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mardi 4 juillet 2017

Ma sélection de spectacles pour enfants : Festival OFF d'Avignon 2017 :

Léonie et Liam au théâtre (source)

Bientôt, dimanche 10 juillet,  mes petits-enfants vont arriver : Léonie 7 ans et son petit cousin Liam 4 ans.
Voici quelques pièces déjà repérées pour eux sachant que la difficulté consiste à trouver des spectacles qui conviennent à des âges différents : 4 ans et 7 ans. Je tiens compte de l'âge indiqué à un an près.
Comment choisit-on les spectacles pour enfants ? Exactement comme ceux pour les adultes mais, bien sûr, l'on sait  que l'on peut se tromper et avoir des déceptions ou au contraire de belles surprises ! Et parfois passer à côté de pièces que l'on aurait aimées ! Et puis, il y aussi le bouche à oreille qui fonctionne bien mais pour cela il faut attendre quelques jours après le début du festival. Et  parfois, ce sont mes petits spectateurs qui choisissent car ils ont aussi leurs critères !

Pour ma part, je peux me baser sur de nombreux critères :
Le nom de l'auteur, par exemple, qui peut emporter mon choix ou le nom de la compagnie si je la connais déjà et aime ce qu'elle fait.
Les thèmes traités, la découverte de pays étrangers, parfois la diversité des styles, théâtre, poésie, cirque, danse, musique, avec une préférence personnelle pour les marionnettes... L'affiche du spectacle aussi joue un rôle, attirant ou répulsif ou neutre!

Les quatre  premiers  spectacles pour lesquels j'ai un coup de foudre anticipée (à tort ou a raison) sont les suivants  :




Les yeux de Taqqi  Espace Alya 9H50
durée 45' à partir de 5 ans
Relâche 12 19 juillet

Taqqi, petit Inuit aveugle, "veut voir, veut savoir, veut pouvoir.” A la quête du monde et du royaume des Grands, entre rêve et réalité, fantasmagories et territoires invisibles, Taqqi de retour de son périple et le regard changé, découvrira ses trésors cachés, aussi étincelants que les falaises gelées du Groenland... Un conte teinté d’humanité, d’entraide, et de compassion, d’inévitable et nécessaire quête initiatique. Un voyage merveilleux fait de rencontres inattendues.

Voilà un exemple d'affiche agréable à regarder. Ce qui m'a attirée à priori  dans ce récit, c'est la quête  initiatique qui va permettre à l'enfant aveugle d'ouvrir les yeux sur le monde. On comprend le symbole. J'aime aussi les thèmes annoncés, l'amitié, la solidarité. J'ai regardé des images des marionnettes  qui sont belles et de la mise en scène qui me paraît intéressante. Et puis Léonie qui revient d'un voyage en Laponie, au-delà du cercle polaire, chez les Samis, sera très réceptive, je pense, à une histoire qui parle d'un petit Inuit au Groenland !
 A suivre donc !


Oups et son doudou méchant  de Claude Ponti  collège la Salle 10H15
 durée : 45' de 4 ans à 8 ans
   Relâche les lundis 10 17 24 juillet 

Oups, héros aux airs de petit Poucet, trouve un jour un doudou vide et abandonné. Il décide de le remplumer et d’en faire son doudou. Au début très câlin, ce doudou s’avère être méchant. Il pousse Oups à faire plein de bêtises en l’absence de ses parents. Tellement de bêtises qu’ils sont chassés du village. Oups finira même par détruire le monde qui s’éparpille en une pluie de morceaux de bouts de monde. Dans sa chute, Oups atterrit chez Crabbamor Crabbador, l’autre méchant de l’histoire.Mais rassurons nous, dans ce spectacle, comme dans tous les livres de Cl. Ponti, à la fin il y a toujours « un tout est bien qui finit bien ». Avec persévérance et gentillesse, Crabamort sera vaincu. Oups soignera son doudou de sa méchanceté, et ils rentreront ensemble au village.
Là le choix s'impose :  Claude Ponti, avant d'être l'idole de mes petits-enfants, l'a été de leur maman respective. En espérant retrouver le monde fou, le monde à l'envers de l'écrivain !
 

Amaranta    Théâtre Arto  10H05
durée : 50' à partir de 5 ans
 du 7 au 30 juillet
Un voyage en marionnettes et images animées. Imprégné de philosophie enfantine, ce conte colombien nous rappelle la magie insoupçonnée des histoires ! Pétillante petite fille, Amaranta observe que les adultes sont toujours occupés par mille choses à la fois ! Le matin, tandis que la main droite de sa maman met le rouge à lèvres, la main gauche répond au téléphone et les pieds cherchent les chaussures. Absorbée par ce tourbillon, Amaranta sent à son tour son corps partir dans tous les sens. Mais, bien résolue à ne pas se laisser faire, elle cherche une solution à ce problème et découvre alors un conte fantastique où les bras et les jambes parlent ! Mêlant marionnettes et ombres projetées, Amaranta est imprégnée de philosophie enfantine et de profondeur ancestrale. Ce conte colombien nous rappelle qu'écouter une histoire nous " ré-unit "! 
 Un conte colombien pour voyager et changer de pays et de culture, une adorable marionnette et des jolis décors colorés  révélés par les images du spectacle.
Une affiche attirante !


Le cercle de craie ou la poupée abandonnée Cour du Barouf 12h 
durée 1H à partir de 5 ans.
relâche 17 24 juillet

Transposition pour la jeunesse du CERCLE DE CRAIE CAUCASIEN de Brecht par Alfonso Sastre, dramaturge espagnol, maintes fois emprisonné sous la dictature de Franco.
La pièce a été réadaptée par la Compagnie Alain Bertrand pour 3 comédiens dans l'esprit de la Commedia dell'arte. Avec chants, danses, musiques de scène, masques, jeu avec le public. On y parle de pauvreté, d'abandon, d'amour et de justice.
Tout me plaît dans ce spectacle  ! Un Brecht adapté pour les enfants pas un dramaturge espagnol anti-franquiste et tous  les thèmes de Brecht issus d'une pièce que j'aime énormément,  la justice, l'inégalité sociale, l'amour... Génial !
 A condition que la réalisation soit à la hauteur de l'idée !  Une poupée au lieu d'une marionnette? J'ai peur que la magie n'agisse pas ! On verra bien !

