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Tapisserie d'Aubusson : Licorne |
Une petite pause en Creuse, près d'Aubusson, pour aller voir les petits-enfants. A bientôt !
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Tapisserie musée d'Aubussson Lurçat |
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Tapisserie d'Aubusson : Licorne |
Une petite pause en Creuse, près d'Aubusson, pour aller voir les petits-enfants. A bientôt !
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Tapisserie musée d'Aubussson Lurçat |
J’ai visionné l’autre soir un documentaire sur Mussolini. J’avais encore tout frais en mémoire le livre de Francesca Melandri Tout sauf moi et le regard horrifié qu’elle porte sur la colonisation de l’Ethiopie voulue par le Duce ! L’écrivaine y raconte les exactions commises dans ce pays, le "nettoyage radical" selon les mots de Mussolini de ce peuple considéré comme inférieur, qui se révolte et qu’il faut "pacifier" - bel euphémisme - en rasant les villages, condamnant les hommes à la pendaison, donnant les femmes aux soldats et enfermant ceux qui restent dans des camps comme l’Italie l’avait déjà fait en Lybie. Je dois dire, au passage, même si ce n’est pas le sujet, que la France, tout comme l’Italie, n’est pas en reste quand il s’agit des violences de la colonisation.
Le livre de Francesca Melandri tout comme le documentaire que j’ai regardé relate le massacre d’Addis-Abeba et décrit le tragique épisode au cours duquel l’armée italienne gaze la population réfugiée dans une grotte et extermine ceux qui essaient de s’enfuir. L’écrivaine met en parallèle l’Italie de l’époque mussolinienne et celle de l’époque berlusconienne dans laquelle des ministres et des députés passifs et obéissants à la voix du maître acceptent les réductions des libertés, le racisme, le mensonge et la corruption. Elle dénonce le sort des immigrés en particulier des éthiopiens menacés par un régime totalitaire qui fuient leur pays et se retrouvent en Italie, enfermés dans ce qu’il est de bon ton d’appeler des "centres" mais qui ressemblent fort à des prisons.
"Le voilà encore le temps de la réclusion, des endroits où Dieu est plus silencieux qu'un mur : il coule visqueux par un trou dans la poitrine, la remplit de noir. Mais ici, ce n'est pas la Lybie, c'est l'Italie civilisée. On peut se lever, marcher, aller dans la cour, fumer une cigarette si on a l'argent. Il y a des douches même si elles sont froides. Les toilettes sont des vraies, et pas seulement un seau pour cent personnes, les portes sont enfoncées, mais en général la chasse à eau fonctionne. L'eau à boire est abondante, on ne meurt pas de soif. Les repas sont réguliers même s'il n'y a ni table ni chaises et qu'on doit les prendre assis sur le lit.
C'est un centre et le jeune homme, ainsi que tous les autres, est un hôte pas un détenu. Et pourtant, exactement comme dans la grande salle de Tripoli, personne ne sait quand il pourra sortir."
Ce roman historique - Nous sommes en 2010 - fait vivre des personnages fictifs pour la plupart ou réels dans cette ville gigantesque, Rome, dont les habitants sont malmenée, excédés par le bruit, les incivilités, l'impossibilité de se garer, les embouteillages, le manque de transports publics, tous ces maux, liés à une circulation automobile saturée, et qui grignotent la tranquillité de l’esprit. Rome où les problèmes que posent l’immigration, la pauvreté, le chômage, l’insuffisance des moyens accordés à l’école, la densité des populations dans des immeubles surchargés, soulèvent les relents méphitiques d’un racisme latent ou exprimé par la montée de l’extrême-droite. Rome, objet de Haine et d’Amour (et oui, cornélien !) pour Ilaria, romaine, hélas ! et fière de l'être, Rome, enfin, comme personnage à part entière du roman !
