus hautes ». En réalité ce coeur n’est accessible qu'au tangible, à tout ce qui a du poids, qui rapporte des intérêts et elle ne cédera Léopold que contre au moins un demi-million, d’où qu’il vienne. "

 Willibard Schmidt, juge, le plus souvent, avec légèreté les gens qui l’entourent, il est d’une grande indulgence envers sa fille et n’intervient pas dans ses caprices. Il attend, au contraire que le bon sens reprenne le dessus, et admire Corinna pour son indépendance et son émancipation. Il pense qu’elle reviendra d’elle-même à la raison, tablant sur son intelligence, sa sincérité. L'éducation qu'il donne à sa fille est en avance sur son temps et fait de Corinna, une jeune fille "moderne". Il adopte sur tout une attitude détachée qui ne va pas de sa part sans un certain égoïsme. Rien ne le touche profondément, tout au moins à l’âge qu’il a atteint.  Mais quel humour !  Il résume la situation ainsi   : « On peut à la rigueur entrer dans une famille ducale, mais pas dans une famille bourgeoise. »  Quant à Rosalie Schmolke, la servante, elle représente le bon sens populaire et dit à propos de l’hypocrisie de Frau Jenny Triebel,  "elle a toujours la larme à l’oeil mais c’est des larmes qui ne coulent pas, elles veulent pas descendre "

J’ai beaucoup aimé la finesse psychologique des personnages et la complexité des caractères qui s’expriment essentiellement dans le discours. Les personnages de Fontane sont des bavards et possèdent le don de la parole. 

  Naturalisme ?


 Fontane dit de lui-même que sa plus grande qualité est de ne pas chercher à changer la nature humaine. Effectivement, le regard qu’il porte sur ses semblables est sans illusion mais jamais vraiment amer ou violent. On dirait parfois qu’il se tient à distance de ce qu’il observe, un peu comme un entomologue, avec curiosité, et un certain détachement souriant et léger. On voit qu'il ne s'agit pas d'un naturalisme à la Zola.  Le réalisme de Fontan est élégant. Il occulte le plus souvent les détails crus, la misère, la sexualité, le crime, même quand il parle du peuple pour lequel il éprouve de la sympathie. C'est pourquoi l'on a pu parler à son propos de "réalisme poétique".

Il y a pourtant un beau passage qui aborde le sujet de la prostitution mais toujours avec délicatesse quand le mari de Schmolke, à présent décédé, chargé de la police des moeurs, s'aperçoit que sa femme est jalouse des prostituées et lui explique dans le langage du peuple ce qu'éprouve tout homme qui a du coeur  : " Il sent ses cheveux se dresser sur la tête devant toute cette misère, tout ce malheur et, quand il en arrive certaines qui sont par ailleurs mortes de faim, ça arrive aussi, et nous savons que les parents sont à la maison à se tourmenter nuit et jour à cause de cette honte, parce que cette pauvre créature qui est souvent arrivée là d'une drôle de manière, ils l'aiment quand même, ils voudraient l'aider, lui porter secours, si aide et secours sont encore possibles, et bien, je te le dis Rosalie, quand il faut voir ça tous les jours, quand on a un coeur, quand on a servi dans le premier régiment de la Garde, quand on est pour l'honnêteté, la tenue, la santé, les histoires de séduction et tout ça, ça passe et on voudrait sortir et pleurer."

 

 

 







lundi 13 octobre 2025

Bulgarie : Le monastère de Rila

Tsanko Lavrenov : Eglise du monatère de Rila

Pour mon dernier billet du challenge Bulgarie, je terminerai par cette merveille architecturale et picturale, le monastère de Rila, réputé comme le plus beau de Bulgarie. Je n'ai visité que celui-ci mais je dois dire que c'est un souvenir éblouissant et d'abord en raison de son cadre unique, prestigieux, entouré par les montagnes de Rila, dans le massif montagneux des Rhodopes, à 1100 mètres d’altitude. 