Après ces quatre coups de coeur, j'ai noté aussi des pièces qui pourraient plaire à mes petits :


Le petit Violon de Jean-Claude Grumberg d'après un conte de Dickens l'Alizé 15H40
( TarifReduc le 12?)
Durée 1h
relâche les mardis 11 18 25
à partir de 5 ans
Prix du festival OFF 2009
Léo le camelot détient le secret du bonheur et le dévoile au plus grand géant du monde.
Ensemble, ils vont arracher la petite Sarah sourde et muette aux griffes du directeur du cirque Univers qui la martyrise. A l'aide de quelques dessins, de son petit violon et de beaucoup d'amour, Léo entreprend d'apprivoiser "l'enfant sauvage"... C'est le point de départ d'une aventure humaine aussi drôle que poétique, un voyage à travers l'univers du cirque et des marchés d'antan. C'est l'histoire de Sarah, enfant sourde et muette aux talents multiples et fascinants. 

Grumberg/ Dickens =   une alliance que j'aime à priori ! De bonnes critiques sur ce spectacle qui est déjà venu au Festival  et a reçu un prix. Voilà quelques bonnes raison de  le voir.


Tambour voyage Contes et musique du Nord au Sud   Théâtre du Chapeau Rouge  10H30
(tarif Reduc)
Durée 45' à partir de 3 ans
 du vendredi 7 juillet 2017 au dimanche 30 juillet 2017 relâche les mardis 11 18 25

De la banquise à la savane, un voyage musical avec des contes : Inuit (Le tambour de l'Angakok) et africain (Le grand Bakanal), des percussions et des chants à partager. Un chamane en-chanteur, un tambour magique, une reine sous la mer, un lion qui s'ennuie, des animaux qui parlent et qui dansent. S'accompagnant de nombreux instruments (hang, tambour-océan, kalimba, djembé, gongs, cloches, vibratone, chimes, appeaux, graines), dans un décor coloré, le musicien-conteur nous emporte dans son monde de rythme, de rire et de poésie. De la voix et des mains, les enfants entrent dans le jeu. Un seul en scène inspiré des traditions orales où la voix parlée, chantée, transmet le conte, portée par la musique qui en crée le rythme et les images. Pour la 7ème fois au OFF La compagnie Tamburo a tourné ses contes musicaux en France, Algérie, Québec, Suisse, Italie. 

Musique et contes de tous les pays ? J'aime bien l'idée !




Les bruits du Noir Espace Alya à 10h35 :  
durée  45' à partir de 4ans
du 7 au 30 juillet - Relâches : 12, 19, 26 juillet
Ce spectacle porte un regard sur les petites peurs de la nuit, celles qui nous assaillent dès l’enfance et parfois nous poursuivent longtemps, même une fois passés du côté des adultes.
En particulier celles liées à l’univers sonore qui nous entoure.
Quand les bruits familiers du quotidien se métamorphosent le soir en fantasmagories qui nous clouent la tête sur l’oreiller, tous sens en éveil …

De bonnes critiques  soulignent le "burlesque" de cet univers théâtral "sonore", "tendre", "poétique" "énigmatique"... Ce spectacle a l'air réussi.



Une balade sans chaussettes Collège la Salle 10H30 ou 16H30
durée :  à partir de 4 ans
relâche :  10 17 24 juillet
du 7 au 28 juillet - relâche les 10, 17, 24 juillet
à 10h30
du 7 au 28 juillet - relâche les 10, 17, 24 juillet
à 16h30
C’est à travers plusieurs disciplines de cirque (acrobaties, manipulation d’objets, jonglage), que ce spectacle souhaite évoquer la question du genre (et des stéréotypes qui peuvent parfois l'accompagner).
Complice, la ligne sonore et musicale accompagne le parcours ludique et poétique des 2 personnages.

Un spectacle de cirque pour changer  de style et pour plaire à Léonie.




Molière dans tous ses états Collège Lasalle 13H30
Durée 1H à partir de 5 ans
sauf le 10 17 24 juillet

Miette et Ouane, personnages cocasses et enjoués, vont vous interpréter quelques grandes scènes de Molière. Ces saltimbanques des temps modernes vous convient dans leur univers rythmé et font tomber les barrières des conventions théâtrales..
Sur le chemin de l’humour et de la fantaisie, laissez-vous guider dans ce spectacle interactif, vif et tendre.
" Une leçon réjouissante sur le théâtre, un spectacle résolument drôle"

Peut-être irons-nous revoir aussi cette pièce que Léonie avait beaucoup aimé il y a deux ans (elle avait cinq ans)  et elle pourrait plaire à Liam (4ans) à moins que ce soit encore trop difficile pour lui?  et l'heure lui conviendra-t-il?  Comment le savoir si ce n'est en faisant l'expérience ! Une réussite pour faire aimer Molière aux enfants ! De bonnes critiques. Voir mon billet ICI


Pour Léonie  seule (7ans)  j'ai repéré :


Je suis un rêve de Pierre Gripari Corps Saints 15H25  (BilletRéduc le 14 Juillet ?)
durée 55' :  à partir de 7ans
Relâche 13 20 27 juillet

Gripari ? Encore un auteur que mes filles ont aimé. Alors pourquoi pas leurs enfants ? et puis de bonnes critiques.




Deux pas vers les étoiles Espace Alya 13H
durée 50' à partir de 7 ans
à 13h35 : du 7 au 30 juillet - Relâches : 12, 19, 26 juillet

Cornélia rêve d'être journaliste pour bouleverser son ordinaire. Junior lui ne rêve plus, c'est décidé : il part rejoindre les étoiles, car il sera astronaute. Le soir, Cornélia vient assister à son départ et finalement l'accompagne. "Les comédiens évoluent dans de superbes structures, fleur, cabane ou astre. Une œuvre subtile soutenue par une scénographie inventive et épurée, qui célèbre avec délicatesse la puissance de l'imagination" "Un petit bijou de poésie" "Très joli spectacle, un émouvant moment de grâce et de beauté"

Les décors me plaisent  et l'histoire aussi à priori.

Pour Liam seul (4 ans)



En t'attendant Présence Pasteur10H15
Durée  25' à partir de 1 an
à 10h15 : du 7 au 30 juillet - Relâches : 12, 19, 26 juillet

Le spectateur plonge dans la grossesse d'une maman qui regarde la nature, comme elle, se transformer.
En t'attendant, d'après le livre illustré d’Émilie Vast mêle danse, L.S.F et marionnettes.

Parce que Liam va bientôt avoir un petit frère : ce spectacle qui a l'air poétique et qui parle de la grossesse et de la naissance devrait pouvoir lui plaire. Et puis un peu de danse ! 
Si vous savez ce que veut dire LSF faites-moi signe !




