Un amour de Swann, la deuxième partie de Du côté de chez Swann, peut être considéré comme un roman dans le roman. Il a parfois été publié à part. C’est peut-être pour cela, je suppose, qu’il m'a été présenté comme plus facile et plus susceptible de plaire que Combray. Pour moi, il n’en est rien ! Un amour de Swann n’a pas la beauté et la richesse de Combray mais il offre une analyse subtile des rapports amoureux et est incontestablement un chef d’oeuvre d’ironie et une satire sans concession des classes sociales. On n’y retrouve plus la tendresse - malgré la critique- qui était celle du jeune garçon de Combray mais une férocité qui donne à comprendre que l’écrivain a tout compris de la société qu’il fréquente. On sent que les illusions, le snobisme qui était le sien quand il désirait être reçu chez les Guermantes, sont totalement dissipés. C’est ce qui arrive à Swann quand il a épuisé les vanités de l’aristocratie, il n’en fait plus cas si ce n’est pour satisfaire ses désirs de conquête :
Mais Swann aimait tellement les femmes, qu’à partir du jour où il avait connu à peu près toutes celles de l’aristocratie et où elles n’avaient plus rien eu à lui apprendre, il n’avait plus tenu à ces lettres de naturalisation, presque des titres de noblesse, que lui avait octroyées le faubourg Saint-Germain, que comme à une sorte de valeur d’échange, de lettre de crédit dénuée de prix en elle-même, mais lui permettant de s’improviser une situation dans tel petit trou de province ou tel milieu obscur de Paris, où la fille du hobereau ou du greffier lui avait semblé jolie.
Le récit se situe quelques années avant Combray, à une époque où le narrateur est trop jeune pour être témoin de ces scènes d’où l’emploi de la troisième personne par un narrateur omniscient qui connaît toutes les pensées et tous les sentiments de son personnage mais où se mêlent les deux temps à la fois, le temps de Swann et le temps de Marcel, ce dernier parlant à la première personne quand il décrit les relations de Swann avec son grand-père.
Mon grand-père avait précisément connu, ce qu’on n’aurait pu dire d’aucun de leurs amis actuels, la famille de ces Verdurin. Mais il avait perdu toute relation avec celui qu’il appelait le « jeune Verdurin » et qu’il considérait, un peu en gros, comme tombé — tout en gardant de nombreux millions — dans la bohème et la racaille.
Charles Swann
Une coupe à la Bressant: acteur français (1818_1886) |
Nous connaissons déjà bien Swann puisque nous l’avons rencontré à Combray où il possède un château et une belle propriété du côté de chez Swann (de Méséglise )qui représente symboliquement le côté de la bourgeoisie opposé au côté de Guermantes qui est celui de la noblesse. En effet, Swann est le fils d’un riche agent de change qui était l’ami du grand-père de Marcel. Il est juif, ce qui attire parfois des commentaires défavorables sur lui en particulier dans A l’ombre des jeunes filles en fleurs. Nous savons aussi qu’il est marié à une femme du demi-monde, Odette du Crecy, que les parents de Swann ne veulent pas recevoir chez eux. Swann vient seul voir ses amis et sans le vouloir il contrarie l’enfant car lors de ses visites tardives car sa mère, ayant un invité, ne vient pas l’embrasser.
Swann est un dandy, toujours élégamment habillé, ses manières sont charmantes et raffinées. Il a une coiffure à la Bressant (célèbre acteur de l’époque) nous dit Proust et c’est sous ces traits que je l’ai imaginé. Swann fréquente les plus grandes familles de la noblesse mais il le cache à ses amis bourgeois car il ne manque pas de tact et ne veut pas avoir l’air de se vanter de ses connaissances aristocratiques. Lui aussi, comme Marcel Proust, a eu dans sa jeunesse le désir de paraître, d’être reçu dans la haute société, d’être reconnu. Il a réussi mais est lassé de cette vie mondaine qui lui paraît factice et superficielle. C’est un homme qui sait faire preuve de délicatesse et de générosité et il est avant tout un grand amateur d’art. Il travaille sur Vermeer qui est son peintre favori. De ses voyages, en particulier en Italie, il ramène au jeune Marcel des reproductions d’artistes qui forment le goût de l’enfant.
