"Cette
 version libre sous forme de roman est une nouvelle écriture qui 
respecte toutefois les textes de toutes les époques. j'y ai apporté 
comme le fait le barde ma part d'imagination, fidèle aux traditions qui 
veulent que les légendes soient adaptées, remaniées, enrichies afin 
qu'elles continuent à vivre"
Et c'est ce qu'il fait effectivement. La légende d'Ys qui sert de départ à 
cette histoire est bien sûr respectée. Gadlon a construit une ville 
magnifique pour sa fille Dahut mais celle-ci vit dans la débauche et la 
luxure. Dans son palais, elle accueille des courtisans qui ne pensent 
qu'au luxe et aux plaisirs. Elle tue ses amants d'une nuit en les 
précipitant dans un gouffre. Mais elle ne se donne qu'à l'océan, son 
époux divin. Pourtant un jour, elle a pour amant un étranger qui exerce 
sur elle sa domination.  Celui-ci, avec l'aide de Dahut, vole la clef 
des portes de la cité d'Ys au roi Gadlon. Il ouvre les portes à l'océan 
qui engloutit la ville. Gadlon peut se sauver sur son cheval magique 
mais Dahut est précipitée dans les flots.
C'est à partir de cette légende que Gabriel Jan a bâti son récit et imaginé des personnages qui n'ont rien à voir avec elle.
Gélan D'Edarpt, un 
jeune médecin étranger arrive à Ys avec ses onguents pour exercer son 
métier et y faire fortune. Attaqué par des brigands, il est défendu par 
Ceryl, un jeune homme au premier abord sympathique, qui  l'héberge chez son père, le 
meilleur tailleur de Cornouiailles. La soeur de Céryl,  Cipée, tombe 
amoureuse de lui mais il ne répond pas à ses avances. En fait,
 il  aime la fille du barde Nasahben nommée Dryad. Nous 
comprenons bien vite que Gélan n'est pas tout à fait celui qu'il 
prétend être et qu'il est investi d'une mission.  Il va s'opposer à trois druides qui sont alliés avec Dahut, pour
 défendre la cité qu'ils savent menacée.  Mais Gélan, qui est-il vraiment? Quel monde 
représente-t-il?
En fait la légende de la ville d'Ys devient ici un roman fantasy. L'auteur gomme le 
merveilleux chrétien de la légende :  le rôle des saints qui convertissent Gadlon est affaibli, le diable est absent du récit, le 
bal satanique n'a pas lieu, le masque qui se resserre sur le visage des
 amants de Dahut et les étouffe n'est plus. Mais les personnage possèdent 
des pouvoirs magiques qui leur permettent de mener le combat entre le 
Bien et le Mal et ils se disputent le Trémillon ou l'Aigue bleue, pierre magique susceptible de retenir les flots de l'océan.
J'ai cependant trouvé que l'histoire était parfois assez mal ficelée. Par exemple Cipé, 
l'amoureuse évincée disparaît du récit et le personnage de Céryl est 
finalement oublié, l'amour entre Dryad et Gelan, style coup de foudre, 
est un peu fleur bleue. Quant à  Dahut, elle apparaît 
trop vulgaire et peu intelligente, ce qui lui enlève la force et l'aura 
qu'elle a dans la légende. Elle cesse d'être le symbole de la religion 
celtique s'opposant à la christianisation de la Bretagne qui enseigne le
 péché et l'horreur du plaisir.
Voir Billet de l'oncle Paul ICI
Lecture commune avec Miriam et Aymeline




 
 
j'ai comme une idée que tu as préféré le style contes et légendes de Charles Guyot????
RépondreSupprimerhttp://miriampanigel.blog.lemonde.fr/2012/11/30/ys-le-monde-englouti-gabriel-jan/
RépondreSupprimerVoici le lien vers mon billet
@ Tuas raison! Je préfère la légende et le style de Guyot. Merci pour ton lien.
RépondreSupprimerça y est j'ai enfin publié mon billet hier, j'ai eu du mal à trouver quoi dire. J'ai bien aimé cependant, il y a de bonnes trouvailles. Merci de me l'avoir prêté :)
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