Magicien des couleurs Ecole du Spectateur 17H15 du 13 au 30 Juillet
durée 35' à partir de 2 ans
du 13 au 29 juillet - jours impairs - Relâche : 25 juillet

« Dans la nuit des temps, il y a longtemps, très longtemps, les couleurs n'existaient pas. Presque tout était gris et ce qui n'était pas gris était noir. C'est ce qu'on a appelé la période grise du monde ...»
Un magicien décide de transformer ce monde maussade grâce à ses expériences magiques. Dans sa  cave en théâtre d'ombre il invente alors la couleur bleue.
Et c'est ainsi qu’est lancée la mode du bleu : même les vaches deviennent bleues...
Au début il trouve cela merveilleux mais au bout d'un moment cette couleur l'attriste.
Trouvera-t-il un remède à sa mélancolie ?

A voir?  Pourquoi pas? mais il y a tant de spectacles qui paraissent intéressants que je ne sais plus où donner de la tête... et de plus ils sont presque tous à la même heure ! Je sais bien que l'on ne pourra pas tout voir !

A noter aussi les lieux plus spécialement destinés aux enfants. Ils présentent en général des spectacles de qualité  : 


Festival  Théâtre'enfants à la Maison du Théâtre pour enfants  : avenue Monclar du Mardi 11 au 28 Juillet sauf les dimanches 16 et 23 juillet mais il vaut mieux réserver à l'avance.

Et



L'école du spectateur à partir du 13 au 30 juillet  (relâches les 18 et 25).école Pouzarque Place Louis Gastin

lundi 3 juillet 2017

Victor Hugo au festival OFF d'Avignon



Comme chaque année le festival OFF d'Avignon présente des pièces de Victor Hugo ou des spectacles qui lui sont consacrés. Voilà ce que j'ai repéré:

Le théâtre de Victor Hugo



Marie Tudor au théâtre de L'Oulle  durée 1H40

A 13h10 : du 7 au 30 juillet - Relâches : 19, 26 juillet
Compagnie 13

Une Reine, une Femme, déchirée entre l'amour et la haine, le pardon et la vengeance, la fidélité et la trahison.
Un véritable drame policier populaire, un thriller décomplexé.

Simon Renard, chargé d'organiser le mariage politique de l'Angleterre et de l'Espagne, va utiliser l'amour passionné d'un homme du peuple et la jalousie maladive d'une Reine pour tendre un piège au favori dont le sacrifice est exigé par la raison d'Etat.





Mangeront-ils? Théâtre des Barriques
Durée 1H15
Compagnie du théâtre des Barriques 
à 15h50 : du 6 au 30 juillet - Relâches : 11, 18, 25 juillet

 je l'ai vue l'année dernière ICI









et pas moins de trois Ruy Blas :


 Ruy Blas à 18h25 : Atelier 44
 du 8 au 30 juillet - jours pairs - Relâche : 18 juillet
 durée 1H 35
Compagnie des Deux Lunes
Dans une civilisation en plein déclin, les puissants s'agrippent à leurs privilèges et l'intégrité est devenue une curiosité un peu ridicule.
Un laquais, amoureux de sa souveraine, croit pouvoir restaurer la grandeur du pays en le purgeant de sa corruption mais... Jusqu'où devra-t-il se compromettre pour y parvenir, à qui s'allier, à qui se fier ?

C’est l’ascension sociale et politique d’un homme du peuple pris dans des manipulations qui le dépassent.
Et si nous étions tous de simples marionnettes ?
Le chef-d’œuvre de Victor Hugo, plus actuel que jamais !



 
Ruy Blas Théâtre des Corps Saints
durée 1h
à 20h35 : du 7 au 30 juillet - Relâches : 12, 19, 26 juillet
compagnie Les Moutons Noirs 
Le spectacle est conseillé à partir de 7 ans, ce qui m'étonne un peu ? Il est vrai que la durée est réduite à une heure.

Les Moutons Noirs vous racontent l’histoire de Ruy Blas, ce «ver de terre amoureux d’une étoile», avec fantaisie, humour et modernité. Un specatcle au rythme haletant, dans la pure tradition des comédies populaires.

Un véritable voyage théâtral et musical dans l'Espagne du XVII ème siècle.





Ruy Blas Espace Roseau Teinturiers
A2R Cie
à 22h00 : du 7 au 30 juillet - Relâche : 11 juillet
A partir de 7ans avec 1H55 de spectacle  et à 22H ? Cela me paraît peu sérieux !! 
 Par une nuit d’été une troupe de nomades s’arrête à l’orée d’un bois …
C'est aujourd’hui le grand soir... celui où l’on va raconter l’histoire…
Magie de la nuit, complainte des alexandrins, chant des guitares, exaltation des corps, danse des passions...
Silence…

Conte Poético-Dramatico-Musical Festif.



Un texte de Victor  Hugo




Pyrénées ou les voyages de l'été 1843  La Luna
durée 1H10
Petite Compagnie
à 17h45 : du 7 au 30 juillet - Relâches : 10, 17, 24 juillet
Ce récit plein d'humour, de simplicité et de grandeur est adapté pour la première fois au théâtre. Son palpitant périple mène Victor Hugo de Biarritz à Oléron en passant par l'Espagne et les Pyrénées. Mais un évènement tragique viendra interrompre ce voyage...
Créé au Lucernaire à Paris en septembre 2016 puis repris en décembre en raison du succès.

 

 

 

D'après Victor Hugo



Condamnée Théâtre les Italiens
durée 1H05
Compagnie Phèdre était blonde
à 10h00 : du 7 au 30 juillet - Relâches : 8, 12, 19, 26 juillet
Adaptée du "Dernier jour d'un condamné" de Victor Hugo, cette pièce interroge, bouscule, oblige l'autre à devenir la condamnée et à prendre sa place face à l'échafaud... 
 "Condamnée à mort. Voilà cinq semaines que j'habite avec cette pensée, toujours seule avec elle, toujours glacée de sa présence, toujours courbée sous son poids Ainsi débute le récit de cette femme. A quelques heures de son exécution, seule dans son cachot, elle revit son quotidien depuis son procès...


 


Spectacle en direction des enfants
Loin dans mes rêves/ En pleine Lumières (d'après les Misérables de Victor Hugo)
Durée: 1h30
  la Cie Point C
12 et 19 juillet 2017
à 14H30 Loin dans mes rêves comédie musicale (suivi d'un goûter) 6 ans
puis à 16H00 En pleine lumières d'après les Misérables de V. Hugo
 
A partir de 12 ans
 Depuis trois ans, nous menons un travail constant de Défense des Droits de l'Enfance avec de nombreux partenaires curieux et passionnés.

Nous tenions donc à présenter lors de cet événement deux des spectacles de nos cycles Jeunesse et Classique.