Le monastère de Rila a été fondé au Xème siècle par l’ermite, Saint Jean de Rila. Au XIII siècle, sous l'impulsion de Stepan Drogolov dit Khrélyo, un grand seigneur féodal, ont été élevés l'église, les logements des moines et une petit tour de défense  crénelée qui reste le témoin authentique de la construction primitive de nos jours. Le monastère de Rila a été un grand centre spirituel pour les croyants orthodoxes jusqu’au XIV siècle. 

 

Tour Khrélyo

 Il a été ensuite sous la domination Ottomane et a subi dès le début du XV siècle de nombreux pillages de la part des Turcs. Il a cependant toujours bénéficié de la protection des tsars russes et des voïvodes moldaves.  Détruit en partie par un incendie au début du XIX siècle, il a été rebâti et représente le symbole de la Renaissance bulgare du XIX siècle et de son affirmation culturelle. Le monastère de Rila a exercé avec son architecture et ses fresques un grand rayonnement artistique. Il a été classé au patrimoine de l’humanité par l’Unesco en 1984. 



J'ai été éblouie par la majesté de son église ornée de cinq coupoles avec ses murs extérieurs et intérieurs couverts de fresques, magnifiques, étincelantes, qui sont autant de scènes racontées aux fidèles, tirées de la Bible et des Evangiles. Elles ont été peintes au XIX siècle lors de la reconstruction et l'un des principaux peintres est  Захарий Христович ЗографZachari Kristovich Zograf (1810_1853). 
 
 
Monastère de Rila : fresques

 

Monastère de Rila

 

Monastère de Rila

  

Une véritable Bande dessinée


Avec une vocation spirituelle et éducative, ces fresques présentent d'innombrables  histoires que je n'ai pas toujours comprises. Pour les plus connues, le jugement dernier, Saint Pierre ouvrant les portes du Paradis aux heureux élus, l'Enfer, les diables toujours prêts à tendre des pièges aux humains, les Anges et Archanges combattant le Mal, les grandes figures bibliques, une profusion éblouissante d'images pleines de mouvements, de bruits, de couleurs, d'inscriptions dont j'ai vainement essayé de décrypter le texte cyrillique avec l'aide d'un traducteur. Mais c'est écrit en bulgare ancien donc assez incompréhensible pour moi, même si l'alphabet cyrillique bulgare est proche du russe et si les deux langues se ressemblent un peu.

 

Dans le texte, j'ai repéré les mots serpent et baleine

Les serpents peuvent symboliser le Mal qui sort de la bouche de la jeune fille possédée par le diable. On dirait une scène d'exorcisme (?).  Et qu'arrive-t-il à ce pauvre ange qui l'air si abattu et se tient la tête comme s'il avait reçu un coup?

 

La trompette  sonne la résurrection des morts, l'arrivée de Jésus pour le jugement dernier

Les "méchants" sont avalés par des bêtes. Des diables capturent un groupe de Turcs au lasso pour le précipiter dans le fleuve de l'Enfer.


Monastère de Rila :  fresque le jugement dernier, la pesée des âmes

 

Monastère de Rila : Saint Pierre ouvrant la porte du paradis aux élus (détail)

  

Monastère de Rila : L'Enfer

La parabole du riche et du mendiant Lazare (  détail Dieu, son fils et le riche en Enfer)

Le riche va en Enfer après sa mort et supplie Dieu de le secourir, tandis que Lazare va au Paradis. Il n'y a pas d'issue possible pour le riche ni pour lui, ni pour sa famille. Le purgatoire n'existe pas dans l'église orthodoxe.  

Quelle beauté ces fresques ! Et de même les arcades qui  ferment la cour, blanches à rayures noires et rouges, avec leurs galeries, leurs balustrades et escaliers en bois, leurs petites terrasses en encorbellement, de formes si variées, et une foule de petits détails ornementaux.
 