Il rencontre Odette au théâtre puis il est introduit par elle chez les Verdurin, des bourgeois riches et prétentieux, et même si elle ne lui plaît pas, pris dans les rets que lui tend madame Verdurin qui aime bien faire les couples ( et les défaire), il finit par tomber amoureux d’elle lorsqu’il note qu’elle ressemble à la Séphora de Boticelli dans la chapelle Sixtine. C’est par l’intermédiaire de l’art qu’Odette trouve grâce aux yeux de Swann qui la pare de toute la séduction de la Renaissance italienne. Il fait ainsi une projection sur cette jeune femme qui l’amènera à l’aimer car dit Proust « l’amour n’existe pas réellement, il est en dehors de nous ».
J’ai déjà écrit un billet sur cet amour douloureux, accompagné de trahisons, et qui remplit Swan de tristesse et de désespoir. Pourtant, quand Swann cessera de l’aimer et il aura ces paroles cavalières pour conclure ce simulacre d’amour : « Dire que j’ai gâché des années de ma vie, que j’ai voulu mourir, que j’ai eu mon plus grand amour, pour une femme qui ne me plaisait pas, qui n’était pas mon genre ! » Car nous dit Proust à plusieurs reprises, « il y avait en lui, rachetée par de rares délicatesses, une certaine muflerie ».
Cette conclusion laisse à penser que Swann en a fini avec Odette. Or, dès Combray, nous savons qu’il l’a épousée et qu’il a eu une fille, Gilberte. D’où la surprise : pourquoi l’a-t-il épousé s’il ne l’aimait plus ? Nous l’apprendrons par Mr de Norpois dans A l’ombre des jeunes filles en fleurs. Ce qui nous permet de constater que le livre de Proust n’a pas une structure classique chronologique. Nous savons dès le premier livre, première partie, ce qui ne nous sera expliqué que bien longtemps après dans le livre 2. Par contre la deuxième partie du livre 1, nous révèle ce qui s’est passé longtemps avant, une quinzaine d’années !
Odette du Crécy devenu madame Swann
La dame en rose
Renoir : Jeune femme assise |
Odette nous l’avons rencontrée maintes fois. Elle est d’abord la dame en rose, celle que Marcel rencontre chez son oncle lors d’une visite inopinée. L’enfant comprend qu’elle est la maîtresse de son oncle :
« J’éprouvais une petite déception, car cette jeune dame ne différait pas des autres jolies femmes que j’avais vues quelquefois dans ma famille, notamment de la fille d’un de nos cousins chez lequel j’allais tous les ans le premier janvier. Mieux habillée seulement, l’amie de mon oncle avait le même regard vif et bon, elle avait l’air aussi franc et aimant. Je ne lui trouvais rien de l’aspect théâtral que j’admirais dans les photographies d’actrices, ni de l’expression diabolique qui eût été en rapport avec la vie qu’elle devait mener. J’avais peine à croire que ce fût une cocotte et surtout je n’aurais pas cru que ce fût une cocotte chic si je n’avais pas vu la voiture à deux chevaux, la robe rose, le collier de perles, si je n’avais pas su que mon oncle n’en connaissait que de la plus haute volée. Mais je me demandais comment le millionnaire qui lui donnait sa voiture et son hôtel et ses bijoux pouvait avoir du plaisir à manger sa fortune pour une personne qui avait l’air si simple et comme il faut. »
La dame en blanc
Odette dans la seconde rencontre avec Marcel est alors la dame en blanc. Elle est déjà madame Swann et se promène dans le jardin de son mari avec le baron Charlus. Elle appelle sa fille Gilberte que Marcel vient enfin d’apercevoir alors qu’il rêve d’elle depuis longtemps.