Autour de Victor Hugo : 


1830 Sand Hugo Balzac  Tout commence Pandora
 durée 1H15
Compagnie Chouchenko
à 18h30 : du 6 au 30 juillet - Relâches : 11, 18, 25 juillet
1830. Hugo est le porte-drapeau du romantisme, Sand, celui du féminisme, et Balzac invente le réalisme. Tels leurs héros, ils sont tourmentés et rebelles. Leur vie privée est une source intarissable d’anecdotes, de combats politiques et de passions amoureuses.
Emportés dans l'explosif 19ème siècle, les spectateurs accompagnent Victor, George et Honoré, boulimiques de travail et d'amour, au milieu des génies de la peinture (Delacroix), du roman (Dumas), du théâtre (Musset) et de la musique (Chopin). 



Quand les mots font naître des notes  Chapeau rouge Théâtre
Auteurs : Catherine Annis, William Shakespeare, Charles Baudelaire, Victor Hugo
 Durée : 1H05
Compagnie les Rencontres du Chapeau rouge
à 15h45 : du 7 au 30 juillet - Relâches : 11, 18, 25 juillet
 Un récital de piano d’œuvres inspirés de beaux textes. Les grands compositeurs ont mis en musique les épopées, les contes et légendes qui hantent notre imaginaire. Ainsi les liens, invisibles et ténus, qui se tissent entre la musique et les mots nous emporteront lors de ce récital, accompagné de texte et d'images, pour créer un cocon d’émotions.
Ludwig van Beethoven (1770-1827)
• Sonate opus 31 no. 2 " La Tempête”- 3ème mouvement (d’après la pièce éponyme de William Shakespeare)/ Robert Schumann (1810-1856)
• Papillons opus 2 (inspiré du dernier chapitre du roman (l’âge ingrat) Flegeljahre, de Jean Paul/ Franz Liszt (1811-1886) • Méphisto Valse #1 (d’après Faust de Lenau) • Nocturne no. 3 ‘Rêve d’amour’ (d’après le poème de Ferdinand Freiligrath) • Études d'exécution transcendante no. 4 ‘Mazeppa’ (d’après le poème de son ami Victor Hugo)/ Claude Debussy (1862-1918) – 1er livre de préludes :• N°4 ‘Les sons et les parfums tournent dans l'air du soir – (inspiré de ‘Harmonie du soir’ de Baudelaire)• N°11 : La danse de Puck (d’après Shakespeare Songe d’une nuit d’été)
Conception et texte : Catherine Annis d’après Baudelaire, Shakespeare, Freiligrath et Hugo
Au piano : Francis Squire
 *****
 Je ne sais pas encore les spectacles de Hugo que je vais aller voir. Pas tous, évidemment,  parce qu'ils ne m'attirent pas tous et puis je veux voir  aussi d'autres auteurs que Victor Hugo. Je suis en train d'éplucher le programme et je publierai bientôt mon choix.
MAIS  je suis à priori attirée par :
Pyrénées ou les voyages de l'été 1843 :   j'ai lu de bonnes critiques sur la pièce de même que sur celle de Marie Tudor
 et peut-être  1830 Sand Hugo Balzac  Tout commence
et encore Quand les mots font naître des notes.

J'amènerai éventuellement ma petite fille voir un des spectacles sur Hugo pour enfants? 

******

LECTURES COMMUNES



Rappel de nos lectures communes pour le challenge Victor Hugo et le Challenge romantique

Pour le  16 Juillet :  dans Le Théâtre en liberté : une toute petite pièce intitulée : L'intervention. Quant à moi,  au festival d'Avignon, je présenterai, en plus de L'Intervention une pièce de Victor Hugo au choix dans le festival OFF.  Nathalie Caroline Laure Claudialucia


 Pour le 15 Septembre : je propose de remettre à l'honneur un rendez-vous du mois de novembre 2016 en partie manqué : Il s'agit de lire une biographie de Victor Hugo aucun choix imposé.


J'avais présenté celle de Giorda pour la jeunesse mais je lirai volontiers une autre biographie du poète.


Caroline, Laure, Miriam , Nathalie, Claudialucia, Margotte


 Ensuite nous ferons le point au mois de Septembre pour voir si nous sommes motivés pour continuer.


 NATHALIE VOUS PROPOSE LA LECTURE DE LES MISÉRABLES cet été . Qui veut la rejoindre? Pour ma part, je déclare forfait car c'est un roman que j'ai "trop" lu et relu et étudié.


  AIFELLE propose la lecture de  Judith Perrignon : "Victor Hugo vient de mourir" ? pour le mois de Novembre. 


Personnellement je l'ai déjà lu et commenté récemment mais qui veut la suivre?

Vous pouvez aussi nous proposer d'autres lectures communes!  Pensez à la poésie? Comment l'aborder?  A bientôt !

Il faudra aussi faire le point sur les romans que nous n'avons pas encore lus.

 

dimanche 2 juillet 2017

Mikhail Boulgakov : Le roman de monsieur Molière



Je vais assister bientôt, pendant le festival In d’Avignon  2017,  à une pièce montée par le metteur en scène allemand Frank Castorf, adaptée du livre de Mikhail Boulgakov : Le roman de monsieur Molière. L’occasion pour moi de relire ce livre que je n’avais plus ouvert depuis ma première lecture dans les années 70.

Mikhail Boulgakov
Mikhail Boulgakov a écrit Le roman de Monsieur Molière, sous la dictature de Staline en 1933 mais le livre n’est paru qu’en 1962.
Pourquoi Mikhail Boulgakov s’est-il particulièrement intéressé au dramaturge français ? Nous savons que l’écrivain russe qui adorait le théâtre est lui-même l’auteur de pièces qui se verront interdites au fur et à mesure de leur parution.
Comme Molière, il s’est donc heurté au pouvoir en place, il a vu ses pièces  censurées, suscitant de violentes polémiques, puis retirées de l’affiche. Sans possibilité de trouver du travail, Boulgakov doit son salut à Staline à qui il écrit une lettre désespérée. Celui-ci lui procure un emploi au théâtre d’Art.

La vie de Boulgakov ressemble donc à celle de Molière dont la vie et l’oeuvre sont sans cesse menacées par les pouvoirs en place en France au XVII siècle. J’écris les pouvoirs au pluriel car il n’y a pas seulement celui de la monarchie absolue mais aussi celui de l’église et des dévots tout puissants qui se déchaînent après le Tartuffe ou Dom Juan. Quant à la noblesse, elle n’apprécie pas sa critique des petits marquis et des courtisans, et les salons littéraires qui se reconnaissent dans Les Précieuses ridicules ou Les femmes savantes ne le portent pas plus dans leur coeur ! Et que dire aussi des médecins ou encore des bourgeois ridicules et imbus d’eux-mêmes qui sont les cibles de ses railleries!

