Michael Connelly est un ancien chroniqueur judiciaire pour le Los Angeles Time. C’est pourquoi il introduit ses lecteurs, de roman en roman, dans les arcanes de la justice aux Etats-Unis et plus particulièrement, avec L'innocence et le loi, en Californie.
Un de ses héros récurrents Harry Bosch apparaît ici mais en personnage secondaire. Il vient en aide à son demi-frère, l’avocat Michael Haller, qui est dans de beaux draps. Ce dernier vient d’être arrêté par la police au volant de son véhicule qui présente une absence de plaque d’immatriculation. Or, quand le policier demande à Haller d’ouvrir son coffre, il y découvre un cadavre ! Difficile de prouver son innocence surtout quand l’enquête établit que le meurtre a eu lieu dans son propre garage.
Michael Haller connaît bien la victime, Sam Scale, un escroc qu’il a souvent défendu (avant que ce dernier ne l'arnaque à son tour ! Bien fait pour lui ! ) et il se doute qu’il s’agit de la vengeance d’un plus gros poisson, un malfrat qu’il a fait condamner dans le passé et qui, en se débarrassant de Scale, en profite pour lui faire porter le chapeau. Peu à peu, on va découvrir des ramifications qui nous mèneront ... mais je vous le laisse découvrir !
Toute l’équipe de l’avocat, y compris son ex-épouse Maggie Mc Fierce (surnommée La Féroce par son ex-époux qui est toujours amoureux d’elle) se met au travail pour trouver une défense mais comme le fait remarquer Michael Haller, lui-même, être innocent ne suffit pas, il faut encore le prouver et les prisons californiennes sont pleines d’innocents !
En attendant nous faisons connaissance de la prison et ce n’est pas rose ! La vie de Haller est mise en danger et il doit assurer sa survie en payant un délinquant, Bishop, pour le défendre. Il est, pourtant, attaqué violemment et risque de mourir dans le car qui le conduit de la prison au tribunal. De plus, alors qu’il devrait être protégé par le secret professionnel, il subit des écoutes illégales de la part de l’administration de la prison pendant les réunions préparatoires de sa Défense ! Ajoutons à cela, que tous les coups sont permis ! L’accusation, Dana Berg, attachée à sa proie ne mène pas jusqu’au bout les investigations et dissimule autant qu’elle le peut les preuves en faveur de l’accusé. La Défense n’est pas en reste. Il s’agit de ne rien révéler pour frapper plus fort au moment du procès. Un panier de crabes absolument immonde ! Je ne me suis jamais sentie aussi heureuse de n’être accusée de rien et d’avoir une existence qui ne pourrait être le sujet d’un roman.
"C'est ainsi que les règles de l'équité sont subverties dans une procédure. En retardant le travail d'enquête sur un témoin ou un élément de preuve jusqu'à ce que le procès ait commencé, le procureur peut prétendre que c'est un nouveau témoin et que, de ce fait, il n'a pas été possible d'en avertir la partie adverse à l'avance; Cela la défense le fait aussi. Mais cela quelque chose d'injuste et d'inapproprié lorsque c'est l'accusation qui s'y livre alors qu'elle a la tout la puissance de l'Etat et toutes les cartes en main."
Connely n’est pas tendre avec la justice et dénonce les conditions de détention où règne la loi du plus fort, où la violence est permise sinon exploitée. Et surtout il montre à quel point l’erreur judiciaire est fréquente puisqu’elle dépend du savoir faire de l’avocat, de l’argent que peut débourser l’accusé pour obtenir les meilleurs défenseurs, de la mauvais volonté de l’accusation. Autrement dit, mieux vaut être un accusé riche et haut placé qu’un accusé fauché ! Il démontre qu’un procès est surtout une bataille autour de l’Ego entre procureur et avocat, chacun cherchant à tout prix à briller, à se faire un nom et à remporter une victoire quelles que soient l’innocence ou la culpabilité de l’accusé. J’ajoute que ce constat bien qu’américain ne sonnerait pas faux en France

Tout ce côté judiciaire doit être intéressant !
RépondreSupprimerIntéressant mais pas rassurant quand on voit le fonctionnement !
SupprimerAh mais je ne savais pas que Michael Haller était le demi-frère d'Harry Bosch ! C'est vrai que Connelly n'est pas tendre avec le système judiciaire américain. Pour l'instant, il ne m'a jamais déçue.
RépondreSupprimerOui, ils ont le même père. Il démonte bien le mécanisme et les malhonnêtetés y compris des avocats.
SupprimerBonjour Claudia Lucie, je suis une fan de Michael Connelly. J'aime sa connaissance de Los Angeles et des arcanes de la justice. Il a une bonne description aussi de l'âme humaine, cependant je ne me souviens pas du titre de la plupart de ses livres (Harlan Coben c'est pire) et je n'ai pas lu le dernier que j'ai acheté ayant pour (chouette) héroïne Renée Ballard. Mais pourquoi les bons auteurs de policiers ont-ils des héros récurrents aussi pitoyables, à la vie privée aussi désastreuse (Harry Bosch, Kurt Wallander...) ?
RépondreSupprimerLe métier de policier, la confrontation à la violence, le stress et le nécessaire endurcissement, doivent pouvoir l'expliquer.
Supprimerc'est un des rares auteurs de romans policiers que j'aime lire.
RépondreSupprimerJe l'aime bien ! En France il y a Norek !
SupprimerEncore une lacune ! Un auteur que je n'ai jamais et qui, pourtant, me plairait, je pense.
RépondreSupprimerComme ça tu as la chance de pouvoir encore le découvrir ! C'est ce que je me dis quand je n'ai pas lu un auteur !
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