 
 
Monastère de Rila

 
 
 
 
Monastère de Rila

 
 
 
Monastère de Rila


Monastère de Rila : les cellules des moines

 

 

Monastère de Rila


Monastère de Rila  : source sur le site de l'église orthodoxe de Rila  

 

 Si vous n'avez pas de voiture, vous pouvez aller en car au monastère de Rila, voyage organisé à partir de Sofia, départ le matin, retour en fin d'après-midi. En arrivant, il était possible de choisir entre une excursion avec le groupe jusqu'à la grotte de Saint Ivan ou rester sur place, dans le monastère. C'est ce que j'ai fait. A l'arrivée vers 11 h 30, il y avait foule dans la cour et l'église était envahie même au mois de Mai et hors vacances scolaires. Aussi, je suis allée manger (il y a des restaurants à l'extérieur de l'enceinte) et j'ai ainsi pu être libre pour visiter le site à partir de 12H30 quand il n'y avait plus grand monde !  J'ai vu  aussi le musée qui présente des manuscrits d'une grande valeur, le livre de Rila, datant du XIV-XV siècle, les copies du testament de Saint Ivan réalisées par le prêtre en charge du monastère en 1385 pour sauvegarder les originaux du testament en 1385 menacés de destruction par les Ottomans, de nombreuses copies d'évangiles, de livres biographiques divers de la fin du XV à la fin du XVI siècle.   

Si vous êtes motorisés, vous pouvez aussi choisir de passer la nuit dans le monastère et je vous invite à aller lire les billets de Miriam.

 

 Monastère de Rila (1)

 Monastère de Rila Les fresques (2)

 Monastère de Rila : promenade et musée (3)


Je publierai un dernier bilan après le 15 octobre.
 
 

 

vendredi 10 octobre 2025

Irène Vallejo : Carthage


 

Irène Vallejo écrit avec Carthage un roman polyphonique où se mêlent les voix d’Enée et d’Elissa (Didon). C’est leur histoire que raconte l’écrivaine à partir du moment où Enée, fuyant Troie en flammes, est pris dans une violente tempête qui le rejette lui et sa flotte sur les rivages de Carthage où il rencontre la fondatrice de la ville. 

Didon, princesse phénicienne, est fille de Bélos, roi de Tyr, soeur de Pygmalion. A la mort de Bélos, Pygmalion tue Scythée, le mari de Didon. Celle-ci s’échappe avec ses partisans et fonde Carthage. Intervient aussi la voix d’Ana, fille d’une magicienne, adoptée par Didon, alors que Virgile, lui, identifie Ana comme la fille de Belos, roi de Tyr, et soeur de  Didon et Pygmalion.

Nous entendons aussi la voix d’Eros qui préside à l’amour de Didon et Enée et qui met tout en oeuvre pour qu’ils s’aiment même s’il a bien du mal avec les humains tant ceux-ci sont imprévisibles, à la fois les jouets de Dieux mais aussi leur échappant par la complexité de leurs sentiments. Peut-être leur seule échappatoire ? Car l’un des thèmes du roman est celui de la liberté humaine.

Enfin nous découvrons par un regard extérieur cette fois, le personnage de Virgile que nous voyons déambuler dans Rome, sommé par Auguste d’écrire une épopée qui racontera les hauts faits d’Enée et la grandeur de Rome. Le poème est chargé, à travers le mythe, de magnifier l’empereur qui se dit descendant du fils d’Enée, Iule ou Ascagne, petit-fils de Vénus, et de légitimer son usurpation du pouvoir. Un Virgile qui a conscience de devoir écrire un oeuvre de propagande à la gloire d’Auguste, de s’être fait acheter pour que les propriétés de son père ne soient pas confisquées, un Virgile riche, fêté, envié, mais honteux de trahir ses amis républicains et sa conscience. C'est du moins ainsi que le voit Irène Vallejo.