Les oeuvres de Molière ont souvent été interdites et le dramaturge a compris qu’il fallait se faire un allié du roi s’il ne voulait pas succomber sous les coups de ses ennemis. D’où ses lettres, ses prologues de courtisan flatteur quand il s’adresse à ses maîtres. Par contre, il ne cède rien dans son oeuvre et ne fait aucune concession quand il s’agit de décrire la société telle qu’elle est et de lutter contre les vices de son temps, le fanatisme, l’intolérance, l’obscurantisme, l’hypocrisie religieuse, le manque de liberté...

Jean-Baptiste Poquelin dit Molière
C’est donc ce point de vue qui intéresse Boulgakov  :  l’écrivain face au pouvoir,  qui pose les problèmes de la liberté du créateur,  et qu’il va aborder en racontant la vie de Molière.
Cette vie qui est à proprement parler un « roman » avec ses nombreuses péripéties, ses rebondissements, ses joies et plus encore ses drames.  Molière lui-même, est le véritable héros de ce récit, un homme avec ses faiblesses et ses travers mais aussi son courage, son intelligence redoutable quand il s’agit d’observer ses semblables; un écrivain dont l’immense talent comique n’a d’égal que la sensibilité tragique car Molière a le don de faire rire de ce qui est triste.


Or, dans le Télérama Spécial festival d’Avignon (du 1er au 7 juillet), je lis dans l’article de Joëlle Gayot que Frank Castorf, le metteur en scène qui va monter l’oeuvre de Boulgakov sur Molière a lui-même été évincé de la direction du Volksbühne, théâtre de Berlin, par le sénat de la ville.

« Dans un spectacle chahuteur, qui règle leur compte aux souverains sacrant ou répudiant les artistes, il invite deux figures connues pour leurs rapports houleux avec la tutelle. Le premier Mikhail Boulgakov buta en permanence contre les oukases d’un Staline qui ne lui laissait d’autres choix que de soumettre ses oeuvres à une hypothétique approbation. Le second, Molière, vécut avec Louis XIV des périodes d’amour sans nuage que le couperet royal savait sèchement interrompre. Adoubés la veille pour mieux être rejetés le lendemain, ces deux auteurs sont le symptôme du lien permanent noué entre l’Etat-providence et ses créateurs. » 

Frank Castorf, metteur en scène allemand

Castorf, Bougakov, Molière… une triple mise en abyme !  que je vais voir dès le 8 juillet.  A suivre donc !

vendredi 30 juin 2017

Louis-Philippe Dalembert : Avant que les ombres s'effacent


Louis Philippe Dalembert, auteur haïtien de langue française et créole, décrit avec Avant que les ombres s’effacent, un épisode peu connu de l’Histoire de la seconde guerre mondiale. En 1939, l’état haïtien accueille les juifs qui en font la demande et leur donne la nationalité haïtienne. En 1941, après Pearl Harbor, le président haïtien, Elie Lescot, déclare la guerre à Hitler.

Le vendredi 12 décembre 1941, par une paisible matinée caraïbe où le soleil, à cette époque de l'année, caresse la peau plutôt que de la mordre, la république indépendante, libre et démocratique d'Haïti déclara les hostilités au IIIe Reich et au Royaume d'Italie. L'annonce prit de court les citoyens, qui, tournés vers les festivités de Noël, avaient déjà oublié que, quatre jours plus tôt, incapable d'avaler l'anaconda de Pearl Harbor, leur bout d'île avait fait une virile entrée en guerre contre l'Empire nippon. L'information avait déboulé à la vitesse d'un cyclone force 5 sur la planète ; des centaines de millions de sceptiques avaient eu du mal à en croire, qui leurs yeux, qui leurs oreilles, selon qu'ils l'avaient lue dans les gazettes ou captée sur leur poste tsf. Les têtes couronnées du Japon et leurs fidèles sujets n'en étaient toujours pas revenus.

Le Saint Louis à Hambourg : 1939
 Le narrateur est le personnage principal du roman, Ruben Schwarzberg. Il raconte sa vie à sa petite nièce venue d’Israël pour porter secours à la population à l’occasion du séisme qui frappa l’île en 2010.
Né en Pologne en 1913, Ruben Schwarzberg a passé son enfance et son adolescence à Berlin où il devient médecin. Il vit dans une famille juive aimante avec un mère pour qui le fait religieux et les traditions sont très importants. Il décrit la montée du nazisme et l’antisémitisme grandissant dans l’Allemagne des années 30 jusqu’à cette nuit de Cristal en 1938, où des synagogues furent brûlées, des juifs assassinés ou envoyés en camp de concentration. La famille du docteur émigre aux Etats-Unis ou en Palestine mais Ruben et son oncle sont envoyés à Buchenwald. Ils en sortiront sur la recommandation d’un ami mais à condition de quitter le pays. C’est là que se place l’extraordinaire et angoissante équipée du navire le Saint Louis qui partit, en 1939, de Hambourg en direction de Cuba, transportant avec lui un millier de juifs forcés d’émigrer. Cuba, puis les Etats-Unis et le Canada refusant de les recevoir, le Saint Louis dut débarquer ses passagers en Angleterre ou en France. Le docteur se retrouve alors à Paris, partageant la vie de la communauté haïtienne puis, après avoir reçu la nationalité, émigrant à Haïti où il se fixera et fondera une famille. Le roman est un vibrant hommage à son pays de la part de l'écrivain.
 Premier pays de l'Histoire contemporaine à avoir aboli les armes à la main l'esclavage sur son sol, le tout jeune État avait décidé lors, pour en finir une bonne fois avec la notion ridicule de race, que les êtres humains étaient tous des nègres, foutre ! Article gravé à la baïonnette au numéro 14 de la Constitution. Aussi existe-t-il dans le vocabulaire des natifs de l'île des nègres noirs, des nègres blancs, des nègres bleus, des nègres cannelle, des nègres rouges, sous la peau ou tout court, des nègres jaunes, des nègres chinois aux yeux déchirés... Dans la foulée, ces nègres polychromes avaient décrété que tout individu persécuté à cause de son ethnie ou de sa foi peut trouver refuge sur le territoire sacré de la nation. 

Ida Faubert, poétesse haïtienne

Ce récit est passionnant car nous sommes introduits dans différents pays et milieux pendant les années 30 et plus tard à Haïti. Nous vivons ainsi tour à tour à Berlin dans une époque violente et tourmentée, à Paris dans un milieu mondain et cultivé, militant anti-nazi, mais qui s’amuse et jette ses derniers feux avant l’orage qui menace; enfin à Haïti qui a sauvé des milliers de juifs et qui vit au son des tambours vaudous, au gré des révolutions qui mettent à mal les gouvernants. De plus le roman n’est pas sans nous rappeler notre actualité. En effet, bien que le Saint Louis soit un navire confortable, on ne peut s’empêcher de faire un parallèle avec les demandeurs d’asile de nos jours qui fuient des pays en guerre, traversant la mer sur des bateaux de fortune, au péril de leur vie, et trouvent les frontières fermées.
"... s'il (Ruben Schwarzberg) avait accepté de revenir sur cette histoire, c'était pour les centaines, les millions de réfugiés qui, aujourd'hui encore, arpentent déserts, forêts et océans à la recherche d'une terre d'asile. Sa petite histoire personnelle n'était pas, par moments, sans rappeler la leur." 

