| Sisley | 
On s'éveille
du coton dans les oreilles
une petite angoisse douce
autour du cœur, comme mousse
c'est la neige,
l'hiver blanc
sur ses semelles de liège
qui nous a surpris, dormant.
                                       du coton dans les oreilles
une petite angoisse douce
autour du cœur, comme mousse
c'est la neige,
l'hiver blanc
sur ses semelles de liège
qui nous a surpris, dormant.
Guy-Charles Cros : matin d'hiver dans Poésies au coeur
Sur mon chapeau
la neige me paraît légère
Car elle est mienne
Yonomoto Kikaku : poésie japonaise classique
Il neige
Sur mon toit et sur les arbres
Le mur et le jardin sont blancs
Et le sentier noir
Et la maison s'est écroulée  sans bruit
Il neige
Pierre Reverdy  Souffle dans Le Cadran quadrillé
La neige nous met en magie 
Blancheur étale
Plumes gonflées
Où perce l’œil rouge de cet oiseau.
Mon coeur; Trait de feu 
sous des palmes de gel
File le sang qui s'émerveille
J’ai  été élevé parmi les feux de bois, au bord de braises qui ne finissaient  pas cendres. Dans mon dos l’horizon tournant d’une vitre safranée  réconciliait le plumet brun des roseaux avec le marais placide. L’hiver  favorisait mon sort. Les bûches tombaient sur cet ordre fragile maintenu  en suspens par l’alliance de l’absurde et de l’amour. Tantôt m’était  soufflé au visage l’embrasement, tantôt une âcre fumée. Le héros malade  me souriait de son lit lorsqu’il ne tenait pas clos ses yeux pour  souffrir. Auprès de lui, ai-je appris à rester silencieux ? À ne pas  barrer la route à la chaleur grise ? À confier le bois de mon cœur à la  flamme qui le conduirait à des étincelles ignorées des enclaves de  l’avenir ? Les dates sont effacées et je ne connais pas les convulsions  du compromis.
                      René Char : Sept saisis par l’hiver dans Chants de la Balandrane
 
 
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