Allons, Gilberte, viens ; qu’est-ce que tu fais, cria d’une voix perçante et autoritaire une dame en blanc que je n’avais pas vue, et à quelque distance de laquelle un Monsieur habillé de coutil et que je ne connaissais pas fixait sur moi des yeux qui lui sortaient de la tête…
Et le jeune garçon entend les commentaires désobligeants de son grand-père
Un instant (tandis que nous nous éloignions et que mon grand-père murmurait : « Ce pauvre Swann, quel rôle ils lui font jouer : on le fait partir pour qu’elle reste seule avec son Charlus, car c’est lui, je l’ai reconnu ! Et cette petite, mêlée à toute cette infamie ! ») l’impression laissée en moi par le ton despotique avec lequel la mère de Gilberte lui avait parlé sans qu’elle répliquât, en me la montrant comme forcée d’obéir à quelqu’un, comme n’étant pas supérieure à tout, calma un peu ma souffrance, me rendit quelque espoir et diminua mon amour.
La dame aux catleyas
Catleya |
Enfin, quand elle devient la séductrice de Swann, Odette est la dame aux catleyas, une espèce d’orchidée qu’elle porte à son corsage et dans ses cheveux. Il faut dire que Swann est assez naïf au début de leur relation et n’ose pas faire des avances. Il y parviendra, enfin, quand il osera arranger les fleurs dans le décolleté de la dame, ce qui l’amènera plus loin. Désormais dans leur langage amoureux, « faire catleya » signifie faire l’amour.
"et, bien plus tard quand l’arrangement (ou le simulacre d’arrangement) des catleyas, fut depuis longtemps tombé en désuétude, la métaphore « faire catleya » devenue un simple vocable qu’ils employaient sans y penser quand ils voulaient signifier l’acte de la possession physique — où d’ailleurs l’on ne possède rien — survécut dans leur langage, où elle le commémorait, à cet usage oublié. Et peut-être cette manière particulière de dire « faire l’amour » ne signifiait-elle pas exactement la même chose que ses synonymes. On a beau être blasé sur les femmes, considérer la possession des plus différentes comme toujours la même et connue d’avance, elle devient au contraire un plaisir nouveau s’il s’agit de femmes assez difficiles — ou crues telles par nous — pour que nous soyons obligés de la faire naître de quelque épisode imprévu de nos relations avec elles, comme avait été la première fois pour Swann l’arrangement des catleyas."
Que ce soit chez les bourgeois, les Verdurin ou chez les aristocrates dans le salon de la marquise de Sainte-Euverte Marcel Proust se livre à des portraits qui possèdent une charge satirique puissante et sont de véritables caricatures. Tout en prêtant à rire, ils soulignent en même temps les vices, les ridicules, le snobisme et le vide de cette société.
Les Verdurin
Madeline Lemaire, l'un des modèles de madame Verdurin |
Madame Verdurin tient salon mais comme elle ne parvient pas à attirer la noblesse, elle se montre jalouse et vindicative envers tous ceux qui ne fréquentent pas exclusivement son salon et les chasse de chez elle. C’est une femme despotique qui veut dominer son entourage, en particulier son mari. Elle est sotte, vaniteuse, méchante, superficielle et toujours en représentation. Ceux qui l’entourent sont au même niveau qu’elle, ainsi le docteur Cottard et son épouse.
Au moindre mot que lâchait un habitué contre un ennuyeux ou contre un ancien habitué rejeté au camp des ennuyeux — et pour le plus grand désespoir de M. Verdurin qui avait eu longtemps la prétention d’être aussi aimable que sa femme, mais qui riant pour de bon s’essoufflait vite et avait été distancé et vaincu par cette ruse d’une incessante et fictive hilarité — elle poussait un petit cri, fermait entièrement ses yeux d’oiseau qu’une taie commençait à voiler, et brusquement, comme si elle n’eût eu que le temps de cacher un spectacle indécent ou de parer à un accès mortel, plongeant sa figure dans ses mains qui la recouvraient et n’en laissaient plus rien voir, elle avait l’air de s’efforcer de réprimer, d’anéantir un rire qui, si elle s’y fût abandonnée, l’eût conduite à l’évanouissement. Telle, étourdie par la gaieté des fidèles, ivre de camaraderie, de médisance et d’assentiment, Mme Verdurin, juchée sur son perchoir, pareille à un oiseau dont on eût trempé le colifichet dans du vin chaud, sanglotait d’amabilité.