Les personnages du roman sont attachants, le docteur, sa soeur Salomé, sa flamboyante tante Ruth, son oncle Joe… A Paris, Ruben nous fait faire connaissance avec de grands poètes de l’île, Ida Faubert, une grande dame des lettres haïtiennes et Roussan Camille. J’ai aimé le ton du récit, en empathie avec les victimes mais sobre, refusant l’émotion et ne s’interdisant  pas l’humour et la dérision. La scène où Ruben est arrêté par les policiers parisiens est à cet égard, une vraie scène de comédie d'où les français ne ressortent pas grandis !

Le livre a obtenu le prix Orange 2017 et le prix France bleu/Page des libraires


Voir le billet d'Aifelle que je remercie de m'avoir prêté ce roman

dimanche 18 juin 2017

Victor Hugo : La Marseillaise, l'immense porte entre-baîllée de l'avenir...

Rouget de Lisle chantant la Marseillaise
Dans la pièce de Victor Hugo Mille francs de récompense, le major Gédouard, grand-père de  Cyprienne, musicien, donne son interprétation de La Marseillaise. Dans ce passage que je trouve très beau, c'est le Grand Victor Hugo qui s'exprime. Il répond à travers les siècles à ceux qui veulent s'approprier la Marseillaise prétendant être les seuls vrais "patriotes" comme à ceux qui la refusent par crainte du nationalisme et de ses excès. 

CABU


"La musique, c'est la puissance. Cette Marseillaise, voyez-vous, c'est un projectile. Il s'agit de jeter bas le vieux monde. La Marseillaise part, tonne, et frappe. Il s'agit de délivrer, de sauver, de régénérer, d'écraser toutes les bastilles, d'abolir toutes les exploitations, de délier l'esclave, de racheter le pauvre, d'anéantir tous les despotismes, le despotisme de l'or comme le despotisme du dogme; il s'agit de payer la vieille dette de toutes les fatalités et de toutes les misères; il s'agit de remuer le fond de l'homme; il s'agit de faire ouvrir les ailes toutes grandes à l'âme du peuple. Ecoutez :

Amour sacré de la patrie,
conduit, soutiens nos bras vengeurs.
Liberté, liberté chérie,
Combat avec tes défenseurs.

Voyez-vous ces horizons qui resplendissent ? Voyez-vous l'immense porte entre-baîllée de l'avenir ? Plus de tyrannie, plus d'ignorance, plus d'indigence. Plus de prostitution pour la femme. Plus de servitude pour l'homme. Le genre humain était couvert de chaînes, ce chant les dissout. Plus de pourpres en haut, mais plus de haillons en bas. Fraternité. Où sont les pauvres, dans les bras des riches. Refoulement des despotes dans les ténèbres. L'antique fatalité est morte. Délivrance ! Délivrance !
Aux armes, citoyens ! Formez vos bataillons !
Marchons ! ... "






vendredi 16 juin 2017

Victor Hugo : Mille francs de récompense



Mille francs de récompense de Victor Hugo appartient  au recueil de pièces intitulé  Théâtre en liberté, pièces que l’auteur n’a jamais vues sur scène avant sa mort.
Ce mot de liberté appliqué au théâtre a deux sens. Il correspond d’abord au manifeste romantique de Hugo dans la préface de Cromwelll ou de Hernani qui prône la liberté dans l’art. Ainsi au théâtre, Hugo met à mal les règles classiques des trois unités et prône le mélange des genres : ni comédie, ni tragédie, il invente le drame, tout en se réclamant de Shakespeare. Le second sens est à prendre au sens propre. Hugo, exilé, jugé dangereux, sait que la censure n’autorisera jamais ses pièces à être jouées. Par contre, elles peuvent être publiées. C’est ce qu’il fait. Le théâtre est l’art de la parole et doit déjouer les pièges de ceux qui veulent la museler.

Mille francs de récompense : Théâtre national de Strasbourg 1969

Mille francs de récompense est un « drame » typiquement  romantique, c’est à dire que la pièce présente ce mélange des genres voulu par Victor Hugo :  tragique et comique, grotesque et sublime s’y côtoient.
La noirceur est là, représentée par Rousseline, cet homme horrible, dont la richesse est fondée sur des malversations, des intrigues et des trahisons. Il est l’ogre qui veut manger les petites filles, en l’occurence Cyprienne, la charmante jeune fille qui est en son pouvoir. Mais ce voleur est respecté par la société qui le comble d’honneurs.
Glapieu, lui représente le « bon » voleur. C’est la misère qui l’a amené à voler, c’est en prison qu’il a appris les ficelles du « métier » et depuis c’est en vain qu’il veut s’amender. Il est poursuivi par le police qui veut le jeter en prison. Il est honni par la société, celle-là même qui est responsable de ce qu’il est devenu.

Le personnage de Glapieu, mélange de grotesque et de sublime, qui nous fait rire et que l’on admire, ridicule mais bon et courageux, est une constante chez Hugo. On le retrouve dans L’homme qui rit à la fois sous les traits de Gwinplaine défiguré par son affreux sourire mais porteur d’un idéal et sous les traits de Ursus, le philosophe, bourru au grand coeur, qui analyse la société aristocratique avec une lucidité implacable. Glapieu ressemble aussi au voleur Aïrolo qui prend le parti de la liberté contre le despotisme religieux et royal et vole au secours des amoureux dans Mangeront-ils ? Et l’on pense aussi à Jean Valjean, Hernani, à tous les marginaux et proscrits de l’oeuvre de Victor Hugo. Glapieu, enfant, n'est-ce pas aussi Gavroche que l’inégalité sociale maintient dans la misère et l'ignorance et amène au vol ? Le dramaturge condamne le rôle des prisons qui loin d’éduquer, pervertissent ceux qui y entrent, sans espoir de retour. Un thème d’actualité ?  Cela n'a pas beaucoup changé, n’est-ce pas ?

