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dimanche 19 juin 2016

Norvège : Dans la région du Sognefjord, autour de Balestrand

Le Sognefjord : traversée en ferry de  Dragsvik -Hella-Vargeness  vers Vik
Le Sognefjord : traversée en ferry de  Dragsvik -Hella-Vargeness
La région du Sognefjord est d'une beauté à couper le souffle. Nous arrivons à Balestrand au coucher du soleil, tard dans la soirée et les ombres que projettent les montagnes sont froides. Grandiose. Nos voisins  partent pêcher quand la nuit arrive, des lampes à la main. Nous voyons leur barque s'éloigner. Le clapotis de l'eau est incessant; on dirait que le fjord nous parle, il ne peut rester immobile ou muet. J'ai l'impression d'être plongée dans un roman de Jon Fosse, La remise à bateaux ou de Tarjei Vessaas, La barque le soir.

Norvège  : Le Sognefojord à Balestrand
Le Sognefojord à Balestrand
Mais, la matin quand nous nous réveillons, au bord du fjord, à Balestrand, un petite ville paisible dominée par les hauts sommets enneigés, c'est le printemps. La prairie est fleurie devant notre "cabane".

Norvège Le Sognefjord à Balestrand
Le Sognefjord à Balestrand

Et puis en quelques minutes, la voiture nous amène dans un paysage enneigé, avec des rivières, des lacs gelés et des cascades pas encore tout à fait libérés de la glace. 


C'est une joie pour une certaine Nini

Quelques vues du Sognefjord




Le glacier de Nigard  (Nigardsbreen)

 Nigardsbreen est une langue de l'immense glacier Jolstadalsbreen, le plus grand d'Europe avec ses 487 km2 . Il est situé dans le parc national du Jostaldal. Il a énormément régressé depuis des siècles et en particulier au siècle dernier. Devant lui s'étend un lac encore glacé mais qui permet d'aborder le glacier en barque en été. On peut y accéder par la route et puis à pied. C'est un spectacle impressionnant.

Nigardsbreen : Le glacier de Nigard, langue glacière du Jodaltersbreen
Nigardsbreen

Nigardsbreen cette photo n'est pas de moi mais de Steve Jonhon


Norvège : le galcier de Nigar peint par Johan ChristianDahl : Nigarsbreen (1844)
Johan ChristianDahl : Nigardsbreen (1844)
Norvège Le lac  du glacier de Nigar : Nigarsbreen on y accède par la route puis à pied ou en barque par le lac
Le lac  du glacier de Nigard
 

 Promenade en ferry dans le Naeroyfjord


Norvège Naeroyfjord un bras du Sognefjord callsé au patrimoine de l'humanité par L'Unesco : Gudvangen dans le lointain
Naeroyfjord : Gudvangen dans le lointain

Le Naeroyfjord est un bras du Sognefjord. Il est considéré avec le fjord Geiranger comme le plus beau fjord de Norvège et classé au patrimoine mondial de l'humanité par L'Unesco.

Nous embarquons au port de Gudvangen; c'est l'endroit le plus large du Naeroyfjord  qui ne va cesser de se rétrécir en direction de Flam et de Aurland.

Naeroyfjord : l'endroit le plus large du fjord


Naeroyfjord : les ombres et lumières du ciel
Naeroyfjord : le fjord devient plus étroit et encaissé
Naeroyfjord : le fjord devient plus étroit et encaissé
Naeroyfjord : le fjord devient plus étroit et encaissé

Naeroyfjord : des cascades vertigineuses

Aurlandfjellet : la route des neiges

  Flam puis Aurland.  Nous avons l'intention de suivre l'Aurlanfjellett, une route touristique qui permet de superbes points de vue. Hélas! Elle est encore fermée à la mi-mai à cause de la neige. Nous l'empruntons cependant pour aller admirer le fjord au-dessus d'Aurland puis nous rebroussons chemin. Mais le spectacle valait le détour!


Aurlandfjord

Aurland et son fjord


 Undredal

Undredal
Le petit village d'Undredal est charmant avec sa petite église datant de 1147 remaniée au XVIII siècle. Elle est l'une des plus petites églises de Scandinavie.