Ilaria est enseignante. Elle est la fille d’Attilio Profeti mort à l’âge de 97 ans après avoir gagné (du moins c’est ce qu’il croit ) le concours de celui qui mourra le dernier dans son entourage : Tous sauf moi ! Ilaria a déjà beaucoup de choses à reprocher à ce père, si beau que toutes les femmes tombent dans ses bras, si beau qu’il est choisi pour représenter la supériorité de la Race (italienne, bien sûr) sur le peuple noir d’Ethiopie. Elle a d’abord eu un choc quand elle a appris que son père menait une double vie à Rome dans deux foyers différents et avait un autre fils, en plus de ces trois enfants légitimes. Aussi quand elle voit, en rentrant chez elle, un jeune homme noir qui dit être son neveu, Ilaria tombe des nues ! Il se nomme : Shimeta Ietmgeta Attilaprofeti et affirme être le petit-fils d'Attilio Profeti et d’une femme éthiopienne Abeba, avec qui Attilio Profeti aurait eu un fils.
C’est le début de la découverte du passé de son père, de son rôle actif dans le régime mussolinien et la colonisation éthiopienne. Ilaria est une femme droite, exigeante envers elle-même et envers les autres. Pour elle qui met son honneur non dans « l’apparence » mais dans ce qu’elle est « vraiment », qui est « une de ces personnes peu ambitieuse sur le plan social mais beaucoup plus sur le plan existentiel », cette découverte est un séisme ! Son demi-frère Attilio sera à ses côtés pour faire face à cette situation et aux difficultés liées à l’arrivée de cet immigré clandestin, leur neveu, donc ?
Le style de Francesca Melandri est à la hauteur de ce passé mouvementé et violent et de ces personnages entiers. Il offre parfois des fulgurances qui donnent beaucoup de force à la dénonciation de toutes les oppressions, de toutes les dictatures. Il résonne clairement dans une Italie en train de basculer vers un choix douteux.
Eleftheria, le roman de Murielle Szac, est paru aux éditions Emmanuelle Collas. Je sais bien que la première de couverture ne préjuge pas de la qualité du roman, mais je ne sais pas si vous êtes comme moi, cette photographie d'Oleg Gekman, avec cette silhouette élancée prenant son envol, (sa liberté ?), dans ce paysage d'une grande beauté, ce contraste entre le rouge, synonyme de violence, et le bleu qui évoque la vie, m'ont irrésistiblement attirée.
En 1940, les deux communautés juives et chrétiennes qui vivent en Crète, en bonne intelligence, ont encore quelques moments d’insouciance. Certes, Stella, la jolie juive, qui épouse Yorgos, le chrétien, s’attire réprobation et commérages. Mais dans cette île, on célèbre les cultes respectifs dans des bâtiments religieux dressés côte à côte, et il n’est pas rare que les enfants se mêlent pour célébrer la fête des uns ou celle des autres.
Eleftheria ou Liberté, c’est celle que réclament les hommes et les femmes de ces communautés en cette année 1941qui voit la Grèce envahie par les allemands. Certains vont fuir, d’autres resteront prisonniers sur l’île ne pouvant échapper à leur destin.
Le roman est conçu autour de plusieurs personnages qui vivront parallèlement ou ensemble la tragédie de l’occupation nazie : Rebecca et son amie chrétienne Réna, Ariadni qui s’attache à Isaac, le petit garçon de ses maîtres, Judith et Yakov, Nikos et Rachel, Petros, le photographe polonais, Luigi, l’officier italien dont la garnison occupe l’est de la Crète et qui rejoint les résistants crétois à la mort de Mussolini… Et bien d’autres, tous des habitants de la Crète qui aiment leur île et vont être emportés par la violence de l’occupation, la privation des libertés, les massacres de la population, la déportation des juifs et des résistants dans le Tanaïs, bateau grec réquisitionné par l’armé allemande...
L’écrivaine Murielle Szac, tout en nous montrant la réalité de la guerre, s’attache aussi à faire revivre les populations, en peignant les coutumes et les croyances de ces communautés, qu’il s’agisse des juifs célébrant le Tashlikh, le Mikhev, ou des orthodoxes célébrant une noce et dansant la pentozalia, danse guerrière.
A côté des descriptions des paysages de l’île, l’auteure brosse aussi de beaux portraits des villageois, descendants des grands résistants crétois qui ont chassé l’envahisseur turc de leur île, et que Petros photographie dans des poses pleines d’une fierté farouche. J'ai aimé que l'écrivaine souligne ainsi le rôle de la photographie, comme témoin mais aussi comme conservateur de la mémoire, thème secondaire, peut-être, mais important car l'image est le seul le souvenir qui demeure de toutes ces personnes tragiquement disparues.
