Phineas Finn est un un roman d'apprentissage comme il en y eut beaucoup en France et en Angleterre au XIXème siècle. Nous sommes en 1865. Phinéas Finn, un jeune irlandais, fils de médecin, après avoir fini ses études de droit, se lance dans la politique et devient député dès l'âge de 25 ans. Rapidement il connaît des succès politiques et mondains surtout auprès des femmes et il est reçu parmi les plus grandes familles du royaume. Pourtant sa classe sociale relativement modeste ne lui permet pas de faire de la politique (les députés anglais devaient avoir une fortune personnelle à l'époque car ils ne recevaient pas de salaire) Aussi Phinéas accepte d'entrer au gouvernement. Il devient ministre avec une rente annuelle confortable mais il perd son indépendance. Va-t-il perdre toute moralité et voter contre sa conscience surtout quand il s'agit de son pays l'Irlande? Va-t-il épouser une femme qu'il n'aime pas parce qu'elle est riche alors qu'il n'a pu obtenir la main de la femme qu'il aimait à cause de son manque de fortune. Ce sont toutes ces questions qui se posent à lui. On pense bien sûr à Rastignac ou Lucien de Rubempré... Mais le jeune homme malgré ses faiblesses reste attachant car il peut sacrifier son ambition à son sens de l'honneur. Troloppe dénonce aussi à travers le personnage de Lady Laura, mal mariée, la difficulté de la condition féminine que son statut inférieur à l'homme livre pieds et poings liés aux volontés de son mari.
Les débats politiques et la réforme électorale mise en place en Angleterre puis en Irlande à cette époque occupent une grande place dans le roman. Mieux vaut réviser son Histoire avant de le lire ou alors s'accrocher! Mais on y arrive! et finalement la thèse de Trollope est évidente. Il met en valeur l'hypocrisie des hommes politiques, qu'ils soient conservateurs ou libéraux, tous issus des mêmes milieux et finalement peu différents les uns des autres. Finalement, un roman d'actualité!!
J'ai déjà lu deux romans de l'auteur, et pensais aussi qu'il était plutôt d'actualité, curieusement. J'y reviendrai lors d'une envie de gros roman victorien.
RépondreSupprimer@ keisha : finalement, tous les grands romans sont d'actualité! moi aussi j'aime bien les bons gros romans victoriens.
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