 La route de Stalheim (Stalheimskleiva)

L'ancienne route de Stalheim nous mène à un hôtel. Je ne fais pas de publicité pour lui parce que, hélas, il s'est installé à l'endroit où la vue est la plus belle. On peut le traverser et aller sur la terrasse pour admirer un beau paysage immortalisé par Johan Christian Dahl, peintre norvégien romantique, en 1842.

Vue de Stalheim
Johan Christian Dahl : Vue de Stalheim (1842) peintre romantique

Johan Christian Dahl : Vue de Stalheim (1842)

Erskine Caldwell : La route au tabac



 Je n'ai pas le temps de faire un billet sur La route au tabac de Caldwell qui a été auteur que j'ai beaucoup fréquenté jadis. Je vous renvoie à une critique de Babelio que je trouve très intéressante : L'auteure signe Woland :

Nous sommes dans les années trente, dans la Géorgie profonde sur laquelle souffle l'ouragan de la Grande dépression. Ah ! cette "Crise", comme on l'appelait aussi à l'époque, quel excellent prétexte elle donne à Jeeter Lester, le père, pour continuer à creuser son propre tombeau et celui des siens ! Car, Grande dépression ou pas, Jeeter a toujours tellement réfléchi, tellement rêvé de ce qu'il pourrait faire sur son lopin de terre qu'il n'a jamais eu le courage de passer à l'acte et que, de tous temps, la Faim et la Misère se sont disputé ses quelques acres.
Babelio Woland Voir suite ICI

 Allez voir le billet de Wens qui vous dira son avis sur le film de Ford, La route au tabac, qui, contrairement à son autre film Les raisins de la colère  animé d'un souffle lyrique, n'est pas très réussi.

Aujourd'hui, c'est l'hécatombe : aucun(e) gagnant(e)! Pourquoi? Parce que (et pourtant je n'ai pas voulu que ce soit un piège) la ressemblance était trop grande (Tout au moins pour la situation initiale non pour l'univers des deux écrivains) entre Steinbeck Les raisins de la colère et  Erskine Caldwell : La route du tabac.

Seul Aifelle a pensé à Caldwell mais pour Le petit arpent du Bon Dieu. Bravo à elle et merci à tous!.


Le roman : Erskine Caldwell : la route au tabac
Le film :  John Ford  La route au tabac

samedi 18 juin 2016

Un livre/un film : énigme du samedi

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Pour ceux qui ne connaissent pas Un Livre/un film, l'énigme du samedi, je rappelle la règle du jeu.

Wens de En effeuillant le chrysanthème et moi-même, nous vous proposons, le 1er et le 3ème samedi du mois, un jeu sous forme d'énigme qui unit nos deux passions : La littérature et le cinéma! Il s'intitule : Un livre, Un film. Chez Wens vous devez trouver le film et le réalisateur, chez moi le livre et l'auteur.

Consignes  

Vous pouvez donner vos réponses par mail, adresse que vous trouverez dans mon profil : Qui suis-je? et  me laisser un mot dans les commentaires sans révéler la réponse pour m'avertir de votre participation. Le résultat de l'énigme sera donné le Dimanche.

Voici  la dernière énigme de l'année.

Enigme N°129

Cet écrivain américain  a donné sa vision du Sud des Etats-Unis dans la première moitié du XX siècle. Ce roman douloureux montre la vie inhumaine des petits blancs en proie à la faim, leur misère physique et morale, leur déchéance, au moment de la grande dépression.


- Sacré nom de Dieu de bon Dieu, L., j' voudrais quelques bons navets, dit J.. Tout l'hiver j'ai mangé que de la farine et un peu de lard et j'ai bien envie de navets. Tous ceux que j'ai fait pousser sont pleins de ces sales vers à tripes vertes. Du reste, où c'est-il que tu les as trouvés ces navets, L. ? On pourrait peut-être faire un petit arrangement, tous les deux. J'ai toujours été honnête en affaires avec toi. Tu devrais me les donner, vu que j'en ai pas. J'irai chez toi dès demain matin, et je dirai à P. de cesser ses singeries. Elle devrait avoir honte de te traiter comme elle fait. J' lui dirai de te laisser prendre ce qui te revient. J'ai jamais entendu parler d'une femme qui préfère coucher sur un matelas par terre plutôt que d' coucher dans le lit que son mari a préparé pour elle. C'est pas des façons de traiter un homme une fois qu'il s'est donné la peine de vous épouser. Il est temps qu'elle le sache. J'irai dès demain matin lui dire de coucher avec toi.