A travers la saisie dont sont victimes Etiennette et Cyprienne dépossédées de leur bien en plein hiver alors qu’elles ont été spoliées par Rousseline, c’est la justice sociale que Hugo remet en cause. Une justice qui n’a aucune compassion envers un vieil homme gravement malade et qui poursuit son travail au risque de provoquer sa mort. 
L’amoureux de Cyprienne, Edgar Marc, représente aussi un aspect du sublime romantique. Son geste pour sauver le grand père de sa bien-aimée est noble mais paradoxalement le déshonore. Il veut réparer sa faute dans la mort.
Pourtant si cette situation est tragique, l’humour est toujours présent surtout par l’intermédiaire de Glapieu et la fin de la pièce est heureuse. Pour cela Victor Hugo utilise un procédé facile et courant de la comédie (Molière) : celui de la reconnaissance d’un père et de son enfant.

Mille francs de récompense : mis en scène de Laurent Pelly

On voit ainsi que le propos de Hugo, épris de liberté (il faut lire ce beau passage émouvant où il explique le sens de La Marseillaise) est subversif et que toutes les idées qu’il développera dans ses grandes oeuvres sont présentées dans cette pièce. 

Quand on referme le recueil des pièces de Théâtre en liberté, on se dit que cette lecture de Mille Francs de récompense a été plaisante, pleine d’humour mais aussi pleine d’émotion - j’aime les textes qui font vibrer, qui dénonce l’injustice, qui plaide pour la liberté et l’égalité-  car l’on y retrouve Hugo et son amour de ceux qui sont les victimes d’une société inhumaine. Et l’on n’a plus qu’une envie, celle de voir cette pièce sur scène avec une mise scène et des comédiens sensibles et intelligents. Un rêve ?


LC dans le cadre du challenge Victor Hugo et  romantique avec  : 




mercredi 14 juin 2017

Alan Bennett : La Reine des lectrices


Dans La reine des lectrices Alan Bennett imagine que la reine Elizabeth découvre la lecture et..  en devient « accro » ! Quelle affreuse maladie ! C’est ce que pense ses conseillers, son premier ministre, sa famille, car elle ne fait plus son travail de reine avec autant de sérieux. La voilà souvent en retard, distraite ou de mauvaise humeur quand on l’arrache à ses livres bien aimés. Et puis, quand elle prétend parler littérature avec ses ministres qui n’ont jamais ouvert un livre, quand elle entame une discussion sur Jean Genêt avec l’ignare président de la République française, la reine est vraiment de mauvais goût. Son entourage va tout faire pour la détourner d’une passion aussi néfaste.  Heureusement, il y a Norman, son petit commis de cuisine, épris de lecture, dont elle fera son « tabellion » qui la comprend et la ravitaille.

Savez-vous que la reine, dans son carrosse, a un livre sur les genoux, Elle salue la foule, ce qui ne l’empêche pas de poursuivre sa lecture ! On l’a compris avec ce court roman, Alan Benett nous offre un échantillon de l’humour british qui, sans avoir l’air d’y toucher, peut se révéler corrosif.
Coups de griffe au fonctionnement des institutions, aux rapports entre la reine et son premier ministre mais aussi mise en scène d’un milieu où règne l’inculture et où tout est dans le paraître, le superficiel ou tout, même les plaisanteries, sont réglées à l’avance. S’ils doivent parler littérature, les hommes politiques se font « briefer » sur l’écrivain qui doit être au centre de la discussion. Quant à la monarchie, elle est enfermée dans sa tour d’ivoire, coupée de toute réalité. Les écrivains ne sont pas épargnés, qu’ils soient paralysés devant le pouvoir, face à la reine, ou réunis, qu’ils se révèlent médiocres dans des combats d’ego et des chicaneries.

Mais une reine qui lit, c’est une femme qui s’ouvre au monde, qui comprend les sentiments des autres, même s’ils sont ses subalternes.
« Je crois que je me suis mise à lire par devoir dit-elle un jour à Norman. Il fallait que je découvre de quoi les gens ont l’air, pour de bon. »
Le livre bouleverse sa conception de la hiérarchie, de l’ordre social. Peu à peu, elle fait fi du carcan des convenances liés à son statut et à sa fonction, peu à peu elle perd ses certitudes et devient plus humaine.
« Les livres ne se souciaient pas de leurs lecteurs, ni même de savoir s'ils étaient lus. Tout le monde était égal devant eux, y compris elle ».
Alan Benett montre ici l’immense pouvoir de la littérature qui amène la reine à se remettre en question, à porter un autre regard sur le monde qui nous entoure. La lecture l’amène aussi à découvrir son corollaire, l’écriture, au grand dam des ministres de sa majesté qui se demandent si cette nouvelle passion n’est pas encore pire.

Si on lui avait demandé : «  les livres ont-ils enrichi votre vie? », elle se serait sentie obligée de répondre : « oui, sans l’ombre d’un doute » - tout en ajoutant avec la même conviction qu’ils l’avaient également vidée de tout sens. Avant de se lancer dans ces lectures, elle était une femme droite et sûre d’elle-même, sachant où résidait son devoir et bien décidé à l’accomplir, dans la mesure de ses moyens. Maintenant, elle se sentait trop souvent partagée. Lire n’était pas agir, c’était toujours le problème. Et malgré son grand âge, elle restait une femme d’action.
Elle ralluma sa lampe de chevet, saisit son carnet et nota rapidement
: «   on n’écrit pas pour rapporter sa vie dans ses livres, mais pour la découvrir. »

Ce petit roman a eu beaucoup de succès au moment de sa parution en 2009. Léger, plein d’un humour souvent caustique, il amène à une réflexion sur une passion qui nous est commune, à nous autres blogueuses, la lecture, et en parle en nous amusant mais avec beaucoup de justesse et de profondeur.

vendredi 9 juin 2017

Kochka : Le sourire de Clara


Ma petite-fille est en CP. Elle vient juste d'avoir 7 ans et vaparticiper à mon blog pendant les vacances pour vous faire partager ses lectures.  Elle a choisi pour pseudonyme son deuxième prénom : Apolline
Ma librairie sera désormais le blog de la petite-fille et de sa grand-mère, le lieu de rencontre d'Apolline  et Claudialucia.

Titre du livre :

Le sourire de Clara
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Auteur du livre : Kochka

Illustrateur : Dominique Maes

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Edition : Belin jeunesse

Collection : Les albums de Justine

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Résumé d’Apolline

Léo et Samuel aiment les choses qui sont affreuses  et les histoires qui font peur mais un jour Léon aperçoit sous la table le beau sourire de Clara… Mais Samuel est triste et jaloux. Est-ce que Léo va arriver à garder l’amitié de Samuel?
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La phrase que j’ai préférée :

"-On joue au mort vivant? propose Samuel en prenant une tête horrible..
-D’accord, répond Léo. Mais c’est toi le mort vivant et tu dois m’attraper pour sucer tout mon sang."