Peut-être manque-t-il dans ce livre, un souffle, une puissance qui en feraient pour moi un coup de coeur. Mais Eleftheria est un bon roman, bien écrit, présentant des qualités et qui a le mérite de nous remémorer un épisode terrible et peu connu de la seconde guerre mondiale en Crète. A lire !
La Ville d’Avignon lance le premier Prix littéraire des Avignonnais. À partir du 1er octobre et jusqu’au 12 novembre, les avignonnais et tous les amoureux de la littérature
sont invités à élire, parmi les cinq ouvrages sélectionnés par les
bibliothèques, les librairies d'Avignon, un professeur de lettres du
lycée René Char et la directrice des bibliothèques d'Avignon, leur roman
préféré issu de la rentrée littéraire d’automne. Lectures, tables
rondes, midi-sandwichs et de nombreuses animations permettront de mieux
faire connaître ces cinq ouvrages et de voter pour celui qui emportera
le premier Prix.
Les cinq romans sélectionnés sont disponibles en
prêt dans les bibliothèques de la Ville et à la vente dans les
librairies partenaires.
«
Qu’est-ce qui peut bien faire qu’une femme soudain abandonne celle à
qui elle vient de dire, Quels merveilleux moments j’ai passés auprès de
toi, aujourd’hui encore : je veux ça tous les jours de la vie ? » Tel
est le questionnement auquel est confrontée Jenny après le départ d’Ève.
Toutes deux apprendront que l’ on peut vivre une même histoire de deux
façons totalement différentes ».
Le pion Paco Cerdà Éditions La Contre Allée
Stockholm,
hiver 1962. Deux hommes de mondes adverses se font face. Arturo Pomar,
l’enfant prodige espagnol, affronte sur l’échiquier Bobby Fischer, un
jeune Américain excentrique et ambitieux.
En pleine guerre froide, l’un était le pion du régime franquiste, l’autre sera celui des États-Unis.
• Première sélection du Prix du Meilleur Livre Étranger - catégorie non-fiction.
Eleftheria Murielle Szac Éditions Emmanuelle Collas
Des rêves d’or et d’acier Émilie Tôn Éditions Hors d’atteinte
Je
veux savoir comment mon père est arrivé dans cette Lorraine où l’acier
s’écoule, comprendre comment il est devenu cet homme au destin plusieurs
fois brisé, qui n’a jamais abandonné. Il l’a toujours dit : « Quand on a tout perdu plusieurs fois, on n’a plus peur de se lancer. »
L’invention du diable Hubert Haddad Éditions Zulma
Papillon
de Lasphrise s’est retiré dans sa tour d’ivoire angevine. Après une
existence dédiée à l’amour et à la guerre, le voilà tout entier habité
par le démon de l’écriture. Au soir de sa vie, il pactise avec le diable
: tant que ses Poésies n’auront pas accédé à la postérité, il ne
connaîtra pas le repos éternel. L’immortalité sera sa malédiction.
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L’invention du diable de Hubert Haddad aux éditions Zulma raconte l’histoire de Marc Papillon, seigneur de Lasphrise, poète. Vous avouerez qu’avec ce nom étrange, voire un peu ridicule, Papillon est un parfait personnage de roman. Erreur, car il a existé ! Il est né en 1555 près d’Ambroise. Son oeuvre poétique a survécu au temps même si elle est est moins connue que celle de ses illustres aînés, le "divin" Ronsard, Joachim du Bellay, Maurice de Scève, François Rabelais… Petit hobereau sans fortune dans son domaine tourangeau, Papillon, avant d’être poète, acquit une renommée de bravoure ainsi que moult balafres, cicatrices et coutures, au service des ducs de Guise pendant les guerres de Religion. Quand le capitaine Lasphrise, tout "envieilli", se retire dans son fief, sachez que le "rancuneux" Henri IV lui refuse même une pension pour ses exploits héroïques, preuve que la conversion du roi au catholicisme n’a pas complètement effacé son parpaillotisme … même si Paris vaut bien une messe ! Papillon se consacre à la poésie et à l’éducation de sa fille bien-aimée Marguerite. Il meurt en 1599. Enfin, il meurt ? Mais non ! il survit, comme nous l'apprend Hubert Haddad, car il fait un pacte avec le diable : il ne mourra pas tant que son oeuvre, enfin reconnue, ne lui aura pas permis d’atteindre à la notoriété.