Les nobles
Le Dandy : Swann, le baron Charlus |
Mais l’on retrouve chez les nobles les mêmes traits de caractère décuplés par leur appartenance à l’aristocratie qui les persuade de leur supériorité. En réalité, ils ne sont pas meilleurs que les autres et l’on découvre sous leur suffisance, la vanité, la superficialité, le goût du paraître, bref! le snobisme allié à la sottise, l’inculture et le vide absolu. Cette galerie de portraits brille des feux de l’esprit de Marcel Proust alors que M. de Saint-Candé n’a de l’esprit que dans son monocle ! Et voilà pour les hommes :
Le monocle du marquis de Forestelle était minuscule, n’avait aucune bordure et, obligeant à une crispation incessante et douloureuse l’œil où il s’incrustait comme un cartilage superflu dont la présence est inexplicable et la matière recherchée, il donnait au visage du marquis une délicatesse mélancolique, et le faisait juger par les femmes comme capable de grands chagrins d’amour. Mais celui de M. de Saint-Candé, entouré d’un gigantesque anneau, comme Saturne, était le centre de gravité d’une figure qui s’ordonnait à tout moment par rapport à lui, dont le nez frémissant et rouge et la bouche lippue et sarcastique tâchaient par leurs grimaces d’être à la hauteur des feux roulants d’esprit dont étincelait le disque de verre, et se voyait préférer aux plus beaux regards du monde par des jeunes femmes snobs et dépravées qu’il faisait rêver de charmes artificiels et d’un raffinement de volupté ; et cependant, derrière le sien, M. de Palancy qui, avec sa grosse tête de carpe aux yeux ronds, se déplaçait lentement au milieu des fêtes en desserrant d’instant en instant ses mandibules comme pour chercher son orientation, avait l’air de transporter seulement avec lui un fragment accidentel, et peut-être purement symbolique, du vitrage de son aquarium, partie destinée à figurer le tout qui rappela à Swann, grand admirateur des Vices et des Vertus de Giotto à Padoue, cet Injuste à côté duquel un rameau feuillu évoque les forêts où se cache son repaire.
Mais les femmes ne sont pas mieux loties !
Mme de Cambremer, en femme qui a reçu une forte éducation musicale, battant la mesure avec sa tête transformée en balancier de métronome dont l’amplitude et la rapidité d’oscillations d’une épaule à l’autre étaient devenues telles (avec cette espèce d’égarement et d’abandon du regard qu’ont les douleurs qui ne se connaissent plus ni ne cherchent à se maîtriser et disent : « Que voulez-vous ! ») qu’à tout moment elle accrochait avec ses solitaires les pattes de son corsage et était obligée de redresser les raisins noirs qu’elle avait dans les cheveux, sans cesser pour cela d’accélérer le mouvement. «
« De l’autre côté de Mme de Franquetot, mais un peu en avant, était la marquise de Gallardon, occupée à sa pensée favorite, l’alliance qu’elle avait avec les Guermantes et d’où elle tirait pour le monde et pour elle-même beaucoup de gloire avec quelque honte, les plus brillants d’entre eux la tenant un peu à l’écart, peut-être parce qu’elle était ennuyeuse, ou parce qu’elle était méchante, ou parce qu’elle était d’une branche inférieure, ou peut-être sans aucune raison. Quand elle se trouvait auprès de quelqu’un qu’elle ne connaissait pas, comme en ce moment auprès de Mme de Franquetot, elle souffrait que la conscience qu’elle avait de sa parenté avec les Guermantes ne pût se manifester extérieurement en caractères visibles comme ceux qui, dans les mosaïques des églises byzantines, placés les uns au-dessous des autres, inscrivent en une colonne verticale, à côté d’un Saint Personnage, les mots qu’il est censé prononcer. Elle songeait en ce moment qu’elle n’avait jamais reçu une invitation ni une visite de sa jeune cousine la princesse des Laumes, depuis six ans que celle-ci était mariée.
