Emily Carr, peintre canadien (détail)
Dans son discours pour le prix Nobel, JMG Le Clézio cite les noms des écrivains, des poètes, qui "font" la littérature et dont il se sent proche. Parmi eux, Rita Mestokosho que j'ai eu envie de découvir à mon tour.
Rita Mestokosho est née en 1966 sur la côte Nord-est du Saint-Laurent dans la communauté des innus d’Ekuanitshit (Mingan) au Québec.
Elle doit son inspiration à la fois à la nature avec laquelle elle établit un contact fusionnel et à sa grand mère, mémoire de son peuple. Elle écrit en langue innue des poèmes qu'elle traduit elle-même en français.
L’homme est comme un saumon, le saumon remonte toujours la rivière où il est né, c’est cela le vrai mystère. Peu importe où l’homme va, il n’oublie jamais d’où il vient. Peu importe le nombre de kilomètres parcourus, le nombre de villes traversées, peu importe le temps qu’il met pour trouver une destination, il n’oublie jamais ses origines.
Sous un feu de rocher
J’ai appris à lire entre les arbres
À compter les cailloux dans le ruisseau
À donner un nom à tous les métaux
Tel que le quartz ou le marbre.
À compter les cailloux dans le ruisseau
À donner un nom à tous les métaux
Tel que le quartz ou le marbre.
J’ai appris à nager avec le saumon
À le suivre dans les grandes rivières
À monter le courant de peine et de misère
Sans me plaindre et sans sermon.
À le suivre dans les grandes rivières
À monter le courant de peine et de misère
Sans me plaindre et sans sermon.
J’ai appris à prendre le visage de chaque saison
À goûter la douceur d’un printemps sur mes joues
À savourer la chaleur d’un été sur mon cou
À grandir dans l’attente d’un automne coloré et long.
À goûter la douceur d’un printemps sur mes joues
À savourer la chaleur d’un été sur mon cou
À grandir dans l’attente d’un automne coloré et long.
Mais, c’est uniquement sous un feu de rocher
À l’abri d’un hiver froid et solitaire
Que j’ai entendu les battements de la terre
À l’abri d’un hiver froid et solitaire
Que j’ai entendu les battements de la terre
Poème transféré de mon ancien blog
merci pour cette belle découverte...avec un tel parrain, pas de déception possible!
RépondreSupprimer@ Sophie : c'est vrai! Tu as raison!
RépondreSupprimerUn très beau billet ! tant l'illustration d'Emily Carr que j'adore (mais dont je ne reconnais pas le tableau d'où est issu ce détail...) que le poème Rita Mestokosho que je découvre grâce à toi.
RépondreSupprimerQuant à Le Clézio, c'est mon grand amour avec « On est pour la moitié celui qu'on est dans ses rêves » (L'inconnu sur la terre, p.172)
C'est une photo que j'ai prise lors d'une exposition d'Emily Carr à Montréal. Mais comme ce n'était pas autorisé, je ne l'ai pas publiée entièrement. Mais c'est une vision assez complète du tableau. Moi ausis j'adore ce peintre.
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