C’est dans ces vers que l’écrivain a trouvé le sujet du roman :
Démon témoin de mon jugement
Au risque d’en perdre âme et sang
Une plume à ma veine trempée
Scelle un contrat d’immortalité
Tant que gloire enfin me soit donnée
Jamais serai-je en l’ombreux tombeau.
C’est donc ainsi que nous suivons les aventures de Papillon à travers les siècles, traînant avec lui la pesanteur de l’éternité et le désespoir d’un amour toujours renaissant et toujours mourant. L’éternité au goût de rien, à l’oublieuse mémoire qui laisse surgir, comme un éclair, un visage perdu dans les limbes du souvenir : "La sainte nature m’avait donné une enfant sur le tard. C’est à elle que je pense quelque fois." Sinon, rien ! L’éternité comme une "lassitude", comme une «"érosion", une "usure" qui "réduit à l’os" car "On n’arrive pas à la gloire sans fatigue ". L’immortalité vécue comme une condamnation et, comble de dérision, condamnation que l’on s’est imposée à soi-même.
" A quelle étrangeté à soi faut-il accéder pour lâcher prise et devenir pareil aux vagues de la mer, à la neige vermeille de l’aube ou au bruissement des feuilles dans la lumière du soir. "
L'invention du diable, au-delà du fantastique, est donc la métaphore du Temps ou plutôt de ce rêve que tout être humain, même le plus humble, partage : faire échec au temps, laisser des traces, demeurer dans la mémoire des vivants. Or si cette recherche est commune à tous, elle l'est plus encore, à fortiori, pour le poète, l’écrivain. Ce que Boileau résume ainsi avec ironie :
"Sans cesse poursuivant ces fugitives fées
On voit sous les lauriers haleter les Orphées".
Au terme de son éternité Papillon se demandera si le jeu valait la chandelle, arrivant à la conclusion, après sa rencontre avec Napoléon et sa statue, que même l’immortalité est mortelle :
« Mais les statues vous ignorent : on les brise pour en élever d’autres qui subiront le même sort. ».
Le style de Hubert Haddad est poétique, recherché, brillant et riche avec ce rien de désuet dans la phrase et le vocabulaire qui permet d’évoquer le parler ancien de chacune des époques qu'il visite. Nous sommes au XVI siècle, avec Montaigne et Rabelais comme proches voisins, et nous passons de siècle en siècle, chez la marquise de Rambouillet, dans le salon des Précieuses, avec Voiture et Racan, séjournant à la Bastille dans la tour de la Bertaudière où notre Papillon mange à la table du marquis de Launay, gouverneur de la Bastille, juste avant les assauts de la Révolution. Nous parcourons l’Empire et découvrons son empereur déchu, la Commune, la Grande Guerre, jusqu’à nos jours. Nous traversons les remous de l’Histoire tout en allant à la rencontre des écrivains, artistes, hommes célèbres.
Ce roman avait donc tout pour me plaire : la réflexion philosophique sur le Temps soulignant l’éphémérité de la vie humaine, la dérision de l’immortalité; la découverte de ce poète du XVI siècle, Marc Papillon de Laphise, que j’aime beaucoup à travers les extraits qui nous sont proposés ; puis le retour dans le passé avec l’Histoire de la France, enfin l’introduction du fantastique.
Et pourtant j’ai éprouvé de la distance, parfois même de l’ennui, en lisant ce livre. Certes, j’ai bien senti la nostalgie qui imprègne ces pages, j’ai été sensible à la souffrance du personnage, à l’horreur de l’immortalité qui dépossède de la mémoire, qui gomme les êtres que l’on a aimés. Mais en même temps je suis restée en dehors. A force de survoler les siècles, on en a une vision au pas de course, trop rapide, réduite souvent à des noms qui font plaisir au lecteur quand il les connaît sans que cela ne les fasse exister. Chaque période nous ramène aux sentiments du personnage, à son engluement dans la vase du Temps comme une sorte de leit-motiv. Voulu, peut-être ? pour évoquer le lent passage du temps et l'usure qu'il provoque. Mais cet effet répétitif nuit à l’intérêt du récit. Aussi, je ne suis pas parvenue à rester toujours "accrochée" même si j’ai ressenti de l’admiration pour le style. C’est déjà beaucoup, certes, mais, j’aime bien que l’on me raconte une histoire à laquelle j’adhère complètement et qui m’emporte. Alors, à vous de lire ! Et vous me direz !