Quant à cette madame de Cambremer, elle est à plaindre quant elle devient la cible de Swann et Oriane de Laumes. C'est sa première apparition dans le roman et elle est accompagnée de la jeune madame Cambremer, sa bru.
« Enfin ces Cambremer ont un nom bien étonnant. Il finit juste à temps, mais il finit mal ! dit-elle en riant.
— Il ne commence pas mieux, répondit Swann.
— En effet cette double abréviation !…
— C'est quelqu'un de très en colère et de très convenable qui n'a pas osé aller jusqu'au bout du premier mot.
— Mais puisqu'il ne devait pas pouvoir s'empêcher de commencer le
second, il aurait mieux fait d'achever le premier pour en finir une
bonne fois. »
La princesse de Laumes, future duchesse de Guermantes dont la beauté, l’élégance et l’esprit préservent de la caricature n’est cependant pas à l’abri de la satire :
Pour montrer qu’elle ne cherchait pas à faire sentir dans un salon, où elle ne venait que par condescendance, la supériorité de son rang, elle était entrée en effaçant les épaules là même où il n’y avait aucune foule à fendre et personne à laisser passer, restant exprès dans le fond, de l’air d’y être à sa place, comme un roi qui fait la queue à la porte d’un théâtre tant que les autorités n’ont pas été prévenues qu’il est là ; et, bornant simplement son regard — pour ne pas avoir l’air de signaler sa présence et de réclamer des égards — à la considération d’un dessin du tapis ou de sa propre jupe, elle se tenait debout à l’endroit qui lui avait paru le plus modeste (et d’où elle savait bien qu’une exclamation ravie de Mme de Saint-Euverte allait la tirer dès que celle-ci l’aurait aperçue), à côté de Mme de Cambremer qui lui était inconnue.
Cette attitude me rappelle ce qu’écrit Laure Murat dans Proust, roman familial, sur le sentiment de la supériorité des nobles qui ne peut s’affirmer que par une modestie affectée. Plus tard, la princesse de Laumes critiquera d’une manière un peu sotte la noblesse d’empire affublée d’un nom de pont et de Victoire : Iéna !
Les valets
Mais il ne faut pas croire que le snobisme et la sottise ne concernent pas aussi le peuple. Dans l’antichambre du salon de madame de Saint-Euverte, les valets sont aussi beaux que les maîtres sont laids parce qu’ils ont été choisis pour être décoratifs, au même titre qu’une statue ou un mobilier, mais ils n’échappent pas à la règle quant à la suffisance et à la vanité.
L’un d’eux, d’aspect particulièrement féroce et assez semblable à l’exécuteur dans certains tableaux de la Renaissance qui figurent des supplices, s’avança vers lui d’un air implacable pour lui prendre ses affaires. Mais la dureté de son regard d’acier était compensée par la douceur de ses gants de fil, si bien qu’en approchant de Swann il semblait témoigner du mépris pour sa personne et des égards pour son chapeau. Il le prit avec un soin auquel l’exactitude de sa pointure donnait quelque chose de méticuleux et une délicatesse que rendait presque touchante l’appareil de sa force. Puis il le passa à un de ses aides, nouveau et timide, qui exprimait l’effroi qu’il ressentait en roulant en tous sens des regards furieux et montrait l’agitation d’une bête captive dans les premières heures de sa domesticité.
Billet sur Un amour de Swann écrit pour Le jeudi avec Marcel Proust ICI
LC avec Miriam
Demain Du côté de chez Swann : Des noms (III)