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lundi 22 janvier 2018

Asa Larsson : Le sang versé




Le  sang versé de Asa Larsson est second livre relatif au cycle de Rebecka Martisson, la jeune avocate de Stockholm, née à Kiruna (comme l’auteure ) en Laponie suédoise.

Après la fin terrible du premier roman Horreur boréale, Rebecka essaie de reprendre son travail d’avocate mais une sévère dépression nerveuse l’empêche d’être performante. Un collègue lui prête sa maison non loin de Kiruna, dans un petit village à 145km du cercle polaire. Elle part là-bas pour se reposer et essayer de retrouver le goût de vivre.
Hélas ! L’assassinat d’une femme pasteur que l’on a retrouvée pendue à l’orgue de l’église provoque un climat délétère. Et la pauvre Rebecka se retrouve à son corps défendant au milieu de l'enquête !

Alors là, je me suis dit : Décidément Asa Larsson a quelque chose contre les pasteurs sinon comment expliquer qu’elle les trucide d’un livre à l’autre et qu’elle brosse de ces religieux une peinture aussi critique et acide ! Je vois dans la postface que je ne suis pas la seule à avoir pensé cela ! Sa famille, son oncle vicaire à la retraite, sa tante laestadienne, la branche la plus conservatrice, la plus austère et rigide du protestantisme, s’en sont émus et lui ont fait promettre de ne plus tuer de pasteurs dans ses livres. Tant mieux parce que c'est un peu fastidieux cette hécatombe de pasteurs !

Mais à mon avis, elle a un compte à régler ! Car le tableau qu’elle dresse du collègue de la victime et de son vicaire est plus que critique. Et oui, même si l’on est pasteur, on peut-être machiste, antiféministe et ne pas supporter qu’une femme vous concurrence ! Malgré tout l'on ne peut s'empêcher de penser que les protestants sont en avance sur les catholiques et moins misogynes car ce n'est pas demain la vieille qu'il y aura de femmes curés  !
 On peut aussi tremper dans des combines louches et détourner l’argent commun à des fins privés. Quant à la femme pasteur, féministe, elle a des aspects bien sympathiques et l’on comprend pourquoi elle se met à dos tous les machos de la ville mais, en même temps, l’importance qu’elle a dans la vie quotidienne des gens m’effraie. Que le poids de la religion puisse être si pesant  dans ce pays-là m’étouffe ! Je n’aurai pas l’impression de liberté si je devais vivre ainsi.
Enfin,  la critique de la chasse et des chasseurs n’est pas mal non plus !

Ce que j'en pense ? A mon avis le livre n'est pas parfait. L’équilibre entre l’histoire policière et la vie de Rebecka, l’analyse des personnages et de la société, n’est pas encore trouvé. L’enquête traîne en longueur mais le personnage de Rebecka s’étoffe, celui de Sivving aussi. On voit apparaître pour la première fois un personnage qui va devenir important par la suite, le policier maître-chien Krister. 
A la fin quand on apprend ce qui arrive à Rebecka on est inquiet pour elle ! Mais nous répond Asa Larsson  : « Rebecka Martinsson va s’en remettre. J’ai foi en cette petite fille avec ses bottes en caoutchouc rouge. Et puis n’oubliez pas : dans mon histoire, c’est moi qui suis Dieu. »
Moralité ? Il me reste à lire le troisième La Piste noire et le quatrième Tant que dure ta colère. A bientôt !



12 commentaires:

  1. En ce moment je ne suis pas très "polar" mais Dominique si! Et comme elle déteste la chasse...

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    1. Le moins que l'on puisse dire, c'est que Asa Larsson n'est pro-chasseurs dans ce livre et le personnage prend la défense d'une louve.

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  2. Tu avances vite dans la série .. j'essaierai de m'y mettre quand j'en aurai terminé avec Gamache.

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    1. J'ai un peu freiné maintenant pour le plaisir de lire autre chose mais j'ai la suite sous la main.

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  3. Hum, je vois que ton programme pour les semaines à venir est tout trouvé ;-) Malgré les défauts que tu évoques, cela reste bien tentant ! Pfff, vivement les prochaines vacances !

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    1. Je te comprends. Les vacances pour le bonheur de lire.

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  4. Il faut que je tente la lecture de cette auteure. Le nordique, c'est toute une ambiance et plutôt une valeur sûre malgré les réserves que je comprends

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  5. Bonjour, j'arrive chez toi en suivant le lien de Thérèse. J'ai lu toute la série en commençant par "le sang versé" justement. Puis "La Piste noire" qui m'a par contre un peu ennuyée par ses longues descriptions juridiques de montages financiers trahissant la profession de l'auteur(e). Après j'ai sorti "Horreur boréale" de la bibliothèque malgré tout le virus était attrapé avec ces deux livres que j'avais achetés sans les avoir lus tout de suite. J'ai acheté en poche dans la foulée "Tant que dure ta colère" et me suis fait offrir à Noël "En sacrifice à Moloch" en édition originale. Puisque tu n'as pas tout lu je ne t'en parle pas...

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    1. Je me suis arrêtée momentanément après le second livre Le sang versé. Mais je pense m'y remettre bientôt pour finir la série; Et oui, le virus est attrapé même si le livre n'est pas parfait !

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  6. Tu as raison, tout se met en place petit à petit. "En sacrifice à Moloch" est une vraie réussite.

    Mais il me semblait que Rebecca s'installait tout de suite dans la maison de sa grand'mère
    Les pasteurs hommes comme femmes sont des êtres humains comme les autres. Ils peuvent se marier avoir des passions inavouées. Au fond cette profession est aussi un job comme les autres, n'est ce pas ?

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    1. Rebecca loue d'abord un logement et elle ne va même pas voir la maison de sa grand mère. Les mauvais souvenirs de Horreur boréale la hante encore et elle est en dépression. Ensuite, elle franchit le pas et y retourne et même elle commence à la nettoyer, à la remettre en état.
      Tu as raison pour les pasteurs. On s'attend pourtant à ce qu'ils soient meilleurs que les autres mais il n'en est rien !

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