La Ville d’Avignon lance le premier Prix littéraire des Avignonnais. À partir du 1er octobre et jusqu’au 12 novembre, les avignonnais et tous les amoureux de la littérature
sont invités à élire, parmi les cinq ouvrages sélectionnés par les
bibliothèques, les librairies d'Avignon, un professeur de lettres du
lycée René Char et la directrice des bibliothèques d'Avignon, leur roman
préféré issu de la rentrée littéraire d’automne. Lectures, tables
rondes, midi-sandwichs et de nombreuses animations permettront de mieux
faire connaître ces cinq ouvrages et de voter pour celui qui emportera
le premier Prix.
Les cinq romans sélectionnés sont disponibles en
prêt dans les bibliothèques de la Ville et à la vente dans les
librairies partenaires.
«
Qu’est-ce qui peut bien faire qu’une femme soudain abandonne celle à
qui elle vient de dire, Quels merveilleux moments j’ai passés auprès de
toi, aujourd’hui encore : je veux ça tous les jours de la vie ? » Tel
est le questionnement auquel est confrontée Jenny après le départ d’Ève.
Toutes deux apprendront que l’ on peut vivre une même histoire de deux
façons totalement différentes ».
Le pion Paco Cerdà Éditions La Contre Allée
Stockholm,
hiver 1962. Deux hommes de mondes adverses se font face. Arturo Pomar,
l’enfant prodige espagnol, affronte sur l’échiquier Bobby Fischer, un
jeune Américain excentrique et ambitieux.
En pleine guerre froide, l’un était le pion du régime franquiste, l’autre sera celui des États-Unis.
• Première sélection du Prix du Meilleur Livre Étranger - catégorie non-fiction.
Eleftheria Murielle Szac Éditions Emmanuelle Collas
Des rêves d’or et d’acier Émilie Tôn Éditions Hors d’atteinte
Je
veux savoir comment mon père est arrivé dans cette Lorraine où l’acier
s’écoule, comprendre comment il est devenu cet homme au destin plusieurs
fois brisé, qui n’a jamais abandonné. Il l’a toujours dit : « Quand on a tout perdu plusieurs fois, on n’a plus peur de se lancer. »
L’invention du diable Hubert Haddad Éditions Zulma
Papillon
de Lasphrise s’est retiré dans sa tour d’ivoire angevine. Après une
existence dédiée à l’amour et à la guerre, le voilà tout entier habité
par le démon de l’écriture. Au soir de sa vie, il pactise avec le diable
: tant que ses Poésies n’auront pas accédé à la postérité, il ne
connaîtra pas le repos éternel. L’immortalité sera sa malédiction.
Le musée Collectiilor ou musée des Collections : jardin et intérieur/ statue de de Cornel Medrea (1888_1964)/Balescu/Iser |
La collection du musée Colectiilor de Arta est installée dans un immense palais qui a appartenu au trésorier Grigore Romanit. En 1940, le régime communiste y a entreposé des collections confisquées aux familles riches. Je n'ai pas pu le visiter entièrement car j'y suis arrivée vers 16h30 après la visite du musée Zambaccian (et autres déconvenues devant des musées fermés) et il ferme à 18H. Je me suis fait mettre à la porte !
Il est difficile de visiter les musées de Bucarest si vous ne restez que quelques jours dans la capitale car ils sont pour la plupart fermés le Lundi ET le mardi, de plus certains sont en restauration : en ce mois de septembre 2022, c'est le cas pour le musée Taranului ou musée du paysan roumain et le palais Georghe Cantacuzino dédié au musicien George Enescu. Impossible de trouver ces renseignements dans mon guide, donc j'y suis allée pour trouver porte close. Le métro qui n'est pas très étendu vous laisse loin du lieu que vous voulez visiter et je n'ai pas pris le temps de me renseigner sur les lignes de bus. J'aime bien me promener à pied dans la ville pour mieux découvrir. Je me suis perdue dans le quartier du musée Zambaccian, ce qui a été intéressant du point de vue architectural, belles maisons de style divers, mais j'ai raté à cause de tout cela de nombreux musées dont le musée contemporain (près du parlement), celui que je regrette le plus.