Ce qui intéresse l’écrivaine, c’est l’histoire de Didon et Enée et non les guerres, les faits glorieux où s’illustre le héros à l’origine de Rome, quand il gagne le Latium et fonde Lavinia. Il faut noter que Irène Vajello, même si elle met en scène Eros selon la tradition virgilienne, laisse peu de poids aux Dieux. Certes, comme dans l’épopée latine, Enée croit à la prédiction divine et veut accomplir la prophétie mais Irene Vallejo se plaît à montrer que les humains sont surtout victimes de leurs croyances et de leurs illusions. D’où le personnage d’Ana qui utilise ses dons d’observation, son habileté à se dissimuler pour surprendre les secrets, afin d’asseoir son talent de devineresse. L’écrivaine met l’accent sur les enjeux politiques. Ce sont eux qui mettent un frein à la liberté humaine. Didon doit faire face non seulement à l’hostilité des nomades qui luttent contre Carthage, une cité encore très fragile, mais aussi aux intrigues des chefs militaires qui s’entretuent pour l’épouser et prendre le pouvoir. Celle-ci doit composer avec sa condition de femme pour maintenir son pouvoir face à des hommes brutaux et sans scrupules. Le récit, avec une série de meurtres mystérieux, prend parfois des allures de roman policier.  Enée est décrit comme un héros fatigué par dix ans de lutte à Troie, qui n’aspire qu’à la paix mais qui, pas plus que Didon, n’est  libre de son destin. C’est donc une vision personnelle et moderne que donne l’écrivaine.

Le roman est bien écrit mais je l’ai trouvé parfois long et j’ai eu du mal à me passionner pour les personnages. Je suis restée un peu en dehors, pas entièrement concernée. Pourtant, dans l’ensemble, cette relecture de l’Enéide m’a intéressée mais sans enthousiasme. 

mercredi 8 octobre 2025

Каракачани : En Bulgarie, les karakatchans, un peuple nomade d'origine grecque

Plovdiv : Maison du docteur Chamakov  Zlati Boyazhiev  : Каракачани : Karakatchani
 

Un petit article pour les curieux. 

En visitant la maison du docteur Chamalov et l'exposition  du peintre de Plovdiv, Zlati Boyadzhiev, deux très grands tableaux ont attiré mon attention. Sobrement intitulés Каракачани : Karakatchani, ils m'ont intriguée car je ne connaissais pas cette ethnie et aucun renseignement n'était donné à propos de ces oeuvres.  

 Le Dictionnaire bulgare de l'Académie bulgare des sciences donne la définition suivante du terme : Каракачани :  Karakatchani  :

... petite population de la péninsule balkanique, parlant un ancien dialecte grec du nord et habitant les pâturages de haute montagne des montagnes du Pinde, du Shar, du Pirin, du Rila, des Rhodopes, de la Stara Planina et de la Sredna Gora en été, et les champs de Thrace et les régions côtières de la péninsule en hiver.

Ce sont des bergers qui vivent de leurs moutons dont ils vendent la viande, le lait et la laine. Ils ont été longtemps nomades avant d'être obligés de se sédentariser. Ils se fixaient dans les montagnes en été et en hiver gagnaient les plaines de Thrace jusqu'à la mer Noire.
 

Chaque année, de nos jours, le dernier vendredi et le dernier samedi d'août, se déroule le Festival national des Karakatchans de Bulgarie. Il se déroule à Karandila, un parc près de Sliven, et est organisé par la Fédération des sociétés culturelles et éducatives des Karakatchans de Bulgarie.

Ces oeuvres ont été peintes par Zlati Boyadzhiev en 1971/1972 à une époque où les Karakatchans, du moins certains d'entre eux,  étaient encore nomades si j'en crois ce tableau : 

 

Plovdiv : Maison du docteur Chamakov  Zlati Boyazhiev  : Каракачани : Karakatchani

 
 
Les bergers et leurs troupeaux se déplacent séparément. Le reste des hommes et des femmes avec les chevaux chargés de leurs biens font route à pied. Sur la peinture de Boyadzhiev on voit des femmes juchées sur les chevaux, les plus âgées, peut-être, une mère, des enfants.

 

Berger Karakatchan (détail)
 

  

 Les origines des Karakatchans

 
Plovdiv : Maison du docteur Chamakov  Zlati Boyazhiev  : Каракачани : Karakatchani (détail)
 
 
Ces renseignements sont extraits de l'article intitulé : Origine, mode de vie et moyens de subsistance des Karakachans de Stanislas Valevdont je cite le début. A lire  ICI 

"Il existe différentes versions de l'étymologie du nom des Karatkachans. L'une d'elles affirme qu'il viendrait du turc « karakacan » ou « kirkacan ». Ces mots ont la même signification : « Celui qui part vers les terres incultes » ou « celui qui quitte la forêt » . L'autre version affirme que leur nom viendrait du turc « kara », qui signifie noir, et « kachan », qui signifie pauvre. Leur langue dériverait de la forme populaire du grec « koinè »."

