La Tempête de Giorgione
La Tempête. Si j'ai choisi ce roman de Juan Manuel de Prada, c'est pour la référence à l'oeuvre du Gorgione qui allait m'amener inévitablement à Venise! Bingo! Je suis arrivée dans la Serinissime en plein mois de Janvier avec Alejandro Ballesteros, universitaire espagnol, qui a dilapidé sa vie, dit-il, à l'exégèse de ce tableau. Une fois sa thèse finie, Ballesteros se rend à Venise pour voir l'oeuvre. Enfin! A peine parvenu dans sa chambre d'hôtel, il téléphone, impatient, au directeur du musée de l'Accademia, Gilberto Gabetti qui doit lui servir de cicerone et lui donner son avis de spécialiste sur sa thèse. Mais voilà que, de sa fenêtre, il assiste en direct à un meurtre. Un homme est poignardé sous ses yeux. Mais dès lors qu'il se porte au secours de la victime et qu'elle meurt dans les bras, Ballesteros va être impliqué dans ce meurtre même si le soutien de Gabetti lui évite d'être soupçonné. Il découvre bien vite que le mort est un célèbre faussaire, ami de Gabetti et professeur de Chiara, fille adoptive de ce dernier.
J'avoue avoir été déçue par ce roman même s'il a été couronné d'un prix littéraire en 1997. Il repose d'abord sur une invraisemblance difficile à avaler : un universitaire travaille pendant des années sur la Tempête à partir de reproductions, publie une thèse qui se révèle "un pavé" sans avoir jamais vu l'original! Très crédible, en effet! Et comme une partie de l'intrigue repose sur le fait qu'il n'a jamais vu le tableau, on tombe dans le ridicule. L'histoire "policière" ne m'a donc pas convaincue.
Je n'ai pas accroché, non plus, aux personnages de Gilberto Gabetti et de sa fille adoptive Chiara qui m'ont paru invraisemblables et inconsistants, et n'ai pas été touchée non plus par l'amour fou de notre universitaire pour Chiara tant le récit manque de conviction..
L'analyse du tableau de Giorgione ne m'a rien appris nouveau. J'ai déjà lu des interprétations de cette image mystérieuse et, en fait, à l'encontre de ce j'espérais, ce n'est pas vraiment le sujet du roman. Reste la description de Venise que Ballesteros découvre sous la neige, ce qui donne lieu à quelques passages bien écrits mais parfois redondants car Venise, associée à la mort, ne trouve jamais grâce aux yeux de l'écrivain et n'est décrite que par sa décrépitude et ses immondices. mais ma foi, pourquoi pas? Après tout Thanatos aussi est séduisant!
Nota : Certaines critiques disent que ce n'est pas le livre le plus réussi de Prada. j'ai donc l'intention d'en lire d'autres.
Juan Manuel de Prada est né en 1970 à Baracaldo en Byscaye.
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