mercredi 15 juin 2016

Oslo : La National Galleriet et les peintres de la mer au musée de la marine norvégienne

Johan Christian Dahl (1788-1857) Larvik au clair de lune (1838)

Le musée national des Beaux-Arts (National Galleriet)

Je vous ai déjà amené  au musée national des Beaux-Arts d'Oslo pour y voir Edvard Munch. Mais j'y ai vu aussi les salles consacrées aux peintres norvégiens dont je vous ai parlé avant mon départ.

Je suis donc allée à la recherche de mes peintres préférés, Harald Sohlberg :  quatre tableaux dont le magnifique Nuit d'hiver à Rondane (dans les Montagnes). Allez je ne résiste pas à vous le montrer à nouveau!

Harald Sohlberg : nuit d'hiver à Rondane

je voulais voir aussi Nicolaï Astrup et il n'y avait qu'un seul tableau de lui. Heureusement vous verrez que j'ai été comblée à Bergen.

Nicolaï Astrup (1880-1928) : Soir de printemps à Jolster

Cependant les  deux plus grands peintres norvégiens avec Munch sont : Johannes Christian Dahl, le premier peintre romantique norvégien, ami de Caspar Friedrich, professeur réputé dont les élèves ont constitué une lignée de peintres célèbres instituant l'âge d'or de la peinture norvégienne : Thomas Fearnley, Peder Balke...


Johan Christian Dahl  : Hiver dans le Sognefjord (1827)
Thomas Fearnley : le glacier de Grindelwald (1838)

Peter Balke (1804_1887) Phare de la côté norvégienne (1855)

j'adore la palette de ce peintre!

Pede Balke (1804_1887) : debout dans le brouillard (1864)

Et Christian Krogh,  peintre naturaliste

Grâce à l'abondance de ses oeuvres dans les musées d'Oslo et ensuite de Bergen, j'ai pu apprécier la maîtrise et la force de son oeuvre ainsi que la diversité de ses thèmes, des scènes historiques aux Marines peignant les pêcheurs en mer, aux scènes engagées sur le plan social montrant la misère ouvrière, à la peinture de la vie familiale, quotidienne, des mères et de leurs enfants. C'est aussi un portraitiste remarquable. Le tableau que je préfère de lui est le déchirant portrait de L'enfant Malade.

Christian Krohg  (1852-1925) : l'enfant malade


Christian Krohg

Christian Krohg : fatiguée

                                     

     Les peintres de la mer au musée de la marine à Bygdoy

(Norsk Maritimtmuseum)


Christian Krohg  (1852-1925) : la voile roulée
Si je n'ai pas eu le temps de visiter le musée de la Marine sur la presque île Bygdoy, j'ai tout de même pu y admirer une petite exposition sur les peintres de Marine du XIX au XX siècle. Il n'est pas étonnant, dans un pays comme la Norvège, que les peintres peignent des Marines, vivant au bord de fjords, dans des pays où l'on se déplaçe plus aisément en barque que par route et où l'on tire la plus grande partie de ses revenus de la pêche. Ils s'y sont presque tous essayé même s'ils ne se sont pas obligatoirement spécialisés dans les paysages de la mer et des bateaux!  C'est pourquoi on y retrouve les grands noms de la peinture norvégienne : un joli panorama.

Hans Gude (1825-1903) : coucher de soleil sur le fjord de Kristiana (1872)

Anders Morsen Askevold (1835-1900) Naeroyfjorden
Karl Edvard Diriks (1855_1930) L'hiver sur la jetée de Dobak


Oslo musée de la marine Thorlof Holmboe (1866-1935) Bateau du Nordland au soleil de minuit
Thorlof Holmboe (1866-1935) Bateau du Nordland au soleil de minuit

Wilhem Otto Peters (1851-1935) : les pêcheuses de crabes (1911)
Einer Halvdans Berger (1890_1961) Flotte de pêche au port

Aksel Revold(1887-1962)

Karl-Erik Harr  1978  (1940-)



lundi 13 juin 2016

Herbjorg Wassmo : Cent ans



Après avoir lu Le livre de Dina de Herbjorg Wassmo, j’ai eu envie de découvrir Cent ans.