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J’ai trouvé l’histoire :

Passionnante Intéressante Ennuyeuse

Amusante Inventive Triste émouvante

C’est la vie Imaginaire Historique

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J’ai aimé l’histoire :

Un peu    Moyennement   beaucoup   Un coup de coeur+

J’ai aimé l’illustration :

Un peu    Moyennement   beaucoup   Un coup de coeur+

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Ce que je  pense de l’histoire

L’histoire parle de l’amour et de l’amitié et que les enfants aiment tout ce qui fait peur. Moi aussi j’aime bien.
Il a des vampires dans l’histoire. Mais ne vous inquiétez pas! Il n’y a pas de vrais vampires. Parce qu’en fait Clara a des dents de lait qui sont tombées et on dirait qu’elle a un sourire de vampire. C’est amusant parce que Léo aime Clara pour son grand sourire. 

J’aime les illustrations parce qu’elles me font sourire et qu’il y a toujours un rat et une araignée à côté des enfants.

Apolline fiche n°7

Ce qu’en pense la grand mère : Quand on aime ce qui fait peur, on aime les vampires! Et quand on aime les Vampires, on aime Léa et son sourire édentée. Apolline est très réactive à ce type d’humour, moi aussi, d’autant plus qu’elle a perdu ses deux première dents de lait et que la troisième ne va pas tarder à tomber!
 Ce petit livre aux illustrations légèrement caricaturales (car finalement Clara est une mignonne vampire) nous a bien amusées toutes les deux. Et nous avons cherché ensemble les bestioles pas très sympathiques (habituellement), rat et araignée, qui accompagnent Léo et Samuel dans chaque page.

Le thème traité est celui de l’amitié qui rapproche les deux garçons et s’affirme par leur goût de l’Horrible. Ils ne s’intéressent pas aux jeux de filles. Mais pour le sourire de Clara, Léo va visiter un musée de poupées, une transgression qui peut remettre en cause son amitié avec Samuel. Les rapports entre les garçons et les filles sont donc abordés et le livre montre que finalement il n’y a pas d’incompatibilité !
Ce genre de petit livre est vraiment bien ciblé, tellement proche des enfants que l’on peut être certain que l’auteure les connaît fort bien ! Léo et Samuel qui adorent tout ce qui leur fait peur, c’est aussi Apolline qui, de plus, comme Clara, adore « les robes qui tournent » !


Le livre paru aux éditions Belin jeunesse est suivi d’un petit dossier à l’intention des parents et des enseignants pour prolonger la lecture d’une manière vivante.

mercredi 7 juin 2017

Olivier Truc : Le détroit du loup


Le printemps est synonyme de transhumance pour les éleveurs du Grand Nord. Chaque année moins nombreux, hommes et rennes traversent le détroit du Loup dans l'indifférence des puissants prospecteurs pétroliers. Mais la mort d'un jeune éleveur et celle du maire d'Hammerfest vont attiser la colère des uns et l'appétit des autres. Face à cette flambée de violence, la police des rennes mène l'enquête.
Journaliste, Olivier Truc vit à Stockholm où il est le correspondant du Monde. Dans Le Détroit du Loup, les lecteurs retrouveront Klemet et Nina, de la police des rennes, rencontrés dans Le Dernier Lapon (disponible en Points).  (quatrième de couverture)

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Après Le dernier lapon dont l’action se déroule en hiver, Le détroit du loup d’Olivier Truc est vraiment le livre à lire quand on part en Laponie norvégienne, au nord du cercle polaire. Le récit a lieu de fin avril, début de la transhumance des rennes, au 12 Mai à Hammerfest, sur l’île de la Baleine, lieu de pâturage estival des rennes. Ce qui correspond en partie aux dates de mon voyage, avec ces jours qui ne cessent de s’étirer, cette absence d’obscurité qui entraîne chez Nina, la policière, norvégienne du sud-ouest, (et les françaises du sud-est), des insomnies récurrentes. Car c’est bien ce que j’apprécie le plus dans ce roman, la découverte d’un pays tel que je l’ai brièvement approché, de ces paysages démesurément étendus, du vidda enneigé à perte de vue, avec ses bouleaux étiolés, et du peuple sami qui s’accroche à ses coutumes, l’élevage des rennes, le nomadisme et la transhumance sur des terres qui leur appartiennent depuis l’origine. Un peuple peu à peu dépossédé de ces territoires et spolié par les multinationales pétrolières qui exploitent la mer de Barents au mépris de toute humanité et de tout respect de la nature.

Le vidda avec ses bouleaux nains
Laponie norvégienne : chez les samis Kautokeino au printemps : le départ des rennes a eu lieu
Kautokeino au printemps : le départ des rennes a eu lieu

Nous pénétrons dans le monde des éleveurs et j’aime que l’analyse d’Olivier Truc ne soit pas simpliste et manichéiste mais montre la complexité des problèmes engendrés par divers conflits : Entre les éleveurs eux-mêmes, les « aristocrates » fiers d’avoir des milliers de têtes et ceux qui sont forcés d’abandonner l’élevage et ainsi déclassés et méprisés; entre les samis et la population de Hammerfest gênée par les rennes qui circulent en ville; entre les puissances d’argent qui broient tout sur leur passage approuvées par le gouvernement volontiers complice et les sami qui doivent céder des pâturages et voir les lieux sacrés disparaître.
Un autre milieu dont j’ignorais tout est aussi très minutieusement analysé, c’est celui des plongeurs de grandes profondeurs. L’auteur nous apprend que dans les années 70-80 a eu lieu la grande et terrible épopée des plongeurs,  dans la Mer du Nord, qui n’étaient protégés par aucune règle et dont la mort et les maladies n’étaient pas de la responsabilité des compagnies pétrolières. Il montre aussi comment, à l’heure actuelle, ces personnes sont mieux encadrées, avec des règles de sécurité plus strictes, mais abandonnées par les multinationales en cas d’accident invalidant.

Quant à Nina et Klemet, les deux héros du récit, policiers des rennes en sapmi, nous voyons leur situation évoluer et découvrons le secret de Nina qui ne nous avait pas été révélé dans le premier volume.

Le livre est donc très intéressant et les thèmes traités bien analysés. Je lui reprocherai pourtant des lenteurs et des redites en particulier dans les rapports entre les deux policiers, une tendance au délayage qui empêche une adhésion totale. Il me semble que le roman serait plus efficace si l’action était plus resserrée, plus rigoureuse.

Laponie Finnmark Kautokeino : Tente sami (Lavvo) abandonnée au printemps pendant la transhumance
Kautokeino : Tente sami (Lavvo) abandonnée au printemps pendant la transhumance