Dans Tokyo ville occupée, David Peace part d'un fait réel, le vol de la Banque Impériale à Tokyo, le 26 Janvier 1948, qui entraîne la mort par empoisonnement de douze des seize employés. En effet, un homme se présentant comme médecin leur fait croire que le Ministère de la Santé leur ordonne de prendre des médicaments (du poison en réalité) pour lutter contre une épidémie.
David Peace va nous faire découvrir l'identité et les motivations de l'assassin non en suivant le schéma classique d'une enquête policière mais en adoptant la structure du film du cinéaste japonais Kurosawa réalisé en 1950 : Rashomon. Dans ce film adapté de deux nouvelles de Ryunosuke Akutagawa, six témoignages donnent des versions complémentaires, parfois contradictoires, du viol d'une femme et du meurtre de son mari par un bandit de grand chemin. L'écrivain a vécu au Japon et on le sent imprégné par la culture japonaise qui va transparaître dans le style et les images.
Dans Tokyo ville occupé, David Peace reconstruit les épisodes du massacre de la banque, les avancées ou les blocages de l'enquête policière en multipliant les points de vue, celui d'une survivante ou de l'assassin en passant par ceux des inspecteurs de police, des journalistes.... David Peace propose pour chaque récit une forme d'écriture différente : des notes à peine rédigées sur un carnet, des documents officiels, des textes proches du poème ou de chants funèbre. Parfois les pensées intérieures se confrontent à des données objectives. Cette construction du récit et les effets stylistiques donnent au livre un caractère étrange et fascinant.
David Peace va nous faire découvrir l'identité et les motivations de l'assassin non en suivant le schéma classique d'une enquête policière mais en adoptant la structure du film du cinéaste japonais Kurosawa réalisé en 1950 : Rashomon. Dans ce film adapté de deux nouvelles de Ryunosuke Akutagawa, six témoignages donnent des versions complémentaires, parfois contradictoires, du viol d'une femme et du meurtre de son mari par un bandit de grand chemin. L'écrivain a vécu au Japon et on le sent imprégné par la culture japonaise qui va transparaître dans le style et les images.
Dans Tokyo ville occupé, David Peace reconstruit les épisodes du massacre de la banque, les avancées ou les blocages de l'enquête policière en multipliant les points de vue, celui d'une survivante ou de l'assassin en passant par ceux des inspecteurs de police, des journalistes.... David Peace propose pour chaque récit une forme d'écriture différente : des notes à peine rédigées sur un carnet, des documents officiels, des textes proches du poème ou de chants funèbre. Parfois les pensées intérieures se confrontent à des données objectives. Cette construction du récit et les effets stylistiques donnent au livre un caractère étrange et fascinant.
L'arrestation d'un coupable acceptable aux yeux de la population met un terme aux enquêtes journalistiques et policières, elle évite de révéler aux yeux du monde une vérité beaucoup plus horrible, un pan noir de l'histoire du Japon, les crimes contre l'humanité commis par des militaires japonais en Chine. Pour les américains qui sont au lendemain de la guerre jusqu'en 1950 les véritables maîtres du Japon, il s'agit de reconstruire un pays en s'appuyant sur ses anciens cadres fussent-ils des criminels de guerre.
Sous couvert d'un enquête policière, David Peace présente comme dans tout bon roman noir une vision critique voire désespérée de la société puisque les victimes sont toujours les faibles, les plus démunis alors que les puissants même criminels continuent de régner à l'image de l'empereur Hirohito. Ce roman dérangeant tant au niveau de la structure que du fond est donc extrêmement pessimiste et noir. Il faut faire un effort pour y entrer et le lire lentement, en lui consacrant du temps, mais la récompense est au bout : la rencontre d'un véritable auteur.
Sous couvert d'un enquête policière, David Peace présente comme dans tout bon roman noir une vision critique voire désespérée de la société puisque les victimes sont toujours les faibles, les plus démunis alors que les puissants même criminels continuent de régner à l'image de l'empereur Hirohito. Ce roman dérangeant tant au niveau de la structure que du fond est donc extrêmement pessimiste et noir. Il faut faire un effort pour y entrer et le lire lentement, en lui consacrant du temps, mais la récompense est au bout : la rencontre d'un véritable auteur.
Avec mes remerciements à Dialogues croisés et aux Editions Payot.
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