L’auteur y raconte l’histoire de sa famille, une saga qui s’intéresse aux femmes de quatre générations différentes et, en particulier, à son arrière grand mère Sara Suzanne, sa fille Elida et sa petite fille Hjordis qui est la mère de Herbjord. Cent ans :  Sara Suzanne est née en 1842, Herbjord en 1942.

NNorvège Kabelvag  iles Lofoten Frederik Nicolaï Jensen :  retable de l'église Vagan (1869_1870)
Frederik Nicolaï Jensen :  retable de l'église Vagan (1869_1870)
Le portrait de Sara Suzanne par le pasteur-peintre Frits Jensen orne le retable de l’église Vagan de Kabelvag dans le Norland, dans les îles Lofoten. C’est à partir de l'ange de ce tableau que l’écrivaine laisse aller son imagination, ne s’interdisant pas la fiction puisqu’elle ne peut tout connaître des faits et des sentiments de ses aïeules.

« Celui qui raconte une histoire choisit ce qui lui convient de raconter »

Il s’agit donc bien d’une fiction bâtie sur la réalité, d’ailleurs Sara Suzanne n’est pas vraiment son ancêtre.
 Dans ma jeunesse, en lisant une théorie métaphysique prétendant que l'on choisit ses parents, j'avais été saisie d'effroi. Maintenant, c'est juste ce que je fais. C'est à dire que je choisis mon arrière-grand mère maternelle.
 Le peintre et pasteur Frits Jensen a réellement existé et devient ici un personnage de roman.
 
Adelsteen Normann (1848_1918) Les îles Lofoten port de pêche
Adelsteen Normann (1848_1918) Les îles Lofoten port de pêche

La narratrice est une petite fille dont on comprend tout de suite, sous les non-dits, qu’elle est victime d’un inceste et qui trouve dans l’écriture de ses cahiers un exutoire à son angoisse.
La narration ne respecte pas l’ordre chronologique, un récit déconstruit, passant d’une époque à l’autre, qui peint un pays, le Norland, les îles Lofoten, et la vie rude de ses habitants qui vivent de la pêche et de l'agriculture. A son habitude, Wassmo brosse les portraits de femmes courageuses, au caractère affirmé; des femmes d’un milieu modeste, qui n’ont jamais eu le choix de conduire leur vie, ni pour leurs études, ni pour leur mariage  et qui ont dû mettre sous éteignoir leurs aspirations les plus profondes. Le seul avenir de la femme à cette époque et dans cette région, outre mettre au monde une bonne dizaine d’enfants ou/et mourir en couches, est le travail et l’église.
Quant aux hommes, leur vie n'est pas facile non plus : ils sont en mer et tirent leur subsistance de la pêche. On assiste, entre autres, à la pêche aux harengs dont dépend la fortune de Johannes, le mari de Sara-Suzanne, une scène magistralement décrite. Très belles aussi les séance de lecture que Sara Suzanne introduit dans la ferme, chacun, du domestique aux enfants et aux maîtres se recueillant pour l'entendre lire le livre de Bjornstjerne Bjornston La fille de la poissonnière. Chacun se passionnant pour l'héroïne :
Dès le premier soir, tout le monde à Havnnes, se mit à parler de Petra, l'héroïne du livre. A croire qu'elle venait de débarquer pour fêter Noël avec eux."
Un bref passage dans la capitale, Kristiana, avec Elida qui y amène son mari malade, nous montre avec quel dédain étaient accueillis ces Norvégiens du Nord considérés comme des"bouseux" et dont l'accent était sujet à moquerie.

Et tout a long du récit, se fait entendre la petit voix sous-jacente, angoissante, de l’enfant qui écrit, qui écrit, qui écrit.. pour échapper à son bourreau sans pouvoir se confier à personne. La force de l’écrivaine est telle qu’elle n’a pas besoin de dire pour exprimer.

Un beau roman, ample, émouvant, que j’ai beaucoup aimé, même si je dois dire que Le livre de Dina reste mon préféré. La raison en est la dimension presque surnaturelle du personnage de Dina, fascinante, passionnée jusqu’à la folie, inquiétante, cruelle et généreuse à l’excès, une femme, enfin, hors du commun et de la raison.