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mardi 14 juin 2011

Manuel Rivas , le crayon du charpentier : Saint Jacques de Compostelle (2)

 
Saint Jacques de Compostelle

Le portail de la Gloire, Saint Jacques de Compostelle

Le Pórtico da Gloria de la cathédrale de Saint Jacques de Compostelle date du XIIe siècle. Il est situé dans le narthex à l'intérieur de la cathédrale, derrière la façade qui ouvre sur la grande place de l'Obradoiro (l'Oeuvre d'or). Il présente un triple portail orné de statues représentant près de 200 personnages de la Bible. Au centre du portique, on peut admirer un Christ entouré de ses apôtres. Au-dessous, la colonne centrale porte les traces de mains de millions de pèlerins et est surmontée d'une statue de Saint Jacques. De l'autre côté se tient la statue du "saint aux Bosses". La coutume veut que les étudiants s'y frappent le front afin d'obtenir mémoire et sagesse...


Le portail de la Gloire


Dans Le Crayon du charpentier de Manuel Rivas, un jeune peintre incaréré dans une prison de Saint-Jacques de Compostelle, la Falcona, entreprend de dessiner les personnages bibliques du Portail de la Gloire de la cathédrale.
Le peintre donc, parlait du Porche de la Gloire. Il l'avait dessiné avec un gros crayon rouge qu'il portait toujours sur l'oreille, comme font les charpentiers. Il avait en fait représenté chaque personnage biblique avec le portrait de l'un de ses compagnons de la Falcona. Toi, Casal expliqua-t-il à celui qui fut le maire de Compostelle, tu es Moïse avec les tables de la loi. Et toi, Pasin, lança-t-il à un gars du syndicat des chemins de fer, tu es Saint Jean l'Evangéliste, les pieds posés sur l'aigle. On apercevait également le portrait de deux vieux prisonniers, Ferreiro de Zas et Gonzalez de Cesures, à qui il expliqua qu'ils étaient les vieillards qui se trouvaient en haut au centre, en train de jouer de l'organistrum dans l'orchestre de l'Apocalypse.

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Les vieillards musiciens de l'Apocalypse

Et il dit à Domdobam -le plus jeune des prisonniers et simple d'esprit- qu'il était un ange qui jouait de la trompette.(...) Et puis il évoqua enfin le prophète Daniel. On dit que c'est le seul à sourire impudemment sur le Porche de la Gloire, c'est une merveille de l'art, une véritable énigme pour les experts. Et bien, le prophète Daniel; c'est toi, Da Barca.


Herbal , le geôlier, n'a visité que deux fois la cathédrale de Saint Jacques de Compostelle :
La première alors qu'il était enfant et que ses parents étaient descendus du bourg pour vendre des feuilles de choux et des oignons, le jour de la Saint-Jacques. Il se souvenait qu'on l'avait conduit devant Saint Croques pour qu'il mette ses doigts dans le creux de sa main sculptée, et qu'il tape son front sur la tête de pierre. Mais il resta pétrifié devant les yeux aveugles du saint et ce fut son père qui, avec son rire édenté, le saisit par la peau du cou et lui fit voir trente-six chandelles. Ce n'est pas comme ça qu'il deviendra intelligent, dit sa mère. Ne t'en fais pas, répondit le père, de toute façon, il n'a plus rien à espérer.



photographies : voir site http://fr.wikipedia.org/wiki/Cathédrale_de_Saint-Jacques-de-Compostelle

2 commentaires:

  1. Quelle chance de l'avoir vu en vrai ! Tu as dû ressentir d'avantage d'émotion en lisant le roman ! J'aimerai bien aller en Galice....

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  2. @ maggie : Tu as raison! Quand un livre parle d'une oeuvre artistique avec tant de précision (et même plus encore puisque la cathédrale est un des personnages du Crayon du Charpentier) le plaisir de la découverte est décuplée. La Galice est vraiment une région plein de charmes. Au printemps, avec toutes les fleurs et le soleil, c'est un souvenir éblouissant.

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