Il existe plusieurs théories sur l'origine des Karakatchans. L'une d'elles affirme qu'ils habitent les Balkans depuis des millénaires. Selon cette thèse, ils vivaient à l'origine dans la région du Pinde, en Grèce centrale, et plus précisément dans le massif d'Agrafa, où se trouve la ville de Ioannina. Sous la domination ottomane, ils résistèrent aux esclavagistes, ce qui les poussa à subir une répression massive. C'est pourquoi, au début du XIXe siècle, ils quittèrent leurs terres et adoptèrent un mode de vie semi-nomade.

Les Karakachans se trouvent du Péloponnèse à travers la Thessalie et la Grèce du Nord jusqu'à la Bulgarie, l'actuelle République de Macédoine, l'Albanie, Andrinople, la Thrace et les terres d'Asie Mineure.

L'une des histoires les plus incroyables sur leur origine raconte qu'ils furent les derniers défenseurs de Constantinople. Leurs aînés décidèrent alors d'exprimer leur deuil en portant des vêtements noirs. Cette couleur fut également transmise à leurs troupeaux. "

 
Le costume des karakatchans

 


"Les vêtements traditionnels des Karakachans se distinguent par leur originalité et reflètent leur culture matérielle, bien qu'ils aient également emprunté à d'autres vêtements nationaux. Les matières traditionnelles utilisées pour les coudre sont la laine et le coton. La couleur noire prédomine, ce qui explique probablement leur nom de Karakachans.

Le costume féminin Karakachan est à la fois hivernal et estival, ce dernier étant sans manches. Les vêtements sont superposés : la longue chemise blanche en coton se porte à l'intérieur. Elle possède des manches trois-quarts bordées de broderies cousues. À son extrémité inférieure, près des chevilles, elle est ornée de dentelle abondante, le plus souvent noire. D'autres manches coupées en laine sont portées par-dessus les manches de la chemise."

Les karakatchani portent des vêtements où domine le noir parce que, fuyant la domination turque, ils se seraient enfuis de leur région d'origine, les montagnes de Pinde en Grèce, et auraient choisi  cette couleur en signe de protestation et de deuil.  Karakatchan vient de Kara qui veut dire noir, on l'a vu, mais Katchan peut aussi signifier fugitif.

 

Le chien berger karakatchan

 

Le chien karakatchan


 Le karakatchan est un chien élevé par les bergers Karakatchans. C'est un gros chien, très fort, qui n'hésite pas à s'attaquer au loup ou à l'ours pour protéger son troupeau dans les montagnes et les forêts des Balkans. On l'appelle aussi l'égorgeur de loup. Il n'abandonne jamais son troupeau et est prêt à le défendre contre tout danger. Il a failli disparaître au moment de la nationalisation des biens voulus par les communistes en Bulgarie, qui a dépossédé les bergers de leurs moutons.

 

 

Le chien karakatchan


Le cheval Karakatchan


 

Le cheval karakatchtan


Le karakatchan est une race de petits chevaux très rustiques, solides, habitués à porter de lourdes  charges pendant les transhumances. Au moment de la nationalisation les chevaux ont été tués. En 1994 il n'en restait plus que 30. Un programme de sauvegarde mis en place depuis a permis de préserver la race.

 

 Le mouton karakatchan

  

Le mouton karakastan


Le mouton karakatchan représente la plus ancienne race du sud-est de l'Europe étant donné qu'elle remonte au mouton primitif de Thrace, "le Tsekel". C'est un mouton de montagne qui est très proche du mouflon avec ses cornes enroulées et sa laine rugueuse. On dit que les bergers Karakatchans éliminèrent la couleur blanche pour ne garder que les moutons noirs.


Le mouton karakastan