Un monde où les livres sont interdits
Comme dans Fahrenheit 451 de Ray Bradbury, Blandine Callet a imaginé dans son roman, La ballade de Lila K, un monde très proche du nôtre où les livres sont interdits et considérés comme nuisibles à la santé. Ils sont remplacés par des grammabooks visuels plus faciles à expurger de tout contenu illicite. Monsieur Kaufmann, une vieux monsieur anticonformiste, tuteur de Lila, montre à la fillette, qui n'en a jamais vu, un vrai livre et lui explique ce que c'est :
J'ai posé la main sur la feuille. J'ai palpé, puis j'ai gratté les lettres, légèrement de l'index, Monsieur Kauffmann disait vrai, elles étaient prises dans la matière.
- Ca ne peut pas s'effacer?
-Non, c'est inamovible. Indélébile. Là réside tout l'intérêt : avec le livre, tu possèdes le texte. Tu le possèdes vraiment. Il reste à toi, sans que personne ne puisse le modifier à ton insu. Par les temps qui courent, ce n'est pas un mince avantage, crois-moi, a-t-il ajouté à voix basse. Ex Libris veritas, fillette. La vérité sort des livres. Souviens-toi de ça : Ex libris veritas.
Je ne comprenais pas bien où il voulait en venir, ni pourquoi il prenait un air si solennel. Mais j'ai hoché la tête, à tout hasard. Ex libris veritas. D'accord, s'il y tenait.
- Ca ne peut pas s'effacer?
-Non, c'est inamovible. Indélébile. Là réside tout l'intérêt : avec le livre, tu possèdes le texte. Tu le possèdes vraiment. Il reste à toi, sans que personne ne puisse le modifier à ton insu. Par les temps qui courent, ce n'est pas un mince avantage, crois-moi, a-t-il ajouté à voix basse. Ex Libris veritas, fillette. La vérité sort des livres. Souviens-toi de ça : Ex libris veritas.
Je ne comprenais pas bien où il voulait en venir, ni pourquoi il prenait un air si solennel. Mais j'ai hoché la tête, à tout hasard. Ex libris veritas. D'accord, s'il y tenait.
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