Eleftheria, le roman de Murielle Szac, est paru aux éditions Emmanuelle Collas. Je sais bien que la première de couverture ne préjuge pas de la qualité du roman, mais je ne sais pas si vous êtes comme moi, cette photographie d'Oleg Gekman, avec cette silhouette élancée prenant son envol, (sa liberté ?), dans ce paysage d'une grande beauté, ce contraste entre le rouge, synonyme de violence, et le bleu qui évoque la vie, m'ont irrésistiblement attirée.
En 1940, les deux communautés juives et chrétiennes qui vivent en Crète, en bonne intelligence, ont encore quelques moments d’insouciance. Certes, Stella, la jolie juive, qui épouse Yorgos, le chrétien, s’attire réprobation et commérages. Mais dans cette île, on célèbre les cultes respectifs dans des bâtiments religieux dressés côte à côte, et il n’est pas rare que les enfants se mêlent pour célébrer la fête des uns ou celle des autres.
Eleftheria ou Liberté, c’est celle que réclament les hommes et les femmes de ces communautés en cette année 1941qui voit la Grèce envahie par les allemands. Certains vont fuir, d’autres resteront prisonniers sur l’île ne pouvant échapper à leur destin.
Le roman est conçu autour de plusieurs personnages qui vivront parallèlement ou ensemble la tragédie de l’occupation nazie : Rebecca et son amie chrétienne Réna, Ariadni qui s’attache à Isaac, le petit garçon de ses maîtres, Judith et Yakov, Nikos et Rachel, Petros, le photographe polonais, Luigi, l’officier italien dont la garnison occupe l’est de la Crète et qui rejoint les résistants crétois à la mort de Mussolini… Et bien d’autres, tous des habitants de la Crète qui aiment leur île et vont être emportés par la violence de l’occupation, la privation des libertés, les massacres de la population, la déportation des juifs et des résistants dans le Tanaïs, bateau grec réquisitionné par l’armé allemande...
L’écrivaine Murielle Szac, tout en nous montrant la réalité de la guerre, s’attache aussi à faire revivre les populations, en peignant les coutumes et les croyances de ces communautés, qu’il s’agisse des juifs célébrant le Tashlikh, le Mikhev, ou des orthodoxes célébrant une noce et dansant la pentozalia, danse guerrière.
A côté des descriptions des paysages de l’île, l’auteure brosse aussi de beaux portraits des villageois, descendants des grands résistants crétois qui ont chassé l’envahisseur turc de leur île, et que Petros photographie dans des poses pleines d’une fierté farouche. J'ai aimé que l'écrivaine souligne ainsi le rôle de la photographie, comme témoin mais aussi comme conservateur de la mémoire, thème secondaire, peut-être, mais important car l'image est le seul le souvenir qui demeure de toutes ces personnes tragiquement disparues.
Peut-être manque-t-il dans ce livre, un souffle, une puissance qui en feraient pour moi un coup de coeur. Mais Eleftheria est un bon roman, bien écrit, présentant des qualités et qui a le mérite de nous remémorer un épisode terrible et peu connu de la seconde guerre mondiale en Crète. A lire !
Lu pour le Prix littéraire des Avignonnais
La Ville d’Avignon lance le premier Prix littéraire des Avignonnais. À partir du 1er octobre et jusqu’au 12 novembre, les avignonnais et tous les amoureux de la littérature
sont invités à élire, parmi les cinq ouvrages sélectionnés par les
bibliothèques, les librairies d'Avignon, un professeur de lettres du
lycée René Char et la directrice des bibliothèques d'Avignon, leur roman
préféré issu de la rentrée littéraire d’automne. Lectures, tables
rondes, midi-sandwichs et de nombreuses animations permettront de mieux
faire connaître ces cinq ouvrages et de voter pour celui qui emportera
le premier Prix.
Les cinq romans sélectionnés sont disponibles en
prêt dans les bibliothèques de la Ville et à la vente dans les
librairies partenaires.
«
Qu’est-ce qui peut bien faire qu’une femme soudain abandonne celle à
qui elle vient de dire, Quels merveilleux moments j’ai passés auprès de
toi, aujourd’hui encore : je veux ça tous les jours de la vie ? » Tel
est le questionnement auquel est confrontée Jenny après le départ d’Ève.
Toutes deux apprendront que l’ on peut vivre une même histoire de deux
façons totalement différentes ».
Le pion Paco Cerdà Éditions La Contre Allée
Stockholm,
hiver 1962. Deux hommes de mondes adverses se font face. Arturo Pomar,
l’enfant prodige espagnol, affronte sur l’échiquier Bobby Fischer, un
jeune Américain excentrique et ambitieux.
En pleine guerre froide, l’un était le pion du régime franquiste, l’autre sera celui des États-Unis.
• Première sélection du Prix du Meilleur Livre Étranger - catégorie non-fiction.
Eleftheria Murielle Szac Éditions Emmanuelle Collas
1940, au nord de la Crète. La communauté juive célèbre Rosh Hashana. Rebecca écoute les commérages sur le futur mariage de Stella. On s’interroge aussi sur la guerre qui a commencé en Europe. Metaxas, le dictateur au pouvoir à Athènes, saura-t-il résister à Mussolini et à son allié, Hitler ? Bientôt, le bateau de Nikos, le Tanaïs, est réquisitionné par l’armée grecque. Malgré la menace, la vie continue… Jusqu’au matin du 20 mai 1941, lorsque le 3e Reich lance sur la Crète une invasion aéroportée. Faut-il fuir ou rester ? C’est l’heure de savoir si l’on est libre de choisir son destin.
Des rêves d’or et d’acier Émilie Tôn Éditions Hors d’atteinte
Je
veux savoir comment mon père est arrivé dans cette Lorraine où l’acier
s’écoule, comprendre comment il est devenu cet homme au destin plusieurs
fois brisé, qui n’a jamais abandonné. Il l’a toujours dit : « Quand on a tout perdu plusieurs fois, on n’a plus peur de se lancer. »
L’invention du diable Hubert Haddad Éditions Zulma
Papillon
de Lasphrise s’est retiré dans sa tour d’ivoire angevine. Après une
existence dédiée à l’amour et à la guerre, le voilà tout entier habité
par le démon de l’écriture. Au soir de sa vie, il pactise avec le diable
: tant que ses Poésies n’auront pas accédé à la postérité, il ne
connaîtra pas le repos éternel. L’immortalité sera sa malédiction.
C'est en effet un épisode de la seconde guerre mondiale que je ne connais pas. Si j'arrive à lui faire de la place, c'est certainement une lecture qui m'intéressera. (je suis d'accord avec toi, la couverture est très attirante).
RépondreSupprimerje pense que c'est le genre de lecture que tu apprécierais.
SupprimerBien envie, pour la Crète, bien sûr et pour le titre Liberté. J'attends que la PAL diminue un peu pour l'acheter. j'ai un pavé pour la Masse Critique et un autre qui doit arriver
RépondreSupprimerIl faut que je trouve le temps de te l'envoyer.
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