Le musée national de Arta al Romanei, le musée Colectiilor de Arta, le palais Cantacuzino ou musée George Enescu, la salle de concert Atheneul Roman, de même que le musée national d'Histoire de la Roumanie ( intéressant surtout pour la copie de la colonne trajane que l'on peut voir de près, ce qui n'est pas possible à Rome !) se situent tous dans la Calea Victorei sur quelques kilomètres, de part et d'autre du boulevard Regina Elizabeta depuis la ville historique jusqu'à la place Victorei.
Mais revenons à ma visite incomplète du musée des Collections d'art avec tout d'abord ce que j'ai le plus aimé, les icônes de verre et l'exposition des oeuvres de la japonaise Shizuko Onda.
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Bucarest Muzeul Colectiilor de Arta : icônes sur verre |
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Icône sur verre musée des Collections d'art Bucarest |
J'ai trouvé un site expliquant la technique de la peinture des icônes sur verre et je vous y renvoie ICI : "La peinture des icônes suivait une méthode qui devrait être définie comme peinture « sous » plutôt que « sur » verre. En effet, le peintre dessinait et peignait l’icône sur ce qui, à la fin, aurait été le dessous du verre, pendant que la partie opposée, c’est-à-dire celle exposée au regard de l’observateur, servait d’écran de protection pour le tableau. Ce procédé oblige le peintre a dessiner à l’envers, pour que, une fois le verre retourné, l’image se présente correctement. Le dessin des contours à l’aide d’un fin pinceau – la première phase technique de la réalisation de l’icône – fournissait le schéma de la composition, puis on procédait au coloriage des figures et du fond. Pour certaines réalisations on utilisait de fines pellicules de couleur or et argent. Une fois peinte, après une couche de vernis sur la face postérieure du tableau pour le préserver contre l’humidité, l’icône était encadrée et protégée à l’arrière par un panneau, d’habitude en sapin."
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Icône sur verre : Saint Georges terrassant le dragon |
Shizuko Onda : détail des oeuvres exposées au musée Colectiilor de Bucarest |
La donation au musée Colectiilor, en 1994, de Shikuzo Onda, artiste, sculptrice et décoratrice, diplômée de l'université japonaise de Tokyo, est composée de dix-neuf oeuvres réalisées dans du plexiglas.
Plexiglas ! Je ne sais pourquoi, j'éprouve un certain préjugé pour ce matériau, si l'on m'avait dire verre, oui ... mais plexiglas ! Un peu dubitative, je regarde les oeuvres, blocs transparents intégrant de vives couleurs, je m'approche d'elles, et là, l'enchantement opère ! S'approcher, c'est entrer dans un univers qui n'est plus limité dans l'espace. On se perd dans des profondeurs, celle de la mer ou du ciel. On y décèle des formes mystérieuses, humaines, visages, femme agenouillée, végétales, animales. Il faut tourner autour de l'oeuvre pour y découvrir d'autres formes, d'autres mondes. C'est vraiment magique ! Les lumières jouent avec les couleurs, traversent la transparence et nous transportent dans l'irréalité ! L'imagination prend le pouvoir !
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Shizuko Onda Bucarest musée Colectiilor Bucarest |
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Shizuko Onda Bucarest musée Colectiilor Bucarest |
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Shizuko Onda Bucarest musée Colectiilor |
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Shizuko Onda : Bucarest musée Colectiilor Bucarest (détail collage de deux photos) |
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Shizuko Onda : Bucarest musée Colectiilor Bucarest |
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Iosi Iser musée des Collection de Bucarest |
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Corneliu Baba : autoportrait musée Collectiilor de Bucarest |
Corneliu Baba : Le roi fou musée Collectiilor Bucarest |
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Corneliu Baba : La Piéta musée Collectiilor Bucarest |
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Corneliu Baba : La Pieta (détail ) musée Collectiilor |
Corneliu Baba : L'Effroi musée Collectiilor Bucarest |
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Phoebus : autoportrait musée Colectiilor |
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Phoebus : Adam et Eve musée Colectiilor |
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Phoebus :marché au puce musée des Collections des Arts Bucarest |
Dimutru Ghiata 1888-1972) (détails) musée Colectiilor de Arta Bucarest |
Magdelena Radulescu : musée Colectiilor de Arta de Bucarest |
Lucia Balacescu |